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exemple les grandes banques allemandes d'outre-mer. La comparaison manque de justesse. Sans insister sur les différences essentielles que présente l'organisation économique de l'Allemagne et de la Belgique, disons que la situation est en voie de s'améliorer dans notre pays. Déjà une banque belge s'est constituée à Londres pour canaliser le considérable courant monétaire onze milliards qui va et vient entre la Belgique et l'Angleterre. La Banque du Congo belge, réunissant les principaux groupes financiers du pays, a pris position aux deux portes de la colonie: Matadi et Élisabethville. Elle a obtenu du gouvernement le service de caisse de l'État et le privilège d'émission des billets. Déjà elle se charge des opérations les plus courantes à des taux encore élevés sans doute, mais que viendra niveler à un taux plus normal le courant régulier des affaires. Deux grandes banques sud-africaines, qui viennent d'installer une agence à Élisabethville, une troisième qui s'y prépare, y contribueront. Établissement de crédit colonial à Bruxelles et en Afrique, banque sœur au cœur financier de l'Afrique australe, à Londres; plus tard, sans doute, une chaîne d'agences intermédiaires; aujourd'hui déjà deux banques étrangères pour donner à la nôtre l'aiguillon de la concurrence: voilà de favorables prémisses. Crédit local et crédit d'outre-mer, circulation fiduciaire entre la métropole et la colonie s'ébauchent. Il serait prématuré d'aventurer aucune conjecture sur le détail, mais, à organisation et à habileté professionnelle égales, il semble qu'au point de vue des changes l'avantage du négoce londonien sera minime.

Il ne nous appartient pas de nous étendre sur le rôle des pouvoirs publics. Bornons-nous à dire qu'ils peuvent seconder l'initiative privée : une bonne législation commerciale, une réglementation large du commerce, l'organisation des warrants des entrepôts, des

bureaux d'informations et des institutions de conditionnement, des conventions maritimes facilitant les relations d'Anvers avec la colonie, l'échange du privilège d'émission des billets contre des facilités de circulation monétaire ou fiduciaire, tout cela est l'oeuvre d'hier ou de demain. Il n'est pas jusqu'au terrain international où le gouvernement ne puisse intervenir. Si le Congo est, au point de vue douanier, lié par l'Acte de Berlin, la Belgique conserve la liberté de ses tarifs, et le fait qu'elle est un des meilleurs clients de l'Afrique australe -- le second, l'Angleterre exceptée- qu'il entre chaque année à Anvers pour quinze millions de laine et de mais du Cap, soit le tiers de l'exportation de ce pays, pourrait être utile, soit pour défendre nos produits contre des mesures de protection excessives, soit pour obtenir, en leur faveur, le régime de la nation la plus favorisée, le jour où les tendances autonomistes de l'Union sud-africaine la conduiraient à déroger au régime préférentiel accordé au Royaume Uni.

En résumé, des considérations qui précèdent, il résulte :

1o que l'étude du commerce du Katanga ne saurait se faire indépendamment de celle du commerce sudafricain;

2o que, toute considération de frontière mise à part, — il n'y aura jamais de droits protecteurs au Congo le Haut-Katanga fait, avec la Rhodésie, un marché d'une capacité d'achat annuel de 70 millions environ ;

3o que plus au Sud et en liaison avec le premier, se trouve un second marché d'une importance décuple, celui de l'Afrique australe ;

4o

que ces marchés, bien pourvus de denrées agricoles, manquent de produits métallurgiques et manufacturés et les achètent indifféremment en Europe et aux États-Unis ;

5° que les transports d'Anvers au Katanga se font au même taux que dans les ports anglais;

6' que le change paraît devoir être un peu plus favorable pour ces derniers ;

7° que la protection douanière accentue cet avantage de 3% en moyenne dans la partie britannique de ces marchés ;

So que néanmoins les produits belges pénètrent dans cette partie en quantité déjà notable, et en progression de 50% d'une année à l'autre ;

9o que, dans la partie belge, le Katanga, la communauté de pavillon et la nature des besoins correspondant précisément aux facultés productrices de la métropole, donnent à ses produits un avantage sérieux.

La conclusion découle d'elle-même. L'avance prise par le négoce anglais était inévitable, elle était passagère, elle appartient déjà au passé. Ce négoce jouera toujours un rôle dans le Sud de notre colonie, il y a toujours interpénétration et interdépendance économiques entre deux pays contigus, mais la prépondérance est nôtre les importations du Katanga sont et resteront belges, comme son gouvernement.

Le rattachement au réseau sud-africain a agi comme un stimulant sur nos nationaux en Afrique australe; il a multiplié pour eux les occasions d'aborder ces vastes débouchés; pour les Anglais et les Afrikaanders, celles de mieux apprécier les produits de notre industrie. La statistique en révèle déjà les effets; elle les confirmera avant longtemps. Le régime du libre échange obligé, sous lequel la Belgique vit au Congo, démontrera une fois de plus la supériorité de la doctrine de collaboration économique sur la doctrine de l'isolement.

Ces prévisions se réaliseront d'autant mieux que se multiplieront les initiatives de nos compatriotes, et c'est à elles que M. le Ministre des Colonies s'adressait

lorsque, dans le discours à la Chambre de Commerce de Bruxelles, dont nous citions un passage en commençant, il disait :

« Le commerce de notre pays doit être un des agents les plus actifs de la civilisation, et à son développement est attaché l'avenir de la Colonie. Nulle part nous n'avons plus besoin de commerce et de commerce libre qu'au Katanga. Mais la liberté ne suffit pas, il faut savoir en user, et derrière la liberté il doit y avoir l'énergie des l'initiatives, les volontés opérantes. »

FERDINAND GOFFART.

ESQUISSE

D'UNE

ÉDUCATION DE L'ATTENTION (1)

(Suite et fin)

III

LA MESURE DE L'ATTENTION

Pour faire réellement l'éducation de l'attention, pour renforcer celle-ci dans son ensemble, rendre aisée l'orientation de l'esprit, augmenter l'effet utile de l'attention soit périphérique, soit centrale, soit sensitive, soit motrice, il faut de toute nécessité pouvoir mesurer, avec une précision suffisante, non seulement l'effet produit dans chaque effort intellectuel, mais encore connaître exactement la force de l'attention de tous les sujets que l'on se propose de soumettre à des exercices d'entraînement. Il faut savoir exactement ce que peut donner chaque sujet, non seulement en mesurant le rendement de son attention considérée en bloc, mais, en déterminant le maximum d'effet que peuvent produire et son attention centrale et son attention périphérique, sensitive ou motrice, voir laquelle ou les

(1) Voir la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, 3o série, t. XX, 20 juillet 1911, p. 151.

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