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sa séance publique annuelle, avait décerné le premier prix Monthyon à M. Victor de Laprade pour son beau livre des Symphonies. Ce prix est de 3000 mille francs. Quoique tous nos lecteurs sachent depuis un mois cette nouvelle nous croyons devoir la consigner dans ce recueil. L'appréciation dont M. Villemain a su accompagner la délivrance de ce prix consacré à l'ouvrage le plus utile aux mœurs, a doublé le triomphe de notre compatriote. L'illustre secrétaire de l'Académie a loué dignement l'homme de lettres dont notre ville admire également le caractère et le talent.

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Nous n'avons pas encore de détails sur une cérémonie intéressante qui a eu lieu près de Lyon. Lundi, 29 septembre, on a procédé, à Châtillon-les Dombes, à l'inauguration solennelle du monument érigé à saint Vincent de Paul. Ce groupe a été érigé sur l'une des places publiques de cette ville, dont Vincent de Paul fut curé en 1617, et où il fonda sa première institution des Dames de charité. L'auteur, M. Emilien Cabuchet, de Bourg, a obtenu pour cette œuvre une médaille d'or à l'exposition universelle de Paris.

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Nous avons donné dans notre avant-dernière livraison une liste des tableaux peints par J. Baile, liste que nous avions crue complète et à laquelle nous venons cependant ajouter un numéro. Nous apprenons que M. Mathieu de Roze, contrôleur du timbre à Lyon, possède une fort belle toile, souvenir précieux de l'artiste, et aussi chère à son possesseur par la manière dont elle a été offerte que par sa propre valeur.

On a découvert ces jours derniers, dans l'église de Brou, l'emplacement où étaient enterrés les princes de la maison de Savoie, dont les riches tombeaux font l'admiration des étrangers: les corps de Marguerite de Bourbon et de Philibert le Beau étaient dans un bon état de conservation, le corps de Marguerite d'Autriche, moins bien embaumé, était seul méconnaissable. Celle à qui on doit ce magnifique monument a vu la Fortune la poursuivre jusque dans son cercueil. Fortune infortune fort une.

-On va vendre prochainement la bibliothèque de M. JacquesVincent de Saint-Bonnet, ancien archiviste du département du Rhône. Ces livres nombreux et pour la plupart annotés par l'auteur, concernent surtout l'histoire de nos pays. Le catalogue s'en trouve chez M. A. Brun, libraire, rue du Plat, 13.

A. V.

Aimé VINGTRINIER, directeur.

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SAINT-RAMBERT-EN-BUGEY, OU LE VIEUX CASTEL,

BALLADE.

De mon pays le vieux castel
Sur la montagne en découpure
Est la dentelle et la guipure
De la Nature au vert mantel.

A l'aube il reluit immortel
Et le soleil en or l'épure,
De mon pays le vieux castel
Sur la montagne en découpure.

La faulx des ans est un coutel
Qui fit céans large coupure.
Gloire passée, orgie impure,
Tout s'est enfui! hormis l'autel
Le Saint du lieu, le vieux castel!

ENVOI.

Naguère, hélas ! claire Albarine,
Qui cours au pied du vieux castel,
Tu n'étais pas la fraîche Ondine,
Mais le torrent au heurt mortel!
Jules MARTIN.

Novembre 1856.

CORRESPONDANCE INÉDITE

DE GUICHENON

AVEC LES SAVANTS DE SON TEMPS,

AU SUJET DE

L'HISTOIRE DE LA BRESSE ET DU BUGEY.

1636-1650.

(SUITE).

Les errements suivis à la cour de Savoie à l'égard des chroniqueurs laïques pendant le XVe siècle, avaient dépouillé, dans le XVII, les formes brutales qui avaient motivé les doléances de Perrinet Dupin. Guichenon qui, à cette époque, mit sa plume au service de la Régente Christine pour composer l'histoire généalogique de la maison de Savoie, n'eut pas, comme l'auteur de la chronique du Comte Rouge, de mauvais traitements à redouter, des affronts à dévorer. Les mœurs s'étaient adoucies; le rôle de l'écrivain, celui de l'historien principalement avait été anobli; on ne se croyait plus quitte envers lui au moyen d'un salaire; les distinctions honorifiques lui étaient même libéralement décernées. Toutefois, il faut le dire, ces faveurs s'obtenaient souvent aux dépens de la vérité historique. La fonction essentielle de l'historien consistait plutôt dans la glorification des princes et des grands que dans l'étude et l'exposition des faits. Dans l'opinion de ce temps la transmission du sang comportait la transmission de la vertu, des sentiments, de la valeur de la

race. Une famille noble et surtout une famille princière n'admettait pas qu'il pût y avoir dissemblance parmi ses membres, de quelque longueur que fût sa lignée. Un nom de famille était un brevet de noblesse, de talent et de bravoure. Guichenon, comme tous ses contemporains, dut sacrifier à ce préjugé. Si, dans son Histoire de la Bresse et du Bugey, cet auteur, entièrement maître de ses appréciations, discute et interprète les faits avec une indépendance complète d'esprit et de volonté, tels qu'ils lui paraissent ressortir des documents originaux qu'il a compulsés, il ne se montre pas le même dans son Histoire généalogique de Savoie. Dans cette composition, estimable sous le rapport de la méthode et de l'érudition, (j'en excepte le style très-inférieur à celui qu'on serait en droit d'attendre d'un contemporain et d'un ami de Vaugelas ), dans cette composition, dis-je, on sent presque à chaque page l'effort, la contrainte; l'auteur écrit autant pour louer que pour raconter. L'histoire tourne au panégyrique. La louange qu'il prodigue uniformément, indistinctement à chacun des princes dont il déroule successivement les annales lasse par sa monclonie et sa continuité. Sans doute l'auguste maison de Savoie peut à bon droit s'énorgueillir d'une longue série de princes illustres qui ont déployé sur la scène du monde, les uns le génie des armes et de la conquête, d'autres le génie des affaires et de la politique, plusieurs le rare assemblage de ces qualités éminentes; mais en revanche il s'en est trouvé parmi eux dans la personne desquels on a vu s'éclipser le génie traditionnel de cette noble et antique race; nous en pourrions citer plusieurs exemples nous nous bornerons à un seul, parce qu'il est caractéristique et qu'il touche à une question aujourd'hui encore pleine d'actualité.

Tous ceux qui, sans prévention, se sont occupés de l'histoire de la maison de Savoie, ont reconnu comme un fait d'une

incontestable évidence que le duc Louis de Savoie, fils d'Amédée VIII, fut un prince inférieur à son père comme à ses devanciers. Ils savent que l'inertie de son caractère, son défaut radical d'énergie et de résolution, sa tendance incurable à se laisser gouverner par ses favoris et par sa femme, mirent plus d'une fois son autorité et ses états en péril. C'est à la déplorable incurie de ce prince qui, il y a quatre siècles, laissa échapper de ses mains la plus belle chance qui se soit jamais présentée d'incorporer la Lombardie aux états héréditaires de la maison de Savoie, qu'il faut attribuer cette fièvre qui pousse l'un après l'autre les princes de cette maison à se jeter dans les aventures, à tenter tous les hasards pour saisir celle belle et insaisissable proie. Or, si le duc Louis eût été seulement un prince médiocre, le Milanais, depuis l'année 1449, appartiendrait à la maison de Savoie. A cette date il eût suffi d'une activité, d'une force de volonté ordinaire pour obtenir cet important résultat; mais le duc Louis ne sut pas même s'élever à ce niveau. Que l'on nous permette ici une courte digression, un récit abrégé de la conduite de ce prince dans une circonstance rendue par sa faute si fatale aux intérêts de son peuple et de sa race, et nous verrons ensuite si Guichenon a traité, comme l'exigeait la sévérité de l'histoire, le caractère et les actes de ce prince. En 1447, le duc de Milan, Philippe-Marie Visconti, mourait sans laisser un héritier légitime de son nom et de sa race. Les Milanais, jugeant l'occasion propice pour établir chez eux le gouvernement populaire et s'affranchir de la tyrannie, proclamèrent la République. Ils ne s'étaient pas donné le temps de prévoir les difficultés que traîne après soi ce genre de gouvernement, et n'avaient pas tenu compte des nombreux prétendants à la succession des Visconti. Le Milanais, comme fief de l'empire, retombait naturellement et de droit sous l'autorité de l'empereur Frédéric III, son suzerain. La

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