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Dors, dors sur ton rocher visité des orages !
Quand l'Océan bondit, déchirant ses rivages,
Tu tressailles, sans doute, au fond de ton cercueil;
Des guerriers d'Ossian les ombres glorieuses,
Descendant quelquefois des sphères nébuleuses,
Aiment à s'arrêter ainsi sur un écueil.

Voilà des vers d'un grand mérite, et ce ne sont pas les seuls. Cette pièce, quoiqu'elle ne soit pas sans défaut, renferme des beautés hors ligne. Le sujet en est bien compris, il est exposé avec largeur, et la couleur est en rapport parfait avec la vérité et le naturel du sentiment. C'est bien là, en effet, le chantre qui évoqua, du milieu des ruines de la Révolution, l'antique religion de nos pères, c'est bien là l'Homère des temps modernes, l'illustre pèlerin, le dernier des preux qui traversa, inébranlable et stoïque, cinquante ans de luttes, toujours fidèle, jusqu'au dernier soupir, à sa foi religieuse et politique.

Disons, en finissant, que le principal mérite des poésies de M. Garnier c'est l'élévation et la pureté constante des sentiments, unies à l'élégance et à la souplesse d'un style aussi riche en images qu'empreint d'un véritable lyrisme.

G. G.

Depuis le samedi 11 octobre, les vagons traversent le souterrain de SaintIrénée, et passent sur ce pont tubulaire, si peu élégant de formes, mais d'une hardiesse si effrayante qui a remplacé le beau pont en pierre, primitivement jeté en cet endroit et si malheureusement tombé. Depuis le 11, le chemin de fer est ouvert, sans interruption, de Marseille à Paris; en un jour on peut se rendre d'une extrémité de la France à l'autre. Nous nous en féliciterions si cette rapidité n'était pas obtenue aux dépens des intérêts de notre ville qui perd ainsi les avantages que lui procuraient l'entrepôt des marchandises et leur transit.

- Le 20 du même mois, l'élégant pavillon de Bellecour ouvrait ses beaux salons au public. Ce même jour, le poste fortifié qui lui fait vis-à-vis, était occupé par les soldats; depuis lors les ignobles baraques en briques et en planches, qui servaient de corps de garde et de café, et qui deshonoraient la place ont disparu. La promenade des marronniers a été élargie, on a sablé et approprié les abords des deux petits monuments, et quand le soir on voit les brillantes illuminations du nouveau café, on ne peut regretter en rien ce qui existait autrefois. Nous reviendrons sur les sculptures de M. Fabisch qui décorent les deux pavillons.

-M. JANMOT vient de terminer la peinture à fresque, l'Institution de l'Eucharistie, à laquelle il travaillait dans l'église de Saint-Polycarpe et que les amateurs de la grande peinture religieuse se hâteront de visiter.

-ACADÉMIE de Lyon. M. de LASSAUSSAYE, membre de l'Institut, recteur de l'Académie de Poitiers a été nommé recteur de l'Académie de Lyon en remplacement de M. l'abbé NoIROT, admis, sur sa demande, à faire valoir ses droits à la retraite. Cette retraite a causé dans notre ville d'unanimes regrets provoqués par le souvenir d'un enseignement dont l'éclat et la portée étaient rehaussés par un dévoùment inaltérable à la jeunesse et par un noble caractère.

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La diminution de 2,585 pour le 1er arrondissement s'explique naturellement par les démolitions de la rue Impériale, qui ont déplacé un nombre beaucoup plus considérable-d'habitants.

Ainsi, dans l'espace de cinq années, la population de la ville de Lyon s'est accrue de 34,227 habitants, et elle s'élève aujourd'hi à 292,721 habitants. Dans cette même période de temps, la population du département du Rhône, qui était, en 1851, de 574,747 habitants, s'est accrue de 51,372, et s'élève aujourd'hui à 626,117 habitants.

Aimé VINGTRINIER, directeur.

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Aux volets bien clos se déploie
Le lourd damas du lambrequin,
Et du nord le souffle incertain
Dans ses plis doucement se noie.

Sous la plume le maître dort;
Il y respire avec effort,
Et le sang empourpre sa face.
Il rêve d'un lit sans rideaux

Où le corps a si peu de place
Que la chair y quitte les os!
Décembre 1856.

II.

A la vitre le gresil tinte;
-Triste nuit pour le bûcheron !
Dans l'âtre, sur la cendre éteinte,
Se consume un lent fumeron.

A travers la tuile disjointe
Le Nord entre avec un juron;
Il fait craquer le vieux chevron ;
Dans la mâsure tout est plainte!

Le pauvre homme à terre est assis,
Son œil est sec, ses doigts transis,
La faim rentre sa lèvre bise.

Il rêve d'un lit de sapin

Où l'on dort sans peur de la bise,
Sans souci du feu ni du pain !

Josephin SOULARY.

7 Novembre 1856.

SUR

LA DÉCADENCE ROMAINE.

(SUITE ET FIN.)

Les plus grands personnages de l'empire ne dédaignaient pas de s'illustrer par des inventions culinaires. Elius Vérus imagina un plat dont Adrien fit le plus grand usage. C'était un mélange de tétines de truie, de faisan, de paon, de jambon recouvert d'une croûte, pernam crustulatam, et de chair de sanglier. Je ne me rends pas parfaitement compte de ce qu'il pouvait y avoir de nouveau dans la découverte de ce plat; car il paraît que chaque substance conservait un caractère sui generis, et que le mélange se réduisait à un simple voisinage. Le jambon, emprisonné dans la pâte, constituait peut-être seulement l'invention nouvelle. Il y a probablement quelque analogie entre pernam crustulatam et la préparation suivante d'un sanglier, bouilli d'un côté et rôti de l'autre. J'emprunte l'histoire de ce procédé, décrit par Athénée, à l'ouvrage rempli d'érudition de M. Ch. Dézobry, Rome au siècle d'Auguste, lettre 92e; un des côtés de l'animal était enveloppé d'une pâte épaisse de farine d'orge, arrosée d'huile et de vin; on mettait ensuite le sanglier dans le four, et on le faisait cuire à petit feu. Le côté recouvert avait l'aspect d'une viande bouillie, et devait ressembler, pour la vue et le goût, au jambon dû au génie du fils adop tif d'Adrien. Qui sait si Vérus ne dut pas, en partie, l'honneur de son adoption à sa science gastronomique? Personne

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