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grande nef, des transepts et du chœur, et ensuite de loger cette masse énorme des bases des piliers, ainsi triplés, dans l'espace, relativement trop restreint, de l'axe d'une pile à l'autre il faudrait aussi élargir les travées !...

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Vous n'ignorez pas d'ailleurs, Monsieur, que tout est logique dans l'admirable architecture de nos monuments religieux; tout s'enchaîne, tout se lie: on ne saurait impunément introduire la moindre réforme dans cet étonnant équilibre de forces qui agissent en sens contraire, qui se contrebutent les unes par les autres; il suffirait d'une erreur de calcul dans une poussée ou dans une résistance pour le rompre à l'instant et entraîner la ruine de

l'édifice.

C'est à quoi l'on s'exposerait, si l'on voulait tenter, sans une reconstruction ad hoc, l'essai de votre coupole portée sur des sections de voûte en cul de four; reconstruction bien autrement importante que celle qui concerne simplement le relèvement de la voûte du chœur , puisqu'elle exigerait la réfection, dans d'autres conditions de solidité, de tous les arcs des transepts et de l'abside, et de tout le système butant à l'extérieur.

Involontairement, Monsieur, on est effrayé des dépenses que nécessiterait la réalisation de tous vos projets d'embellissements pour la vieille basilique lyonnaise; mais si on laisse un moment de côté la question financière pour n'envisager toutes ces transformations qu'au point de vue artistique, on n'ose, en vérité, songer aux conséquences désastreuses qui en résulteraient pour l'histoire de notre architecture nationale.

Sans doute, Monsieur, les restaurations monumentales sont trop complexes pour que l'on puisse toujours les exécuter dans un sens ou dans un autre, d'une manière absolue, mais néanmoins il est un principe posé par la raison et dont on ne doit pas s'écarter, c'est de n'altérer en rien, quel qu'il soit, le caractère particulier à chaque époque qui se révèle dans la construction d'un édifice. En suivant une marche contraire, on arriverait bientôt à rendre impossible la classification des styles, et l'étude des constructions anciennes ne serait plus, en réalité, qu'un chaos perpétuel, ou, pour mieux dire, elle deviendrait impraticable.

Dans l'intérêt même du monument dont vous avez pris généreusement la défense, j'ai cru devoir rectifier ce qui m'a paru inexact dans quelques-unes de vos appréciations, et combattre ce qui ne pouvait se réaliser, en fait de restauration, qu'aux dépens de sa belle architecture et de ses vieux souvenirs.

Mais tout en regrettant, Monsieur, de ne pas me trouver avec vous en conformité d'opinion sur certaines questions archéologiques, je ne puis que rendre justice à l'esprit judicieux d'observation qui se révèle dans l'ensemble de votre intéressant article en faveur du plus important édifice de notre cité, digne, d'ailleurs, à tous égards, de l'attention des savants et de la prédilection des artistes.

Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération.

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SÉANCE SOLENNELLE

DE

RENTRÉE DES FACULTÉS

ET DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE

DE LA VILLE DE LYON.

Le 27 novembre 1856, la séance solennelle de rentrée des Facultés de théologie, des sciences et des lettres et de l'École préparatoire de médecine et de pharmacie a eu lieu dans la grande salle de l'Hôtel-de-Ville, sous la présidence de M. de la Saussaye, membre de l'Institut, recteur de l'Académie, assisté de MM. Vivien, Laville, Gisclard et Aubin, inspecteurs de l'Académie.

MM. les Fonctionnaires et Professeurs du Lycée Impérial s'étaient empressés de se joindre à ceux de l'enseignement supérieur.

M. le Sénateur, chargé de l'administration du département du Rhône, M. Reveil, vice-président du Corps législatif, M. le Premier Président, et M. le ProcureurGénéral de la Cour impériale, M. le général du Montet, M. le Président du tribunal, civil M. le Président du tribunal de commerce, M. le Maire du premier arrondissement, M. l'abbé Beaujolin, vicaire-général du diocèse, M. le Receveur-Général, M. Royé-Vial, conseiller-général, président de la Société pour l'instruction élémentaire, M. le Payeur du département, plusieurs ecclésiastiques et plusieurs fonctionnaires des divers ordres de l'administra

tion publique, étaient présents à cette cérémonie universitaire qui avait attiré un auditoire nombreux.

M. le Recteur, ouvrant la séance, a prononcé l'allocution suivante:

MESSIEURS,

Il y a un an, dans cette enceinte et pour une solennité pareille à celle qui nous réunit, vous veniez, avec un bien concevable empressement, écouter la voix aimée de mon prédécesseur. Si paternels étaient les accents de sa parole, si élevés, si profonds ses enseignements, qu'ils avaient le privilége de pénétrer toutes les âmes, de se graver dans toutes les mémoires. Puis, par une longue carrière noblement parcourue, M. Noirot appartenait tout entier à votre ville. Dans les chaires du professorat comme dans la plus haute position de cette Académie, il avait distribué le savoir, fécondé l'instruction, dirigé le corps enseignant placé sous ses ordres, ce corps si digne d'un tel chef, et où il aimait tant à voir arriver ceux qui avaient été ses élèves. Plusieurs des générations studieuses de ce pays sont ses enfants intellectuels, pour ainsi dire. Aussi, appelé par la bienveillance de l'Empereur à siéger à cette place, honorée par un si noble apostolat universitaire, j'éprouve une frayeur bien naturelle, et je réclame de vous, Messieurs, un sentiment dont n'avait pas besoin mon prédécesseur : l'indulgence!

Cependant quelque chose me soutient et m'encourage : c'est la conviction profonde où je suis que j'apporterai le plus grand zèle dans l'exercice de mes fonctions, le plus grand dévoûment aux intérêts qui me sont confiés; c'est surtout mon ferme désir de marcher sur les traces de l'homme éminent que je remplace, sinon avec ses lumières, sinon avec sa science des hommes et des choses, du moins avec son

amour des saintes règles de la religion, de l'honneur et du devoir.

Cette pesante succession que me donne à recueillir M. l'abbé Noirot est le résultat, vous le savez, moins des fatigues de l'âge que de l'exercice prolongé d'un enseignement pénible, d'une administration laborieuse. Elle laisse l'ancien recteur dans cette plénitude de jours et d'intelligence qu'on aime à voir à toutes les belles vies militantes. Son absence ne doit coûter que des regrets, non des larmes.

Que n'en est-il de même d'un autre vide qui vient de se produire au faîte de cette Université, notre commune mère ! Vous pressentez, Messieurs, que ma pensée se porte vers le jeune ministre, enlevé naguère par une mort si prématurée! Et, quand je parlais tout à l'heure du professeur dont il reçut ici les fortes leçons, cette comparaison a dù se présenter involontairement à tous les esprits. Qui donc, lorsque nous rouvrons, pour cette académie qui fut sienne, les routes élevées de l'instruction publique, ne se rappellerait le ministre qui fit tant pour elle, qui la dota de son nouveau plan d'études, qui releva si haut sa bannière dans un moment de péril? Si quelque chose peut consoler, dans ce grand désastre, c'est la fin de l'homme, cette fin si touchante et si chrétienne, qui est comme un suprême enseignement laissé à tous, pour cette heure où l'éternité commence. Le coup qui l'a frappé ne lui a pas permis de donner la perfection à son œuvre ; mais cette œuvre ne périra pas. L'Empereur qui, devinant M. Fortoul, le prit dans nos rangs pour le mettre à notre tête, a choisi son successeur sur les sièges les plus élevés du corps judiciaire, comme pour faire voir que nous devions attendre du nouveau ministre ce qui de tout temps fut l'apanage de la magistrature française: le savoir et l'indépendance, sources de vertu, d'honneur et de justice. Le chef actuel de l'Université, fille de Charlemagne, de saint

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