Sayfadaki görseller
PDF
ePub

PONTIFICALE

SELON

LE DROIT CATHOLIQUE

ET

LE DROIT EUROPÉEN,

PAR

Mer L'ÉVÊQUE D'ORLÉANS,

DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE.

PARIS,

LECOFFRE et Cie, rue du Vieux-Colombier, 29;

DIDIER et Cie (Librairie académique), quai des Augustins, 33;

DEVARENNE, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 26.

1860

Ce livre pourra paraître publié à contre-temps.

A propos des événements d'Italie, il revient sur les plus grandes questions de doctrine, de droit public, et d'histoire, dans un moment où des coups de main audacieux, favorisés par la faiblesse des uns et la tolérance des autres, bravent toutes les doctrines, ne tiennent compte d'aucun droit, et menacent de refaire chaque matin l'histoire.

Écrire un livre dans de telles conditions est un supplice comparable à celui de prononcer, au milieu d'un orage, ou parmi les cris tumultueux d'une foule malveillante, un discours entrecoupé, à chaque phrase, par des interruptions confuses ou par des coups de foudre.

Il faut rendre cette justice au dernier et au plus violent de

VI

nos interrupteurs, Garibaldi, qu'il dit ouvertement son but. Il en est d'autres qu'il faut deviner; pour lui, on n'a qu'à l'entendre:

<«<< L'Italie, au lieu de 100,000 soldats, doit en armer 500,000... << Avec une telle armée, l'Italie n'aura plus besoin de patrons << étrangers, qui la dévorent peu à peu, sous prétexte de la déli« vrer... Il faut partout encourager les braves... L'insurrection << doit être aidée non seulement en Sicile, mais partout où il y a « des ennemis à combattre... Que les Marches, l'Ombrie, la Sa<< bine, la campagne de Rome, le pays napolitain, s'insurgent...... << contre les mercenaires du Pape et du Bourbon... contre le << prêtre qui règne à Rome.... Si les villes ne suffisent pas, il << faut se jeter par bandes dans les campagnes... Un brave trouve < partout des armes!... N'écoutez pas la voix des lâches qui se « prélassent devant des tables bien garnies... »

GARIBALDI, général romain, promu par un gouvernement élu par un suffrage universel.

C'est ce même homme qui avait déjà dit :

<< Il faut extirper de l'Italie le chancre de la Papauté... << Tout homme né sur cette terre devrait mettre la main au << pavé des rues... et venger sur ces misérables hypocrites à

<< soutane noire... etc. >

que

Je ne sais, à l'heure où j'écris, si le succès ou de justes revers attendent l'auteur de ces sanguinaires paroles; mais je sais les programmes tracés par sa main, d'autres se lèveront pour les accomplir, s'il échoue lui-même : ces sortes d'appels, adressés aux plus violentes passions révolutionnaires, manquent rarement d'exécuteurs, jusqu'à ce que Dieu se lève à son tour et intervienne dans sa justice.

Devant ces déclarations sans pudeur et sans voile, on n'accusera plus les évêques et les catholiques de combattre des chi

VII

mères. On cessera peut-être de nous opposer ces grands mots d'indépendance, de nationalité, de progrès, de liberté des peuples. Oui, grands mots, et aussi grandes choses! dont le nom, invoqué au milieu de la lutte, me trouble et m'attriste d'autant plus que je les aime profondément et que j'éprouve un mécomple amer, quand je m'aperçois que leur invocation n'est qu'un mensonge et leur prestige une affreuse déception.

On ne fera pas croire au monde qu'il reste en Italie une question de nationalité, sauf à Venise. On ne fera pas croire au monde que les bandes, qui, en plein jour, vont mettre en feu un pays régulier et en paix avec leur gouvernement, y établiront, si elles réussissent, l'ordre et la liberté. On ne fera pas croire au monde que ceux qui les guident et ceux qui les poussent pensent à envahir Rome, pour y affranchir la religion, réformer les mœurs et fonder la paix publique.

L'Europe saura un jour quelles sont les conséquences des énormités qu'elle tolère. Pour nous, voués avant tout à la défense du Saint-Siége et de l'Église, nous poursuivrons notre tâche laborieuse; et je demande seulement ici à rappeler de quelle situation sont sortis nos devoirs et ce livre.

Ce 30 mai 1860.

« ÖncekiDevam »