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de longueur, 40 de largeur, et 40 rangs de rames. Ces proportions colossales indiquent sans doute l'état avancé du genre de construction alors en usage; mais elles ne fournissent aucune lumière sur la forme et l'installation des navires; et telle est l'obscurité qui règne à cet égard, que, encore aujourd'hui, l'on ignore absolument ce qu'était et comment se pouvait manœuvrer une galère à 40 rangs de ra

mes.

L'époque à laquelle commence la décadence de l'empire Romain paraît avoir été, dans l'antiquité, la période la plus brillante de la navigation. Les invasions des Barbares, qui interrompirent le commerce et les relations entre les peuples, coupèrent court à ses progrès. Les nations du Nord, descendues par les fleuves sur leurs canots de cuir, n'apparurent dans la Méditerranée que pour se jeter sur les populations florissantes qui bordaient ses rivages, et ne se servirent de la navigation que pour favoriser leurs irruptions. Dès lors, elle décline; une partie des connaissances acquises, faute d'être entretenues et cultivées, s'oublient et se perdent; les perfectionnements sont abandonnés; et, sans cesser pourtant de remplir un rôle important dans le mouvement général qui s'opère, la navigation subit les effets de la compression qui pèse sur le monde civilisé. Réduite, dans la Méditerranée, à transporter d'un bord à l'autre les Barbares qui se disputent leurs conquêtes, elle s'y maintient pendant la durée de l'empire d'Orient; et tandis que, sur les côtes du nord de l'Europe, se révèle, par ses déprédations, une nouvelle race de marins, dont l'audace et l'énergie contribueront plus tard à son réveil, elle y conserve soigneusement les traditions qui n'attendent, pour être fécondées de nouveau, que le moment où I'Europe jouira d'un moment de repos.

C'est au temps des Croisades (voy.) qu'il faudrait fixer l'époque de la renaissance de la navigation. En effet, c'est à l'impulsion que lui donnèrent alors ces étonnantes migrations d'Occident en Orient, qu'on doit attribuer l'extension qu'elle prit tout à coup dans les mains des Génois et des Vénitiens; mais comme

objet que de reconstruire l'œuvre imparfaite du passé, il convient de reporter aux premières années du XIVe siècle, c'est-àdire à l'époque de la découverte ou de l'application de la boussole (voy.) perfectionnée, le commencement du second âge de la navigation.

La possession de ce précieux instrument, auquel sont dus tous les progrès accomplis depuis, et qui devait ouvrir à la navigation de nouveaux domaines et aux hommes des mondes inconnus, n'opéra pas immédiatement ces prodiges. Elle procurait un moyen certain de faire suivre au navire une direction donnée; elle permettait de s'aventurer au large et d'effectuer un voyage d'un point à un autre, sans être contraint à recourir à la reconnaissance du prolongement des terres; mais là se bornait, comme elle s'y borne encore aujourd'hui, l'utilité de la boussole. L'ancienne méthode indiquait à la fois la route à suivre et le lieu où l'on se trouvait; la boussole ne donnait que la première de ces indications et privait de l'autre; il fallut y suppléer. On chercha de nouveau dans l'estime, c'est-à-dire dans l'appréciation de la marche du navire et des diverses circonstances qui signalaient le voyage, les moyens de déterminer la position du bàtiment en mer; et c'est alors que furent inventés la plupart des procédés pratiques dont quelques uns sont encore employés pour le même objet. On interrogea les astres, auxquels les anciens n'avaient emprunté que des observations superficielles; puis les sciences mathématiques et astronomiques, venant en aide à la navigation, lui fournirent leurs formules, dont il ne s'agissait plus que de rendre la résolution praticable en pleine mer. Pour cela, il fallait des instruments; et quand, sous le règne et par les soins de Jean II, roi de Portugal, qui fit dresser les premières tables de la déclinaison du soleil, l'astrolabe (voy.) fut approprié à l'usage des observations nautiques, on crut avoir atteint les limites de la science hydrographique. On venait seulement d'en poser les fondements. Voy. Hy

DROGRAPHIE.

Pendant ce laborieux travail d'enfan

sa jeune ardeur n'eut longtemps pour tement, qui occupa le x1v° siècle et une

rope étonnée, une nouvelle route vers le vieil Orient et la révélation d'un Occident ignoré.

partie du xv, les autres branches de la navigation n'étaient pas restées stationnaires. La fréquentation de la haute mer, en privant les navires de la ressource toujours prête d'une relâche, avait appris à modifier leur construction. Les flancs resserrés, les formes rehaussées, offrirent plus de résistance à l'action des lames (voy.), et moins de prise à celle du vent. La quille alla plus profondément chercher du pied dans l'eau; et tandis que la navigation du large rendait plus rare et moins efficace l'emploi des rames, l'usage des voiles carrées, mieux appuyées, mieux soutenues, s'introduisait dans la voilure, qui, en diminuant ses dimensions pour multiplier ses organes, fournissait à la manoeuvre des combinaisons plus variées et plus sûres. Voy. MAT, VOILE, etc.

A peine eut-on reconnu l'efficacité de ces nouvelles acquisitions, qu'on voulut les utiliser. La Méditerranée, sillonnée en tous sens, était parfaitement connue, et sa navigation, d'ailleurs, était toute dans les mains des puissances italiennes; mais le long des côtes occidentales de l'Europe grandissaient de jeunes nations, brûlant du désir de se signaler, et qui voyaient avec convoitise s'étendre devant elles les solitudes inexplorées de l'Océan: c'est de là que partirent les premières tentatives. Du Nord et du Midi à la fois, les Normands et les Portugais lancèrent d'intrépides aventuriers, qui, sans oser encore s'affranchir complétement du voisinage des terres, sondaient l'espace et éclairaient la route. Le résultat de ces essais, qui procurèrent la connaissance des îles Madère, Canaries et d'une partie de la côte d'Afrique, enflamma les imaginations. On ne rêva plus que découvertes (voy.); les expéditions se succédèrent, et leurs rapports, au milieu de beaucoup de fables qui redoublaient l'enthousiasme des masses, contenaient des indices révélateurs dont s'emparaient les esprits méditatifs. Chaque nouveau voyage, en ajoutant aux conquêtes, exaltait l'ardeur des entreprises, et cette fermentation générale préparait merveilleusement les deux grandes découvertes qui allaient signaler la fin du siècle, en livrant, à peu près en même temps, à l'Eu

On admire à bon droit aujourd'hui l'audace de Colomb et de Gama (voy, ces noms) n'est-ce pas, en effet, un spectacle sublime que l'héroïque résolution de ces deux illustres marins affrontant des mers inconnues que les idées du temps peuplaient de dangers fantastiques, et menant à bien leurs entreprises extraordinaires avec les faibles ressources qu'offrait alors l'art de la navigation? Heureusement pour la science, tous deux étaient pénétrés de l'exaltation qui, à cette époque, surexcitait les courages et poussait aux aventures. En outre, les récents perfectionnements introduits dans la navigation avaient eu pour effet d'inspirer la plus ferme confiance dans les nouveaux moyens d'action dont on disposait. On se sentait fort, et ce qui pourrait confirmer dans l'opinion que Colomb et Gama, sur leurs bâtiments, se croyaient et étaient réellement en état de faire face aux éventualités qu'ils affrontaient, c'est qu'assez longtemps encore après eux, on n'aperçoit pas de changements notables dans les formes, les dimensions et l'installation des navires. Ce n'est que plus tard et lorsque le commerce, se régularisant, intervint dans les affaires maritimes, que l'on songea à tirer tout le parti possible du principal instrument de la navigation. Voy. CONSTRUCTION NAVALE.

Mais, à partir de cette époque, lą science nautique marche d'un pas rapide et de plus en plus assuré dans la voie des progrès. L'hydrographie, s'enrichissant des conquêtes de la navigation, agrandit son domaine; les nouvelles côtes, successivement explorées, viennent se retracer sur les cartes ou routiers, dont le besoin devenait désormais plus général et plus urgent, et qui, après plusieurs essais, trouvèrent leur dernier perfectionnement dans l'invention des cartes réduites. Plus on fréquenta le large, plus l'observation des astres obtint de confiance comme moyen de déterminer la position du navire en mer. Les amplitudes, et plus tard les azimuts, en signalant la déclinaison de l'aiguille aimantée, fournirent en même temps la correction à appliquer aux er

tement, à maîtriser le caprice des éléments. L'installation suit le sort de la voilure, et se restreint dans d'insignifiantes proportions. Les nouveaux gréements étant en fer, le matelotage cesse d'avoir son utilité journalière; en un mot, sauf la partie théorique, dont la vitesse aveugle de la navigation à vapeur exige un exercice plus fréquent et plus appliqué, l'art de naviguer devient purement mécanique, et faisant un retour vers le passé, reprend l'ancien système des rames, dont les roues du bateau à vapeur ne sont qu'une application perfectionnée. Cap. B.

reurs de la boussole. Les hauteurs méridiennes donnaient la latitude que l'on demandait à plusieurs méthodes abandonnées aujourd'hui. On cherchait la longitude (voy. tous ces mots), et l'observation des éclipses était déjà signalée comme pouvant conduire à la solution du problème; mais comme elle dépendait surtout de la précision des calculs, on s'épuisa longtemps en vains efforts: l'obstacle était dans l'imperfection des instruments, qui s'amélioraient cependant et passaient par les transformations successives de l'anneau astronomique, de l'arbalète et enfin du quadrant, qui fut l'idée première du cercle de reflexion (voy.), dernier terme des perfectionnements apportés dans cette partie.

Désormais, l'hydrographie était assise sur son véritable terrain; elle eut ses règles et ses professeurs. De pratique qu'il était entièrement autrefois, l'art de naviguer affecta de plus en plus des allures théoriques. La construction et la manœuvre elle-même n'échappèrent pas à cette tendance. Les dimensions des navires, leurs proportions, leurs formes, l'installation des mâts et des voiles, l'arrimage même furent soumis aux calculs mathématiques et réduits en formules absolues, qui, pour n'être pas toujours rigoureusement applicables, n'en constituent pas moins les fondements scientifiques de la navigation, et posent avec autorité les principes dont elle doit le moins possible s'écarter. C'est en les consultant et en travaillant sans cesse à s'en rapprocher que la navigation est arrivée, dans toutes ses parties, au degré de précision qu'elle a atteint aujourd'hui, et qui semble ne laisser place qu'à des perfectionnements de détail.

L'application de la machine à vapeur (voy.) à la propulsion des navires changera sans doute ou modifiera profondé ment plusieurs des éléments de la navigation. De principal agent qu'elle était, la voilure devient tout-à-fait secondaire, et la manœuvre, ayant désormais à sa disposition un instrument puissant dont la volonté de l'homme peut régler les mouvements, n'a plus besoin des combinaisons étudiées à l'aide desquelles elle parvenait, soit indirectement, soit direc

Après ce rapide exposé de l'histoire de la science nautique, il nous reste à ajouter quelques mots sur l'état où se trouvait la navigation chez les différents peuples qui s'y sont livrés.

Les traditions bibliques nous représentent Noé (voy.) comme le père de la navigation. La tradition mythique de Deucalion et Pyrrha (voy. ces noms) parait se rapporter à un fait analogue. Quoi qu'il en soit, le commerce devint sans doute bientôt le but principal de la navigation. Dans la plus haute antiquité, on trouve à l'ouest de la Méditerranée un peuple courageux, hardi, entreprenant, les Sidoniens ou Phéniciens (voy.), qui établissent des échanges de marchandises avec différentes nations et se chargent des transports. On les voit d'abord commercer sur les côtes de la Grèce, mais seuls; personne n'osait les suivre dans leurs excursions périlleuses, soit à cause de leur habileté reconnue, soit parce que leur adroite politique avait soin de répandre sur les pays qu'ils avaient visités des mensonges ou des fables étranges, telles par exemple que celles de la toison d'or ou du jardin des Hespérides (voy, ces mots), etc. Au temps de Salomon, ils allaient dans le golfe Persique, à Ophir (voy.), et dans l'ouest, à Tarchisch ou Tartessus (Cadix). On ne sait pas positivement s'ils ont visité eux-mêmes l'Inde, ou bien s'ils recevaient les marchandises de cette contrée par terre ou par l'intermédiaire des Arabes qui, de bonne heure, se livrèrent à la navigation. On ne peut affirmer que les Phéniciens aient dirigé leurs courses dans l'Océan, au-delà des Colonnes d'Hercule,

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Colonnes d'Hercule, environ 700 ans av. J.-C. Parmi les peuples du nord-ouest, ce furent les Étrusques (Tusciens, Tyrrhéniens) qui les premiers traversèrent la mer. Il paraît même qu'à une époque reculée, ils fondèrent des colonies dans les îles de l'Océan; il est du moins hors de doute qu'ils s'établirent en Sicile, en Corse, ainsi que dans d'autres îles ou pays du sud-ouest de la Méditerranée, bien que pendant longtemps ils se soient contentés de faire route vers les entrepôts les plus rapprochés, et d'y déposer leurs marchandises. Ils se portaient aussi de tous côtés pour y exercer la piraterie, excepté cependant sur la mer de Grèce proprement dite : aussi dans les ports de Corinthe et d'Athènes, n'a-t-on jamais entendu parler de navires tyrrhéniens. A côté d'eux, les Liguriens naviguèrent jusqu'aux côtes d'Afrique; les Volsques et les Italiens passèrent aussi pour de bons marins.

vers les iles Britanniques (les Cassitérides) | circonstances auraient portés au-delà des qui possédaient des mines d'étain, car il s'en trouvait notoirement en Espagne; mais, d'un autre côté, ils parcoururent la mer Égée dans tous les sens, et pénétrèrent même jusqu'au Pont-Euxin. Il est à remarquer que, dans les temps les plus anciens, la navigation se confond avec la piraterie (voy.): les Phéniciens, chez Homère, sont déjà des pirates, et ce n'est pas un des moindres titres à la gloire de Minos, roi de Crète, que d'avoir fait ses efforts pour réprimer cet infâme métier. Parmi les Grecs, sans remonter à l'entreprise commune, à ce qu'il parait, des Argonautes (voy.), les Crétois furent les premiers qui commercèrent avec Tyr (voy.) et firent une expédition en Sicile. A côté d'eux, se placent les Cariens (voy.), comme navigateurs. Les Troyens n'étaient pas non plus restés en arrière. Nous en trouvons la preuve dans l'enlèvement d'Hélène (voy.), résultat d'une course de pirates faite sur les côtes de la Grèce. Les Grecs ne suivirent que plus tard l'exemple des colonisateurs phéni- | ciens et égyptiens*, et pendant longtemps ils se bornèrent à louvoyer entre les iles avant de se hasarder sur la pleine mer. Alors les marins grecs ne perdaient point de vue les côtes, ou ne se mettaient en mer que par des temps calmes et sereins. Tourner un promontoire était chose ardue; aussi le cap Malée fut-il longtemps célèbre dans l'antiquité. On se rappelle les conseils que donne aux marins le poète Hésiode, qui trouve leur profession fort dangereuse. Dans Homère, les Crétois passent pour de hardis navi- | gateurs parce qu'ils traversent la mer pour aller en Égypte, et plus tard à Sparte. Après la ruine de Troie, on voit paraitre sur la scène les Corinthiens, puis les Cariens, les Rhodiens et les Éginètes (voy. ces noms), qui passent pour d'habiles navigateurs. De tous les Grecs, ce furent les Phocéens (voy.) qui atteignirent d'abord l'Occident (voy. CORSE et MARSEILLE), mais malgré eux, et chassés par la tem- | qui n'avaient pas de vaisseaux à eux, pête, comme les Samiens que de semblables

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Aux vi et VIIe siècles av. J.-C., la navigation des Grecs dans la Méditerranée prit de nouveaux accroissements. Ils allèrent même jusqu'en Égypte, mais rarement, à cause de l'éloignement des Égyptiens pour les étrangers. Quant à ces derniers, s'ils ne parurent que tard sur la mer, il faut l'attribuer à cette cause, et aussi au manque de bois de construction et de bons ports. Jusqu'à Psammétique, ils se contentaient de naviguer sur le Nil et sur les canaux. Pour remonter le courant, ils tiraient leurs navires au moyen d'une corde de papyrus; pour descendre, ils attachaient à la proue un panier fait de brauches de tamarix et rempli de sable, et à la poupe une grosse pierre pour faire contre-poids. La mer Noire fut parcourue en tous sens par les Milésiens; mais la navigation y fut toujours dangereuse comme elle l'est encore de nos jours. Milet (voy.) dut en grande partie sa prosperité maritime à la richesse et au voisinage des Lydiens,

et dont ils transportaient les marchandises. Leurs navires se dirigeaient nonseulement vers le Nord, mais aussi vers l'Occident. Les plus grandes traversées maritimes étaient alors réservées aux

travers les iles. Les flottes étaient si pe tites, qu'on pouvait en une nuit en faire passer une par la presqu'ile de Leucade. Aux dangers résultant des tempêtes, il fallait encore ajouter ceux de la piraterie.

Egyptiens, qui avaient enfin reconnu les avantages de la navigation. Ce sont elles qui ont déterminé les voyages des Phéniciens et de Néchao (voy.) autour de la Libye. Ces voyages, dont on a révoqué en doute la possibilité, duraient trois ans on traversait la mer Rouge, et on revenait par les Colonnes d'Hercule. En Grèce, depuis la guerre des Perses, Athènes prit une place distinguée parmi les états maritimes. On connait sa rivalité avec Corinthe, les prétentions de toutes deux à la suprématie qui durèrent jusqu'à la fin de la guerre du Péloponnese (voy.), où il ne fut plus permis aux Athéniens de conserver plus de 12 vaisseaux ; ceux-ci visitaient spécialement la Thrace et les autres parties septentrionales de la mer Égée. Sur les côtes de l'AsieMineure régnait la plus grande activité, et, au temps de Cyrus, nous voyons les colonies grecques en possession d'une navigation importante. Presqu'au même rang étaient les tyrans de Sicile, qui, déja dans la guerre des Perses, avaient promis aux Grecs le secours d'une flotte.

Nous n'avons pas encore parlé des Carthaginois (voy.), peuple de marins des

cendant des Phéniciens. De bonne heure ils surent attirer à eux toute la navigation de l'Occident. On rencontrait leurs navires dans toute la partie occidentale de la Méditerranée, depuis l'Espagne jusqu'à la Sicile; ils s'y assuraient en quelque sorte le monopole du commerce par d'habiles traités avec les puissances côtières. Jusqu'alors la navigation avait surtout eu pour but de favoriser les intérêts du commerce: au ve siècle av. J.-C., nous trouvons la première mention de voyages scientifiques. Nous citerons surtout celui de Charon de Lampsaque, qui pénétra au-delà des Colonnes d'Hercule, et l'exploration de la côte occidentale de l'Afrique par le Carthaginois Hannon (voy.). Pendant cette période, il n'y avait de navigation que celle qui longeait les côtes: on se hasardait rarement en pleine mer. Dans la direction de l'Asie-Mineure, on ne dépassait pas les côtes de la Grèce, de la Thessalie et de la Thrace, et ce fut seulement dans la première guerre médique que la flotte des Perses alla plus directement en Grèce à

En Orient, la marine ne reçut à proprement parler quelques perfectionnements nouveaux que depuis l'expédition d'Alexandre en Asie, par l'essor qu'elle donna au commerce. La navigation des fleuves, de l'Indus et du Gange jusqu'à la mer des Indes, de l'Oxus à la mer Caspienne, prit de notables développements. Le Nil, depuis longtemps le théâtre d'une navigation fort active, le devint plus encore sous les Ptolémées (Philadelphe et Évergète). Pour remédier au manque de bois de construction, ils fondèrent en Pamphylie un établissement où on le préparait pour l'exporter ensuite. A cette époque, on abandonne la navigation côtière, on commence à aller en ligne directe et par tous les temps, d'Alexandrie à Pouzzoles. Mais ce fut surtout sous la domination romaine que l'Égypte vit prospérer sa marine; les voyages dans l'Inde étaient fréquents, le commerce actif. Auguste, en améliorant les canaux de cette contrée et en réparant leurs écluses, ouvrit de nouveau l'entrée de la mer d'Arabie. Aussi, chaque année, 120 navires allaient de Myos Hormos (Muris portus) à Okelis, et de là, par l'Océan, à Malabar, Ceylan et les côtes occidentales de l'Inde. Les marchandises qui y étaient achetées par tous les peuples orientaux en étaient ramenées vers l'Égypte, puis portées à Rome par Alexandrie. Il n'y avait plus que dans l'Océan qu'on n'osait pas trop s'éloigner des côtes.

Peu à peu les Grecs s'effacent, et leur navigation tombe entre les mains des Rhodiens, dont les institutions maritimes deviennent le code de la Méditerranée. Leurs lois, justement célèbres, passèrent même dans la législation des Romains. Ceux-ci, occupés à l'intérieur, ne se livrèrent que tard à la navigation. Ostie, fondée par Ancus Martius, 600 ans av. J.-C., était moins destinée à avoir une flotte à l'ancre qu'à offrir un abri aux navires qui venaient y apporter des marchandises. Quand les Romains voulurent se livrer à la navigation, ils trouvèrent les Cartha

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