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L'Orient était toujours le point de mire de la politique russe, non-seulement parce qu'on y trouvait l'occasion d'alarmer l'Angleterre, mais aussi parce que le destin de la Turquie semblait près de s'accomplir. On peut voir la marche des événements aux art. MAHMOUD II, IBRAHIM-PACHA, MOHAMMED-ALI, KoNIEH, etc.; nous rappellerons seulement ici la prodigieuse activité que le gouvernement russe déploya, nonobstant les embarras que lui donnait alors l'opiniàtre résistance des montagnards du Caucase (voy. TCHERKESSES). Par une note du 2 février 1833, le reis-effendi implora son secours contre l'armée égyptienne prête à franchir le Taurus; et, bien que l'arrivée de l'amiral baron Roussin (voy.) eût fait révoquer cette demande, deux mois après, un corps de 5,000 Russes campa sur la côte asiatique du Bosphore, vis-à-vis de Bouïoukdéré et de Thérapia. Mais la paix fut conclue, grâce à l'intervention des puissances européennes. Fidèle à ses engagements, Nicolas rappela aussitôt ses troupes, écrivant ces mémorables paroles au comte Orlof, son ambassadeur extraordinaire à Constantinople : « Lorsque la divine Providence a placé un homme à la tête de 60 millions de ses semblables, c'est pour donner de plus haut l'exemple de la fidélité à sa parole et du scrupuleux accomplissement de ses promesses. » Seulement, avant de se retirer, l'ambassadeur conclut (8 juillet 1833) ce fameux traité d'Unkiar Iskélessi, contre lequel les puissances maritimes ont protesté, et que le protocole du 13 juillet 1841 finit par mettre au néant.

Ce fut cette question d'Orient dont l'autocrate ne détourna jamais son attention, et à laquelle se rattachaient les affaires de la Moldavie, de la Valachie, de la Servie, et même jusqu'à un certain point l'expédition avortée de Khiva (voy. tous ces noms), qui amena, pour la diplomatie russe, un triomphe qu'elle poursuivait depuis longtemps par toute sorte de moyens et avec une rare persé vérance (voy. Nesselrode): nous voulons dire la rupture de l'alliance entre la France et l'Angleterre. Les rapports de l'empereur avec cette dernière, bien que refroidis, étaient toujours restés sur

un pied convenable; à la première ap parence de division entre elle et son alliée, il ne négligea rien pour les rendre plus étroits. Le ministère wigh, sacrifiant la grande politique à la petite, se laissa prendre aux caresses du baron de Brunnow, et signa le traité du 15 juillet 1840, où la France, non comprise parmi les parties contractantes, était en quelque sorte mise en dehors du concert européen. Quoique l'attitude menaçante de notre pays eût bien vite déjoué ces menées, elles n'en ranimèrent pas moins les vieilles rivalités entre les deux nations voisines, et servirent ainsi la politique russe, non-seulement dans le Levant, mais aussi dans toutes ses autres tendances.

De si vives préoccupations au dehors n'empêchèrent pas le monarque de porter l'attention la plus soutenue sur toutes les branches de l'administration intérieure. Indépendamment des affaires religieuses et de l'instruction publique, où fut introduit un système d'isolement que nécessitait peut-être la position de la Russie relativement aux autres pays civilisés; indépendamment aussi de l'organisation plus régulière donnée à l'isthme caucasien, il fit tous ses efforts pour élever la bourgeoisie et l'entourer de plus de considération; il s'occupa surtout du sort des serfs dont il prépare avec prudence l'émancipation future: tâche importante à laquelle paraît se rapporter la création d'un ministère des apanages, confié au comte Paul Kisselef, le sage organisateur des deux principautés danubiennes. Les nombreuses mesures qui se rattachent à ces deux puissants intérêts, si elles n'ont pas toujours obtenu l'assentiment de l'aristocratie russe, sont cependant un hommage à la dignité de l'homme, et attestent une parfaite intelligence des besoins du siècle.

Encyclop. d. G. d. M. Tome XVIII.

Quel que soit le nombre des années réservées encore à ce règne si ferme et si énergique, il laissera des traces profondes; il marquera parmi ceux qui ont le plus contribué à élever le colossal empire de Russie au niveau d'une civilisation qui ne se reconnait pas seulement à la force des armes et à l'abondance des ressources, mais au perfectionnement des mœurs, à l'éclat des lettres et des arts, enfin à

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la moralité de toutes les classes, qui est son dernier but terrestre. J. H. S.

NICOLAY (LOUIS-HENRI, baron DE), connu par ses essais dans tous les genres de poésie, naquit à Strasbourg, le 20 décembre 1737, mais appartenait à une famille originairement suédoise. Après avoir terminé ses études et avoir occupé pendant quelque temps le poste de secrétaire de légation, il fut nommé professeur de logique à l'université de sa ville natale. En 1769, il fut appelé en Russie comme gouverneur du grand-duc Paul Pétrovitch; il y fit un chemin rapide. En 1770, il devint secrétaire du cabinet et bibliothécaire du prince; en 1796, conseiller d'état; en 1798, directeur de l'Académie des sciences, puis conseiller privé et membre du cabinet. Après la mort de l'empereur Paul, Nicolay se retira dans son domaine de Monrepos, près de Vybourg, en Finlande*, où il mourut,

le 18 novembre 1820.

Nicolay a écrit des fables, des contes, des élégies, des épîtres, des poésies chevaleresques. La 1re édition complète de ses œuvres, revue et corrigée par Ramler (voy.), a été publiée sous le titre de Mélanges de poésie et de prose (Berlin et Stettin, 1792-1810, 8 vol.). Ses œuvres théâtrales ont paru à Koenigsberg, en 2 vol. (1811).-Voir Gerschau, Vie du baron L. de Nicolay (Hamb., 1834).

M. le baron de Nicolay, fils du poete, s'est distingué, au service de la Russie, dans la carrière diplomatique. C. L.

NICOLE (PIERRE), collaborateur de Pascal et d'Arnauld, auteur d'un grand nombre d'ouvrages, dont les Essais de morale sont le plus considérable et le plus estimé; esprit vaste, sage et méthodique; l'une des plus grandes, mais non des plus éclatantes lumières du xvIIe siècle, naquit à Chartres, le 19 octobre 1625. Jean Nicole, son père, avocat au parlement, poëte et littérateur, dirigea ses premières études, et lui rendit fami

mencèrent ses liaisons avec les solitaires de Port-Royal (voy.), où il avait deux tantes religieuses, dont l'une, la mère Marie des Anges (Suyreau), mourut abbesse (1658). Nicole, étudiant en Sorbonne,

prit le degré de bachelier

(1649). Alors commençait, dans l'université, la grande et longue agitation causée par les fameuses cinq propositions (voy. JANSENISME): il craignit de s'engager dans une faculté déjà profondément divisée; il renonça donc à la licence et au doctorat.

Les traductions et les poésies qu'avait fait imprimer son père étaient, dans leur élégance, trop libres et trop licencieuses. Il avait laissé des manuscrits que Pierre s'empressa de détruire, et il rechercha, pour les supprimer, les exemplaires des publications déjà faites.

grec

Des écoles, qui devinrent célèbres, avaient été fondées près de l'abbaye de Port-Royal par Duvergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran. Antoine Arnauld, Nicole et Lancelot ne tardèrent pas à briller parmi les professeurs de ces écoles. Ils publièrent, sous le titre de Méthodes, Grammaire d'excellents livres ; une que, une Grammaire latine, le Jardin des racines grecques, une Grammaire italienne, une Grammaire espagnole, une Grammaire générale et raisonnée, la Logique, ou l'Art de penser: ce dernier ouvrage d'Ant. Arnauld et de Nicole, mais auquel Nicole eut la plus grande part, parut en 1659, et depuis cette époque il a été souvent réimprimé. Nicole publia seul, sous le titre de Delectus epigrammatum, un choix des meilleures épigrammes des anciens; il y joignit un recueil de sentences tirées des meilleurs poëtes, et d'autres auteurs grecs, latins, italiens, espagnols, avec des notes estimées et une excellente dissertation sur la beauté poétique et sur le style de l'épigramme (1659, in-12; plusieurs éditions). Cependant les écoles de Port

congrégation célèbre qui aspirait au monopole de l'enseignement (voy. JESUITES): elles furent supprimées.

lières la langue et les œuvres des classi- | Royal inquiétaient trop vivement une ques grecs et latins. A 14 ans, Pierre avait achevé ses humanités. Il fut envoyé à Paris (1642), et reçu maitre ès-arts (1644). Ce fut à cette époque que com

(*) Décrit par Nicolay lui-même, voir Schnitzler, La Russie, la Pologne et la Finlande, p. 619. |

Dès lors, presque toute la vie littéraire de Nicole ne fut qu'un combat; et quoiqu'il ait dit, pour justifier sa modération

faux nom de Damvilliers, en Hollande,
par les Elzevirs (1667, 2 vol. in-12),
sont bien loin, sous le double rapport
de la pensée, du trait et du style, de l'im-
mortel ouvrage de Pascal. C'est à Nicole
qu'on peut rapporter presque tout l'hon-
neur du grand ouvrage de la Perpétuité
de la foi sur l'Eucharistie, qui a été pu-
blié sous le nom d'Antoine Arnauld.
« Vous êtes prêtre et docteur, lui dit
Nicole, et moi je ne suis que simple
clerc or, ici, il faut parler au nom de
mieux que
pouvez
moi. » Arnauld, cédant à une humilité
si rare, consentit à passer pour l'auteur
du livre, qui eut un immense succès, et
dont les trois parties furent successive-
ment présentées, en son nom, aux papes
Clément IX, Clément X et Innocent XI
(1669, 1672 et 1676).

dans la controverse, qu'il n'aimait pas les
guerres civiles, il fut le constant adver-
saire des jésuites, le plus infatigable dé-
fenseur du jansénisme et de Port-Royal,
l'ennemi déclaré du protestantisme; il
écrivit avec Arnauld et Pascal contre les
enfants de Loyola, avec ceux-ci contre
les calvinistes, avec Bossuet contre Fé-
nélon, avec Mabillon contre l'abbé de
la Trappe, dans la querelle sur les étu-
des monastiques. Nicole est un des au-
teurs qui tiennent le plus de place dans le
Dict, des anonymes et des pseudony-l'Église, et vous le
mes. Ses ouvrages de controverse s'élè-
vent au nombre de plus de cent, dont
une douzaine en latin; ceux d'Ant. Ar-
nauld et de Bossuet sont également très
nombreux, et l'on doit regretter que tant
de science et d'élévation dans le talent
ait été perdu dans ces querelles théolo-
giques du XVIIe siècle, qui se trouvent
aujourd'hui sinon éteintes, du moins as-
soupies, et plusieurs déjà presque ou-
bliées.

Il serait donc inutile de donner ici la liste complète des écrits de Nicole. Nous citerons seulement les plus remarquables. L'auteur, qui écrivait en latin avec une élégante et rare facilité, traduisit dans cette langue, à Cologne, où, fuyant la persécution, il s'était retiré, les célèbres Provinciales de Pascal; il y joignit des notes, en cachant son nom sous celui de Guillaume Wendrock, et des Disquisitiones, sous le pseudonyme de Paul Irénée. Cette version très estimée, imprimée en 1658, in-8°, eut plus de 12 éditions. Elle fut brûlée en France par la main du bourreau, le 14 octobre 1660, comme l'avait été, en 1657, l'original, auquel on rapporte l'honneur d'avoir fixé la langue française. Pascal, composant son œuvre, avait été aidé par Nicole. « Les Lettres Provinciales, dit l'abbé Goujet, ont été revues par MM. Arnauld et Nicole. Le dernier corrigea, en 1656, les 2o, 6o, 7o et 8o, étant à l'hôtel des Ursins; il donna le plan de la 9o, de la 11e et de la 12o; il revit la 13; il fournit la matière des 16°, 17° et 18°. » — - Nicole écrivit, dans le genre des Provinciales, des Lettres sur l'hérésie imaginaire (le jansénisme) et les Visionnaires (166465); mais ces lettres, publiées sous le

|
De tous les ouvrages de Nicole, les Es-
sais de morale (voy. MORALISTES) sont
celui qui rattache le mieux sa gloire à
celle du grand siècle : il forme 13 volu-
mes in-12, dont le premier parut en
1671. Il suffira de citer ici le jugement
non suspect qu'en a porté Voltaire :
« Les Essais de Nicole, qui sont utiles
au genre humain, ne périront pas. Le
chapitre Sur les moyens de conserver la
paix dans la société est un chef-d'œu-
vre auquel on ne trouve rien d'égal dans
l'antiquité *.

Nicole eut sa part des persécutions religieuses du xvIIe siècle. En 1679, après la mort de la duchesse de Longueville (voy.), qui avait courageusement protégé sa liberté, il fut obligé de sortir du royaume, et alla rejoindre, à Bruxelles, Ant. Arnauld; mais, plus heureux que cet illustre ami, qui mourut dans l'exil, Nicole obtint bientôt la permission de rentrer en France; et dès lors, il s'occupa moins de combattre les jésuites que les calvinistes, les quiétistes et l'abbé de Rancé. Il était souvent visité par Racine, Santeul et Boileau. Il mourut d'une attaque d'apoplexie, le 15 novembre 1695, et fut enterré dans l'église de Saint-Médard. Il avait choisi pour exécuteur testamentaire le P. Fouquet de l'Oratoire,

(*) Mme de Sévigné écrivait à sa fille :««<Devinez ce que je fais: je recommence ce traité, et je voudrais bien en faire un bouillon et l'avaler, a

par

NICOT (JEAN), seigneur DE VILLEMAIN, secrétaire du roi, ambassadeur en Portugal, doit surtout sa célébrité à l'introduction du tabac (voy.) en Frauce: aussi cette plante avait - elle le reçu nom de nicotiane. Né à Nîmes, en 1530, d'un notaire, il est mort à Paris, le 5 mai 1600, laissant plusieurs ouvrages imprimés.

Z.

NID. Une des circonstances les plus intéressantes de la vie des oiseaux (voy.), c'est la sollicitude avec laquelle, aussitôt que se font ressentir les mystérieuses influences de la maternité, ils s'occupent du berceau destiné à leur jeune couvée. On ne sait ce qu'on doit le plus admirer, de l'adresse étonnante qu'ils déploient dans la construction de ce nid, pour l'exécution duquel ils n'ont que leur bec, ou des précautions ingénieuses qu'ils prennent en vue de besoins à venir, et de la régularité avec laquelle leurs générations successives exécutent invaria

fils du fameux surintendant. Nicole a été | l'Épire et ailleurs, portent aussi le nom appelé le Boëce de la France. « La so- de Nicopolis (ville de la victoire). X. lidité et la raison, dit Palissot, sont le caractère dominant des écrits de cet auteur; mais comme il s'adresse rarement à l'imagination, comme il s'attache plus aux preuves qu'à l'agrément, son style, quoique très clair, très pur, très exact, fatigue un peu par sa monotonie. » On peut consulter la Vie de Nicole, publiée l'abbé Goujet (1732, in-12). V-VE. NICOLO (NICOLAS ISOUARD, dit), compositeur distingué, naquit à Malte, en 1777, d'un père négociant dont la famille était d'origine française. Il vint faire ses études à Paris. Les événements l'obligèrent à retourner dans son pays, en 1790. Son père l'envoya alors en Italie pour se livrer à des opérations commerciales; mais le jeune homme était tout entier à la musique. Il reçut des leçons de quelques bons maîtres, et fit enfin représenter un petit opéra à Florence. Une autre de ses pièces fut assez bien accueillie à Livourne. Désirant retourner près de sa famille, Nicolo obtint la place d'organiste de la chapelle de l'Ordre; mais, lors de la prise de l'île par les Français, le général Vaubois l'emmena à Paris, en qualité de secrétaire. A peine arrivé dans cette capitale, il écrivit quelques opéras, et prit le nom italianisé de Nicolo sous lequel il est connu. Michel-Ange (1803) fut le premier de ses ouvrages qui fixa l'attention. En 1808, parut Un jour à Paris, et en 1810, Cendrillon, dont le succès fut prodigieux. Joconde, son dernier opéra et son meilleur ouvrage, fut joué en 1814. Jeannot et Colin n'est pas moins digne d'être mentionné. Les Rendez-vous bourgeois (1807) doivent surtout leur succès aux facéties du livret. Nicolo mourut dans la force de l'âge, le 23 mars 1818. NICOMÈDE, NICOMÉDIE, Voy. BI

THYNIE.

X.

NICOPOLIS, forteresse turque située dans la Boulgarie (voy.), sur le Danube, célèbre daus l'histoire par la victoire que Bajazet 1er y remporta, le 28 septembre 1396, sur une armée de 100,000 chrétiens commandée par Sigismond (voy. ces noms), roi de Hongrie. Plusieurs autres villes, en Égypte (voy. NII, etc.), dans

blement les mêmes travaux, lors même qu'elles n'ont pu prendre à cet égard de leçons de leurs devancières. Tantôt ces nids se composent de brins de paille, de petites bûchettes entrelacées, et dont les intervalles sont bouchés avec de la mousse; tantôt c'est une solide maçonnerie formée de gravier et de terre gâchée avec de l'humeur salivaire, offrant parfois à l'intérieur des compartiments, et une couche de substances molles, ou même des plumes que la mère a arrachées de sa poitrine. Quant à la forme, autant d'espèces, autant de variétés. Chez les uns, elle est conique; chez les autres, sphérique ou ellipsoïdale. Un troupiale construit une sorte de bourse suspendue aux branches par 4 cordons; la marouette fabrique une nacelle qui se balance sur l'onde: c'est une sorte de cucurbite surmontée de son alambic, dans une espèce de cassique; parfois un simple duvet soutenu entre des branches flexibles constitue tout l'appareil de l'incubation. L'aire des oiseaux de proie se compose de pièces de bois, souvent très volumineuses maintenues entre elles par de fortes branches, et reposant sur l'entablement de quelque roc élevé. Il est des

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nom,

espèces qui se bornent à creuser dans la terre ou dans le sable une cavité arrondie où elles abandonnent leurs œufs à la chaleur solaire. Il en est qui choisissent, pour y déposer leur ponte, quelque creux d'arbre. Le coucou laisse à une mère étrangère, dont il usurpe le nid, le soin de faire éclore ses petits. Quant au choix du lieu où le nid repose, il est généralement subordonné à la manière de vivre de l'animal. Ainsi les oiseaux aquicoles nichent sur le bord des eaux; les petites espèces au milieu des champs; les grandes dans les bois, sur les arbres élevés. Pendant tout le temps que dure la nidification, le mâle surveille et suit partout sa compagne, auprès de laquelle il chante comme pour charmer ses travaux.

Les mammifères ne construisent pas de nids, à proprement parler; mais plusieurs espèces, notamment dans le groupe des rongeurs, amassent dans leurs terriers des débris de substances molles dont elles font un lit à leurs petits. L'écureuil, le muscardin entrelacent même, dans ce but, des brins d'herbe ou des branches pour en former un abri. Le lapin creuse aussi en terre un trou uniquement destiné à sa jeune portée. Nous avons longuement parlé de la demeure du castor (voy.). Voy. aussi Tanière.

NIDS INDIENS ou de salangane, voy. HIRONDELLE. C. S-TE. NIEBUHR. Deux savants allemands, le père et le fils, ont illustré ce nom. KARSTENS, célèbre par son voyage en Arabie, naquit le 17 mars 1733, à Lūdingworth, dans le Hanovre, et entra, en 1760, au service du Danemark, en qualité d'ingénieur militaire. Dès l'année suivante, au mois de janvier, il partit avec la société que le roi Frédéric V envoyait à ses frais explorer l'Arabie. La mort lui enleva en quelques mois tous ses compagnons; et le but de l'entreprise aurait été complétement manqué si Niebuhr n'avait pris la courageuse résolution de poursuivre seul sa route. De retour en 1767, il publia le résultat de ses propres recherches et de celles de ses compagnons dans sa Description de l'Arabie (Copenh., 1772, in-4°) et dans son Voyage en Arabic et dans les contrées voisines (Copenb., 1774-78, 2 vol. in-4°), l'un et l'autre

écrits en langue allemande, ainsi que dans son édition de Forskael (voy. ce T. XI, p. 299). Observateur exact et fidèle, plein d'amour pour la vérité, ennemi du merveilleux et de l'exagération, Karstens Niebuhr ne raconte que ce qu'il a vu de ses propres yeux, et jamais il ne s'en rapporte au témoignage des autres aussi, ses ouvrages sont-ils encore aujourd'hui la source la plus pure de nos connaissances sur la situation des pays qu'il a parcourus, et leur constitution politique. Nommé, en 1768, capitaine du génie, il reçut, en 1778, le titre de conseiller de justice, ainsi qu'une place de secrétaire provincial à Meldorf, dans le Dithmarschen méridional; en 1808, il devint conseiller d'état (nominal), après avoir été admis, en 1802, dans le sein de l'Institut de France comme associé étranger à la 3o classe. Il mourut le 26 avril 1815. Son fils a publié sa Vie (Kiel, 1817, in-8°). C. L.

BARTHOLD-GEORGES Niebuhr, fils du précédent, naquit à Copenhague, le 27 avril 1776. La première éducation qui lui fut donnée, à Meldorf, semblait lui garantir le même genre d'illustration que son père; mais ses goûts l'entraînèrent irrésistiblement vers l'étude de l'antiquité classique. Après avoir reçu des leçons du philologue Soger, il alla étudier le commerce à Hambourg; et là, il se lia d'amitié avec le poëte Voss et l'illustre Klopstock. Il passa ensuite quelque temps à l'université de Kiel, suivant les cours de droit, et se rendit à Édimbourg, où il étudia avec beaucoup de fruit la chimie, en même temps que les institutions de la Grande-Bretagne. De retour dans sa patrie, il vit s'ouvrir devant lui la carrière administrative, et devint successivement secrétaire du ministre des finances, sousbibliothécaire et enfin l'un des directeurs de la banque danoise. Quand les Français inondèrent l'Allemagne, Niebuhr abandonna son pays, qu'il accusait de leur être favorable, et passa au service de la Prusse, où il fut nommé directeur du commerce de la mer Baltique. A la paix de Tilsitt, il fut chargé d'une négociation en Hollande avec l'Angleterre pour régler quelques affaires de finances, et reçut le titre de conseiller d'état à

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