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des évêques absens, est que, même en Occident, ils ont toujours eu rang parmi les évêques.

Clément IV, la deuxième année de son pontificat, par une bulle datée de Viterbe, ordonna, afin que l'on pût dans le concile distinguer les évêques, des abbés qui avaient le droit de porter la mitre, que celles des abbés exempts, c'est-à-dire, qui étaient sous la juridiction immédiate du métropolitain ou du Pape, sans dépendre de l'évêque diocésain, seraient brodées d'or, aurifrigatis, mais sans perles, pierres précieuses, ni lames d'or ou d'argent; et que celles des abbés non exempts seraient de simples mitres, de couleur blanche et sans broderie. Clément laissa d'ailleurs aux uns et aux autres le droit de porter, hors du concile, des mitres telles que les Papes les leur auraient accordées dans leurs indults. L'ordre qui fut observé dans un concile tenu à Rome l'an 313, en la cause de Cécilien, évêque de Carthage, est remarquable, en ce que les trois évêques gaulois, qui y assistèrent, eurent le premier rang après le Pape, qui y présidait, et qu'entre les Italiens, les évêques d'Ostie et de Préneste, quoique suffragans du Pape, n'avaient pas de rang particulier.

L'usage de porter les corps des saints dans quelques conciles n'a point eu d'autre but que d'imprimer du respect pour ces saintes assemblées et de réprimer la conduite de ceux qui auraient pu y exciter du trouble. Letaldus, moine de Micy, auteur de l'histoire du concile de Charroux, tenu vers 989, raconte qu'on y porta les reliques de S. Junien.

En 1020, au concile d'Aire, on porta les reliques de S. Pierre-le-Vif, de S. Bercher et de S. Germain d'Auxerre. En 4025, au concile d'Anse, on exposa celles de S. Hugues, moine d'Autun. Elles furent encore portées à un autre concile, comme le témoigne l'auteur de sa vie. Annales Bénédictines. t. IV. p. 267. 313.

IX. OBJET DES CONCILEs.

Les conciles ont pour objets principaux : la foi, la discipline et la morale. On a toujours bien distingué ces objets, on en a traité séparément; et quelquefois même dans un concile on ne s'est occupé exclusivement que d'un seul, comme par exemple dans les Vet VI conciles généraux, où l'on se contenta de condamner des hérétiques, ce qui né– cessita comme complément, le concile Quinisextum pour décréter des canons, qu'on n'avait pas faits dans les premiers. Les Pères du concile de Nicée, dans la lettre aux Egyptiens, distinguent et comprennent tout ce qui s'était fait dans le concile par ces mots : doyμatičev nai navovitev, c'est-à-dire dresser des articles de foi et faire des canons.

La foi est contenue dans les dogmes, qui la proposent, dans les symboles ou formules qui distinguent les fidèles des payens, des juifs et des hérétiques. On ne peut rien statuer de nouveau par rapport à la foi, qui est un don de Dieu, auquel les hommes ne peuvent rien ajouter, ni ôter. L'Eglise déclare seulement ce qui est de foi ou non; mais

elle fait des lois par rapport à la discipline. Aussi les dogmes, renfermant la foi, aussi immuables que l'écriture, sont révérés comme elle; les canons, renfermant la discipline, sont sujets à quelques changemens comme toutes les lois.

La discipline est expliquée et contenue dans les canons. L'Eglise qui se conduit et se gouverne par ses canons, a rendu des décisions sur une infinité de questions que l'accomplissement d'évènemens qu'on ne pouvait prévoir, a fait naître successivement, touchant la discipline. Les règlemens de discipline devinrent plus nécessaires dans l'Eglise après l'irruption des Barbares qui altéra les mocurs; aussi voit-on que presque tous les conciles décrétaient des canons pour cet objet, tandis que dans les premiers siècles de l'Eglise, on s'assemblait rarement dans cette intention, parce que la vie des chrétiens étant sainte, on n'avait pas besoin de fréquentes réformes.

Quant à la morale, on remarquera que dès que les Chrétiens eurent la faculté de s'assembler, on fit des décrets, ou pour confirmer les règles connues et incontestablement reçues et autorisées dans l'Eglise, ou pour décider de nouvelles difficultés qui naissaient au sujet de la conduite des fidèles. Dans la suite, fallait-il donner aux règles déjà reçues une nouvelle autorité, examiner celles qui étaient peu connues, ou, s'il n'y en avait point encore, faire quelques règlemens, à l'occasion de quelque incident ou de quelque circonstance nouvelle, on assemblait

un concile, et on y décidait les cas de conscience: les évêques assemblés consultaient la lumière du SaintEsprit dans l'Ecriture et dans les conciles précédens et s'appliquaient à trouver des moyens et des remèdes efficaces pour guérir les maladies des âmes et les plaies de l'Eglise. Aussi les conciles ont-ils été une ressource assurée contre la corruption des siècles et le déréglement des moeurs.

Quelquefois encore dans les conciles on agite les causes ecclésiastiques qui y sont terminées par un jugement de l'Eglise assemblée. Souvent celui qui avait été excommunié par son évêque ou par un premier concile, obtenait que sa cause fût examinée dans un second, qui pouvait l'absoudre ou confirmer sa condamnation; un canon du concile de Sardique permet d'appeler encore des conciles provinciaux au Pape.

XII. MANIÈRE DE PROCÉDER (1):

Quelque temps avant l'ouverture du concile général, on ordonne des prières spéciales dans toutes les églises de la ville où il doit se tenir. Chacune des églises collégiales doit célébrer en communauté, au moins une fois la semaine, une messe du SaintEsprit, pour l'heureuse issue du concile. Les trois derniers jours qui précèdent la première session, les pères demeurent dans le jeûne et la méditation.

Le jour de l'ouverture arrivé, les prélats se rendent processionnellement à l'église où se célèbre

(1) Une partie des détails ont été déjà donnés au S V, et principalement au S X.

une messe du Saint-Esprit. Le souverain pontife entre dans le concile, entouré du clergé avec la plus grande pompe. Arrivé dans l'église, il fait une prière au bas de l'autel et s'assied sur le siège qui lui est préparé. Ensuite, tandis que les pères revêtent leurs ornemens, deux cardinaux-diacres, les plus âgés, revêtus de la dalmatique, et l'un d'eux portant l'étole et le manipule, parce qu'il doit chanter l'évangile, suivis d'un sous-diacre, s'approchent du Pape et lui mettent les sandales, en récitant un psaume (1).

Après un moment de silence, le Pape et tous les assistans se mettent en prière, tournés vers l'autel. Le pontife se levant ensuite seul, prononce une oraison pour implorer les lumières et la direction du Saint-Esprit. Quand l'assemblée a répondu : Amen, elle se lève, après qu'un cardinal diacre a chanté ces mots: Erigite vos (2). Deux chantres prononcent alors une antienne à la suite de laquelle, au chant de orate d'un diacre, les pères se prosternent et prient dans le silence.

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Quand ils se sont relevés de nouveau, tou

(1) Pour les oraisons et les psaumes chantés ou récités dans ces cérémonies, voyez : Jacobatii cardinalis de conciliis, lib. v. passim. Dans le deuxième volume de préliminaires de la collection de Labbe, intitulé. Ad. S. S. concilia apparatus. pag. 186. et suiv.

(2) C'est ce que dit Jacobatius; mais au lieu de ces mots le diacre chantait dans certains conciles celui de : Levate, et ceux de Flectamus genua, pour signal de la prière.

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