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droit d'approuver et de confirmer ce choix, quand il était fait. Ils ne jouirent pas même long-temps de ce privilège, que Benoît II leur ota par une bulle expresse. Charlemagne ayant joint l'empire d'Allemagne à ses états, et ayant donné à l'Eglise en souveraineté, les terres qui firent les papes princes temporels, s'acquit pour lui et pour ses successeurs, le droit de confirmer leur élection, comme l'avaient auparavant les empereurs de Constantinople.

Ce prince avait ordonné que l'élection serait faite par le clergé et le peuple, que le décret serait envoyé à l'empereur, et que le nouveau pape élu serait sacré si l'empereur l'approuvait. Mais Adrien III ayant représenté dans un concile qu'il ne convenait pas que le choix du chef de l'Eglise dépendît des princes séculiers, il fut ordonné que lorsque le clergé aurait élu un pape, le pontife prendrait possession de cette éminente dignité sans que l'autorité des empereurs fût nécessaire pour les y établir; et qu'on prendrait l'avis du peuple pour lui donner un souverain qui lui fût agréable. Depuis ce décret du concile, il y eut vingt-deux papes élus, sans consulter pour ce choix d'autres personnes que le clergé et le peuple qui en demeurèrent entièrement les

maîtres.

Othon II ayant, quelques temps après, passé en Italie, vaincu ses ennemis, et pris la ville de Rome, déposa Jean XII et mit à sa place Léon VIII. Neanmoins, comme il était plus souvent en Allemagne qu'en Italie, et qu'ainsi il ne pouvait être pré

sent à l'élection des autres papes, il se contenta d'exiger du clergé de Rome, qu'il appelât ses ambassadeurs pour y assister. Ses successeurs se conservèrent le même droit, pendant qu'ils demeurèrent souverains en Italie; mais lorsque l'autorité dans ce pays fut partagée entre les rois de Lombardie et plusieurs républiques, et que l'empire d'Occident fut borné par le Rhin, les Romains, qui avaient, à l'exemple des autres peuples, secoué le joug de la domination des empereurs d'Allemagne, cessèrent d'appeler leurs ministres à l'élection des papes, et continuèrent à user seuls de ce privilège (1).

Mais comme chaque jour il devenait plus difficile de consulter le peuple pour la nomination du pape, et afin de prévenir d'ailleurs les troubles qui s'élevaient dans ces occasions, Alexandre III, en 1160, donna exclusivement aux cardinaux, qui forment le conseil permanent du saint-siège, le droit d'élire le souverain pontife; ce qui fut confirmé par les conciles généraux de Latran, en 1179, de Lyon, en 1274, et de Vienne, en 1311. Le concile général

(1) Environ quatre siècles plus tard, Charles-Quint ayant joint à ses états une partie de l'Italie, voulut rendre le saintsiège dépendant de l'empire, comme il l'avait été du temps de Charlemagne. Il fit assiéger Rome, et maître de la ville, il retint le saint père et tous les cardinaux prisonniers dans le château Saint-Ange, pour les faire consentir à ce qu'il désirait. Mais malgré la puissance et les artifices des partisans de la maison d'Autriche, le sacré collège s'est jusqu'à présent conservé la liberté de l'élection.

de 1479 fixa aux deux tiers du sacré collège le nombre de voix nécessaires pour une élection canonique. La première application de ce changement eut lieu à l'élection de Lucius III, en 1181.

Pour éviter une trop longue vacance du saint-siège, qui était toujours favorable aux troubles, le concile général de Lyon décréta, sur la présentation du pape Grégoire X, dans la cinquième session, tenue le 7 juillet 1274, une constitution portant qu'à la mort du pape les cardinaux seraient renfermés dans un conclave jusqu'à l'élection de son successeur. (Voyez Labbe, Collection des conciles.) Toutes les précautions que l'on y prend sont pour que les cardinaux terminent le plus promptement cette importante affaire. Il y est ordonné qu'ils soient renfermés dans un lieu étroit et incommode, qu'il y ait des gardes à toutes les avenues, pour empêcher qu'ils n'aient aucun commerce avec les personnes du dehors; qu'après le premier jour on ne leur serve plus à chacun qu'un plat; et que dans la suite on les réduise à n'avoir que du pain et du vin.

Aujourd'hui ces rigueurs sont inutiles, le sacré collège comprend l'importance de nommer un successeur au pape défunt le plus tôt possible, mais toutefois après une mûre et sage réflexion. Il est même probable que jamais la constitution des pères de Lyon n'a été exécutée rigoureusement.

MODES D'ELECTION.

L'élection des papes s'est faite autrefois de quatre

manières différentes: par compromis, par adoration, par scrutin et par accès ou accessit.

Le compromis, dont on ne s'est servi que rarement, se pratiquait lorsque les cardinaux ne pouvant se déterminer, donnaient pouvoir à quatre ou cinq d'entre eux d'élire un pape.

L'adoration (1) est à proprement parler une élection d'enthousiasme et se faisait lorsque les deux tiers du conclave étant demeurés d'accord du choix

d'un sujet, allaient en corps l'adorer par manière d'inspiration et le reconnaître pour chef de l'Eglise. On avait néanmoins apporté une modification, pour prévenir les abus qui auraient pu échapper dans une action précipitée; c'était de faire confirmer l'adoration par le scrutin, auquel on n'allait néanmoins que par forme et après l'adoration. Mais Gré goire XV a par une bulle expresse restreint les inodes d'élection au scrutin secret et aux bulletins fermés. Ce dernier mode avec l'accessit qui en est une dépendance, étant aujourd'huiles seuls en usage, demandent quelques développemens.

Pour le scrutin, au devant de l'autel de la chapelle où se tient le conclave est une grande table; à ses deux extrémités se trouvent deux bassins remplis de bulletins imprimés, qui doivent servir

(1) Ce terme, introduit par la bizarrerie du langage, n'induira personne en erreur sur le véritable sens qu'il a en cette occasion. Il n'est employé à l'égard du souverain pontife que pour marquer l'obéissance et la vénération profonde qui sont dues au vicaire de Jésus-CHRIST.

au scrutin ou à l'accessit; au milieu sont deux calices pour ces deux sortes de bulletins, et un sac dans lequel le dernier des cardinaux-diacres met des boulettes, portant chacune imprimé le nom d'un cardinal, pour tirer au hasard les trois scrutateurs, les trois réviseurs, et les trois infirmiers. Ces derniers sont chargés d'aller receuillir les suffrages des cardinaux malades.

Sur cette même table est la formule du serment que doit prononcer chaque cardinal avant que de mettre son bulletin dans le calice. La voici : « Testor Christum Dominum, qui me judicaturus est eligere quem secundum Deum judico eligere debere; et quod idem in accessu præstabo.

Avant que de commencer le scrutin, le sacristain dit la messe du Saint-Esprit en présence des cardinaux et de leurs conclavistes (4). Le maître des cérémonies donne ensuite la paix à baiser au doyen et aux trois chefs d'ordres. Après la messe il fait sortir les conclavistes et ferme la porte de la chapelle. On dit encore les sept psaumes de la pénitence et les litanies et puis l'on procède à l'élection.

Le bulletin que chaque cardinal a fait préparer par son conclaviste avant d'aller au scrutin, se dispose ainsi. On divise en deux une grande feuille de

(1) Le conclaviste est la personne qui accompagne, pour le servir comme son domestique, un cardinal pendant la durée du conclave. Chaque cardinal a deux conclavist es, quelquefois trois, qui s'enferment avec lui.

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