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F. LEVÉ, IMPRIMEUR DE L'ARCHEVÊCHÉ DE PARIS

17, RUE CASSETTE, 17

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BUREAUX DE LA REVUE THOMISTE

222, RUE DU FAUBOURG-SAINT-HONORÉ

97300

2454

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Le progrès des sciences historiques a mis à l'ordre du jour la question de la «< Réforme de la Théologie ». Pourquoi cette science sacrée, établie sur une révélation dont les données fondamentales sont conservées dans des documents, ne chercherait-elle pas à enrichir ses bases positives d'une valeur vraiment documentaire et critique? Elle se présenterait ainsi au croyant avec une garantie renouvelée d'objectivité. Cette idée fait chaque jour des progrès parmi les catholiques instruits et même parmi les théologiens.

Il semble opportun d'orienter ce mouvement en le mettant en présence des exigences de la Théologie catholique, en esquissant la méthode qui, tout en laissant le champ libre aux investigations de pure science, permettra au théologien catholique d'assimiler leurs résultats sans perdre de vue la vraie nature de son œuvre.

Dans ces pages: 1° nous présenterons des points de vue d'histoire du dogme desquels résultera la nature traditionnelle de la Théologie catholique; 2° nous nous demanderons si, en regard de cette nature et des exigences qu'elle implique, la méthode qui s'impose au théologien ne serait pas une méthode de régression.

I

:

La Théologie catholique s'est constituée dès l'origine du christianisme par l'effet d'une double nécessité nécessité pour le chrétien de joindre ensemble les vérités d'ordre divin qu'il recevait et les connaissances naturelles qu'il possédait; nécessité de résoudre les oppositions et de réfuter les fausses interprétations (1).

Dans ce premier âge de la Théologie catholique, l'information documentaire et critique n'existait pas. On ne connaissait que l'information tout court. Qu'a dit le Christ? qu'ont rapporté les témoins de son enseignement? quelle est la foi de telle ou telle Église fondée par les apòtres? Ce sont là quelques-unes des questions qui avaient cours. La tradition est le genre d'information qui a présidé à la première mise en œuvre de la théologie catholique. Ego enim accepi a Domino quod et tradidi vobis, tel était le signe de ralliement des esprits chrétiens pour un saint Paul. Et saint Jean pour réfuter les premiers hérétiques n'avait pas d'autre argument que celui-ci : Quod vidimus et audivimus annuntiamus vobis. On pourrait multiplier ces textes; cela est inutile. Le témoignage vivant des témoins, ou des disciples des témoins est, indubitablement, le moyen d'information unique et le critère décisif de la Théologie catholique primitive.

Avec le temps cette méthode ne se modifie pas essentiellement. L'époque des Pères, c'est encore l'époque des témoins; et c'est, en effet, le témoignage qui différencie les Pères des Docteurs. Cependant l'organe de la tradition se détermine. Les auteurs sacrés ne sont qu'une partie de la tradition; les chefs des Églises en sont une autre, et la plus importante. Ils ont mission pour transmettre. Au temps de saint Irénée, il était encore possible de recourir directement au témoignage individuel: à l'époque de Tertullien, le témoignage impersonnel et autorisé des Églises suffit pour prescrire. On sent d'ailleurs le besoin de fortifier la preuve qui s'appuie sur les chaînes de témoignages personnels, dont l'autorité va s'atténuant avec les années, par la preuve qui jaillit de l'entente des Églises

(1) Cf. la Place de saint Thomas dans la réforme des études théologiques. Revue de l'Institut catholique de Paris, décembre 1902, p. 42.

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