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sur la vérité et la solidité des principes suivans, que j'ose mettre de nouveau en abrégé sous les yeux de VV. AA. RR. avec d'autant plus de confiance, que S. M. elle-même dans la susdite Dépêche désire que les Evêques lui communiquent leurs lumières, sur ce qu'ils auroient trouvé n'être pas exactement conforme aux vrais principes de l'Eglise. Ces principes sont :

1.o Que J. C. n'a donné sa mission pour tout ce qui concerne la Religion qu'à St. Pierre, aux Apôtres et à leurs successeurs, et non pas aux princes de la terre, et que par conséquent il ne peut appartenir à l'autorité souveraine d'ériger, d'organiser et d'administrer une école où soit enseignée la science de la Religion, à ceux sur-tout, qui se destinent à la cure d'ames et au saint ministère, puisqu'alors, une telle école, faute de mission légitime, ne dériveroit plus de cette source divine et unique, d'où doit sortir tout enseignement des vérités de la Religion. 2.o Que bien moins encore cette même autorité, pour favoriser cette nouvelle institution, pourroit abolir les écoles de Théologie dans les Séminaires épiscopaux, institués et administrés en tout tems par l'autorité de l'Eglise, et dont l'usage constant, qui date de la plus haute antiquité, a été renouvellée et confirmée par le sacré Concile de Trente ce qui forme pour le droit des Evêques une possession légitime, incontestable et immémoriale.

2.° Que le plan du Séminaire-Général vise à renverser tous les droits du sacerdoce et de l'épiscopat, en réduisant tout le ministère des Evêques quant à l'enseignement, d'actif qu'il est essentiellement, à une influence purement passive, inopérante et inefficace, et en faisant des juges de la doctrine de simples surveillans et des délateurs de l'erreur à la puissance séculière, dont il ne leur est pas permis de reconnoître le tribunal, comme compétent sur ce point.

4.° Que ce plan confondroit l'ordre hiérarchique établi dans l'Eglise, autorisant les Evêques à surveiller la doctrine dans le diocèse de Malines, où le SéminaireGénéral se trouveroit, et d'y redresser par eux-mêmes les professeurs, qui s'écarteroient de la vérité, tandis qu'un tel droit ne peut appartenir qu'à l'Ordinaire seul, les autres Evêques ne pouvant exercer aucun acte de jurisdiction hors des limites de leurs Diocèses, excepté dans le cas d'un Concile canoniquement convoqué. D'un autre côté, en conservant à l'Archevêque de Malines son droit, on blesseroit la jurisdiction des autres Evêques, qui obligés d'envoyer leurs étudians en Théologie à Louvain hors de leurs Diocèses, ne pourroient plus juger par euxmêmes de la doctrine qu'on leur enseigneroit.

5.° Qu'enfin les Evêques ne peuvent concourir à un établissement, qui les priveroit du droit radical et inséparable de l'épiscopat, d'enseigner la science de la Religion dans toute l'étendue de leurs Diocèses, et qui détruiroit en même-tems Tom. 11. 68

leurs Séminaires, fondés pour la plupart par la générosité de leurs prédécesseurs, pour l'avantage de leurs Diocésains, sur lesquels les Chapitres de leurs Cathédrales, aussi bien que les boursiers, qui y étoient entretenus dans leur propre pays, à portée de leurs parens, ont des droits incontestables, que les Evêques, à leur sacre et en prenant possession de leurs sièges, ont promis de conserver et de soutenir sous serment.

Ce sont là les principaux obstacles (et non pas uniquement le danger de la doctrine) qui empêchent les Evêques à concourir à l'établissement du SéminaireGénéral, auquel ils ne pourroient se prêter sans se laisser enlever le dépôt sacré de la foi qui leur a été confié, et le transmettre à la puissance séculière; sans renoncer par le fait au droit de l'enseignement, qui est inhérent à l'épiscopat, et sans se rendre coupables envers leurs églises et leurs successeurs, en ne leur conservant pas des droits et des prérogatives, qu'ils ont juré de maintenir.

Je sais qu'on objecte à tout cela l'exemple de tant d'Evêques de la domination de S. M. et notre propre conduite, que nous avons tenue l'année 1786. Mais qu'il me soit permis de répondre.... (1).

Quant à la conduite, que les Evêques des Provinces Belgiques ont tenue l'année 1786, à l'égard du Séminaire-Général, en y envoyant leurs élèves en Théologie ; cette conduite est d'abord une preuve de leur empressement à aller au-devant des intentions de S. M., dont on pressoit alors vivement l'exécution, ce qui produisit en eux une espèce de perplexité, qui les empêcha de faire au même instant toutes les réflexions, dont la matière étoit susceptible, et ils se bornèrent uniquement pour lors à la recherche des moyens d'assurer la pureté de la doctrine, moyen que, selon la lettre que M. le Comte de Belgiojoso m'avoit adressée, ils crurent avoir trouvé dans l'influence qu'on leur promettoit dans cette lettre, non-seulement sur l'enseignement, mais sur toute l'administration de cet établissement qui, conformément à l'Edit même, sembloit devoir se faire par le concours libre des deux puissances et l'agréation volontaire des Evêques.

Mais l'expérience ne tarda pas à leur montrer, que la puissance civile ne l'entendoit pas ainsi; qu'au contraire les droits inaliénables du sacerdoce y étoient compromis, puisque tout cet établissement, l'enseignement y compris, devoit être dirigé et administré par la seule autorité souveraine, en ne laissant aux Evêques qu'une surveillance, qu'on paroissoit accorder également à tous les fidèles, aussi intéressés, disoit-on, que les Evêques, à ce qu'on n'enseignát point l'erreur. On commença bientôt à débiter des définitions nouvelles et inusitées, et des

(1) Nonnulla hic desiderantur quoad illos Austria Episcopos, qui primùm cæsareis edictis obtemperaverant.

propositions équivoques, qui firent craindre, qu'on ne voulût renouveller la doctrine d'une secte, qui avoit causé autrefois tant de troubles dans ce Pays : de-là résulta une aversion générale du clergé et du peuple pour cet établissement, qui occasionna une multitude de réclamations et de représentations de tous les Ordres de l'état qui y remarquèrent des dangers de toute espèce, et qui le regardèrent même comme impossible dans le principe, aussi bien que dans le fait. Il n'est donc pas surprenant que les Evêques du Pays-Bas, après avoir donné des preuves de leur déférence aux volontés de S. M., n'aient pas pu dans la suite prêter leur concours à cet établissement, qui étoit devenu visiblement préjudiciable à leurs droits, et un objet d'aversion pour toute la Nation.

Quant à moi, je n'ai aucune difficulté d'avouer, que les différentes représentations des Evêques, des Etats, et des Chapitres de ces provinces m'ont fait faire plusieurs réflexions essentielles, qui m'avoient échappé, en me mettant sous les yeux des devoirs indispensables de mon ministère à remplir, et des droits inaliénables à soutenir d'où j'ai tiré une entière conviction, et la plus intime : persuasion de ma conscience, que, malgré mon désir sincère de témoigner en toute occasion à S. M. la plus parfaite soumission à ses ordres, je ne pourrois pas, sans manquer à ce que je dois à Dieu, à l'Eglise et à mon Siège, concourir à l'établissement du Séminaire-Général, dans lequel, comme je crois l'avoir prouvé, je trouve évidemment des dangers réels pour la doctrine, des préjudices considérables aux droits des Evêques, et une opposition manifeste aux sermens que j'ai prêtés.

J'espère que VV. AA. RR. daigneront déposer aux pieds de S. M. les regrets les plus vifs, que je ressens plus que je ne le puisse exprimer, de ce que ma conscience (que je suis incapable de faire servir de prétexte) ne me permet pas de seconder sur cet objet les intentions de S. M., comme je le desirerois du fond de mon ame. J'ai l'honneur d'être, etc.

MONUM. XLV. — Breve PI VI, rogante Imperatore JOSEPHO II ad Archiepiscopum Mechliniensem et Belgii Episcopos directum; quo Cæsaris nomine satisfactio Belgico populo annuntiatur (1). · Ex edit. col. cum orig.

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PIUS PP. VI. Dilecte Fili noster, et Venerabiles Fratres, Salutem et Apostolicam Benedictionem. Fungentes Nos, nullis nostris meritis, illius vices in terris, qui est Deus pacis, quique è sinu æterni Patris sui descendens venit ad

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(1) Conf. Picot, Mémoires etc. tom. III p. 130; item Collect. Brevium Pii VI etc., tom. III pag. 1 et seqq. Append.

nos veram hominibus pacem allaturus, audire equidem non possumus sine immensa animi nostri ægritudine, inter Catholicos dissentionum motus excitari, ac turbas cieri; quæ multò sanè acerbiùs tunc deflendæ sunt, cùm illæ, veluti modò apud Vos accidit, inter Principem et subditos, inter Patrem et Filios exoriuntur.

Hinc Apostolici ministerii munere impulsi, ut nostram declaremus voluntatem tam erga carissimum in Christo Filium nostrum Josephum, Hungariæ Regem Apostolicum, nec non Bohemiæ Regem illustrem, in Romanorum Imperatorem electum, Principem vestrum, qui concordiæ amore succensus in suos amantissimos subditos, nostra hæc apud Vos studia et officia exoptavit, quàm erga inclytos Ordines et populos istarum Provinciarum, de Catholica Religione optimè meritos, et à Sancta Sede dilectos semper carosque habitos, has ad Vos mittendas litteras duximus, nostro communis Patris nomine, ac tamquam Sequestri ac Pacificatores ad Vos, inquimus, qui Pastores in Ecclesia Dei cùm sitis, in partem vocati estis nostrarum sollicitudinum.

Nos profectò non ignoramus, in ista rerum conversione, Vos nullam prorsùs habuisse partem, quippe quibus nihil fuit unquàm antiquius, quàm ut debitum à Vobis obsequium cum pastorali conjungeretis officio ad sartam tectamque Religionem servandam, ad sacra vestra jura tuenda, et ad doctrinam ab omni errore vindicandam; quemadmodum vestræ expostulationes ostendunt sæpiùs renovatæ, atque in vulgus jam editæ.

Minimè etiam Nobis ignotum est istius nationis Ordines, toto hujus temporis spatio, numquàm fuisse defectionis æstu concitatos, ut Principis sui imperium detrectarent, sed venerationem in Cæsarem præ se ferentes, illiusque justitiam meritis laudibus prosequentes, nihil aliud petiisse ac flagitasse, nisi ut cæ tollerentur è medio novitates, quæ Cæsaris quidem nomine, sed contra certam ipsius voluntatem videbantur invecta adversùs Jura, et Usus, et Constitutiones Nationis; nihil denique in votis habuisse, nisi ut simplex, sincera et sine ulla conditione ederetur per Cæsarem Declaratio, quæ et eorum timores dissolveret, et tranquillitatem fiduciamque in istas regiones reduceret et revocaret opus sanè ipso Cæsare dignum, et ejus imperii gloriæ consentaneum, pro quo promptos se illi ac paratos esse exhibebant ad se suasque fortunas omnes devovendas, prout patet ex hujusmodi pluribus Ordinum expostulationibus, quæ Litteris consignatæ, typisque etiam vulgatæ passim circumferuntur.

Jam verò quod Vos, Dilecte Fili noster, ac Venerabiles Fratres, jure ac merito optabatis, quodque tantoperè Ordines omnes postulabant, id sponte suâ exhibet nunc Cæsar ipse; cùm Nobis jam significaverit declarasse se, ac declarare sine ulla conditione, ut integrum esse debeat Episcopis suorum jurium omnium

exercitium in Seminariis Episcopalibus, et in cæteris rebus ecclesiasticis ; ita ut omnia ad pristinum, in quo erant, statum revertantur. Quod quidem declarationis genus Cæsaris pietate freti, speramus fore ut ad cæteras quoque ditiones suas quàm latissimè dimanet ad Religionis utilitatem, quò nostræ omnes sollicitudines spectant, semperque spectabunt. Itemque Nos certiores fecit, se declarasse, nullâ adjectâ conditione, ut integra atque intacta servari debeant, cum Ordinibus, tum populis sua Jura, Privilegia et Constitutiones, rebus omnibus ad priorem statum ita redactis ac restitutis, ut maximè istorum populorum votis satisfactum sit; nec non et in universum omnibus, et seorsum cuilibet promissa anteactarum rerum oblivione, quæ nullis septa limitibus teneatur. Ob quas præcipuè causas significavit Nobis, se istuc suum Aulæ et Statûs Vice-Cancellarium ablegasse, majoribus amplioribusque præditum facultatibus, quò opus hoc magnum reconciliationis ac pacis confici absolvique quàm citissimè possit.

Itaque, si ea nunc de medio tolluntur, ac prorsùs eliminantur ex quibus tantùm perturbationis est ortum, desinant quoque et conticescant oportet eæ perturbationes omnes; atque hæc felix sit et auspicatissima dies illa, quâ paternis nostris studiis, votisque quàm cumulatissimè satisfiat, vestrorumque animorum ardor ad amplissimas hasce promerendas laudes excitetur.

Quam certè de Vobis fovemus fiduciam, Dilecte Fili noster, et Venerabiles Fratres, ea talis ac tanta est, ut inutile et supervacaneum ducamus longiore hortatione uti ad Vos magis inflammandos. Quidquid igitur, collatis in unum consiliis atque auxiliis, ad magnum hoc opus perficiendum præstabitis, id omne futurum existimate ad demerendam Vobis Omnipotentis Dei gratiam peropportunum, carum Nobis vestroque Principi futurum, istis percommodum ac perutile populis, et apud nationes omnes gloriosum. Vos doctrinæ laude præclari et virtute præstantes, quibus est animarum cura concredita, ignorare non potestis omninò partem esse eximii illius, quod geritis, ministerii, reconciliare subditorum cum suo principe aninos, eosque ad obsequium ac obedientiam revocare. Huc vestras euras convertite, ut Ordines populosque inducatis ad agendum cum Vice-Cancellario, quem paulò antè omni munitum potestate diximus, ad veram diuturnamque pacem solemniori, quo fieri possit, ritu constabiliendam, quâ tam Ecclesia, quàm Respublica perfruatur; illudque præcipuè in omnium animis defigendum curate, ut, cùm tutò et sine ulla dubitatione obtineri potest quod jure justèque potest optari, longè pax anteferenda sit bello, cujus ærumnas et mala Deus Optimus Maximus à florentissimis istis Provinciis longissimè avertat.

Nos studio communis utilitatis, et peculiari illâ incensi benevolentiâ, quâ Cæsarem, Vos ipsos, et Ordines, Populosque istos complectimur, illas Prophetæ

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