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LYSIS.

Se tenir toujours en sa présence1; ne rien entreprendre sans implorer son secours 2; s'assimiler en quelque façon à elle par la justice et par la sainteté 3; lui rapporter toutes ses actions; remplir exactement les devoirs de son état, et regarder comme le premier de tous celui d'être utile aux hommes 5; car, plus on opère le bien, plus on mérite d'être mis au nombre de ses enfans et de ses amis 6.

PHILOCLES.

Peut-on être heureux en observant ces préceptes?

LYSIS.

Sans doute, puisque le bonheur consisté dans la sagesse, et la sagesse dans la connaissance de

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p. 289. Plat. in Tim. t. 3, p. 27 et 48 ; id. de leg. lib. 4, t. 2, p. 712;

352, E. →→ 3 Plat. in Theat. t. 1, p. 176, B.

4 Bias. ap. Laert. lib 1, §. 88. Bruck. histor.

id. epist. 8, t. 3, p. Aur. carm. vers. ult. philos. t. 1 Plat.. 5 Xenoph. memor. lib. 3, p. 780. , p. 1072. de rep. lib. 10, t. 2, p. 612, в ; id. de leg. lib. 4, p. 716, D. Alexand. ap. Plut. t. 1 , 681, A.7 Theag. ap. Stob. serm. 1, p. 11,. lin. 50. Archyt. ibid. p. 15. Plat. in Theæt. t. 1, p. 176; in Euthyd. p. 280; id. epist. 8, t.3, p. 354; ap. Augustin. de civit. Dei, lib. 8, cap, 9.

P.

LYSIS.

Aussi notre bonheur ne sera-t-il entier que dans une autre vie 1.

PHILOCLÈS.

Est-il vrai qu'après notre mort nos âmes comparaissent dans le champ de la vérité, et rendent compte de leur conduite à des juges inexorables; qu'ensuite les unes, transportées dans des campagnes riantes, y coulent des jours paisibles au milieu des fêtes et des concerts; que les autres sont précipitées par les Furies dans le Tartare, pour subir à la fois la rigueur des flammes et la cruauté des bêtes féroces 2?

Je l'ignore.

LYSIS.

PHILOCLES.

Dirons-nous que les unes et les autres, après avoir été, pendant mille ans au moins, rassasiées de douleurs ou de plaisirs, reprendront un corps mortel, soit dans la classe des hommes, soit dans celle des animaux, et commenceront une nouvelle vie 3; mais qu'il est pour certains crimes des peines éternelles 4?

2

'Plat. in Epinom. t. 2, p. 992. - Axioch. ap. Plat. t. 3, p. 371.Id. ibid. Virgil. æneid. lib. 6, v. 748.—4 Plat. ibid. p. 615; id. in Gorg. t. 1, p. 525.

LYSIS.

Je l'ignore encore. La Divinité ne s'est point expliquée sur la nature des peines et des récompenses qui nous attendent après la mort. Tout ce que j'affirme, d'après les notions que nous avons de l'ordre et de la justice, d'après le suffrage de tous les peuples et de tous les temps1, c'est que chacun sera traité suivant ses mérites 2, et que l'homme juste, passant tout à coup du jour ténébreux de cette vie 3 à la lumière pure et brillante d'une seconde vie, jouira de ce bonheur inaltérable dont ce monde n'offre qu'une faible image+.

PHILOCLÈS.

Quels sont nos devoirs envers nous-mêmes?

LYSIS.

Décerner à notre âme les plus grands honneurs après ceux que nous rendons à la Divinité; ne la jamais remplir de vices et de remords; ne la jamais vendre au poids de l'or, ni la sacrifier à l'attrait des plaisirs ; ne jamais préférer, dans aucune occasion, un être aussi terrestre, aussi fragile que le corps, à une sub

3

* Plat. in Gorg. t. 1, p. 523. Plut. de consol. t. 2, p. 120.2 Plut. de leg. lib. 10, t. 2, p. 905.— Id. de rep. lib. 7, t. 2, p. 521.4 Id. in Epinom. t. 2, p. 973 et 992.

stance dont l'origine est céleste, et la durée

éternelle 1.

PHILOCLES.

Quels sont nos devoirs envers les hommes?

LYSIS.

Ils sont tous renfermés dans cette formule : Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'ils vous fissent 2.

PHILO CLÈS.

Mais n'êtes-vous pas à plaindre, si tous ces dogmes ne sont qu'une illusion, et si votre âme ne survit pas à votre corps?

LYSIS.

La religion n'est pas plus exigeante que la philosophie. Loin de prescrire à l'honnête homme aucun sacrifice qu'il puisse regretter, elle répand un charme secret sur ses devoirs, et lui procure deux avantages inestimables, une paix profonde pendant la vie, une douce espérance au moment de la mort 3.

1 Plat. de leg. lib. 5, p. 727, etc. 2 Isocr. ad Nicocl. t. 1, p. 116.3 Plat. in Phædon. t. 1, p. 91 et 114.

FIN DU CHAPITRE SOIXANTE-DIX-NEUVIÈME.

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CHAPITRE LXXX.

Suite de la Bibliothèque. La Poésie.

J'AVAIS mené chez Euclide le jeune Lysis, fils d'Apollodore. Nous entrâmes dans une des pièces de la bibliothèque ; elle ne contenait que des ouvrages de poésie et de morale, les uns en trèsgrande quantité, les autres en très-petit nombre. Lysis parut étonné de cette disproportion; Euclide lui dit : Il faut peu de livres pour instruire les hommes; il en faut beaucoup pour les amuser. Nos devoirs sont bornés; les plaisirs de l'esprit et du cœur ne sauraient l'être : l'imagination, qui sert à les alimenter, est aussi libérale que féconde; tandis que la raison, pauvre et stérile, ne nous communique que les faibles lumières dont nous avons besoin; et, comme nous agissons plus d'après nos sensations que d'après nos réflexions, les talens de l'imagination auront toujours plus d'attraits pour nous que les conseils de la raison sa rivale.

Cette faculté brillante s'occupe moins du réel que du possible, plus étendu que le réel; souvent même elle préfère au possible des fictions

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