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qu'une; elle a prouvé aussi qu'une telle vertu est le plus sûr moyen d'acquérir l'estime générale sans exciter l'envie.....

Au courage intrépide que donne l'énergie du caractère elle joint une bonté aussi active qu'inépuisable; son âme, toujours en vie, semble ne respirer que pour le bonheur des autres.....

Elle n'a qu'une ambition, celle de plaire à son époux si, dans sa jeunesse, vous aviez relevé les agrémens de sa figure, et ces qualités dont je n'ai donné qu'une faible idée, vous l'auriez moins flattée que si vous lui aviez parlé d'Ar

same....

FIN DU CHAPITRE QUATRE-VINGT-UNIÈME.

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Nouvelles Entreprises de Philippe; Bataille de Chéronée (Atlas, pl. 25); Portrait d'Alexandre.

La Grèce s'était élevée au plus haut point de la gloire; il fallait qu'elle descendît au terme d'humiliation fixé par cette destinée qui agite sans cesse la balance des empires. Le déclin, annoncé depuis long-temps, fut très-marqué pendant mon séjour en Perse, et très-rapide quelques années après. Je cours au dénoûment de cette grande révolution; j'abrégerai le récit des faits, et me contenterai quelquefois d'extraire le journal de mon voyage.

SOUS L'ARCHONTE NICOMAQUE.

La 4. année de la 109. olympiade.

(Depuis le 30 juin de l'an 541, jusqu'au 19 juillet de l'an 340 avant J. C.)

Philippe avait formé de nouveau le dessein de s'emparer de l'île d'Eubée par ses intrigues,

et de la ville de Mégare par les armes des Béotiens ses alliés. Maître de ces deux postes, il l'eût été bientôt d'Athènes. Phocion a fait une seconde expédition en Eubée, et en a chassé les tyrans établis par Philippe ; il a marché ensuite au secours des Mégariens, a fait échouer les projets des Béotiens, et mis la place hors d'insulte 1.

Si Philippe pouvait assujettir les villes grecques qui bornent ses états du côté de l'Hellespont et de la Propontide, il disposerait du commerce des blés que les Athéniens tirent du Pont-Euxin, et qui sont absolument nécessaires à leur subsistance 2. Dans cette vue, il avait attaqué la forte place de Périnthe. Les assiégés ont fait une résistance digne des plus grands éloges. Ils attendaient du secours de la part du roi de Perse; ils en ont reçu des Bizantins 3. Philippe, irrité contre ces derniers, a levé le siége de Périnthe, et s'est placé sous les murs de Byzance, qui tout de suite a fait partir des députés pour Athènes. Ils ont obtenu des vaisseaux et des soldats commandés par Charès 4.

Diod. lib. 16, p. 446. Plut. in Phoc. t. 1, p. 748. de coron. p. 487. · 3 Diod. ibid. — 4 Id. ibid. p. 468.

2 Demosth.

SOUS L'ARCHONTE THEOPHRASTE.

La 1.e année de la 110. olympiade.

(Depuis le 19 juillet de l'an 340, jusqu'au 8 juillet de l'an 339 avant J. C.)

La Grèce a produit de mon temps plusieurs grands hommes dont elle peut s'honorer, trois surtout dont elle doit s'enorgueillir; Épaminondas, Timoléon et Phocion. Je ne fis qu'entrevoir les deux premiers, j'ai mieux connu le dernier. Je le voyais souvent dans la petite maison qu'il occupait au quartier de Mélite. Je le trouvais toujours différent des autres hommes, mais toujours semblable à lui-même. Lorsque je me sentais découragé à l'aspect de tant d'injustices. et d'horreurs qui dégradent l'humanité, j'allais respirer un moment auprès de lui, et je revenais plus tranquille et plus vertueux.

339.

Le 15 d'anthestérion. J'assistais hier à la re- 23 février présentation d'une nouvelle tragédie 2, qui fut tout à coup interrompue. Celui qui jouait le rôle de reine refusait de paraître, parce qu'il n'avait pas un cortége assez nombreux. Comme les spectateurs s'impatientaient, l'entrepreneur Mélanthius poussa l'acteur jusqu'au milieu de

Plut. in Phoc. t. 1, p. 750. t. 39, p. 176 et 185.

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2 Mém. de l'acad. des bell. lettr.

la scène, en s'écriant : « Tu me demandes plu«sieurs suivantes, et la femme de Phocion n'en << a qu'une quand elle se montre dans les rues « d'Athènes1! » Ces mots, que tout le monde entendit, furent suivis de si grands applaudissemens, que, sans attendre la fin de la pièce, je courus au plus vite chez Phocion. Je le trouvai tirant de l'eau de son puits, et sa femme pétrissant le pain du ménage 2. Je tressaillis à cette vue, et racontai avec plus de chaleur ce qui venait de se passer au théâtre. Ils m'écoutèrent avec indifférence. J'aurais dû m'y attendre. Phocion était peu flatté des éloges des Athéniens, et sa femme l'était plus des actions de son époux que de la justice qu'on leur rendait 3.

Il était alors dégoûté de l'inconstance du peuple, et encore plus indigné de la bassesse des orateurs publics. Pendant qu'il me parlait de l'avidité des uns, de la vanité des autres, Démosthène entra. Ils s'entretinrent de l'état actuel de la Grèce. Démosthène voulait déclarer la guerre à Philippe, Phocion maintenir la paix.

Ce dernier était persuadé que la perte d'une bataille entraînerait celle d'Athènes ; qu'une vic

Plut. in Phoc. t. 1, p. 750. — 2 Id. ibid. p. 749. — 3 Id. ibid. p. 750; id. de mus. t. 2 , P. 1131.

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