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logue ont raison, chacun dans sa spécialité. Mais ils ne voicnt pas que la maladie est, pour ainsi parler, un câble d'amour par lequel Dieu hisse jusqu'à lui les saints, ceux dont il a dit: J'étais malade, et vous ne m'avez pas visité. — La maladie est une de ces expériences précieuses, par lesquelles l'homme s'élève à la connaissance de Dieu... » (1).

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Terminons sur cette parole du grand théologien arabe. De l'avoir transcrite à la fin d'un article profane, cela nous vaudra peut-être l'indulgence de ces ascètes musulmans, tel le soufi al Hojwiri († 1063 ou 1071), pleins d'une austère défiance pour toutes ces curiosités frivoles fussent-elles d'ordre médical — qui n'apportent à l'homme aucune utilité durable « La science est immense et la vie est courte : aussi n'est-il point requis d'apprendre toutes les sciences, comme l'Astronomie, la Médecine et l'Arithmétique, etc., mais seulement, de chacune d'elles, le minimum qui intéresse la loi divine assez d'astronomie pour reconnaître, la nuit, les heures de la prière; assez de médecine pour s'abstenir de ce qui est nuisible; assez d'arithmétique pour comprendre la division des parts d'héritage et pour calculer la durée de l'idda » (2).

J. M., S. J., D. Sc.

(1) The Alchemy of Happiness, by Al Ghazzali. Translated from the hindustani, by Claud Field. London, 1910, p. 37.

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(2) (Idda période pendant laquelle il est interdit à une veuve, ou à une femme divorcée, de contracter un nouveau mariage.) The Kashf al-Mahjub, the oldest persian Treatise on Sufiism, by al-Hujwiri. Translated by R. A. Nicholson. « Gibb Memorial Series », vol. XVII. Leyden and London, 1911, p. 11.

II

LES COMBUSTIBLES AUX ÉTATS-UNIS

II.

LE PÉTROLE (I)

Si déjà avant la guerre, la lutte était engagée entre le charbon et le pétrole, depuis l'armistice le champ et l'acharnement de la lutte ne connaissent plus ni trêves ni limites. La pénurie et le haut prix du charbon en Europe, les progrès de l'aviation, les services rendus par les automobiles pendant la guerre et la multiplication rapide de ces véhicules depuis quatre ans ont donné au pétrole une vogue extraordinaire qui a poussé prospecteurs et ingénieurs à en intensifier la production et à en faciliter l'emploi. Au premier rang des producteurs, et de loin et depuis toujours, les États-Unis n'ont qu'une crainte : l'abondance de leurs réserves est-elle assurée ? Les appréciations de leurs spécialistes et géologues sur l'importance de ces réserves sont loin d'être précises et concordantes et les richesses en huile que renferme le sous-sol de leurs concurrents sont aussi imparfaitement évaluées.

Hérodote, paraît-il, aurait déjà connu les puits de pétrole de la Perse; en tout cas, ces souvenirs classiques n'étaient pas présents à la mémoire des paisibles fermiers de la région de Titusville, au N.-O. de la Pensylvanie. Ils avaient bien remarqué que des matières huileuses apparaissaient de temps à autre à la surface du sol; mais ils se bornaient à les recueillir telles quelles plutôt par curiosité que pour l'usage. En 1859, un d'eux, nommé Drake, entreprit le forage d'un puits et arrivé à 22 m. de profondeur, au lieu de l'eau qu'il cherchait, tomba sur une nappe d'huile.

Désolé, il ne comprit pas qu'il avait la richesse sous la

(1) Cfr. REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, janvier 1922; avril 1922.

main; ce n'est qu'un peu plus tard que furent reconnues les propriétés de ce liquide gluant, salissant et puant. Les environs boisés et pittoresques de Titusville, où les habitants des fermes clairsemées menaient une existence si calme, furent transformés et envahis par les chercheurs d'huile et leurs « derricks ». Depuis lors, la fièvre du pétrole a sévi presque continuellement aux États-Unis avec ses alternatives de déclin et de recrudescence.

Si beaucoup de capitalistes ont réalisé de belles fortunes dans cette industrie, il y a peu de genres d'affaires dans lesquels de plus grandes sommes d'argent aient été perdues. Que de puits considérés comme fabuleux n'ont eu qu'une existence éphémère ! La découverte du pétrole dans une région y provoque toujours un « boom » et en peu de temps la valeur des terrains augmente dans des proportions américaines. L'esprit de spéculation qui tente la foule est habilement exploité par des brasseurs ou des lanceurs d'affaires et témérité, naïveté, ignorance, amour du lucre et du risque amènent des catastrophes.

De 1859 à 1920, les États-Unis ont produit, en chiffres ronds, de 8 à 9 milliards d'hectolitres de pétrole. A partir de 1875, leur production double environ tous les 10 ans :

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Depuis plusieurs années, leur quote-part annuelle dans la production mondiale n'est pas inférieure aux deux tiers, malgré le nombre croissant de rivaux, malgré l'apparition du Mexique dont la production toute récente était déjà en 1919 supérieure à celle de la Russie de 1916.

De 1857 à 1916, les États-Unis ont fourni 60 % de la production mondiale, la Russie 27 %, le Mexique et les Indes Hollandaises chacun 2.5 %, la Roumanie et la Galicie chacune 2%. Depuis 1916, la situation est devenue trop

(1) Le baril contient officiellement 42 gallons ou 160 litres ; en fait, cette mesure est dépassée.

anormale en Russie, Roumanie et Galicie, pour qu'on puisse prolonger jusqu'en 1920 la période de comparaison.

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La production mondiale de 1920 atteint 684 millions de barils. Dans ce total la part des

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Le pétrole qui à ses débuts est resté assez longtemps un produit dont l'Est, avait le monopole naturel, comme celui du charbon, est actuellement la richesse de l'Ouest, du Centre, du Sud des États-Unis. Sa répartition est plus large que celle de la houille. On peut ramener à cinq les grandes zones pétrolifères et plusieurs d'entre elles ont successivement occupé le premier rang.

Le bassin apalachien est le plus ancien, et jusqu'en 1875, pendant 16 ans, il fut le seul qui alimentât le marché national; à partir de 1887 sa quote-part descend à 90 %, elle tombe à 50 % en 1901 et à 6 % environ actuellement. Il s'étend du Nord au Sud le long du flanc occidental de la chaîne des Alleghanys, de l'État de New-York à celui d'Alabama, et ne dépasse pas vers l'Ouest le centre de l'Ohio. Le rôle de la Pensylvanie y a été prédominant

pendant de longues années, mais les nouveaux puits de la Virginie occidentale et plus récemment ceux du Kentucky ont maintenu la production. En 1920, elle atteint 30.000.000 de barils, chiffre de 1905, dont 8.700.000 sont fournis par le Kentucky, 8.000.000 par la Virginie, 7.500.000 par la Pensylvanie. De tous les pétroles américains, c'est celui dont les prix sont les plus élevés, parce qu'il est le plus apprécié ; il ne contient ni soufre ni asphalte, il est le plus riche en huile d'éclairage et en essences légères.

L'Ohio occidental et l'Indiana forment le bassin de Lima-Indiana, exploité depuis 1886 et auquel on peut rattacher l'Illinois, leur voisin; ces trois États constituent le groupe du Nord. L'importance de Lima-Indiana a passé de 4 % en 1886 à 41 % en 1896, son maximum; sa chute rapide l'a ramené à 1,5 %; ce recul ne tient pas seulement aux progrès des autres zones, mais aussi à l'appauvrissement de la région. Son huile est fortement sulfureuse; ce qui rend le raffinage difficile. Grâce à l'Illinois, aussi en recul, mais dont la production en 1920 atteint 10.700.000 barils, soit à peine la moitié de son rendement en 1913, mais le triple du Lima-Indiana, le groupe du Nord se maintient.

L'huile de l'Illinois est de meilleure qualité, elle contient asphalte ou paraffine dans des proportions très variables, mais rarement assez de soufre pour exiger un traitement spécial.

Le troisième groupe se subdivise comme le précédent et comprend avec le « Mid-Continent >> ou région centrale formée du Kansas, de l'Oklahoma et de la plus grande partie du Texas, le « gulffield » ou zone côtière englobant la Louisiane et le reste du Texas. Le Centie, mis en valeur depuis 1889, a vu son importance et sa quote-part croître sans cesse et par bonds; elle atteignait 24 % en 1913, 45 % en 1916, 55 % en 1920 et même 62 % si l'on y ajoute la production du Golfe. Ces progrès tiennent surtout à la richesse extraordinaire de l'Oklahoma et du Texas. Grâce à leur énorme rendement (Oklahoma: 105.700.000 bails en 1920; Texas: 96.000.000; Kansas, 38.500.000), les États-Unis conservent leur prépondérance sur le marché

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