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plus souvent vers l'extrémité rouge du spectre, et ces auteurs l'attribuaient tout entier à la pression. Lorsque la question fut reprise après qu'Einstein eût calculé l'écart exigé par la théorie relativiste, les premiers résultats furent peu encourageants. Evershed à Kodaikanal et St. John à Mount-Wilson (1917) constatèrent un déplacement généralement vers le rouge, mais trop faible pour servir de confirmation à la Physique nouvelle (1). Aussi le succès de celle-ci sembla-t-il un instant compromis.

Au début de 1921, G. B. Jeffery publia une étude sur le mouvement de l'électron dans un champ à la fois gravifique et électrique (2). On y voit qu'un champ électrique a sur la période de vibration de l'électron, et quel que soit son signe, une action opposée à celle de la masse : il déplace la raie vers l'extrémité violette du spectre. L'insuffisance du déplacement vers le rouge peut donc s'expliquer de cette manière (3).

En 1911, A. Perot, étudiant le faisceau des raies b du magnésium dans le spectre solaire, a trouvé à une raie de ce faisceau un accroissement de longueur d'onde égal aux 0,00000116 de la longueur d'onde de la raie correspondante pour une source terrestre sous la pression atmosphérique. Il vient de reprendre ces travaux pour y chercher la confirmation des théories relativistes (4). Les déplacements de

(1) Voir cependant J. Evershed, On the Displacements of the triplex Bands near 3883 in the solar Spectrum, Bull. no 44 de Kodaikanal Observatory (1920), p. 297 (B. A. REVUE, t. 3, 1921, p. 27). (2) G. B. Jeffery, The Field of an Electron on Einstein's Theory of Gravitation, PROC. R. S., t. 99 (1921, 3 févr.), p. 123.

(3) L'auteur calcule quelle devrait être la charge électrique uniformément distribuée sur la surface du Soleil pour que son influence compense entièrement celle du champ gravifique ; la variation coriespondante du potentiel électrique, à partir de la surface du Soleil, serait de l'ordre de 1013 volts par cm. Ce gradient, dit l'auteur, est bien trop élevé pour être admissible, et ce n'est pas dans cette direction que se trouvera la solution de la question si débattue (the vexed question) du déplacement des raies spectrales. L'auteur raisonne donc comme si l'observation n'avait fait apercevoir aucun déplacement appréciable. On pourrait plutôt appliquer ses formules au calcul du champ électrique solaire d'après le déficit du déplacement observé.

(4) A. Perot, Sur la variation avec la pression de la longueur d'onde des raies des bandes du cyanogène, C. R., t. 170 (1920, 1),

deux raies du faisceau b du magnésium pour une variation de pression égale à une atmosphère sont mesurés au laboratoire. Rapprochant les déplacements observés pour ces deux raies dans le spectre solaire, on peut éliminer l'influence du champ gravifique, et, des coefficients de pression connus par l'expérience, déduire la pression dans la couche de magnésium. Cette pression a été trouvée nulle. Il en résulte que le déplacement relatif observé sur l'une des raies doit être augmenté du déplacement relatif dû à une pression d'une atmosphère : aux 0,00000116 de longueur d'onde observés dans le spectre solaire il faut ajouter les 0,00000135 mesurés au laboratoire pour la raie étudiée, ce qui fait trouver, à très peu près, les 0,0000021 prédits par la théorie relativiste.

A la suite de cette découverte de A. Perot, H. Buisson et Ch. Fabry ont repris les études qu'ils ont faites en 1910 sur le déplacement des raies solaires du fer vers l'extrémité rouge du spectre (1), et, adoptant l'hypothèse d'une pression négligeable pour les raies du fer comme pour les raies du magnésium, ont cherché si leurs mesures étaient compatibles avec la Physique relativiste. Sur 22 raies voisines d'une longueur d'onde de 0,425 μ, le déplacement moyen relatif observé a été de 0,0000018; il a été de 0,0000024 sur 10 raies voisines d'une longueur d'onde de o, 530 u. Les différences entre ces résultats, dont la moyenne (calculée par poids d'après le nombre des raies) est 0,0000020, et la valeur théorique 0,0000021 peuvent être légitimement attribuées aux erreurs d'observation.

Les relativistes accueillirent ces résultats avec enthousiasme. En mai 1921, dans sa préface à la traduction française du livre d'Eddington, Space, Time and Gravitation (2),

p. 988; Comparaison des longueurs d'onde d'une raie de bande du cyanogène dans la lumière du Soleil et dans celle d'une source terrestre, C. R., t. 171 (1920, 2), p. 229; Mesure de la pression de l'atmosphère solaire dans la couche du magnésium et vérification du principe de relativité, C. R., t. 172 (1921, 1), p. 578, et JOURNAL DE PHYSIQUE, 6me série, t. 3 (1922), p. 101.

(1) H. Buisson et Ch. Fabry, Sur le déplacement des raies solaires sous l'action du champ de gravitation, C. R., t. 172 (1921, 1), p. 1020. Articles rappelés: C. R., t. 148 (1909, 1), p. 688,et JOURNAL DE PHYSIQUE, 4me série, t. 9 (1910), p. 298.

(2) A. S. EDDINGTON, Espace, Temps et Gravitation, traduction de J. Rossignol, Paris, J. Hermann, 1921.

P. Langevin écrivait : « Grâce aux mesures récentes de M. Perot d'une part, de MM. Buisson et Fabry d'autre part, nous pouvons considérer comme définitive la confirmation expérimentale quantitative du troisième critérium prévu pour la théorie par M. Einstein... » ; et pendant l'impression du bel ouvrage qu'il vient de consacrer à l'ensemble de la théorie (1), Th. De Donder ajoutait à son manuscrit : « Cette admirable prévision d'Einstein vient d'être complètement confirmée par l'expérience ».

Aujourd'hui, on semble un peu moins affirmatif : sans mettre en doute les résultats obtenus, on attend de nouvelles confirmations. « Une affirmation aussi absolue [que la question soit définitivement tranchée] serait pour l'instant imprudente, dit E. Esclangon... Il est prudent de ne pas conclure trop précipitamment... Il est du plus haut intérêt de multiplier les méthodes et d'en contrôler les résultats les uns par les autres » (2).

Les déplacements des raies dans les spectres des nébuleuses interprétés d'après le principe Doppler-Fizeau font attribuer à ces formations des vitesses considérables qui sont, pour la plupart, des vitesses d'éloignement. Les relativistes n'ont pas manqué de faire remarquer qu'on n'aperçoit guère de raison valable pour que les nébuleuses fuient systématiquement la région à laquelle appartient le système solaire, et que la plus grande partie du déplacement pourrait être attribuée plus avantageusement au ralentissement des électrons dans le champ gravifique des nébuleuses.

Il y a donc lieu d'examiner la valeur des autres explications qui ont été proposées : c'est ce qu'a fait H. N. Russell (3)

(1) Th. De Donder, La Gravifique einsteinienne, Paris, GauthierVillars, 1921 (extrait des ANNALES DE L'OBSERVATOIRE Royal de BELGIQUE, 3me série, t. 1, pp. 73-268, 1921).

(2) Signalons un travail tout à fait récent de A. Perot, dans lequel la pression est mesurée dans les milieux absorbants de cinq raies du fer; la pression n'y est pas nulle, mais évaluée moyennement à 35 cm. de mercure, avec une approximation de 10 cm. : Mesure de la pression dans l'atmosphère du Soleil, C. R., t. 174 (1922, 1), p. 933. Sans la détruire, ceci diminue peut-être quelque peu la valeur de la vérification de Ch. Fabry et H. Buisson.

(3) H. N. Russell, Radiation Pressure and Celestial Motions, APH. J., t. 53 (1921, 1), p. I.

et aucune de ces explications, examinée quantitativement, n'a résisté à cette épreuve. La pression de la lumière émanée de l'ensemble du système stellaire auquel appartient notre Soleil est, même calculée dans les circonstances les plus favorables, tout-à-fait insuffisante: au bout de cent millions d'années la nébuleuse d'Andromède n'aurait pu acquérir, sous l'effet de cette pression, qu'une vitesse de 3,5 km. par sec., tandis que les spectroscopistes lui attribuent une vitesse d'éloignement de 316 km. par sec. Quant à l'attraction de notre système stellaire, elle devait créer des vitesses de rapprochement, et encore cette force, quoique bien supérieure à la pression de la lumière, est trop faible pour expliquer la grandeur des vitesses observées, abstraction faite de leur direction. Enfin la répulsion électrostatique entre notre système solaire et les nébuleuses, s'il est vrai qu'elle pourrait équilibrer l'attraction gravifique, në pourrait être assez puissante sans agir de la même manière sur les diverses parties de chaque nébuleuse, et les disperser.

M. ALLIAUME.

II

GÉOLOGIE.

La revue des recueils périodiques rédigée l'an dernier par M. l'abbé Delépine, qui avait aimablement accepté de me remplacer, débutait par quelques considérations attristées sur les entraves apportées par la guerre et par ses suites aux diverses manifestations de l'activité des géologues et à la publication de leurs travaux. Bien qu'il s'en faille de beaucoup que la situation soit redevenue normale, la matière amoncelée au cours de cette année est assez abondante pour qu'il ait fallu laisser dans l'ombre ou réserver pour en parler ailleurs, bon nombre de travaux dignes de remarque. Conformément à la tradition de la REVUE, on s'est arrêté plus

spécialement dans la rédaction de ce bulletin annuel, aux résultats de recherches ayant quelque portée générale. Parmi les travaux dont il y est fait mention, les uns ont trait à l'étude des roches sédimentaires, d'autres à la stratigraphie, d'autres enfin à la tectonique.

Roches Sédimentaires.

Les brèches sédimentaires marines.

Si l'existence de véritables brèches d'origine marine n'est contestée par personne, leur mode de formation est demeuré jusqu'ici enveloppé d'une obscurité que des études pénétrantes n'ont pas encore réussi à dissiper. M. J. de Lapparent a consacré à l'étude de formations bréchiques d'âges divers plusieurs travaux très remarqués (1). Il a récemment exprimé l'opinion que «< ce n'est pas de l'étude des caractères généraux des formations du groupe des brèches que nous pourrons songer à tirer un éclaircissement quelconque sur la question de leur origine, mais plutôt de l'étude minutieuse et comparée de quelques types » (2). Les brèches qui font l'objet de son dernier travail sont constituées par des fragments anguleux de phtanites verts, gris verdâtre ou gris, et par des blocaux d'une roche noire zonée, semblable à une cornéenne, empâtés dans un ciment grenu qui renferme des matériaux d'origine volcanique, des produits de la désagrégation d'une roche cristalline éruptive ou cristallophyllienne, et des éléments d'origine organique, notamment des fragments de crinoïdes. Ces brèches se rencontrent dans le Dévonien de la vallée de la Bruche (Vosges d'Alsace), au milieu d'une

(1) J. de Lapparent, a) Étude lithologique des terrains crétacés de la région d'Hendaye. Mémoire pour servir à l'explication de la Carte Géologique de France. Paris, 1918.

b) Les formations bréchiques entre les villages de Salles et de Sère-Argelès et au nord du village de Boô (Hautes-Pyrénées). BULL. SOC. GÉOL. FR., 4a série, t. XIX, pp. 62-82, pl. I et II, 1919.

c) Grès, calcaires bréchiques et conglomérats d'Urcuit. (Basses Pyrénées). IBID., pp. 295-304.

(2) Conglomérats et phtanites des terrains dévoniens de la vallée de la Bruche (Vosges d'Alsace). Compte rendu du Congrès des Sociétés savantes de 1920 (Sciences, pp. 73-87). Paris, 1921.

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