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explosent en lançant dans l'espace une particule alpha et l'atome résidu est caractérisé par son poids atomique diminué de quatre unités par rapport à celui de son générateur. Tantôt ils abandonnent, sous forme d'électrons, une portion infinitésimale de leur substance; dans ce cas l'atome résidu conserve le même poids atomique, mais diffère cependant de son générateur.

Ces transformations sont donc bien la cause du rayonnement des préparations contenant le radium. Alpha et bêla sont l'accident nécessaire. Nous pouvons admettre que les gamma sont engendrés par les bêta.

Telle est l'histoire du radium! et l'on peut se demander ce qu'il faut le plus admirer, ou les merveilleuses propriétés de ce métal, ou la remarquable ténacité des savants dont le patient labeur nous permet la connaissance parfaite de phénomènes aussi remarquables. Le problème de la radio-activité n'est cependant pas intégralement résolu, bien que les résultats acquis soient d'une importance capitale. Il reste encore un champ immense à explorer, et partout on travaille sans relâche.

Les considérations théoriques que nous venons d'exposer rendent compte des particularités caractérisant les préparations contenant soit le radium en nature, soit l'émanation, soit le dépôt radio-actif.

Les préparations à base de radium émettent, au début, seulement des alpha; mais si elles sont enfermées dans une enceinte close, l'émanation qui s'accumule, soit dans les cristaux, soit dans l'enceinte, y abandonne le dépôt solide radio-actif et la préparation commence à fournir le triple rayonnement au moment où le radium C a pu se former. Elle s'enrichit peu à peu en radium C; en quatre jours elle atteint la moitié de son pouvoir radioactif. Au bout d'un mois seulement, l'état d'équilibre est parfait entre les éléments générateurs et ceux qui se détruisent et, dès lors, le rayonnement devient constant et proportionnel à la quantité de radium métallique sécrétant, d'une façon continue et régulière, une quantité

fixe d'émanation qui régénère le dépôt radio-actif au fur et à mesure de sa destruction.

Les préparations contenant de l'émanation rayonnent aussi bien que celles contenant le radium en nature,toutes choses égales d'ailleurs, quant à la quantité d'émanation contenue dans l'une ou l'autre préparation. Dans les appareils clos (1), l'état d'équilibre s'établit rapidement (en quatre heures environ). Dès lors la quantité de radium C qui se détruit est régénérée par les quantités nouvelles d'émanation qui se transforment. Mais l'émanation séparée de la source s'épuise peu à peu et fournit des quantités de radium C proportionnelles à son poids, le pouvoir rayonnant est progressivement décroissant, diminuant de moitié tous les quatre jours. Des tables permettent de suivre d'heure en heure la diminution d'activité d'une quantité donnée d'émanation.

Les préparations contenant le seul dépôt radio-actif émettent avec activité le triple rayonnement, mais la vie des radiums A, B, C étant courte, la préparation s'affaiblit rapidement, les atomes détruits n'étant pas remplacés, si l'émanation n'est pas présente.

La radio-activité

4o Les autres corps radio-actifs. n'est pas l'apanage exclusif du radium. Debierne a découvert l'actinium, engendré, pense-t-on, par un élément dérivé de l'uranium et précédant probablement l'ionium. L'actinium est entraîné avec les métaux du groupe du fer et des terres rares lors du traitement chimique des minerais uranifères, où on le trouve toujours.

Il est le chef de file d'une série de produits comparables aux dérivés du radium. On trouve une émanation dont

(1) N'oublions pas que l'émanation étant un gaz, il faut la retenir dans des appareils hermétiques; sans cette précaution les appareils contenant même du radium à l'état solide n'auraient pas un rayonnement fixe, mais un rayonnement variable suivant l'importance de la fuite.

la vie moyenne est de 5,6 secondes et la période de demitransformation de 3,9 secondes. L'émanation engendre un dépôt radio-actif dont la période de décroissance est de 36 minutes. Le rayonnement comprend des a, des ẞ des T, et la préparation dégage de l'hélium.

La radio-activité de l'actinium est considérable.

Le thorium est comparable à l'uranium et donne naissance à une lignée radio-active indépendante mais semblable d'allure à celle du radium.

Les procédés industriels employés pour l'extraction du thorium sont multiples, et l'on entraîne dans le sulfate de baryte les éléments radio-actifs.

On extrait du thorium deux substances inactives ou presque inactives: le mesothorium I et le mesothorium II; la vie moyenne du premier est de 7,9 ans, sa période de demi-transformation de 5,5 ans. Le mesothorium II se détruit complètement en 2 ou 3 jours, engendrant le radiothorium (vie moyenne 1063 jours; période de demitransformation 737 jours), père du thorium X (vie moyenne 5,35 jours, période de demi-transformation 3,7 jours). Le thorium X donne naissance à une émanation à vie courte (vie moyenne 76 secondes, période de demi-transformation 53 secondes). Cette émanation engendre un dépôt radioactif complexe émettant un triple rayonnement. Son activité diminue de moitié en 11 heures.

Le rayonnement des préparations de mesothorium est en tout point comparable à celui du radium, le pouvoir pénétrant de son rayonnement alpha étant même légèrement supérieur. Mais tandis que le radium placé en vase clos atteint au bout de 30 jours son état d'équilibre conservant durant des centaines d'années son rayonnement constant si l'appareil n'a pas de fuite, le mesothorium, lui,acquiert seulement au bout de 4, 6 ans son maximum d'activité; par la suite la préparation s'affaiblit progressivement et perd au bout de 5,5 ans la moitié

de son activité (1). Cette activité ne devient jamais nulle, car les préparations de mesothorium contiennent toujours du radium, la séparation chimique étant impossible. Le mesothorium, beaucoup plus radio-actif (2) que le radium, se trouve dans les préparations en quantité infinitésimale par rapport au radium et c'est là un obstacle insurmontable à l'étude du spectre et du poids atomique du mesothorium.

Si le mesothorium se vendait au poids à un prix nettement inférieur à celui du radium, son utilisation aurait un grand intérêt pratique, son activité étant environ 3 fois plus forte que celle du radium.

Malheureusement, quand on parle d'un milligramme de mesothorium, on ne considère pas en fait un milligramme de ce corps, mais une quantité x du produit correspondant au rayonnement r d'un milligramme de radium!... L'acheteur ne bénéficie pas, par conséquent, de la puissance rayonnante plus grande du mesothorium, mais il paie à peu près au prix du radium un produit qui aura dans 10 ans environ un pouvoir radio-actif très réduit.

Il faut ajouter aux corps précédents et à leurs dérivés le potassium et le rubidium. Toutefois leur radioactivité est faible et, tandis qu'en utilisant l'oxyde d'uranium on obtient une impression photographique en cinq heures, il faut une pose de 190 jours avec un sel de potassium !

On a signalé la radio-activité du béryl, du lanthane, du cæsium, de l'erbium, du néodyme, de l'antimoine, du niobium, du tantale. Mais ces corps contiennent probablement, les uns des traces de radium, les autres des traces de thorium ou de potassium.

On a constaté aussi la radio-activité du plomb, radioactivité d'emprunt, toutefois, due à la présence du ra

(1) Soddy, La Chimie des éléments radioactifs.

(2) Le mesothorium se désintègre beaucoup plus rapidement que le radium. A égalité de temps et de poids, le mesothorium émet donc un rayonnement beaucoup plus considérable que le radium. IV. SÉRIE. T. II.

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dium D ou radioplomb dans le plomb du commerce. La vie du radioplomb étant d'environ 24 ans, il n'est point étonnant que le vieux plomb ne soit jamais radio-actif.

On peut se demander si la radio-activité n'est pas un phénomène général de la matière, la lenteur de la transformation étant la cause de la faiblesse du phénomène. Il existe encore de multiples inconnues!

Mme Curie signale dans son traité l'existence d'une «émanation » dont la période est de six jours. Cette émanation recueillie dans les eaux de Guillano en Toscane, diffère de toutes celles étudiées; elle semble révéler l'existence d'une famille nouvelle dont on ne connaît aucun terme.

5o Dissémination des corps radio-actifs. Les minerais d'uranium et de thorium sont très répandus et déjà nous avons parlé de la radio-activité de la terre. L'émanation dégagée par les minerais se dissout dans les eaux du sol et des océans, elle se répand aussi plus ou moins dans l'atmosphère, elle est alors entraînée par la pluie, la neige, la grêle. La radio-activité est donc un phénomène banal (1), bien que plus ou moins facile à mettre en évidence dans le cas où elle est minime. Cette radio-activité est temporaire quand elle est due à la présence de l'émanation, cas habituel; cependant certaines eaux ou certains sédiments peuvent contenir du radium en nature.

Les eaux de la Bourboule (source Choisy) sont avec celles de Bagnères-de-Luchon (sources Bourden), et celles de Plombières (Capucins), les plus actives de France. Les eaux de Dax, de Bussang, des Eaux Bonnes, de Néris, d'Uriage, de Spa le sont à des degrés variés.

(1) On a publié des travaux sur la soi-disant radio-activité d'êtres vivants, plantes, ou animaux. Les résultats positifs sont considérés comme des erreurs d'expérience. Il ne semble pas que le potassium existe dans les tissus à dose suffisante pour que sa radio-activité soit décelable par les moyens physiques. On peut toutefois admettre que certaines plantes ou certains animaux acquièrent de la r dioactivité en puisant dans le sol ou dans l'air des matériaux radioactifs. Mais c'est là un phénomène exceptionnel.

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