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L'émanation n'est pas toujours en dissolution dans l'eau et on la retrouve plus ou moins abondamment avec l'hélium dans les gaz de nombreuses sources. L'extraction de ces deux produits devient l'origine d'une industrie nouvelle susceptible de prendre une certaine extension. Il existe une source italienne capable de donner journellement 30 millicuries d'émanation par jour, et pouvant charger un appareil rayonnant autant qu'un tube contenant 30 milligrammes de radium. C'est là un rayonnement d'une certaine intensité.

IV.

LE RADIUM EN BIOLOGIE
ET EN THÉRAPEUTIQUE

Becquerel, ayant conservé dans la poche de son gilet un tube de radium, observa après quelques jours sur sa peau une rougeur douloureuse, suivie bientôt d'ulcération.

Le radium à forte dose exerce donc une action destructive sur les cellules et nous verrons tout à l'heure que l'inégale sensibilité des cellules saines et malades permet de détruire les unes en respectant les autres.

Certaines substances ont la propriété d'être, suivant la dose, excitantes ou sidérantes. Les anesthésiques provoquent une agitation souvent violente avant d'amener la résolution musculaire. Le radium ne fait pas exception à cette loi d'ordre presque général. De très faibles doses excitent la végétation des plantes et l'on obtient des résultats appréciables en utilisant comme engrais les résidus radio-actifs des usines. Le prix en est très abordable, un rendement meilleur de l'exploitation compense bien au delà la dépense. La radium-culture progresse mais avec une sage lenteur, le paysan n'est pas toujours ami du progrès, les résultats obtenus sont cependant bien prometteurs.

On a prétendu que l'irradiation des œufs durant l'incu

bation hâtait l'éclosion de 4 à 6 jours. Les poussins naissent plus vigoureux, se développent plus vite, pondent plus tôt. De tels résultats méritent confirmation !

Zwaardemaker, d'Utrecht, soutient une théorie fort curieuse considérant que la propriété rythmique du muscle cardiaque est due au moins en partie à l'excitation produite par la faible radio-activité du potassium du sang. On peut entretenir le cœur en activité hors de l'organisme en faisant circuler dans ses cavités ou ses artères un sang artificiel complexe. Les battements s'arrêtent si on supprime les sels de potassium, ils reprennent si on remplace ces sels par de l'uranium, du thorium, du radium, du, polonium! On a objecté que l'addition d'alcool avait le même résultat. Soit, mais comment expliquer la reprise des battements d'un cœur arrêté par privation de sel de potassium, sous l'influence du simple rayonnement d'une substance radioactive ?

La grande presse cherche à créer en France un courant d'opinion en faveur du radium, et c'est fort heureux. « Les applications thérapeutiques du radium, sont négligées en France », écrit-on, et ailleurs on trouve ce titre suggestif: «Le radium: les Français l'inventèrent, les Américains l'appliquent ». Et les journaux nous ont apporté la nouvelle que le conseil municipal de Paris allait enfin doter les hôpitaux de la capitale d'une toute petite quantité de ce métal, car un gramme, deux grammes de radium, c'est bien peu pour un centre comme Paris!

Ne croyez point cependant que les médecins français se soient désintéressés de l'application thérapeutique du radium. De nombreux spécialistes se sont mis au travail dès la découverte du radium et leurs travaux comptent parmi les meilleurs. Leurs statistiques ne comportent pas toujours les chiffres imposants d'outre-mer, mais le pourcentage des succès est aussi remarquable. Chez nous l'esprit de routine entrave l'essor des plus belles découvertes. On n'est pas roi dans son pays! Au lieu

d'encourager les chercheurs, au lieu de venir à eux avec confiance, on s'est défié et il faut que l'écho des guérisons dues à l'usage du radium nous revienne d'Angleterre et d'Amérique pour émouvoir l'opinion publique jusqu'aujourd'hui trop indifférente !

L'Institut Pasteur de Paris est le seul centre officiel créé depuis peu de temps et possédant à peine 1 gr. de radium. Il existe, par contre, deux instituts privés dont l'un de fondation toute récente. Cependant un certain nombre de spécialistes possèdent chacun de leur côté à Lyon, à Bordeaux, à Lille, des quantités importantes de radium qu'ils utilisent depuis plusieurs années. Mais ce sont des instituts privés et l'assistance publique n'a pas encore trouvé le moyen de faire bénéficier la classe pauvre de ce remarquable agent thérapeutique.

On éprouve honte et confusion quand on compare le développement de la curiethérapie en France et à l'étranger. Lisez plutôt.

Londres et Manchester sont en Angleterre les deux centres principaux où la curiethérapie a pris une remarquable extension. On compte à Londres six grands instituts complétés par des laboratoires merveilleusement organisés. Ils possèdent chacun plusieurs grammes de bromure de radium et peuvent hospitaliser et traiter un grand nombre de malades.

A Manchester, il existe un seul institut mais remarquablement outillé et possédant deux grammes de radium.

Ce qui frappe le plus en Angleterre, c'est l'intérêt que portert à l'utilisation du radium toutes les classes de la nation anglaise. A Manchester, la presse locale a fait appel à la population. Bien que celle-ci soit composée en grande partie d'ouvriers, on a recueilli la somme coquette de 30 000 livres par apports de 1 à 3 shellings. A Londres, en l'année 1917, on a fait au Radium Institute seul 6232 traitements dont 4163 gratuitement. On a distribué 1700 litres d'eau radio-activée. A Manchester, la même année, on faisait 2993 applications !

Ces chiffres sont éloquents mais incomplets, car il faudrait avoir la statistique de chaque institut pour se rendre exactement compte du grand nombre de malades venant demander au radium la guérison de leurs maux. Aux États-Unis on trouve comme en Angleterre des Instituts possédant des quantités impressionnantes de radium.

A Boston, Duane voit chaque année 500 nouveaux cas de cancer. A Rochester, les frères Mayo ont créé une véritable cité chirurgicale, dont les journaux nous ont révélé à diverses reprises la merveilleuse organisation. On y possédait en février 1920 1 gr. de radium et chaque mois on en achète une nouvelle quantité, tandis que l'on construit un hôpital spécial pour les malades recourant à cette thérapeutique. A Chicago on compte 3 ou 4 instituts, mais un seul possède une quantité de radium importante. A Baltimore, le fameux chirurgien Kelly a acquis 5 gr. de ce produit; de plus en plus il abandonne le bistouri en faveur du radium. A New-York, le Memorial Hospital possède 4 gr. de radium. C'est à Pittsburg que l'on prépare la totalité du radium américain. On a groupé autour de l'usine, laboratoires et cliniques. « Un service de propagande répand de par le monde les résultats obtenus », auxquels, ajoute Cesbron, médecin français envoyé en mission aux États-Unis et en Angleterre, « il serait indécent d'ajouter ici l'ombre d'une publicité ».

Cette réflexion peint bien l'âme française. Toute réclame charlatanesque est assurément blâmable. Mais n'est-il pas nécessaire parfois de répandre autour de soi les résultats d'une méthode nouvelle ? Tout en procédant avec discrétion, n'est-il point légitime de parler quand on possède le moyen de calmer la souffrance et de prolonger la vie?

L'ignorance entrave les progrès de la science, car elle éloigne un trop grand nombre de malades qui en seraient les premiers bénéficiaires, et contribueraient par leur guérison à prouver la merveilleuse efficacité d'une

thérapeutique qu'avec une inconcevable légèreté certains esprits qualifient parfois en disant : c'est du charlatanisme.

Le radium est incontestablement un produit surprenant, soit au point de vue physique, soit au point de vue chimique, soit au point de vue biologique ! Pour des esprits bornés ses effets, en apparence mystérieux, doivent tenir de la sorcellerie !

L'étude du radium est cependant une science remarquable et les déductions qu'elle permet doivent remplir d'admiration tout esprit judicieux. Quant à l'application thérapeutique du radium, elle n'est point faite au hasard mais réglée par des lois précises. Nous exposerons brièvement les principes fondamentaux de la curiethérapie (1).

Il y a lieu de distinguer deux modes d'emploi du radium. Tantôt on introduit dans l'organisme de petites doses de substances radioactives qui sont emportées par le torrent circulatoire. Tantôt on utilise le rayonnement fourni par les appareils contenant des substances actives, et placés loco dolenti.

1o L'usage interne du radium est encore à l'étude. II

(1) Le terme « curiethérapie » rend hommage à un nom que la science vénère, et permet d'écarter du même coup les confusions faites trop souvent entre les termes radiothérapie (usage thérapeutique des rayons X) et radiumthérapie (utilisation médicale du radium). Il serait d'ailleurs logique d'appeler radiothérapie cette branche de la thérapeutique où l'on utilise les radiations visibles et invisibles. Ainsi définie, la radiothérapie comprendrait: La thermothérapie négative ou cryothérapie: traitement par soustraction de radiations calorifiques.

La thermothérapie positive thérapeutique par la chaleur. La photothérapie négative; caractérisée par la suppression des radiations lumineuses.

La photothérapie positive emploi des radiations visibles des sources de lumière atrificielle.

L'héliothérapie utilisation de la lumière solaire.

La linsenthérapie traitement par les ultra-violets.

La röntgenthérapie: thérapeutique par les rayons X.

La curiethérapie: thérapeutique par les substances radioactives, sources de rayonnement invisible complexe.

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