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semble cependant déterminer une amélioration de l'état général, stimuler la nutrition, augmenter le nombre des globules rouges. Son action sur la solubilisation de l'acide urique est tout à fait remarquable et les goutteux sont heureux de savoir que la curiethérapie interne est, dans cette affection, une thérapeutique particulièrement effi

cace.

Le radium se prend en boissons, en piqûres, en inhalations. Les piqûres entraînent une perte de substance regrettable, vu le prix du radium (1). La cure de boisson ou d'inhalation évite ce gaspillage, car on utilise l'émanation. Dans le premier cas, on la dissout dans la boisson, qui acquiert ainsi une radio-activité temporaire. Dans le second cas, le malade respire dans une salle contenant de l'émanation. Elle se dissout dans son sang, au niveau de ses capillaires pulmonaires, et se répand ensuite dans tout l'organisme.

La curiethérapie interne fut pratiquée bien avant la découverte du radium, sous forme d'ingestion d'eaux minérales.

Le radium étant répandu partout, il est fatal que les sources naturelles entraînent des produits radio-actifs solubles. L'émanation communique une radio-activité temporaire. Il faut peut-être voir dans ce fait une des raisons de l'activité plus grande de bien des eaux quand on les consomme au Griffon.

Peut-on mettre en doute l'action du radium pris à l'intérieur ? Non, et voici un fait suggestif : Dans les hautes vallées, on rencontre un nombre considérable de goitreux et de crétins, et l'on attribue à l'eau la production de ces troubles. Cette eau, cependant, est impunément consommée dans les vallées inférieures. La connaissance de la radio-activité induite explique facilement l'action nocive

(1) On peut le remplacer, il est vrai, par le mesothorium ou le thorium X.

et l'action anodine d'une même eau. Tout produit susceptible de dissoudre l'émanation perd en quelques jours la moitié de sa radio-activité, quand il est renfermé en vase clos, où s'accumulent les produits de désintégration. Mais quand l'émanation se dissipe dans l'espace, abandonnant seulement le dépôt solide résultant de sa transformation, celui-ci perd en 28 minutes la moitié de sa radio-activité !... Les indigènes des hautes vallées sont près de la source et consomment une eau active qui, dans sa course ultérieure, perd sa nocivité. Nous disons nocivité; eh oui le radium est dangereux et, comme tout agent efficace, doit être employé à dose suffisante, mais avec prudence et circonspection. Sa nocivité, loin de nous effrayer, doit nous réjouir, car elle est une preuve de son efficacité.

Cette nocivité

2o L'usage externe du rayonnement. bienfaisante, nous la retrouvons encore dans l'usage externe du rayonnement du radium.

Nous avons rapporté déjà l'incident dont Becquerel fut la victime. C'est à Danlos, un des maîtres de l'hôpital Saint-Louis, que nous devons en 1902 les premiers essais d'utilisation thérapeutique.

Le rayonnement a est peu employé. La faiblesse de son pouvoir pénétrant le rend difficilement utilisable. Il faut introduire l'émanation dans une capsule fermée par une membrane particulièrement mince. L'action des a est purement superficielle; ils provoquent une irritation qui peut avoir son intérêt dans certaines affections. dermatologiques, mais le champ d'action paraît bien limité, et on utilise surtout les rayonnements ẞ et r.

Quelles sont les indications de la curiethérapie externe ? Toute tumeur : simple tache de vin, excroissance cutanée, ou cancer viscéral, est susceptible de régresser sous l'influence du rayonnement fourni par le radium. En même temps que cette action cellulaire dont nous allons légitimer l'importance, le radium exerce une action anal

gésique sur les nerfs sensibles, action qui peut être systématiquement recherchée pour combattre la douleur dans le cas où il n'y a pas de tumeur.

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A l'action destructive des doses fortes, il faut opposer l'action stimulante des doses faibles. Base fondamentale de la radium-culture, elle explique les résultats favorables obtenus dans certaines plaies atones, tels les ulcères variqueux, qui n'ont point tendance à la cicatrisation. On a préconisé l'injection de sels insolubles de radium au voisinage des foyers de fracture pour hâter leur consolidation. C'est ici encore l'action stimulante des faibles doses que l'on recherche.

Mais revenons à l'action cellulicide. Des doses massives de rayonnement provoquent une destruction profonde des tissus irradiés. Les agents destructeurs ne nous manquent pas et si le radium a sur les caustiques une supériorité incontestable, il la doit moins à la profondeur de son action qu'à cette singulière particularité de détruire les cellules malades avec des doses de rayonnement incapables de léser les cellules saines ! C'est pourquoi il est possible de faire fondre une tumeur sous-cutanée sans obtenir la moindre réaction de la peau. Toutefois, pour arriver à ce résultat, il faut recourir à des artifices et se débarrasser du rayonnement bêta (1) qui agit sur les cellules saines à dose voisine de celle nécessaire pour influencer les cellules pathologiques. On y arrive aisément en épurant le rayonnement et en absorbant les bêta et même les gamma les moins pénétrants par des épaisseurs de métal dense. On obtient ainsi un rayonnement tuant les cellules pathologiques bien avant que les cellules saines soient intéressées.

L'inégale radiosensibilité cellulaire est le principe fon

(1) Le rayonnement bêta est cependant intéressant. Dans certaines affections dermatologiques, il peut déterminer une action superficielle bienfaisante qui en impose souvent l'usage, mais dans le cas de tumeur profonde il faut le supprimer.

damental de la curiethérapie. Toute cellule jeune, toute cellule en voie de prolifération active, est particulièrement sensible aux radiations invisibles. Toute tumeur est un tissu en voie de prolifération intense; ses éléments sont donc plus radiosensibles que ceux des tissus adultes et nettement différenciés. Voilà pourquoi on peut l'atteindre en respectant les tissus sains.

La théorie de Bordier a, au moins, le mérite de donner une explication rationnelle des faits. Les radiations invisibles déterminent dans la cellule des phénomènes de dissociation moléculaire et d'ionisation qui aboutissent à la précipitation des colloïdes albuminoïdiques.

Si le précipité est faible, la réparation se produit, l'irradiation a un effet excitant. Si le précipité est fort, la cellule vit sur sa réserve albuminoïdique restante, mais bientôt dégénère et meurt. Ceci explique parfaitement la période de latence, car les tissus irradiés commencent seulement à réagir après une douzaine de jours.

Comme les colloïdes jeunes sont les plus instables, on conçoit très bien la radiosensibilité élective des cellules jeunes pathologiques et néoformées.

L'action du radium est comparable à celle des rayons X; les deux méthodes ont chacune leurs avantages. Le radium doit à son pouvoir pénétrant énorme une partie de sa supériorité.

Les appareils contenant le radium peuvent grâce à leur petitesse être introduits aisément en contact ou au sein des tumeurs à faire disparaître, et c'est là un précieux avantage. Mais les rayons X permettent d'irradier plus aisément de larges surfaces; les deux méthodes ne doivent pas être opposées mais associées le plus souvent possible. Les tumeurs se divisent en bénignes et malignes. Parmi les premières, signalons les adénomes et les fibromes. Parmi les secondes, les sarcomes et les cancers.

Les tumeurs bénignes cèdent, en général, facilement au radium, épargnant heureusement à la patiente les risques.

d'une opération qui, même réputée bénigne, est un risque suffisant pour que l'on soit surpris de voir parfois l'hésitation des intéressées.

Le traitement des tumeurs malignes par le radium est la question à l'ordre du jour. En présence d'un cancer la formule était hier: Intervention précoce, large et immédiate. Mais le beau résultat immédiat de l'acte chirurgical est trop souvent assombri par la production de récidives précoces, évoluant parfois avec rapidité.

Les médecins constatent avec tristesse ce piteux résultat, les chirurgiens eux-mêmes se découragent et sont sur le point de renoncer à cette chirurgie décevante. L'ouverture des lymphatiques favorise l'ensemencement de la plaie opératoire et certains échecs lui sont attribuables.

On a conseillé l'irradiation de la tumeur avant l'acte chirurgical. Cette technique est rationnelle : en frappant de mort les cellules on les rend inaptes à se reproduire par greffe.

Mais il arrive fréquemment que les résultats obtenus par l'irradiation préventive sont tels que l'opération devient inutile, dans les cas où la tumeur est prise au début. Même quand il s'agit de ces laissés-pour-compte de la chirurgie, où toute tentative semble vouée à l'échec, la curiethérapie donne, par ses résultats consolants, par ses succès quelquefois, une preuve indéniable de sa puis

sance.

On peut regretter toutefois l'absence de traitement général du cancer, car cette maladie redoutable a tendance à essaimer dans l'organisme. La curiethérapie est, comme l'acte chirurgical, une thérapeutique locale. La précocité de l'intervention est une grande chance de succès. Quand on voit les malades au moment où l'organisme est envahi, la survie due à la guérison locale peut être entravée par l'évolution de lésions éloignées du siège de la tumeur primitive.

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