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d'équilibre colloïdal que vient troubler quelque substance aux allures bolchévistiques! L'esprit aimerait assez se figurer notre organisme comme un édifice complexe, toujours en réaction contre les causes qui voudraient le jeter bas, en tout ou en partie, la chute du tout constituant la mort, la chute partielle étant la maladie : mais ce sont là comparaisons, et pas plus.

Le lecteur, qui a eu le courage de me suivre jusqu'ici, ne recevant pas de son guide l'explication satisfaisante de ces faits, se contentera peut-être de lui demander à quoi servent toutes ces recherches de haute biologie et si les pauvres malades en retireront quelque profit! J'ai déjà dit que si la Biologie peut se désintéresser des résultats utilitaires de ses découvertes, il n'en est pas de même de la Médecine et que, dans tous ces savants travaux, apparaît, toujours et au premier plan, le désir de soulager les malades.

Résultats pratiques. Oui, ces notions éclairent d'un jour nouveau les questions au sujet desquelles notre ignorance était nettement déclarée ou bien se cachait derrière un mot. Nous expliquons maintenant des faits comme le choc traumatique, nous l'avons vu et tout de suite, par voie de conséquence, nous modifions notre façon de faire vis-à-vis des grands blessés. Nous supprimons les tissus broyés, soit par un nettoyage, un épluchage serré de la plaie, soit par sa large ouverture, soit enfin par une rapide amputation, et en attendant que l'un quelconque de ces moyens puisse être appliqué, nous supprimons par le garrot toute possibilité de résorption des produits nocifs.

En face d'accidents quelconques dans lesquels on peut soupçonner l'action de produits toxiques et l'expérience montre que le fait est fréquent - il suffit de chercher le genre ou l'espèce des agents provocateurs.

Il y a une techrique nouvelle, trop longue et trop

spéciale pour pouvoir être exposée ici. Suivant les principes exposés plus haut, de même que le chimiste met la substance inconnue qu'il veut reconnaître successivement en contact avec une série de réactifs jusqu'à ce que se produise la réaction révélatrice, de même font le physiologiste et le médecin. Par la voie digestive, ou sous-cutanée, ou cutanée, par piqûres, incisions, scarifications, il introduira successivement des substances diverses jusqu'à ce qu'il provoque précisément les accidents qu'il veut combattre.

Dès lors il est maître de la situation et, par une vaccination progressive avec cette même substance, il arrivera à empêcher le retour des accidents. La chose pourra demander des semaines, des mois, des années, mais les acquisitions de la Science à ce jour permettent tous les espoirs; et encore ne sommes-nous qu'aux premières promesses !

Ce nour.isson va périr. Son estomac se refuse à digérer le lait maternel ou animal. Et voici qu'à la suite de quelques gouttes de lait injectées sous la peau, progressivement, la tolérance s'établit et l'enfant est sauvé.

Êtes-vous empoisonné par le lait, les œufs, les moules et cent autres substances que l'on ne soupçonnait guère capables de tels méfaits? Votre médecin vous injecte ou vous fait absorber progressivement de petites doses de la substance qui vous rendait malade il vous vaccine littéralement contre le lait, le homard, le chocolat !!

Vous avez la migraine ? Pour quelle cause ? Le médecin cherche, péniblement quelquefois, au milieu de tant de substances qui sont chaque jour absorbées, celle qui déclanche le choc migraineux. S'il la trouve, non seulement il vous évite la crise en vous défendant ce produit, mais encore il vous vaccinera pour toujours, en vous faisant absorber de petites doses de cette substance ou d'une analogue.

Avez-vous des accès d'asthme? Pourquoi? Est-ce parce

que vous êtes sensible à l'odeur d'un animal, d'une fleur, d'un parfum dont les subtils éléments viennent vous donner, sans que vous vous en doutiez certes, un choc hémoclasique. On cherche et, la cause connue, la même thérapeutique pourra vous guérir.

Les cas de ce genre abondent déjà. Une jeune dame était prise d'accès d'asthme. Une enquête minutieuse démontra qu'ils se produisaient chaque fois qu'elle avait touché un cobaye, un pauvre petit cochon d'Inde ! On la vaccina contre le cobaye!

On désensibilise ainsi les sujets malencontreusement sensibles à certaines odeurs de plantes ou d'animaux.

Migraines, éruptions de la peau, troubles intestinaux ont même été guéris par l'ingestion de substances telles que la peptone, du groupe des albuminoïdes ou protéines, et voici créée la Protéinothérapie !

Sur combien de points, dans combien de maladies, la Science ne devra-t-elle pas modifier et ses théories et ses pratiques? Combien de maladies semblent avoir trouvé leur explication? Il serait prématuré de croire que tout est découvert, que nous tenons la clef du problème, mais il n'en est pas moins vrai que ce sont là de précieuses acquisitions. Le sujet est si vaste, les questions sont si complexes, les difficultés sont si considérables qu'il faut déjà s'estimer bien heureux d'avoir des directives qui ne soient pas décevantes et démenties par les faits.

Ne nous imaginons pas qu'un ordre nouveau des choses est né en médecine, qu'une thérapeutique nouvelle est fondée, ne varietur. Non pas : nous ne sommes pas habitués à de pareilles révolutions et elles ne sont pas souhaitables. La Science évolue lentement, parce que l'emballement lui est interdit et par sa gravité naturelle et par les conséquences des erreurs qu'elle soutiendrait. Nous avons dit l'effort scientifique extraordinaire qu'a provoqué cette question des « Chocs biologiques ». Le dernier mot n'est pas dit. Les résultats obtenus illustrent

d'une façon admirable ce que peut donner l'union du Laboratoire et de la Clinique. Ils doivent faire monter vers les savants qui, pendant des années, se penchent sur ces difficiles problèmes, l'admiration de tous ceux qui savent apprécier l'extraordinaire travail qu'ils ont fourni comme aussi les services qu'ils ont rendus et qu'ils rendront encore à la pauvre humanité souffrante.

Dr DELASSUS,

Doyen de la Faculté libre de Médecine de Lille.

Les greffes osseuses

« La greffe est une opération par laquelle on déplace une partie vivante, de sorte qu'elle continue à vivre par les adhérences qu'elle contracte avec une autre partie du même individu ou d'un individu différent ». (Dictionnaire de Dechambre.)

Le mot « greffe », dans sa conception habituelle, éveille une idée de fertilité, d'aptitude du fragment prélevé, non seulement à vivre, mais à s'accroître, à se développer en puisant chez un hôte les matériaux nécessaires à son existence, mais en gardant aussi son individualité.

C'est dans le règne végétal que la greffe fut pratiquée d'abord, et depuis la plus haute antiquité : chacun connaît les résultats obtenus dans nos jardins; bien des fleurs et des fruits sont dus à divers procédés de greffe.

Chez les animaux inférieurs et les embryons de vertébrés, des expériences permettent d'obtenir des individus de forme bizarre : vers bifurqués ou trifurqués, têtards à deux queues, etc.

Chez l'homme, des chirurgiens barbiers étudiaient, dès le xve siècle, l'art de refaire un nez à l'aide de lambeaux pris dans le voisinage.

Actuellement, on tente la greffe de tous les tissus : peau, tendons, nerfs, vaisseaux, os, etc. La terrible expérience de la guerre a malheureusement fourni trop d'occasions d'utiliser et de perfectionner ces méthodes.

La greffe osseuse est sans doute de celles qui ont provoqué le plus de discussions. Son étude, tout en docu

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