Sayfadaki görseller
PDF
ePub

La

Carrière et les Travaux

de Pasteur

Louis Pasteur naquit à Dôle, le 27 décembre 1822 (1). Son père, ancien légionnaire, était tanneur ; il habita successivement Dôle, Marnoz et Arbois. C'est dans cette dernière ville que Louis fréquenta d'abord l'école primaire, ensuite le collège. En 1839, après sa rhétorique, il alla au collège de Besançon achever ses études moyennes et obtint le titre de bachelier (bachelier ès lettres), le 29 août 1840.

A la rentrée du mois d'octobre, sur la proposition du proviseur du collège royal de Besançon, il devint maître supplémentaire en cet établissement. Cette nomination témoigna d'autant plus de l'estime pour les qualités morales de Pasteur que le succès de son baccalauréat n'avait guère été extraordinaire.

Élève et répétiteur à la fois, Pasteur suivit de nouveau le cours de mathématiques spéciales et se prépara au concours d'entrée à l'École normale.

(1) Strasbourg et Paris s'apprêtent à célébrer le centenaire de cette naissance. Le monde entier s'associera à leurs témoignages d'admiration et de reconnaissance pour un savant illustre. La SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE DE BRUXELLES, fière de l'avoir compté dans ses rangs, rappelle ici en quelques traits, par la plume d'un de ses membres, distingué bactériologue, la belle œuvre de ce chercheur catholique. (Note de la Rédaction.)

IVe SÉRIE. T. II.

21

Le 13 août 1842, il obtint devant la Faculté de Dijon le titre de bachelier ès sciences mathématiques et, le 26 du même mois, il fut déclaré admissible à la deuxième série des épreuves pour le concours de l'École normale. Classé quinzième sur 22 élèves, il trouva cette place trop peu favorable et résolut de se représenter l'année suivante à la même épreuve.

En octobre il partit pour Paris et suivit les cours du lycée Saint-Louis. Cette fois, à l'examen d'entrée à l'École normale il fut reçu quatrième. Il entra en 1843 et fit d'excellentes études. Son goût très marqué pour les travaux pratiques fit de lui, comme disaient ses condisciples, « un pilier de laboratoire ».

Après avoir subi l'examen de licence, il fut classé troisième sur quatorze candidats au concours d'agrégation (sciences physiques). Sa leçon de physique et de chimie fut un remarquable succès dont le Jury augura « ce sera un excellent professeur ».

Balard, professeur à la Faculté des sciences et maître de conférences à l'École normale, attacha le nouvel agrégé à son laboratoire. Il fit des instances réitérées auprès du Ministre de l'Instruction publique pour que Pasteur ne fût pas désigné pour un lycée de province et qu'on le laissât tout à la préparation de sa thèse de doctorat.

Ce fut le 23 août 1847 qu'il soutint ses deux thèses. Celle de chimie avait pour titre : Recherches sur la capacité de saturation de l'acide arsénieux. Étude des arsénites de potasse, de soude et d'ammoniaque. Sa thèse de physique était intitulée : Une étude des phénomènes relatifs à la polarisation rotaloire des liquides.

Nommé professeur de physique au lycée de Dyon, en novembre 1848, il s'y dévouait à ses nouvelles fonctions tandis que son ancien maître Balard s'efforçait de lui obtenir un poste de suppléant à l'École normale ou une chaire d'université.

En 1849 il fut désigné à la Faculté de Strasbourg comme suppléant à la chaire de chimie. Il y épousa quelques mois après son arrivée la fille du recteur de cette université, Mlle Marie Laurent. Il s'acquit à Strasbourgune grande réputation tant par son enseignement que par ses tra vaux sur la chimie et la cristallographie.

En 1854 la nouvelle Faculté des sciences de Lille le reçut comme professeur et doyen. Grâce à Pasteur et à son enseignement clair, brillant et solide, cette nouvelle Faculté prit d'emblée un essor considérable et rivalisa avec les plus florissantes.

Dans son magnifique discours d'inauguration, il avait dit : « dans les champs d'observation, le hasard ne favorise que les esprits préparés ». Cette parole devait se vérifier en lui-même. C'était en 1856. Un industriel de Lille, aux prises comme ses collègues avec de graves mécomptes dans la fabrication de l'alcool, recourut aux conseils du doyen de la Faculté. Pasteur, observateur préparé, fit au cours de son inspection de cette industrie les constatations qui servirent de point de départ à ses remarquables travaux sur les fermentations.

En 1857, on le chargea de la direction scientifique de l'École normale. Depuis quelques années cette école périclitait. Son attachement à l'institution qui l'avait initié à la science lui fit un devoir d'accepter cette nouvelle charge et de quitter la Faculté de Lille, dont l'avenir lui parut désormais bien assuré. Arrivé à Paris, il y poursuivit ses travaux sur la fermentation alcoolique et entreprit en 1859 ses mémorables recherches sur la génération spontanée.

Il fut élu membre de l'Académie des sciences le 8 décembre 1862, et c'est au sein de cette compagnie qu'il soutint victorieusement la lutte contre les hétérogénistes ou partisans de la génération spontanée.

En 1864 il étudia les maladies des vins. Ses recherches démontrèrent que chacune de ces altérations est due à la

multiplication de germes spécifiques et qu'il suffit de chauffer le vin entre 50° et 60o pour le mettre à l'abri de ces maladies.

L'année suivante, à la demande de son ancien professeur Dumas, il s'occupa de la maladie des vers à soie. Une épidémie persistante ruinait la sériciculture; les populations du Midi en étaient dans la misère. Un labeur scientifique de quelques années lui permit d'indiquer aux sériciculteurs une méthode de grainage qui sauva leur industrie.

En 1868 le gouvernement avait décidé de construire pour le savant chercheur des laboratoires dignes de lui. Les travaux de construction à peine commencés, une hémorragie cérébrale faillit enlever Pasteur. Heureusement il se rétablit au point de ne plus conserver qu'une légère raideur dans les membres du côté gauche; son intelligence ne subit à aucun moment la moindre atteinte.

Il devint en 1873 membre associé de l'Académie de médecine. Grand remueur d'idées, il s'attacha à y convaincre ses confrères du rôle pathogénique des infiniment petits dans la médecine et la chirurgie.

En 1874, l'Assemblée nationale, en reconnaissance des éclatants services rendus par Pasteur à la science et au pays, lui accerda une pension viagère de douze mille francs, laquelle fut doublée en 1883 en récompense de ses nouvelles découvertes.

En 1877 il aborda l'étude du charbon bactéridien et établit par des recherches à l'abri de toute critique, le rôle pathogénique du bacille découvert par Rayer et Davaine.

Trois ans plus tard il trouva les méthodes d'atténuation et détermina successivement les méthodes de vaccination contre le choléra des poules, le charbon bactéridien et le rouget des pores.

Durant l'année 1880 il entreprit ses mémorables travaux sur la rage et fit connaître quelques années après la vaccination antirabique, une des plus belles découvertes connues de l'histoire, tant au point de vue humanitaire qu'au point de vue scientifique.

Il mourut le 28 septembre 1895 à Villeneuve-l'Etang, entouré de sa famille et de ses élèves. Il terminait sa vie comme il l'avait menée, en bon chrétien; pendant son agonie« une de ses mains était dans la main de Mme Pasteur ou de l'un des siens, l'autre tenait un crucifix » (Vallery-Radot).

Pour mettre en lumière toute la portée théorique et pratique des travaux de Pasteur, il est bon de les décrire dans leur ordre chronologique car tous procèdent, par un enchaînement de faits bien observés, de ses études sur les fermentations.

Nous envisagerons successivement ses travaux sur la chimie, sur les fermentations, sur la génération spontanée, sur la pébrine ou maladie des vers à soie, sur le charbon bactéridien et vaccination anti-charbonneuse, sur la rage et la vaccination antirabique. A cet exposé nous ajouterons quelques explications sur les travaux de ses élèves et sur les progrès réalisés en chirurgie grâce à l'antisepsie et à l'asepsie, deux méthodes de traitement nées sous l'in fluence directe de ses découvertes.

TRAVAUX DE CHIMIE

Nous nous contenterons de décrire ici les recherches relatives à l'acide tartrique.

Soit dit en passant, Pasteur, docteur en chimie et en physique, s'intéressa d'une façon toute spéciale aux phénomènes de la cristallisation et de la polarisation. En mars 1848 il lut à l'Académie des sciences un mémoire intitulé: Recherches sur le dimorphisme. Il avait constaté que certaines substances pouvaient cristalliser dans deux systèmes différents suivant les procédés de cristallisation. Ainsi le soufre formait des cristaux tout différents lorsque, dissous dans le sulfure de carbone, l'évaporation dégageait son dissolvant ou lorsque fondu au creuset il revenait à l'état solide en se refroidissant.

La même année, Pasteur élucida, dans un mémoire

« ÖncekiDevam »