Sayfadaki görseller
PDF
ePub

Le 13 décembre 1920, après s'être assurés de la visibilité des franges sur ẞ Persée et † Orion, Pease et Anderson braquèrent l'interféromètre sur Bételgeuse. Avec un écartement de près de 2 mètres, les franges apparaissaient très clairement. A 2 mètres 50, elles étaient déjà moins distinctes et, pour un interfente de 121 pouces (308 cm.), elles étaient indiscernables. La contre-épreuve sur Orion les montrait encore nettement. Dès lors il n'était plus permis de mettre en doute la signification réelle de l'extinction pour Bételgeuse, et si, avec Michelson, on admet que sa lumière a pour longueur d'onde moyenne 575 millièmes de micron, on peut affirmer que son diamètre angulaire est D = 0"047 (1).

C'est le premier diamètre stellaire connu à cette approximation, par une méthode dont aucun élément ne puisse se justifier rigoureusement. L'honneur en revient presque exclusivement à M. Michelson. Nous l'avons retrouvé, en effet, à toutes les étapes de cette conquête scientifique,

tant les fentes F, et F2, on ne change rien à l'angle D'; par contre, on diminue les interfranges angulaires (AOB ou aOb), mesurés, on le sait, par A/2d. Ce premier artifice rapproche donc B de a et, si l'on arrive à superposer ces deux points, l'oblitération a lieu.

Lorsque la distance F,F, à l'intérieur même de l'objectif ne varie plus, l'interfrange angulaire prend une valeur constante; c'est le cas, par exemple, à Mount Wilson où les miroirs centraux sont fixés à 114 cm. l'un de l'autre ; la longueur focale étant de 40 m. 84, l'écart des deux franges brillantes consécutives est invariablement de 0,02 mm. Le rôle des miroirs extérieurs est alors de modifier l'angle D' et de rapprocher ainsi a de B, devenu immobile. Les rayons passant par ces miroirs ont en effet parcouru respectivement les trajets s M, F, et s M, F, entre lesquels il y a une différence plus grande qu'entre les trajets directs sF, et sF,; pour la ramener à zéro, il faut par delà les fentes une différence de chemins plus marquée aussi : a doit s'écarter de A, et comme l'écartement des miroirs peut être très grand, l'on arrive ainsi à superposer a sur B.

2

2

Ce nouvel aspect du phénomène n'en modifie pas cependant les lois et l'inter-miroir peut prendre dans les formules la place de l'interfente à l'objectif.

(1) Ce résultat, exact à 10 %, devrait être augmenté de 17 % si l'éclat de Bételgeuse variait à la surface comme varie celui du soleil.

importante et pleine de promesses, que le Président de la Royal Astronomical Society n'hésite pas à ranger parmi les six grands événements astronomiques de ces cent dernières années.

Connaissant les diamètres angulaires des étoiles, il est facile, nous l'avons vu, de calculer leurs diamètres linéaires, grâce à leurs parallaxes. Celle de Bételgeuse est approximativement de 0"017. Son diamètre serait donc de 2,7 fois la distance moyenne de la terre au soleil, soit plus de 400 millions de kilomètres. Transportée au centre de notre système planétaire, cette étoile géante comprendrait, outre notre soleil, les orbites de Mercure, de Vénus, et de la Terre; sa périphérie se trouverait à mi-distance de l'orbite de Mars (1). Son pourtour équatorial dépasse 1.250.000.000 km. sa surface vaut 81.600 fois celle du Soleil et son volume (319.10) fois celui de la terre.

Ces dimensions sont considérables; elles ne doivent cependant pas être exceptionnelles dans le monde stellaire si l'on en juge par celles de deux autres étoiles qui déjà ont été mesurées à Mount Wilson. Arcturus, de diamètre 0"022 et de parallaxe 0"095, doit avoir un rayon 50 fois plus grand que celui du soleil. Antarès a un diamètre angulaire de 0'040. Sa parallaxe n'est pas encore exactement connue. Si l'on fait choix de la plus forte des valeurs proposées, Antarès n'atteindrait pas aux proportions de Bételgeuse; si l'on prend la moindre, elle lui serait supérieure, son rayon dépassant de 400 fois le rayon solaire.

Telles sont les dimensions réelles des étoiles. C'était déjà un noble délassement de les regarder par une nuit sereine, toutes petites dans leur éloignement. De les contempler, parsemées sans nombre dans l'immensité des

(1) Le diamètre de cette orbite est de 3,4 fois la distance moyenne de la terre au soleil.

cieux, se dégageait comme une sensation de la grandeur fastueuse du monde créé. Que sera-ce désormais si l'on réfléchit aux proportions véritables de ces points de lumière? Chacun est plus volumineux que tout ce que nous connaissons; chacun a sans doute essaimé son petit certège de planètes qui l'encadrent majestueusement. Et puisque, dans l'espace indéfini, nous sommes peut-être, sur cette terre minuscule, les seules créatures capables de connaître ces merveilles, ce doit être notre occupation propre de chercher avidement à les scruter toujours de plus près, pour en plus admirer les beautés. La remarquable découverte de M. Michelson est faite pour y aider.

R. LANGE.

Le comportement animal

Les effets de la lumière et de la pesanteur sur une chenille

Dans les sciences naturelles, plus que partout ailleurs, une théorie ne vaut que ce que valent ses preuves expérimentales. En Physiologie pourtant, un expérimentateur ne doit pas espérer que les résultats entraînent mathématiquement l'adhésion sans réserve de l'esprit. La multiplicité des facteurs qui interviennent dans la constitution d'un phénomène de cette sorte, l'inconnaissance où nous sommes encore de plusieurs d'entre eux et en particulier du plus important de tous, la Vie, ne donnent qu'une valeur problématique et par conséquent provisoire aux conclusions obtenues. Nous avons cependant le droit d'exiger d'une théorie, avant de l'accepter, qu'elle explique les faits expérimenta ix mieux que ses devancières et qu'aucun de ces faits ne soit en contradiction manifeste ou déguisée avec les principes ou les hypothèses qu'elle a choisis.

Il est curieux de constater que des Naturalistes férus de mécanisme, pour qui donc des faits d'expérience devraient seuls compter, paraissent dédaigner ces principes élémentaires et vouloir soumettre la Nature à d s conceptions aprioristes, croyant mieux servir ainsi la cause de la Science.

J. Loeb, par exemple, a formulé la théorie des Tropismes dans le comportement animal. Nombre de savants le considèrent comme un maître; en quoi ils n'ont peut

être pas tort. Mais à sa suite, sans presque d'examen ni de discussion, ils enregistrent comme définitives ses expériences. Ceci est moins heureux.

Vue d'un peu loin, la théorie loebienne est séduisante, à cause de sa simplicité; ses expériences semblent probartes, parce que soigneusement sélectées. Aussi, pendant plus de vingt ans, elle bat son plein. Qu'un naturaliste circonspect émette quelques doutes sur sa valeur, on crie haro sur lui, en le traitant de vitaliste, c'est-à-dire, en somme, de spiritualiste, épithète qui doit le déshoi orer à jamais. Et des adversaires de large envergure, comme Jennings, sont obligés, pour se faire lire, de déclarer qu'envers et contre tout, ils demeurent mécanistes, quoique leur opinion, basée sur de soigneuses expériences, les entraînerait plutôt hors de la conception matérialiste.

Et voici que, pourtant, l'on se rend compte que la théorie loebienne craque de tous côtés. Il semblerait qu'instruits par cette expérience, les hommes d'études dussent se montrer plus circonspects. Que non pas ! G. Bohn, qui a compris les faiblesses des Tropismes, invente la « polarité », théorie de même tendance que celle de Loeb, moins claire encore, peut-être, et moins vérifiée ; Buddenbrock, s'appuyant sur la «tonicité musculaire », ne fait que changer le problème de place sans sortir de l'axe matérialiste. Cependant les faits montrent clairement que des facteurs exclusivement matériels, et donc inéluctablement déterminants, ne suffisent pas à expliquer les phénomènes de la Vie, en l'espèce le comportement animal.

Nous en voudrions donner une preuve ici.

Une des expériences cruciales de J. Loeb concerne une petite chenille de papillon que cet auteur désigne sous le nom de Porthesia chrysorrhaea. Le nom officiel de ce Lépidoptère est Leucoma phaeorrhaea Donovan (1).

(1) La rectification a été faite dans Novitates Zoologicae, JOURN. of Zool., edited by Lord Rothschild. Vol. XXIV, no 2, 31 août

« ÖncekiDevam »