TROISIÈME PARTIE. ( SUITE. ) EXAMEN DES CAUSES QUI ONT CONCOURU A FAIRE REJETER LE CHRISTIANISME PAR NOtre siècle. CHAPITRE VII. RÉFLEXIONS SUR LE TALENT ET SUR LE génie. Nousavons reproduit avec une fidélité scrupuleuse le système de MM. de La Mennais et de Bonald. Avant d'aborder la réfutation des principales erreurs de ce système, arrêtons-nous un moment. « C'est une entreprise hardie, déclare le plus sublime des orateurs, en commençant son discours sur la mort, devant Louis XIV et sa cour; c'est une entreprise hardie que d'aller dire aux hommes qu'ils sont peu de chose. Chacun est jaloux de ce qu'il est; et l'on aime mieux être aveugle que de connaître son faible: surtout les grandes fortunes veulent être traitées délicatement; elles ne prennent pas plaisir qu'on remarque leur défaut; elles veulent que, si on le voit, du moins on le cache: et toutefois, grâce à la mort, nous en pouvons parler avec liberté1. » C'est aussi peut-être une entreprise hardie que d'aller dire aux hommes que l'objet de leur admiration est peu de chose, ou trompeur; chacun est jaloux de celui qu'il a choisi; et l'on aime mieux être aveugle de connaître le faible de son choix surtout les grandes fortunes d'esprit veulent être traitées délicatement, et ne prennent pas plaisir qu'on remarque leur défaut; elles veulent que, si on le voit, du moins on le cache. Toutefois aussi, grâce à la stérilité, qui est la mort des productions fausses de la pensée, nous en pouvons parler avec liberté. que Que ne s'est-on pas promis de M. de La Mennais, lorsqu'il s'est annoncé d'une manière si éclatante par son Essai sur l'indifférence? Il réunissait en lui seul Pascal, Bossuet, saint Augustin! Athlète extraordinaire suscité aux jours périlleux de l'Église, il devait terrasser ses ennemis présents, et la prémunir contre les attaques des ennemis futurs! Que n'attendait-on pas de MM. de Bonald et de Maistre ? C'était les métaphysiciens des temps modernes ! Les premiers, ils étaient arrivés au fond de la pensée, l'avaient explorée dans 1. Sermon sur la mort, 1er point. |