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Le roi ayant fait communiquer à l'assemblée qu'il se rendroit le lendemain 17 dans la capitale, il fut arrêté de le prier de permettre qu'une députation nombreuse l'accompagnât lors de son entrée.

à Paris.

PRÉSIDENCE DE M. LE DUC DE LIAN COURT:

Le 20 juillet 1789, les actionnaires de la caisse d'escompte viennent offrir à l'assemblée nationale les éclaircissemens né cessaires sur le crédit.

Mirabeau, qui avoit dévoilé depuis long-tems les manoeuvres de ces vampires, prit jour pour offrir à cet égard un travail très-important et très-urgent. Les évène nemens tragiques, arrivés dans cet intervalle, lui firent suspendre sa motion. «ll étoit trop dangereux, dit-il, d'échauffer les esprits, et de porter sur les personnes toute la haine qu'on doit aux abus. D'ailleurs, il ne falloit les faire pendre, il falloit les faire payer ».

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La fermentation qui régnoit depuis quelque tems dans la capitale, et dont les ef

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fets avoient été si utiles, attirèrent l'attention de l'assemblée nationale; plusieurs moyens furent proposés pour ramener le calme.

Mirabeau, représentant (1) que les petits

moyens compromettroient inutilement la diguité de l'assemblée, commença par exposer les causes du désordre de Paris. « La première et la principale, c'est qu'aucune autorité reconnue n'y existoit; que les électeurs conf udant un zèle officieux avec un pouvoir légal, avoient formé un comité permanent, et des assemblées dont l'objet incontestable étoit le bien public, dont la continuation avoit été nécessaire par des circonstances u gentes, mais dont le fruit devenoit nul, pa ce qu'ils n'étoient que de simples particuliers, sans déléga tion, sans confiance, et que leur pouvoir avoit cessé au moment où leur mission d'électeurs avoit été consommée. De là résultoit que les districts ne s'accordoient point, he march oient point ensemble; que, du rant cette anarchie, il étoit impossible d'é

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(1) Séance du 23.

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galiser le fardeau, de proportionner les contingens et les secours; qu'il falloit au plus tôt réunir les districts; qu'on le feroit aisément par: l'intervention de quelques dé putés conciliateurs ; que la commune nommeroit un conseil provisoire, et que ce conseil s'occuperoit d'un plan de municipalité, dont l'établissement assureroit la subordination et la paix.

» Les municipalités, dit-il, sont d'autant plus importantes, qu'elles sont la base du bonheur public, le plus utile élément d'une bonne constitution, le salut de tous les jours, en un mot, le seul moyen possible d'intéresser le peuple entier au gouverne ment, et de resserrer les droits autour des individus. Quelle heureuse circonstance que celle où l'on peut faire un si grand bien, sans composer avec cette foule de prétentions, de titres achetés, d'intérêts contraires que l'on auroit à concilier, à sauver, à ménager dans des tems calmes ! Quelle heureuse circonstance que celle où la capitale, en élevant sa municipalité sur les vrais principes d'une élection libre, faite par la cession des trois ordres dans la commune, avec la fréquente amo

vibilité des conseils, des emplois, peut offrir à toutes les villes du royaume un modèle à imiter » !

M. Mounier répondoit, qu'il ne croyoit pas que M. Mirabeaui voulût autoriser tou tes les villes à se municipaliser à leur manière; que cet objet ressortissoit de l'assemblée nationale; qu'il étoit trop dangereux de créer des états dans l'état ; et de mul tiplier des souverainetés:

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te Le préopinant se trompe sur mes in tentions, répliqua Mirabeau. Ma pensée est précisément que l'assemblée nationale ne doit pas organiser les municipalités. Nous sommes chargés d'empêcher qu'aucune classe de citoyens, qu'aucun individu n'attente à la liberté; toute municipalité peut avoir besoin de notre sanction, ne fut-ce que pour lui servir de garant et de sauvegarde. Toute municipalité doit être subordonnée au grand principe de la représentation nationale: mélange des trois ordres, liberté d'élection, amovibilité d'of fices, voilà ce que nous pouvons exiger mais quant aux détails, ils dépendent des localités, et nous ne devons point prétendre à les ordonner. Voyez les Américains.

Ils

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Ils ont partagé leurs terreins inhabités en plusieurs états, qu'ils offrent à la population, et ils laissent à tous ces états le choix du gouvernement qu'il leur plaira d'adopter, pourvu qu'ils soient républicains et qu'ils fassent partie de la confédération ».

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M. Lally Tolendal avoit proposé (1) une proclamation pour inviter les citoyens à la paix, au maintien de l'ordre et à la trans quillité publique; mais il avoit osé donner le nom de rebelles à des citoyens cou rageux : elle avoit été combattue et rejetée; il la représenta avec des changemens," et chercha, à la faveur de mouvemens oratoires, à la faire adopter., Mirabeau se leva, pour dire, au sujet de M. Lally, » qu'il persistoit à croire que son cœur séduisoit son esprit, que l'autorité nationalė seroit compromise, en ce que ce n'étoit' pas des hommes en état d'entendre raison, c'étoit un nombre d'hommes qui n'avoient rien à perdre, qui ne respiroient que le trouble et le pillage; il croyoit que l'unique

(1) Dans la séance du 20 juillet. Tome I.

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