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incontestablement le résultat de l'opinion

de tous >>.

Cet avis ayant passé à la majorité l'assemblée des communes arrêta qu'il seroit nommé des commissaires pour la rédaction d'un règlement de police.

Plusieurs membres des communes avoient vo:é pour inviter le clergé à se réunir dans la salle nationale. Mirabeau prononçaà ce sujet le discours (1) suivant :

« MESSIEURS,

» Je ne vois rien que de sage et de mesuré dans la motion qui vous est soumise, et je conviens que l'on peut, sans inconvénient, se donner encore le mérite de cet inutile essai ; mais je crois qu'il ne suffit pas, et je vous demande la permission d'examiners'il ne seroit pas besoin d'y joindre une autre démarche plus efficace, et qui ait un but plus déterminé.

» Il est clair, d'après le compte rendu que vos très-dignes commissaires ont mis sous vos yeux, que la proposition qu'on leur a faite est entièrement inacceptable, et ne peut conduire à aucune espèce de

(1) 27 mai.

dénouement

dénouement raisonnable; elle choque tous les principes, elle excède nos pouvoirs.

» La vérification par commissaires choque les principes. Il est, il sera à jamais impossible de suppléer, dans cette vérification, à la sanction des états-généraux réunis, sur-tout aussi long-tems que l'assemblée nationale sera composée de ce qu'on appelle trois ordres. Il ne l'est pas moins que des contentions qui intéressent les ordres respectifs, ne seroient pas débattues par les trois ordres, en présence les uns des autres. Il l'est encore davantage, qu'un ordre particulier devienne le juge des questions qui intéressent les deux autres; chaque ordre n'est que partie. Les étatsgénéraux réunis sont seuls juges; et indépendamment de ce que l'intégrité, la pureté, la légalité de l'assemblée nationale est le premier devoir, le premier intérêt, et l'objet de la continuelle surveillance de tous les membres qui la composent, admettre une vérification des pouvoirs séparée ou partielle, c'est vouloir être agité d'un éternel conflit de juridiction, c'est susciter une foule de procès interminanables.

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» La vérification par commissaires excède nos pouvoirs investis de la puissance nationale, autant du moins qu'une espèce de législature provisoire peut l'être; nous ne le sommes pas du droit de la déléguer. Nous pouvons nommer des exami nateurs, des rapporteurs, mais nous ne pouvons pas subroger des juges à notre place. La conséquence du principe contraire seroit que, sous le prétexte de conciliation, de la simplicité, de la rapidité de nos opérations, nous pourrions limiter les états-généraux, les circonscrire, les dénaturer, les réduire, enfin nommer des dictateurs. Or une telle prétention seroit criminelle autant qu'absurde. Ce seroit une usurpation de la souveraineté, qui feroit sortir de cette assemblée une véritable tyrannie, et qui frapperoit de la plus détestable, si ce n'étoit en même tems de la plus pitoyable nullité, toutes nos opé

rations.

» Voilà, MESSIEURS, où conduit le systême que proposent les deux ordres, et dont, sans doute, ils n'ont pas senti toutes les conséquences.

» Je ne parlerai point de la proposition.

d'un des commissaires du clergé; elle est probablement celle d'un ami de la paix: mais outre qu'en reconnoissant qu'il y a, dans la vérification des pouvoirs, procès et nécessité à un jugement, elle nous renvoie à la sévérité du principe sur le choix des juges; outre qu'elle ne sauroit jamais échapper à cette observation simple, que, s'il est possible, s'il est nécessaire, s'il est inévitable de se réunir pour la solution de certaines difficultés, il n'existe point une raison de ne pas se réunir pour la solution de toutes les difficultés. La proposition d'un seul homme ne peut point, en pareil cas, étre matière à délibération, et nous savons que la noblesse a déja repoussé les expédiens.

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» Sans doute, MESSIEURS, le systéme des ordres privilégiés est très conséquent. L'un s'est déclaré légalement constitué ; il s'est lui seul investi de tous les pouvoirs qu'il a trouvés à sa convenance; il a fait des actes de véritable souveraineté, et l'un de ses membres, tout en parlant des principes constitutifs de la monarchie, ridicule cri de ralliement de tous ceux qui voudroient bien que la monarchie ne fut ja Ba

mais constituée, n'a pas craint d'appeler l'assemblée des députés présumés de la noblesse cette chambre législative et souveraine.

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» L'autre, plus temporiseur, plus circonspect, et sur-tout plus menacé de divisions intérieures, sous le titre modeste d'état provisoire, fait à peu près les mêmes choses, et tend évidemment au même but, avec cette circonstance très-remarquable, qu'il augmente tous les jours, par sa modération même, le nombre de ses auxiliaires, tandis que la démarche violente de la noblesse attiédit les préjugés des hommes de bonne foi qu'elle renferme, et augmente les forces des amis de la liberté et de la paix.

>> Que devons-nous à nous-mêmes dans ces circonstances, pour être fidèles tout à la fois à notre systême de pacification, à nos devoirs, et aux intérêts de nos commettans?

» J'ai déjà eu l'honneur de le dire dans cette assemblée, MESSIEURS. Je ne conçois pas qu'il puisse être ni convenable ni prudent de traiter de même avec celui qui ordonne sans titre, et celui qui négocie de

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