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» Qu'il soit fait à sa majesté une trèshumble adresse, pour lui exprimer l'attachement inviolable de ses fidèles communes à sa royale personne, à son auguste maison, et aux vrais principes de la monarchie; pour témoigner à sa majesté leur respectueuse reconnoissance de ce que, dans sa sagesse et sa bonté pour ses peuples, sa majesté a convoqué, non trois assemblées distinctes de trois ordres séparés d'intérêt et de vues, mais l'assemblée nationale; pour s'occuper, de concert avec sa majesté, de la régénération du royaume, de ce que, dans sa sollicitude bienfaisante, sa majesté a daigné rechercher les moyens de mettre fin à la malheureuse inaction à laquelle cette assemblée nationale est réduite par l'incident le plus imprévu, le plus contraire au bien général; pour lui exposer que, par déférence au désir de sa majesté, les communes de son royaume ont autorisé leurs commissaires à assister à la conférence à laquelle sa majesté a daigné les inviter, et l'informer en même tems, qu'intimement convaincus que les députés des différens ordres sont députés à une seule et même

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assemblée, l'assemblée nationale; que la vérification de leurs pouvoirs ne peut être définitivement faite et arrêtée que dans l'assemblée nationale; et déterminés, comme ils y sont obligés par les ordres de leurs constituans, à ne reconnoitre pour députés à l'assemblée nationale, que ceux dont les pouvoirs auront été vérifiés et approuvés dans la dernière assemblée, ils chargent expressément leurs commissaires de s'occuper de tous les expédiens qui, sans porter atteinte à ce principe fondamental, pourront être jugés propres à ramener la concorde entre les divers ordres et les faire concourir à rechercher en commun les moyens de réaliser les espérances que sa majesté a conçues pour le bonheur et la prospérité de l'état; enfin, de leur en faire le rapport, à l'effet que lesdites fidèles communes prennent une détermination qui, s'accordant avec les instructions qu'ils ont reçues de leurs cominettans, les mette à portée de donner à sa majesté des preuves non équivoques de leur immortel dévouement à sa personne royale et à tout ce qui la touche, et de leur zèle illimité pour

le bien et la prospérité du royaume » Les différens avis ayant été réduits l'arrêté pour la reprise des conférences fut définitivement adopté (1) en ces

termes:

» Les députés des communes, assemblés dans la salle nationale, ont arrêté, à la pluralité des voix, que, pour répondre *aux intentions paternelles du roi, les commissaires déjà choisis par eux reprendront leurs conférences avec ceux choisis par MM. du clergé et de la noblesse, au jour et à l'heure majesté voudra bien indiquer; que le procès-verbal sera dressé de chaque séance, et signé par tous ceux qui y auront assisté, afin que le contenu no puisse être révoqué en doute «.

Du 30 mai (2) au 4 juin.

que sa

Les communes ayant éprouvé des obstacles sans nombre pour l'admission d'une députation auprès de sa majesté, nous

(1) Le 29 mai 1789,

(2) C'est le premier juin que M. Chomorceau, doyen, fut remplacé par M. Dailly.

croyons devoir retracer comment Mirabeau, d'accord avec M. Chapelier, concevoit l'é noncé de l'arrêté (1) qu'il y avoit à prendre.

» Les députés des communes ayant tout à craindre de la lenteur des voies intermédiaires entre le roi et son peuple, et ne pouvant en reconnoître la nécessité, s'adressent dès ce moment à sa majesté, par l'organe de M. le doyen, pour la supplier d'indiquer aux représentans des communes le jour et l'heure qu'elle voudra bien recevoir leur députation et leur adresse «<.

Ce projet d'arrêté subit des amendemens, et fut réduit à ces termes (2):

» Les députés des communes ne pouvant reconnoître d'intermédiaire entre le roi et son peuple, chargent leur doyen de s'adresser directement à sa majesté, pour . la supplier d'indiquer aux représentans des communes le moment où elle voudra bien recevoir leur députation et leur adresse.

(1) Journal des états-généraux, connu depuis sous le titre d'assemblée nationale permanente, t. 1,

(2) Le 3 juin. Ce jour M. Dailly, est remplacé par M. Bailly, en qualité de doyen,

Des 5 et 6 juin 1789.

Les ministres tout en affectant de précher l'union, n'avoient d'autre objet que de jeter des semences de division: c'est ainsi que, tandis que des conférences étoient commencées, tandis que les commissaires du roi n'avoient qu'un rôle passif à jouer, ils se permettoient, sans attendre le résultat des conférences, de proposer des moyens artificieux, qu'ils osoient présenter comme conciliatoires; mais les communes ayant senti le piège qu'on vouloit leur tendre, arrêtèrent que la discussion et la délibération sur le projet de conciliation entre les ordres présentés par les ministres, n'auroient lieu qu'après la clôture du procès-verbal des conférences.

Le 6, les communes envoyèrent au roi une députation, pour lui peindre la douleur qu'elles éprouvoient, à la vue des obstacles que le clergé et la noblesse apportoient à une réunion si désirée.

Le refus que faisoient MM. du clergé se montra davantage, lorsqu'invités à se réunir dans la salle commune pour aviser aux moyens de remédier aux malheurs

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