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manifeste dans les décrets de l'assemblée, puisque, par une rédaction vicieuse, elle pourroit paroître préjuger le point important sur lequel l'assemblée avoit déclaré qu'il y avoit lieu à délibérer. Il concluoit à la division de la question, en faisant observer que l'acharnement que l'on mettoit de part et d'autre à une querelle d'amour propre, beaucoup plus qu'à une discussion solennelle, lui paroissoit d'autant plus inconcevable, qu'assurément il étoit difficile de croire qu'une portion quelconque de cette assemblée, ou même cette assemblée, donnât à la France un roi malgré la nation »

Les opinions étant toujours extrêmement divisées, la discussion des trois questions fut renvoyée à la prochaine séance 16 sep tembre 1789.

Du 16 au 20 septembre 1789.

16. Mirabeau insista de nouveau sur la division de la motion relative aux trois prin cipes à décréter, l'inviolabilité de la personne du roi, l'indivisibilité du trône, et l'hérédité à la couronne.

« Si nous sommes saisis de la question, disoit-il, oomme la nature des choses nous

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en investit, comme une déclaration du monarque le plus asiatique qui ait régné en France, comme Louis XVI nous en investit encore; il ne peut pas convenir à la dignité de l'assemblée de traiter cette ge ande question aussi superficiellement, aussi précipitamment. Si vous persistez dans les con -sidérations de politique qui vous ont fait déclarer qu'il n'y avoit pas lieu à délibérer, je demande de nouveau la division d'une rédaction qui juge cette grande question. Si vous l'accordez, c'est aux yeux de l'Europe, enveloppée de ses regards, de nos droits et de notre conscience, que nous devons être prêts à délibérer. Quand ? Aujourd'hui, tout à l'heure. Je demande au moins que cette grande question soit ajournée ».

L'état de la question étoit de savoir si l'on accorderoit la priorité à la demande de la division, ou à celle des amendemens.

La division ayant été rejetée, Mirabeau et plusieurs autres demandèrent à parler sur les amendemens. Le président ayant interrompu un des orateurs, il s'éleva des murmureş ; mais il prétendit avoir eu oe droit c'est alors que Mirabeau soutiņt « que le président n'avoit, sur tout membre,

le droit de l'interrompre, que pour le rap peler à l'ordre; droit que tout membre avoit de même, et dans la même forme, sur le président ».

Il ne fut pas prononcé sur ce différent. La priorité fut accordée à l'amendement simple de M. Target, ainsi conçu : sans entendre rien préjuger sur l'effet des renonciations, mais ce n'est que le lendemain que l'assemblée adopta le décret suivant :

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« L'assemblée nationale a reconnu et déclaré comme points fondamentaux de la monarchie, que la personne du roi est inviolable et sacrée; que le trône est indivisible; que la couronne est héréditaire dans la race régnante, de mâle en mâle, par ordre de primogéniture, à l'exclusion perpétuelle et absolue des femmes et de leur descendance, sans entendre rien préjuger sur l'effet des renonciations »,

Séance du 17 au soir. -- Mirabeau demanda la parole pour faire lecture d'un projet sur la caisse d'escompte; elle lui fut refusée mais comme il avoit fait imprimer <cette motion, nous allons la rapporter telle qu'elle se trouve consignée dans le no, 40

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du Courier de Provence, ayant soin de laisser subsister les notes.

« MESSIEURS,

» J'avois résolu depuis long-tems de vous entretenir de la caisse d'escompter mais j'ai craint d'interrompre on de retarder des discussions plus pressantes, en offrant à vos réflexions une matière dont le rapport avec le crédit public ne vous a peut être pas encore assez frappés.

» Le moment est venu où il ne m'est plus permis de différer ma motion sur la caisse d'escompte.

» La séance du 27 août m'en impose le devoir. Le ministre des finances nous a rappelés à ce grand objet, par un mémoire où il s'explique avec une franchise digne de son zèle pour la restauration du royaume. Il nous y parle de cette sauve-garde hono rable, sous laquelle nous avons mis les créanciers de l'état; il nous invite à méditer sur les mesures qui la rendront efficace, et à nous occuper en particulier de la caisse d'escompte.

>> Vous avez applaudi à tout ce que ce Ministre citoyen adressoit à votre

patriótisme; vous n'avez pas moins ac cueilli le discours lumineux de M. l'évêque. d'Autun, et les développemens vraiment inst uctifs qu'il vous a présentés sur la foi publique.

» Enfin, en décrétant l'emprunt selon les vues du ministre des finances, vous y avez ajouté des déclarations nécessaires à l'établissement du crédit national, déclara tions qui mettront la journée du 27 au rang de celles où votre esprit et votre sagesse se sont montrés avec le plus d'éclat.

» Ces déclarations ne suffisent pas. Nous tenterions en vain de fixer le crédit national, si nous laissons subsister un arrêt incompatible avec toute idée de crédit, nn arret qui devient notre fait, dès l'instant qu'il est en notre pouvoir de le détruire.

La foi publique recevroit une atteinte, si le gouvernement protégeoit la rupture des engagemens d'un simple particulier : combien cette atteinte n'est-elle pas plus forte, lorsqu'il s'agit de la banqueroute d'une société qui transgresse ses propres loix, qui franchit toutes limites, et qui cependant nous fait regarder jusqu'à pré

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