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HARVARD COLLEGE LIBRARY FROM THE AULARD COLLECTION GIVEN IN MEMORY OF ARCHIBALD CARY COOLIDGE

OCTOBER 10, 1932

DE L'ÉDITEUR.

DANS ANS un moment où l'assemblée nationale constituante va remettre le dépôt sacré de la constitution françoise au patriotisme de tous les citoyens, nous croyons remplir le vœu des François en leur faisant hommage de l'ouvrage qui renferme les principes les plus vrais et les conséquences les plus justes; d'un ouvrage où la force des preuves, la solidité du raisonnement éclatent de toutes parts; d'un ouvrage enfin qu'on ne sauroit lire sans être convaincu que l'auteur portoit la patrie dans son cœur: nommer Mirabeau, c'est suppléer à ce foible éloge.

Nous devons au public de lui rendre compte des moyens que nous avons employés pour mériter sa confiance.

On se rappelle que dans un temps où les préjugés nous déroboient la vérité, Mirabeau, doué d'un génie rare, préparoit les esprits à l'heureuse révolution qui nous a régénérés; ambitionnant d'être appelé Tome I

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par le choix du peuple sur le grand théâtre où nous l'avons vu déployer de si sublimes talens, il regardoit le titre futile de noble comme un hochet de la vanité. Poursuivi par les despotes, il brava la haine de ses ennemis; déja les villes d'Aix et de Marseille, en s'honorant à jamais par le choix qu'elles firent de ce défenseur infatigable des droits du peuple, lui préparoient des jours de triomphe et un droit à l'immortalité.

Mirabeau étoit persuadé que l'opinion publique ne se formeroit jamais, si des hommes libres n'avoient le courage de la diriger; son ame ardente et fière s'indigna de la complaisance servile avec laquelle des journalistes s'efforçoient de l'égarer : il crut qu'il étoit de son devoir de prémunir ses commettans contre ces coupables manoeuvres; il imagina pouvoir le remplir en publiant le journal des états généraux. Deux numéros de cette feuille avoient à peine paru, qu'elle fut scandaleusement supprimée par deux arrêts du conseil. Son crime étoit d'avoir fait remarquer le peu de solemnité d'une présentation qui devoit être si imposante; d'avoir donné une idée

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exacte du discours de M. l'évêque de Nancy, et d'avoir peṣé dans une juste balance les maximes consignées dans celui du directeur des finances.

Il falloit le courage de se nommer: Mirabeau se nomma; il continua son journal sous le titre de Lettres à mes Commettans. Ces lettres, au nombre de 19, sont un superbe frontispice à la collection du Courier de Provence; elles sont remplies de ces traits de force et de génie qui étincellent dans tous ses discours. Nous nous sommes fait un devoir et un plaisir de les consulter.

Il n'entroit pas dans notre plan de rapporter tous les détails intéressans dont il a enrichi sa correspondance. Notre objet principal a été de suivre l'orateur à la tribune; et à cet effet, nous avons puisé dans les meilleures sources pour y saisir les discours que cet orateur a prononcés, tant dans l'assemblée des communes qu'à l'assemblée nationale constituante. Nous en avons fait le rapprochement par un précis de matières qui y ont donné lieu (1).

(1) Nous avons consulté particulièrement le courrier de Provence qui fait suite aux lettres de Mirabeau à ses commettans, l'assemblée nationale permanente de le Hodey, le

D'après cet exposé de notre plan, nous osons nous flatter que cet ouvrage sera utile aux membres de l'assemblée nationale, à ceux de la prochaine législature, à tous les citoyens de l'empire. Les premiers y retrouveront les principes qui les animoient : les seconds auront une mine féconde à fouiller. Mirabeau a tout dit; et avec un tel guide il est impossible de s'égarer. Les derniers enfin auront, dans Mirabeau, un de ces hommes qu'ils ont eux-mêmes place au-dessus de tous les orateurs modernes, par les honneurs qu'ils ont rendus sa mémoire; c'est à ceux qui ont manifesté un sentiment profond de douleur en perdant ce grand homme; c'est aux écrivains qui ont jeté des fleurs sur sa tombe, à ces artistes qui ont consacré leurs talens à faire revivre ses traits que nous confions le génie de Mirabeau. Il n'appartient qu'à des ames nobles et fières, à des hommes libres, de partager la gloire des ames extraordinaires.

Bulletin de l'assemblée nationale, le Moniteur qui fait suite au Bulletin, et le journal de Paris depuis que M. Gariat est chargé de le rédiger; nous avons également fait usage de notes manuscrites que nous avons recueillies nous-mêmes, et nous avons adressé des copies à MM. les commissaires, chargés par l'assemblée nationale du récit antérieur au proces-verbal.

MIRABEAU

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