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avec sa femme Sarra et Lot, son neveu, pour obéir à l'ordre de Dieu, après que Nachor eut suivi son père.

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Il faut parler maintenant des promesses que Dieu fit à Abraham et où apparaissent clairement les oracles de notre Dieu, c'est-à-dire du vrai Dieu, en faveur du peuple fidèle annoncé par les prophètes. La première est conçue en ces termes : « Le Seigneur dit à Abraham : « Sortez de votre pays, de votre parenté, et de la maison de votre père, et allez en la terre que je vous montrerai. Je vous établirai chef d'un grand peuple; je vous bénirai, et rendrai votre nom illustre en vertu de cette bénédiction. Je bénirai ceux qui vous béniront, et maudirai ceux qui vous maudiront, et toutes les nations de la terre seront bénies en vous (Gen., XII, 1 sqq). » Il est à remarquer ici que deux choses sont promises à Abraham : l'une, que sa postérité possédera la terre de Chanaan, ce qui est exprimé par ces mots : « Allez en la terre que je vous montrerai, et je vous établirai chef d'un grand peuple; » et l'autre, beaucoup plus excellente et que l'on ne doit pas entendre d'une postérité charnelle, mais spirituelle, qui ne le rend pas seulement père du peuple d'Israël, mais de toutes les nations qui marchent sur les traces de sa foi. Or, celle-ci est renfermée dans ces paroles « Toutes les nations de la terre seront bénies en vous. » Eusèbe pense que cette promesse fut

faite à Abraham la soixante-quinzième année de son âge, comme s'il était sorti de Charra aussitôt qu'il l'eut reçue, et cette opinion a pour but de ne point contrarier la déclaration formelle de l'Écriture qui dit qu'Abraham avait soixante-quinze ans quand il sortit de Charra (Gen., XII, 4); mais si la promesse en question fut faite cette année, Abraham demeurait donc déjà avec son père à Charra, attendu qu'il n'en eût pas pu sortir, s'il n'y eût été. Cela n'a rien de contraire à ce que dit saint Étienne : « Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham lorsqu'il était en Mésopotamie avant de demeurer à Charra (Act., VII, 2); il s'agit seulement de rapporter à la même année et la promesse de Dieu à Abraham qui précède son départ pour Charra et son séjour en cette ville et sa sortie du même lieu. Nous devons l'entendre ainsi, non-seulement parce qu'Eusèbe, dans sa Chronique, commence à compter depuis l'an de cette promesse et montre qu'il s'écoula quatre cent trente années jusqu'à la sortie d'Égypte, époque où la loi fut donnée, mais aussi parce que l'apôtre saint Paul suppute de la même manière.

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CHAPITRE XVII.

Des trois monarchies qui florissaient du temps d'Abraham, et notamment de celle des Assyriens.

En ce temps-là, il y avait trois puissants empires où florissait merveilleusement la cité de la terre, c'est-à-dire l'assemblée des hommes qui vivent selon

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l'homme sous la domination des anges prévaricateurs, savoir ceux des Sicyoniens, des Egyptiens et des Assyriens '. Celui-ci était le plus grand et le plus puissant de tous; car Ninus, fils de Bélus, avait subjugué toute l'Asie, à la réserve des Indes. Par l'Asie, je n'entends pas parler de celle qui n'est maintenant qu'une province de la seconde partie de la terre (ou, selon d'autres, de la troisième), mais de cette troisième partie elle-même, le monde étant ordinairement partagé en trois grandes divisions, l'Asie, l'Europe et l'Afrique, qui ne forment pas au reste trois portions égales. L'Asie s'étend du midi par l'orient jusqu'au septentrion; au lieu que l'Europe ne s'étend que du septentrion à l'occident, et l'Afrique de l'occident au midi, de sorte qu'il semble que l'Europe et l'Afrique n'occupent ensemble qu'une partie de la terre et que l'Asie toute seule occupe l'autre. Mais on a fait deux parties de l'Europe et de l'Afrique, à cause qu'elles sont séparées l'une de l'autre par la mer Méditerranée. En effet, si l'on divisait tout le monde en deux parties seulement, l'orient et l'occident, l'Asie tiendrait l'une, et l'Europe et l'Afrique l'autre. Ainsi, des trois monarchies qui existaient alors, celle des Sicyoniens n'était pas sous les Assyriens, parce qu'elle était en Europe mais comment l'Égypte ne leur était-elle pas soumise, puisqu'ils étaient maîtres de toute l'Asie, aux Indes près? C'est donc principalement dans l'Assyrie que florissait alors la cité de la terre, cité

Dans tous ces développements historiques, saint Augustin suit la chronique d'Eusèbe.

2 L'Asie-Mineure, qu'on appelait quelquefois l'Asie tout court,

impie dont la capitale était Babylone, c'est-à-dire Confusion, nom qui lui convient parfaitement. Ninus en était roi et avait succédé à son père Bélus, qui avait tenu le sceptre soixante-cinq ans ; lui-même régna cinquante-deux ans, et en avait déjà régné quarante-trois lorsqu'Abraham vint au monde, c'està-dire environ douze cents ans avant la fondation de Rome, qui fut comme la Babylone d'Occident.

CHAPITRE XVIII.

De la seconde apparition de Dieu à Abraham, à qui il promet la terre de Chanaan pour lui et sa postérité.

Abraham sortit donc de Charra la soixante-quinzième année de son âge et la cent quarante-cinquième de celui de son père, et passa avec Lot, son neveu, et sa femme Sarra, dans la terre de Chanaan jusqu'à Sichem, où il reçut encore un avertissement du ciel, que l'Écriture rapporte ainsi : « Le Seigneur apparut à Abraham, et lui dit Je donnerai cette terre à votre postérité (Gen., XII, 7). » Il ne lui est rien dit ici de cette postérité qui devait le rendre père de toutes les nations, mais seulement de celle qui le rendait père du peuple hébreu c'est en effet ce peuple qui a possédé la terre de Chanaan.

CHAPITRE XIX.

De la pudicité de Sarra, que Dieu protége en Egypte, où Abraham la faisait passer, non pour sa femme, mais pour

sa sœur.

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Lorsque ensuite Abraham eut dressé un autel en cet endroit et invoqué Dieu, il alla demeurer au désert, d'où, pressé de la faim, il passa en Égypte. Là il dit que Sarra était sa sœur, ce qui était vrai parce qu'elle était sa cousine germaine', de même que Lot, qui le touchait au même degré, est aussi appelé son frère. Il dissimula donc qu'elle était sa femme, mais il ne le nia pas, remettant à Dieu le soin de son honneur, et se gardant comme homme des insultes des hommes. S'il n'eût pris en cette rencontre toutes les précautions possibles, il aurait plutôt tenté Dieu que témoigné sa confiance en lui. Nous avons dit beaucoup de choses à ce sujet en répondant aux calomnies de Fauste le manichéen. Aussi arriva-t-il ce qu'Abraham s'était promis de Dieu, puisque Pharaon, roi d'Égypte, qui avait choisi Sarra pour épouse, frappé de plusieurs plaies, la rendit à son mari'. Loin de nous la pensée que sa chasteté ait reçu aucun outrage de ce prince, tout portant à croire qu'il en fut détourné par ces fléaux du ciel.

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