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de si extraordinaire que ceux qui exerçaient ce devoir d'hospitalité à leur égard ne pouvaient douter que Dieu ne fût présent en eux, comme il a coutume de l'être dans ses prophètes. De là vient qu'ils les appelaient quelquefois Seigneurs au pluriel- en les regardant comme les ministres de Dieu, et d'autrefois Seigneur au singulier, en considérant Dieu même qui était en eux. Or, l'Écriture témoigne que c'étaient des anges, et ne le témoigne pas sculement dans la Genèse, où cette histoire est rapportée, mais aussi dans l'Épitre aux Hébreux, où faisant l'éloge de l'hospitalité : « C'est, dit-elle, en pratiquant cette vertu que quelques-uns, sans le savoir, ont reçu chez eux des anges mêmes (Hebr., XIII, 2). » Ce fut donc par ces trois hommes que Dieu, réitérant à Abraham la promesse d'un fils nommé Isaac qu'il devait avoir de Sarra, lui dit : « Il sera chef d'un grand peuple, et toutes les nations de la terre seront bénies en lui (Gen., XVIII, 18). » Paroles qui contiennent une promesse pleine et courte du peuple d'Israël, selon la chair, et de toutes les nations, selon la foi.

CHAPITRE XXX.

Destruction de Sodome; délivrance de Lot; convoitise infructueuse d'Abimélech pour Sarra.

Lot étant sorti de Sodome après cette promesse, une pluie de feu tomba du ciel (Gen., XIX, 24) et réduisit en cendres ces villes infâmes, où le débordement était si grand que l'amour contre nature y était aussi commun que les autres actions autorisées

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par les lois'. Ce châtiment effroyable fut une image du jugement dernier. Pourquoi, en effet, ceux qui échappèrent de cette ruine reçurent-ils des anges l'ordre de ne point regarder derrière eux, sinon parce que, si nous voulons éviter la rigueur du jugement à venir, nous ne devons pas retourner par nos désirs aux habitudes du vieil homme dont nous nous sommes dépouillés par la grâce du baptême. Aussi la femme de Lot, ayant contrevenu à ce commandement, fut punie sur-le-champ, et son changement en statue de sel est un avertissement très-sensible donné aux fidèles pour qu'ils aient à se garantir d'un semblable malheur 3. Dans la suite, Abraham, à Gerara, employa pour préserver sa femme le même moyen dont il s'était servi en Égypte (Gen., xx, 2); en sorte qu'Abimélech, roi de ces pays, lui rendit Sarra sans l'avoir touchée. Et comme il blâmait Abraham de son stratagème, celui-ci, tout en avouant que la crainte l'avait obligé d'en user de la sorte, ajouta « De plus, elle est vraiment ma sœur, car elle est fille de mon père, quoiqu'elle ne le soit pas de ma mère (Gen., xx, 12). » En effet, Sarra, du côté de son père, était sœur d'Abraham et une de ses plus proches parentes; et elle était si belle que, même à cet âge, elle pouvait inspirer de l'amour.

1 Voyez plus haut, livre xiv, ch. 18.

2 Voyez l'Epitre de saint Jude, v. 7. Comp. II Petr., 11, 6.

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3

Luc, XVII, 82, 33.

CHAPITRE XXXI.

De la naissance d'Isaac, dont le nom exprime la joie éprouvée par ses parents.

Après cela, un fils naquit à Abraham de sa femme Sarra, selon la promesse de Dieu, et il le nomma Isaac, nom qui signifie rire, car le père avait ri quand un fils lui fut promis, témoignant par là sa joie et son contentement, et la mère avait ri aussi quand la promesse lui fut réitérée par les trois anges, quoique ce rire fût mêlé de doute, comme l'ange le lui reprocha (Ibid., XVIII, 13). Mais ce doute fut ensuite dissipé par l'ange. Voilà d'où Isaac prit son nom. Sarra montre bien que ce rire n'était pas un rire de moquerie, mais de joie, lorsqu'elle dit, à la naissance d'Isaac: « Dieu m'a fait rire, car quiconque saura ceci se réjouira avec moi (Ibid., xx1, 6). » Peu de temps après, la servante fut chassée de la maison avec son fils; et l'Apôtre voit ici une figure des deux Testaments, où Sarra représente la Jérusalem céleste, c'est-à-dire la Cité de Dieu '.

CHAPITRE XXXII.

Obéissance et foi d'Abraham éprouvées par le sacrifice de son tils; mort de Sarra,

Cependant Dieu tenta Abraham (Gen., XXII, 1) en lui commandant de lui sacrifier son cher fils Isaac, afin d'éprouver son obéissance et de la faire connaître

1 Gen., XXI, 2.

2 Galat., IV, 26.

à toute la postérité. Car il ne faut pas répudier toute tentation, mais au contraire on doit se réjouir de celle qui sert d'épreuve à la vertu'. En effet, l'homme, le plus souvent, ne se connaît pas lui-même sans ces sortes d'épreuves; mais s'il reconnaît en elles la main puissante de Dieu qui l'assiste, c'est alors qu'il est véritablement pieux, et qu'au lieu de s'enfler d'une vaine gloire il est solidement affermi dans la vertu par la grace. Abraham savait fort bien que Dieu ne se plaît point à des victimes humaines; mais quand il commande, il est question d'obéir et non de raisonner. Abraham crut donc que Dieu était assez puissant pour ressusciter son fils, et on doit le louer de cette foi. En effet, quand il hésitait à chasser de sa maison sa servante et son fils, sur les vives sollicitations de Sarra, Dieu lui dit : « C'est d'Isaac que sortira votre postérité (Gen., XXI, 12). » Cependant il ajouta tout de suite: « Je ne laisserai pas d'établir sur une puissante nation le fils de cette servante, parce que c'est votre postérité. » Comment Dieu peut-il assurer que c'est d'Isaac que sortira la postérité d'Abraham, tandis qu'il semble en dire autant d'Ismaël? L'Apôtre résout cette difficulté, quand, expliquant ces paroles : « C'est d'Isaac que sortira votre postérité, » il dit : << Cela signifie que ceux qui sont enfants d'Abraham selon la chair ne sont pas pour cela enfants de Dieu; mais qu'il n'y a de vrais enfants d'Abraham que ceux

1 Comp. saint Augustin, Quæst. in Gen., qu. 37, et in Exod., qu. 58. Saint Ambroise avait dit à la même occasion et dans le même sens (De Abr., lib. 1, cap. 8): « Autres sont les tentations de Dieu, autres celles du diable: le diable nous tente pour nous perdre, Dieu pour

nous sauver. »

qui sont enfants de la promesse (Rom., 1X, 8). » Dès lors, pour que les enfants de la promesse soient la postérité d'Abraham, il faut qu'ils sortent d'Isaac, c'est-à-dire qu'ils soient réunis en Jésus-Christ par la grâce qui les appelle. Ce saint patriarche, fortifié par la foi de cette promesse, et persuadé qu'elle devait être accomplie par celui que Dieu lui commandait d'égorger, ne douta point que Dieu ne pût lui rendre celui qu'il lui avait donné contre son espérance. Ainsi l'entend et l'explique l'auteur de l'Épître aux Hébreux : « C'est par la foi, dit-il, qu'Abraham fit éclater son obéissance, lorsqu'il fut tenté au sujet d'Isaac; car il offrit à Dieu son fils unique, malgré toutes les promesses qui lui avaient été faites, et quoique Dieu lui eût dit : « C'est d'Isaac que sortira votre véritable postérité. Mais il pensait en lui-même que Dieu pourrait bien le ressusciter après sa mort. » Et l'Apôtre ajoute : « Voilà pourquoi Dieu l'a proposé en figure (Hebr., x1, 17, 399). » Or quelle est cette figure, sinon celle de la victime sainte dont parle le même apôtre, quand il dit : « Dieu n'a pas épargné son propre fils, mais il l'a livré à la mort pour nous tous (Rom., viii, 32). » Aussi Isaac porta lui-même le bois du sacrifice dont il devait être la victime, comme notre Seigneur porta sa croix. Enfin, puisque Dieu a empêché Abraham de mettre la main sur Isaac, qui n'était pas destiné à mourir, que veut dire ce bélier dont le sang symbolique accomplit le sacrifice et qui était retenu par les cornes aux épines du buisson? que représente-t-il, si ce n'est JésusChrist couronné d'épines par les Juifs avant que d'être immolé?

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