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durer éternellement, ne subsistera point pour vous; mais le Seigneur cherchera un homme selon son cœur, qu'il établira prince sur son peuple, à cause que vous n'avez pas obéi à ses ordres (Ibid., XIII, 13 sqq.); » ces paroles, dis-je, ne doivent pas s'entendre, comme si Dieu, après avoir promis un royaume éternel à Saul, ne voulait plus tenir sa promesse, lorsqu'il eut péché; car Dieu n'ignorait pas qu'il devait pécher, mais il avait préparé son royaume pour être la figure d'un royaume éternel. C'est pourquoi Samuel ajoute : « Votre royaume ne subsistera point pour vous. » Celui qu'il figurait a subsisté et subsistera toujours, mais non pas pour Saül ni pour ses descendants. « Et le Seigneur, dit-il, cherchera un homme; » c'est David, ou plutôt c'est le Médiateur même du Nouveau Testament, qui était aussi figuré par le chrême dont David et sa postérité furent sacrés. Or, Dieu ne cherche pas un homme, comme s'il ignorait où il est; mais il s'accommode au langage des hommes et nous cherche par cela même qu'il nous parle ainsi. Nous étions dès lors si bien connus, non-seulement à Dieu le père, mais à son Fils unique, qui est venu chercher ce qui était perdu (Luc, XIX, 10), qu'il nous avait élus en lui avant la création du monde (Ephes., 1, 4). Lors donc que l'Écriture dit qu'il cherchera, c'est comme si elle disait qu'il fera reconnaître aux autres pour son ami celui qu'il sait déjà lui appartenir.

CHAPITRE VII.

De la division du royaume d'Israël prédite par Samuel à Saul, et de ce qu'elle figurait.

Saül pécha de nouveau en désobéissant à Dieu, et Samuel lui porta de nouveau cette parole au nom du Seigneur : « Parce que vous avez rejeté le commandement de Dieu, Dieu vous a rejeté, et vous ne serez plus roi d'Israël (1 Reg., xv, 23). » Comme Saül, avouant soncrime, priait Samuel de retourner avec lui pour en obtenir de Dieu le pardon: « Je ne retournerai point avec vous, dit-il, parce que vous n'avez point tenu compte du commandement de Dieu. Aussi le Seigneur ne tiendra point compte de vous, et vous ne serez plus roi d'Israël. » Là-dessus, Samuel lui tourna le dos et s'en alla; mais Saül le retint par le bas de sa robe, qu'il déchira. Alors Samuel lui dit : «Le Seigneur a ôté aujourd'hui le royaume à Israël en vous l'ôtant, et il le donnera à un de vos proches, qui est bien au-dessus de vous, et Israël sera divisé en deux, sans que le Seigneur change ni ne se repente, car il ne ressemble pas à l'homme, qui est sujet au repentir, et qui fait des menaces et ne les exécute pas (1 Reg., xv, 23). » Celui à qui il est dit: « Le Seigneur vous rejettera, et vous ne serez plus roi d'Israël,» et encore: « Le Seigneur a ôté aujourd'hui le royaume à Israël en vous l'ôtant; » celui-là, dis-je, régna encore quarante ans depuis, car cela lui fut dit dès le commencement de son règne; mais Dieu entendait par là qu'aucun de sa famille ne devait lui succéder, et il voulait attirer nos regards

vers la postérité de David, d'où est sorti, selon la chair, le médiateur entre Dieu et les hommes, JésusChrist homme.

Or le texte de l'Écriture ne porte pas, comme beaucoup de traductions latines : « Le Seigneur vous a ôté le royaume d'Israël; » mais comme nous l'avons lu dans le grec : « Le Seigneur a ôté aujourd'hui le royaume à Israël en vous l'òtant; » par où l'Écriture veut montrer que Saül représentait le peuple d'Israël, qui était destiné à perdre le royaume, notre Seigneur Jésus-Christ devant régner spirituellement par le Nouveau Testament. Ainsi, quand il dit : « Et il le donnera à un de vos proches, » cela s'entend d'une parenté selon la chair. En effet, selon la chair, Jésus-Christ a pris naissance d'Israël, aussi bien que Saül. Ce qui suit : « Qui est bon au-dessus de vous, » peut s'entendre, «qui est meilleur que vous, » et quelques-uns l'ont traduit ainsi; mais je préfère cet autre sens : « Il est bon; qu'il soit donc au-dessus de vous; » ce qui est bien conforme à cette autre parole prophétique : « jusqu'à ce que j'aie mis tous vos ennemis sous vos pieds (Psal., cix, 2). » Au nombre des ennemis est Israël, à qui le Christ enlève la royauté comme à son persécuteur. Et toutefois, là aussi était un autre Israël, en qui ne se trouvait aucune malice (Joan., 1, 47), véritable froment caché sous la paille. C'est de là que sont sortis les apôtres et tant de martyrs dont saint Étienne a été le premier; de là ont pris naissance toutes ces Églises dont parle l'apôtre saint Paul et qui louent Dieu de sa conversion (Galat., 1, 24).

Je ne doute point que par ces mots : « Et Israël

sera divisé en deux, il faille distinguer Israël ennemi de Jésus-Christ et Israël fidèle à Jésus-Christ, Israël appartenant à la servante et Israël appartenant à la femme libre. Ces deux Israël étaient d'abord mêlés ensemble, comme Abraham était attaché à la servante, jusqu'à ce que celle qui était stérile, ayant été rendue féconde par la grâce de JésusChrist, s'écriât : « Chassez la servante avec son fils (Gen., XXI, 10). » Il est vrai qu'Israël fut partagé en deux à cause du péché de Salomon, sous le règne de son fils Roboam (11 Reg., xn), et qu'il demeura en cet état, chaque faction ayant ses rois à part, jusqu'à ce que toute la nation fût vaincue par les Chaldéens et menée captive à Babylone. Mais qu'est-ce que cela fait à Saül? Si cette menace était nécessaire, ne devait-on pas l'adresser plutôt à David dont Salomon était fils? Maintenant même, les Juifs ne sont pas divisés entre eux, mais dispersés par toute la terre dans la société d'une même erreur. Or, cette division, dont Dieu menace ici ce peuple et ce royaume dans la personne de Saül qui le représentait, doit être éternelle et immuable, selon ces paroles qui suivent: « Dieu ne changera ni ne se repentira point, car il ne ressemble pas à l'homme, qui est sujet au repentir, et qui fait des menaces et ne les exécute pas. » Lorsque l'Écriture dit que Dieu se repent, cela ne marque du changement que dans les choses, lesquelles sont connues de Dieu par une prescience immuable. Quand donc elle dit qu'il ne se repent point, il faut entendre qu'il ne change point.

Ainsi l'arrêt de cette division d'Israël est un arrêt

perpétuel et irrévocable. Tous ceux qui, en tous les temps, passent de la synagogue des Juifs à l'Église de Jésus-Christ, ne faisaient point partie de cette synagogue dans la prescience de Dieu. Ainsi, tous les Israélites qui, s'attachant à Jésus-Christ, persévèrent dans cette union, ne seront jamais avec ces Israélites qui s'opiniâtrent toute leur vie à être ses ennemis, et la division qui est ici prédite subsistera toujours. L'Ancien Testament donné sur la montagne de Sinaï, et qui n'engendra que des esclaves (Gal., iv, 24), n'a de prix qu'en ce qu'il rend hommage au Nouveau; et tous les Juifs qui maintenant lisent Moïse ont un voile sur le cœur (11 Cor., III, 15, 15) qui leur en dérobe l'intelligence. Mais lorsquequelqu'un d'eux passe à Jésus-Christ, ce voile est déchiré. En effet, ceux qui changent de la sorte changent aussi d'intention et de désirs, et n'aspirent plus à la félicité de la chair, mais à celle de l'esprit. C'est pourquoi, dans cette fameuse journée des Juifs contre les Philistins (1 Reg., vIII, 10, 12), où le ciel se déclara si ouvertement en faveur des premiers, à la prière de Samuel, ce prophète, prenant une pierre, la posa entre les deux Massephat ', la nouvelle et l'ancienne, et l'appela Abennezer, c'est-à-dire pierre du secours, parce que, dit-il, c'est jusqu'ici que Dieu nous a secourus (1 Reg., VII, 5, 12). Or, Massephat signifie intention, et cette pierre de secours, c'est la médiation du Sauveur, par qui il faut passer de la vieille Massephat à la nouvelle, c'est-à-dire de l'in

Saint Jérôme (De locis Hebraicis) place l'ancienne Massephat dans la tribu de Gad, et la nouvelle dans la tribu de Juda, sur les confins d'Eleutheropolis.

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