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ne retirerai pas d'eux, quoiqu'il parle de ses enfants, mais de lui, ce qui pourtant, à le bien prendre, est la même chose. Aussi bien on ne peut trouver en Jésus-Christ même, qui est le chef de l'Église, aucun péché qui ait besoin d'indulgence ou de punition, mais bien dans son peuple, qui compose ses membres et son corps mystique. C'est pour cela qu'au livre des Rois il est parlé de son iniquité (II Reg,, vII, 14), au lieu qu'ici il est parlé de celle de ses enfants, pour nous faire entendre que ce qui est dit de son corps est dit en quelque sorte de lui-même. Par la même raison, lorsque Saul persécutait son corps, c'est-àdire ses fidèles, il lui cria du ciel: « Saul, Saul, pourquoi me persécutez-vous (Act., ix, 4)? » Le psaume ajoute: « Je n'enfreindrai point mon serment, ni ne profanerai mon alliance; je ne démentirai point les paroles qui sortent de ma bouche; j'ai une fois juré par ma sainteté, je ne tromperai point David; sa race durera éternellement; son trône demeurera à jamais devant moi comme le soleil et la lune, et comme l'arc-en-ciel, témoin fidèle de mon alliance (Psal., LXXXVIII, 34-36). »

CHAPITRE X.

Que la raison de la différence qui se rencontre entre ce qui s'est passé dans le royaume de la Jérusalem terrestre et les promesses de Dieu, c'est de faire voir que ces promesses regardaient un autre royaume et un plus grand roi.

Après des assurances si certaines d'une si grande promesse, de peur qu'on ne la crût accomplie en Salomon et qu'on ne l'y cherchât inutilement, le

Psalmiste s'écrie: « Pour vous, Seigneur, vous les avez rejetés et anéantis (Psal., LXXXVIII, 37). » Cela est arrivé à l'égard du royaume de Salomon en ses descendants jusqu'à la ruine de la Jérusalem terrestre, qui était le siége de son empire, et à la destruction du temple qu'il avait élevé. Mais, pour qu'on n'aille pas en conclure que Dieu a contrevenu à sa parole, David ajoute aussitôt : « Vous avez différé votre Christ. » Ce Christ n'est donc ni David, ni Salomon, puisqu'il est différé. Encore que tous les rois des Juifs fussent appelés Christ à cause du chrême dont on les oignait à leur sacre, et que David lui-même donne ce nom à Saül, il n'y avait toutefois qu'un seul Christ véritable, dont tous ceux-là étaient la figure. Et ce Christ était différé pour longtemps, selon l'opinion de ceux qui croyaient que ce devait être David où Salomon; mais il devait venir en son temps, selon l'ordre de la providence de Dieu. Cependant le psaume nous apprend ensuite ce qui arriva durant ce délai dans la Jérusalem terrestre, où l'on espérait qu'il régnerait : « Vous avez, dit-il, rompu l'alliance que vous aviez faite avec votre serviteur; vous avez profané son temple. Vous avez renversé tous ses boulevards, et ses citadelles n'ont pu le mettre en sûreté. Tous les passants l'ont pillé; il est devenu l'opprobre de ses voisins. Vous avez protégé ceux qui l'opprimaient et donné des sujets de joie à ses ennemis. Vous avez émoussé la pointe de son épée et ne l'avez point aidé dans le combat. Vous avez obscurci l'éclat de sa gloire et brisé son trône. Vous avez abrégé le temps de son règne, et il est couvert de confusion (Ibid., 40-46). » Tous ces

malheurs sont tombés sur la Jérusalem esclave, où même quelques enfants de la liberté ont régné, quoiqu'ils ne soupirassent qu'après la Jérusalem céleste dont ils étaient sortis et où ils espéraient régner un jour par le moyen du Christ véritable. Mais si l'on veut savoir comment tous ces maux lui sont arrivés, il faut l'apprendre de l'histoire.

CHAPITRE XI.

De la substance du peuple de Dieu, laquelle se trouve en JésusChrist fait homme, seul capable de délivrer son âme de l'enfer.

Le Prophète adresse ensuite une prière à Dieu; mais sa prière même est une prophétie : « Jusques à quand, Seigneur, détournerez-vous jusqu'à la fin? » il faut sous-entendre votre face ou votre miséricorde. Par la fin, sont exprimés les derniers temps où cette nation même croira en Jésus-Christ. Mais, avant cela, il faut que tous les malheurs que le Prophète a déplorés arrivent. C'est pourquoi il ajoute : « Votre colère s'allumera comme un feu. Souvenezvous quelle est ma substance. » Par cette substance, l'on ne peut rien concevoir de mieux que JésusChrist même, qui a tiré de ce peuple sa substance et sa nature humaine. « Car ce n'est pas en vain, dit-il, que vous avez créé tous les enfants des hommes. En effet, sans ce fils de l'homme, sans cette substance d'Israël par qui sont sauvés plusieurs enfants des hommes, ce serait en vain que les enfants des hommes auraient été créés, tandis que maintenant il est vrai que toute la nature humaine est

tombée de la vérité dans la vanité par le péché du premier homme, d'où vient cette parole d'un autre psaume : « L'homme est devenu semblable à une chose vaine et chimérique; ses jours s'évanouissent comme l'ombre (Psal., CXLIII, 5); mais ce n'est pourtant pas en vain que Dieu a créé tous les enfants des hommes, puisqu'il en délivre plusieurs par le médiateur Jésus, et que les autres, qu'il a prévus ne devoir pas délivrer, il les a créés en vertu d'un dessein très-beau et très-juste, pour servir au bien des élus, et pour relever par l'opposition des deux cités l'éclat et la gloire de la céleste. Le Psalmiste ajoute : « Quel est cet homme qui vivra et ne mourra point; il délivrera son âme des mains de l'enfer (Psal., LXXXVIII, 4). » Quel estil, en effet, sinon cette substance d'Israël tirée de David, c'est-à-dire Jésus-Christ, dont l'Apôtre dit (Rom., vi, 9) : « Une fois ressuscité des morts, il ne meurt plus, et la mort n'a plus d'empire sur lui. » Bien qu'il vive maintenant et qu'il ne soit plus sujet à la mort, il n'a pas laissé de mourir; mais il a délivré son âme de l'enfer, où il était descendu pour rompre les liens du péché qui en retenaient quelques-uns captifs. Or, il l'a délivrée par cette puissance dont il dit dans l'Évangile ; « J'ai le pouvoir de quitter mon âme et j'ai le pouvoir de la reprendre (Joan., x, 18). »

CHAPITRE XII.

Comment il faut entendre ces paroles du psaume quatre-vingthuitième : « Où sont, Seigneur, les anciennes miséricordes, etc. »>

Examinons maintenant la fin de ce psaume, qui est ainsi conçu: « Seigneur, où sont les anciennes miséricordes que vous avez fait serment d'exercer envers David? Souvenez-vous, Seigneur, de l'opprobre de vos serviteurs, et qu'il m'a fallu essuyer sans rien dire les reproches de tant de nations, ces reproches injurieux que vos ennemis m'ont fait du changement de votre Christ. » En méditant ces paroles, il est permis de demander si elles s'appliquent aux Israélites, qui désiraient que Dieu accomplit la promesse qu'il avait faite à David, ou bien à la personne des chrétiens qui sont Israélites selon l'esprit et non selon la chair. Il est certain, en effet, qu'elles ont été dites ou écrites du vivant d'Ethan, dont le nom est à la tête de ce psaume et sous le règne de David; et par conséquent il n'y a point d'apparence que l'on pût dire alors : « Seigneur, où sont les anciennes miséricordes que vous avez fait serment d'exercer envers David? » à moins que le Prophète ne se mit à la place de ceux qui devaient venir longtemps après et à l'égard de qui ces promesses faites à David étaient anciennes. On peut donc entendre que lorsque les Gentils persécutaient les chrétiens, ils leur reprochaient la passion de Jésus-Christ, que l'Écriture appelle un changement, parce qu'en mourant il est devenu immortel. On

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