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m'offrira une oblation pure, parce que mon nom est grand parmi les nations, dit le Seigneur (Malach., 1, 10). » Ce sacrifice est celui du sacerdoce de JésusChrist selon l'ordre de Melchisedech, que nous voyons s'offrir depuis le soleil levant jusqu'au couchant, tandis qu'on ne peut nier que le sacrifice des Juifs à qui Dieu dit : « Vous ne m'agréez point, et je ne veux point de vos présents,» ne soit aboli. Pourquoi donc attendent-ils encore un autre Christ, puisque cette prophétie qu'ils voient accomplie n'a pu s'accomplir que par lui? Un peu après, le même prophète, parlant encore en la personne de Dieu, dit du Sauveur : « J'ai fait avec lui une alliance de vie et de paix; je lui ai donné ma crainte, et il m'a craint et respecté. La loi de la vérité était en sa bouche; il marchera en paix avec moi, et il en retira plusieurs de leur iniquité. Car les lèvres du grand-prêtre seront les dépositaires de la science; et ils l'iront consulter sur la loi, parce que c'est l'ange du Seigneur tout-puissant (Malach., 11, 5). » Il ne faut pas s'étonner que Jésus-Christ soit appelé l'ange de Dieu; de même qu'il est esclave à cause de la forme d'esclave en laquelle il est venu parmi les hommes, il est aussi ange à cause de l'Évangile qu'il leur a annoncé; car Évangile en grec signifie bonne nouvelle, et ange, messager'. Aussi le même prophète dit encore de lui: « Je m'en vais envoyer mon ange pour préparer la voie devant moi, et aussitôt viendra dans son temple le Seigneur que vous cherchez, et l'ange du Testament que vous demandez. Le voici

"Ayycλos, messager, ange. Ebayythov, récompense donnée au porteur d'une bonne nouvelle,

qui vient, dit le Seigneur et le Dieu tout-puissant ; et qui pourra supporter l'éclat de sa gloire et soutenir ses regards (Malach., II, 1)?» On trouve prédit en cet endroit le premier et le second avénement de JésusChrist; son premier avénement, lorsqu'il dit : « Et aussitôt le Seigneur viendra dans son temple, » c'està-dire dans sa chair, dont il dit dans l'Évangile : « Détruisez ce temple, et je le rétablirai en trois jours (Joan., 11, 19); » et le second en ces termes : « Le voici qui vient, dit le Seigneur tout-puissant, et qui pourra supporter l'éclat de sa gloire et soutenir ses regards? » Ces paroles : « Le Seigneur que vous cherchez, et l'ange du Testament que vous demandez,» signifient que les Juifs même cherchent le Christ dans les Écritures et désirent l'y trouver. Mais plusieurs d'entre eux, aveuglés par leurs péchés, ne voient pas que celui qu'ils cherchent et qu'ils désirent est déjà venu. Par le Testament, il entend parler du Nouveau, qui contient des promesses éternelles, et non de l'Ancien, qui n'en a que de temporelles; mais ces promesses temporelles ne laissent pas de troubler beaucoup de personnes faibles qui s'y attachent, et qui, voyant les méchants comblés de ces sortes de biens, ne servent Dieu que pour les obtenir. C'est pourquoi le même prophète, pour distinguer la béatitude éternelle du Nouveau Testament, qui ne sera donnée qu'aux bons, de la félicité temporelle de l'Ancien, qui pour l'ordinaire est commune aux bons et aux méchants, s'exprime ainsi : « Vous avez tenu des discours qui me sont injurieux, dit le Seigneur. Et vous dites: En quoi avons-nous mal parlé de vous? Vous avez dit : C'est une folie de

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servir Dieu; que nous revient-il d'avoir observé ses commandements, et de nous être humiliés en la présence du Seigneur tout-puissant? N'avons-nous donc

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pas raison d'estimer heureux les méchants et les ennemis de Dieu, puisqu'ils triomphent dans la gloire et dans l'opulence? Voilà ce que ceux qui craignaient Dieu ont murmuré tout bas ensemble. Et le Seigneur a vu tout cela et entendu leurs plaintes; et il a écrit un livre en mémoire de ceux qui le craignent et qui le révèrent (Malach., 111, 13). » Ce livre signifie le Nouveau Testament. Mais écoutons ce qui suit : « Et ils seront mon héritage, dit le Seigneur tout-puissant, au jour que j'agirai; et je les épargnerai comme un père épargne un fils obéissant. Alors vous parlerez un autre langage, et vous verrez la différence qu'il y a entre le juste et l'injuste, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas. Car voici venir le jour allumé comme une fournaise ardente, et il les consumera. Tous les étrangers et tous les pécheurs seront comme du chaume, et ce jour qui s'approche les brûlera tous, dit le Seigneur, sans qu'il reste d'eux ni branches, ni racines. Mais, pour vous qui craignez mon nom, le soleil de justice se lèvera pour vous, et vous trouverez une abondance de tous biens à l'ombre de mes ailes. Vous bondirez comme de jeunes taureaux échappés, et vous foulerez aux pieds les méchants, et ils deviendront cendre sous vos pas, au jour que j'agirai, dit le Seigneur tout-puissant. » Ce jour est le jour du jugement, dont nous parlerons plus amplement en son lieu', si Dieu nous en fait la gráce.

Dans les quatre derniers livres.

CHAPITRE XXXVI.

D'Esdras et des livres des Machabées.

Après ces trois prophètes, Aggée, Zacharie et Malachie, écrivit Esdras, lorsque le peuple fut délivré de la captivité de Babylone. Mais il passa plutôt pour historien que pour prophète, aussi bien que l'auteur du livre d'Esther où sont rapportées les actions glorieuses de cette femme illustre, qui arrivèrent vers ce temps-là. On peut dire néanmoins qu'Esdras a prophétisé Jésus-Christ dans cette dispute qui s'éleva entre quelques jeunes gens pour savoir quelle était la chose du monde la plus puissante (III Esdræ, m, 9 sqq.). L'un ayant dit que c'était les rois, l'autre le vin, et le troisième les femmes, qui souvent commandent en rois, ce dernier finit par montrer que c'est la vérité qui l'emporte par-dessus tout. Or l'Évangile nous apprend que Jésus-Christ est la vérité. Depuis le temps que le temple fut rétabli jusqu'à Aristobule, les Juifs ne furent plus gouvernés par des rois, mais par des princes. La supputation de ces temps ne se trouve pas dans les Écritures canoniques, mais ailleurs, comme dans les Machabées, que les Juifs ont rejetés comme apocryphes. Mais l'Église est d'un autre sentiment, à cause des souffrances admirables de ces martyrs qui, avant l'incarnation de Jésus-Christ, ont combattu pour la loi de Dieu jusqu'au dernier soupir et enduré des maux étranges et inouïs,

CHAPITRE XXXVII.

Que nos prophètes sont plus anciens que les philosophes.

Du temps de nos prophètes, dont les écrits sont maintenant répandus dans le monde entier, il n'y avait point encore de philosophes parmi les Gentils. Du moins ils n'étaient point connus sous ce nom; car c'est Pythagore qui l'a porté le premier, et il n'a commencé à fleurir que sur la fin de la captivité de Babylone'. A plus forte raison les autres philosophes sont-ils postérieurs aux prophètes. En effet, Socrate lui-même, le maître de ceux qui étaient alors le plus en honneur et le premier de tous pour la morale, ne vient qu'après Esdras dans l'ordre des temps; peu après parut Platon, qui a surpassé de beaucoup tous les autres disciples de Socrate. Les sept sages même, qui ne s'appelaient pas encore philosophes, et les physiciens qui succédèrent à Thalès dans la recherche des choses naturelles, Anaximandre, Anaximène, Anaxagore, et quelques autres qui ont fleuri avant Pythagore, ne sont pas antérieurs à tous nos prophètes. Thalès, le plus

La date de Pythagore n'est pas fixée d'une manière certaine. Eusèbe le fait fleurir pendant la 62° olympiade, au temps du prince Zorobabel, sous le pontificat de Josadech, fils de Jésus (Præp. Evang., lib. x, cap. 4). Parmi les modernes, Lloyd place la naissance de Pythagore à la 3o année de la 48 olympiade (586 avant J. C.) et Dodwell à la 4o année de la 52o olympiade (568 avant J. C.).

2 Socrate naquit le 6o jour du mois Thargélion de l'an 470 avant J. C. (Olymp. 77, 4).

Il y a ici une erreur chronologique. Anaxagore, contemporain de Périclès, est de beaucoup postérieur à Pythagore.

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