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lorsqu'elles feront éclater la haine qu'elles couvent. Quant à ces paroles: « Et ils se répandirent sur la terre et environnèrent le camp des saints et la Cité bien-aimée (Apoc., xx, 7, 8), il ne faut pas les entendre comme si les ennemis étaient venus ou devaient venir en un lieu particulier et déterminé, puisque le camp des saints et la Cité bien-aimée ne sont autre chose que l'Église qui sera répandue sur toute la terre. C'est là qu'elle sera assiégée et pressée par ses ennemis, qui exciteront contre elle une cruelle persécution, et mettront en usage tout ce qu'ils auront de rage et de malice, sans pouvoir triompher de son courage, ni lui faire abandonner, comme le marque le texte sacré, son camp et ses étendards.

CHAPITRE XII.

Si le feu que saint Jean vit descendre du ciel et dévorer les impies doit s'entendre du dernier supplice.

Saint Jean ajoute: « Et un feu descendit du ciel, qui les dévora (Apoc., xx, 9); » il ne faut pas entendre cela du dernier supplice auquel ils seront voués, quand il leur sera dit : « Retirez-vous de moi, maudits, et allez au feu éternel (Matt., xxv, 41). » Car alors ils seront envoyés dans le feu, et le feu ne tombera pas du ciel sur eux. Or, par le ciel, on peut fort bien entendre ici la fermeté des saints, qui les empêchera de succomber sous la violence de leurs persécuteurs. Le firmament est le ciel, et c'est cette fermeté' céleste qui allume dans le cœur des méchants

Nous reproduisons autant que possible ce jeu de mots qui roule sur l'analogic de firmamentum et de frmitas.

un zèle ardent, un zèle qui les désespère, quand ils se voient dans l'impuissance d'attirer les saints de Jésus-Christ au parti de l'Antechrist. Voilà le feu qui les dévorera; « ce feu qui vient de Dieu,» parce que c'est sa grâce qui rend les saints invincibles, éternel sujet de tourments pour leurs ennemis. De même qu'il y a un bon zèle, comme celui dont parle le Psalmiste, quand il dit : « Le zèle de votre maison me dévore (Psal., LXVIII, 10); » il y en a aussi un mauvais, ainsi que le dit l'Écriture: « Le zèle s'est emparé d'une populace ignorante et c'est maintenant le feu qui consume les impies (Isai., XXVI, 11 sec. LXX); maintenant, dit le texte sacré, et c'est sans préjudice du feu du dernier jugement. Si saint Jean a entendu par ce feu la plaie qui frappera les persécuteurs de l'Église à la venue de Jésus-Christ, lorsqu'il tuera l'Antechrist du souffle de sa bouche2, ce ne sera pas non plus le dernier supplice des impies, mais celui qu'ils doivent souffrir après la résurrection des corps.

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CHAPITRE XIII.

Si le temps de la persécution de l'Antechrist doit être compris dans les mille ans.

Cette dernière persécution de l'Antechrist doit durer trois ans et demi, selon l'Apocalypse et le

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1 Ces mots qui vient de Dieu ont été omis tout à l'heure par saint Augustin. Il les rétablit maintenant, tels que les donne en effet le texte de l'Apocalypse.

2 II Thes., II, 8.

3 Apoc., x et XI.

prophète Daniel'. Bien que ce temps soit court, on a raison de demander s'il sera compris ou non dans les trois mille ans de la captivité du diable et du règne des saints. S'il y est compris, le règne des saints s'étendra au delà de la captivité du diable, et ils régneront avec leur roi, lors même que le diable sera délié et qu'il les persécutera de tout son pouvoir. Comment alors l'Écriture détermine-telle le règne des saints et la captivité du diable par le même espace de mille ans, si le diable doit être délié trois ans et demi avant que les saints cessent de régner ici-bas avec Jésus-Christ? D'un autre côté, si nous disons que les trois ans et demi ne sont pas compris dans les mille ans, afin que le règne des saints cesse avec la captivité du diable, ce qui semble être le sens le plus naturel des paroles de l'Apocalypse, nous serons obligés d'avouer que les saints ne régneront point avec Jésus-Christ pendant cette persécution. Mais qui oserait dire que les membres du Sauveur ne régneront pas avec lui, lorsqu'ils lui seront le plus étroitement unis, et que la gloire des combattants sera d'autant plus grande et leur couronne plus éclatante, que le combat aura été plus rude et plus opiniâtre? Ou si l'on prétend qu'il n'est pas convenable de dire qu'ils régneront alors, à cause des maux qu'ils souffriront, il faudra dire aussi que pendant les mille ans même, tous les saints qui ont souffert ne régnaient pas avec Jésus-Christ au temps de leur souffrance, et qu'ainsi ceux qui ont été égorgés pour avoir rendu témoignage à Jésus-Christ et

1 Dan., XII.

pour la parole de Dieu, ces martyrs dont l'auteur de l'Apocalypse dit qu'il a vu les âmes, ne régnaient pas avec ce Sauveur, quand ils enduraient la persécution, et qu'ils n'étaient pas son royaume, quand il les possédait d'une manière si excellente. Or, il n'est rien de plus faux, ni de plus absurde. Au moins ne peut-on pas nier que les âmes des martyrs ne règnent pendant les mille ans avec Jésus-Christ, et qu'elles ne règnent même après avec lui, lorsque le diable sera délié. Il faut croire aussi, par conséquent, qu'après les mille ans, les saints régneront encore avec ce Sauveur, et qu'ainsi leur règne s'étendra de ces trois ans et demi au delà de la captivité du diable. Lors donc que saint Jean dit : « Les prêtres de Dieu et de Jésus-Christ règneront avec lui pendant mille ans; et les mille ans finis, Satan sera délivré de sa prison; » il faut entendre que les mille ans ne finiront pas le règne des saints, mais seulement la captivité du diable; ou du moins, comme trois ans et demi sont peu considérables, en comparaison de tout le temps qui est marqué par mille ans, l'Écriture ne s'est pas mise en peine de les y comprendre. Nous avons déjà vu la même chose, au seizième livre de cet ouvrage, au sujet des quatre cents ans, bien qu'il y eût un peu plus : coutume assez fréquente dans les saintes Écritures, si l'on y veut faire attention.

1 Ch. 24.

CHAPITRE XIV.

De la damnation du diable et des siens, et récapitulation de ce qui a été dit sur la résurrection des corps et le jugement dernier.

Après avoir parlé de la dernière persécution, saint Jean résume en peu de mots ce que le diable doit souffrir au dernier jugement avec la cité dont il est le prince: « Et le diable, dit-il, qui les séduisait fut jeté dans un étang de feu et de soufre, où la bête et le faux prophète seront tourmentés jour et nuit, dans les siècles des siècles (Apoc., xx, 9, 10). » Nous avons dit plus haut que par la bête, on peut fort bien entendre la cité impie; et quant à son faux prophète, c'est ou l'Antechrist, ou cette image, ce fantôme dont nous avons parlé dans le même endroit. L'Apôtre revient ensuite au dernier jugement qui se fera à la seconde résurrection des morts, c'est-à-dire à celle des corps, et déclare comment il lui a été révélé : « Je vis, dit-il, un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus, devant qui le ciel et la terre s'enfuirent et disparurent (Ibid., 11). » Il ne dit pas: Je vis un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus, et le ciel et la terre s'enfuirent devant lui, parce que cela n'arriva pas alors, c'est-à-dire avant qu'il eût jugé les vivants et les morts; mais il dit qu'il vit assis sur le trône celui devant qui le ciel et la terre s'enfuirent dans la suite. Lorsque le jugement sera achevé, ce ciel et cette terre cesseront en effet d'exister, et y aura un ciel nouveau et une terre nouvelle. Ce

il

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