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sion du royaume qui vous est préparé dès le commencement du monde; car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger (Matth., xxv, 34); » et le reste au sujet des bonnes œuvres des justes et de la récompense éternelle qu'ils en recevront par la dernière sentence.

CHAPITRE XXV.

Prophétie de Malachie annonçant le dernier jugement de Dien et la purification de quelques-uns par les peines du purgatoire.

Le prophète Malachie ou Malachi, appelé aussi Ange, et qui, suivant quelques-uns, est le même qu'Esdras, dont il y a d'autres écrits reçus dans le canon des livres saints (tel est, d'après Jérémie ', le sentiment des Hébreux), Malachie, dis-je, a parlé ainsi du jugement dernier : « Le voici qui vient, dit le Seigneur tout-puissant; et qui soutiendra l'éclat de son avénement, ou qui pourra supporter ses regards? Car il sera comme le feu d'une fournaise ardente et comme l'herbe des foulons; et il s'asseoira comme un fondeur qui affine et épure l'or et l'argent; et il purifiera les enfants de Lévi, et il les fondra comme l'or et l'argent; et ils offriront des victimes au Seigneur en justice. Et le sacrifice de Juda et de Jérusalem plaira au Seigneur, comme autrefois dans les premières années. Je m'approcherai de vous pour juger, et je serai un témoin fidèle contre les enchanteurs, les adultères et les parjures, contre ceux qui

Voyez le préambule de saint Jérôme à son commentaire sur Malachie.

retiennent le salaire de l'ouvrier, qui oppriment les veuves par violence, outragent les orphelins, font injustice à l'étranger, et ne craignent point mon nom, dit le Seigneur tout-puissant. Car je suis le Seigneur votre Dieu, et je ne change point (Malach., m, 1-6). > Ces paroles font voir clairement, à mon avis, qu'en ce jugement il y aura pour quelques-uns des peines purifiantes. Que peut-on entendre autre chose par ce qui suit: « Qui soutiendra l'éclat de son avénement, ou qui pourra supporter ses regards? Car il sera comme le feu d'une fournaise ardente et comme l'herbe des foulons. Il s'asseoira comme un fondeur qui affine et épure l'or et l'argent; et il purifiera les enfants de Lévi, et il les fondra comme l'or et l'argent.» Isaïe dit quelque chose de semblable: « Le Seigneur fera disparaître les impuretés des fils et des filles de Sion, et ôtera le sang du milieu d'eux par le souffle du jugement et par le souffle du feu (Isai., Iv, 4). » A moins qu'on ne veuille dire qu'ils seront purifiés et comme affinés, lorsque les méchants şeront séparés d'eux par le jugement dernier, et que la séparation des uns sera la purification des autres, puisqu'à l'avenir ils vivront sans être mêlés ensemble. Mais, d'un autre côté, lorsque le prophète ajoute << qu'il purifiera les enfants de Lévi, et les affinera comme on affine l'or et l'argent, qu'ils offriront des victimes au Seigneur en justice, et que le sacrifice de Juda et de Jérusalem plaira au Seigneur, » il fait bien voir que ceux qui seront purifiés plairont à Dieu par des sacrifices de justice, et qu'ainsi ils seront purifiés de l'injustice qui était cause qu'ils lui déplaisaient auparavant. Or, eux-mêmes seront des vic

times d'une pleine et parfaite justice, lorsqu'ils seront purifiés. Que pourraient-ils en cet état offrir à Dieu de plus agréable qn'eux-mêmes? Mais nous parlerons ailleurs de ces peines purifiantes, afin d'en parler plus à fond. Au reste, par les enfants de Lévi, de Juda et de Jérusalem, il faut entendre l'Église de Dieu, composée non-seulement des Juifs, mais des autres nations, non pas telle qu'elle est dans ce temps de pèlerinage, dans ce temps où: « Si nous disons que nous n'avons point de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous (I Joan., 1, 8), » mais telle qu'elle sera alors, purifiée par le dernier jugement, comme une aire nettoyée par le van. Ceux mêmes qui ont besoin de cette purification ayant été purifiés par le feu, nul n'aura plus à offrir de sacrifice à Dieu pour ses péchés. Sans doute tous ceux qui sacrifient ainsi sont coupables de quelques péchés, et c'est pour en obtenir la rémission qu'ils sacrifient; mais lorsqu'ils auront fait accepter leur sacrifice, Dieu les renverra purifiés.

CHAPITRE XXVI.

Des sacrifices que les saints offriront à Dieu, et qui lui seront agréables, comme aux anciens jours, dans les premières années du monde.

Or Dieu, voulant montrer que sa Cité ne sera point alors en état de péché, dit que les enfants de Lévi offriront des sacrifices en justice. Ce ne sera donc pas en péché, ni pour le péché. D'où l'on peut conclure que ce qui suit : « Et le sacrifice de Juda et

de Jérusalem plaira au Seigneur, comme aux anciens jours, dans les premières années, » ne peut servir de fondement raisonnable aux Juifs pour prétendre qu'il y a là une promesse de ramener le temps des sacrifices de l'Ancien Testament. Ils n'offraient point alors de victimes en justice, mais en péché, puisqu'ils les offraient, surtout dans l'origine, pour leur péché spécialement. Cela est si vrai, que le grandprêtre, qui était vraisemblablement plus juste que les autres, avait coutume, selon le commandement de Dieu, d'offrir d'abord pour ses péchés, ensuite pour ceux du peuple '. Il faut dès lors expliquer le sens de ces paroles: « comme aux anciens jours, dans les premières années. » Peut-être rappellentelles le temps où les premiers hommes étaient dans le paradis; et, en effet, c'est alors que, dans l'état de pureté et d'intégrité, exempts de toute souillure et de tout péché, ils s'offraient eux-mêmes à Dieu comme des victimes très-pures. Mais depuis qu'ils en ont été chassés pour leur désobéissance et que toute la nature humaine a été condamnée en eux, personne, à l'exception du Médiateur (et de quelques petits enfants, ceux qui ont été baptisés), « personne, dit l'Écriture, n'est exempt de péché, pas même l'enfant qui n'a qu'un jour de vie sur la terre (Job., XIV, 4 sec. LXX). » Répondra-t-on que ceux-là peuvent passer pour offrir des sacrifices en justice, qui les offrent avec foi, puisque l'Apôtre a dit que « le juste vit de la foi (Rom., 1, 17); » c'est oublier que, selon le même Apôtre, le juste se séduit lui-même, s'il

1 Levit., XVI, 6; Hebr., VII, 27.

se dit exempt de péché; il se gardera donc bien de le dire et de le croire, lui qui vit de la foi. Peut-on comparer d'ailleurs le temps de la foi aux derniers temps, où ceux qui offriront des sacrifices en justice seront purifiés par le feu du dernier jugement? Puisqu'il faut croire qu'après cette purification les justes n'auront aucun péché, ce temps ne peut assurément être comparé qu'avec celui où les premiers hommes, avant leur infidélité, menaient dans le paradis la vie la plus innocente et la plus heureuse. On peut donc très-bien donner ce sens aux paroles de l'Écriture sur « les anciens jours et les premières années. » Dans Isaïe, après la promesse d'un ciel nouveau et d'une terre nouvelle, entre autres images et paroles énigmatiques sur la félicité des saints, que nous n'avons point expliquées pour éviter d'être long, on lit : « Les jours de mon peuple seront comme l'arbre de vie (Isai., LXV, 22). » Or, qui est assez peu versé dans les Écritures pour ignorer où Dieu avait planté l'arbre de vie, dont les premiers hommes furent sevrés, lorsque leur désobéissance les chassa du paradis et que Dieu plaça auprès de cet arbre un ange terrible avec une épée flamboyante?

Si l'on soutient que ces jours de l'arbre de vie, rappelés par Isaïe, sont ceux de l'Église, qui s'écoulent maintenant, et que c'est Jésus-Christ que le Prophète appelle l'arbre de vie, parce qu'il est la Sagesse de Dieu, dont Salomon a dit : « Elle est un arbre de vie pour tous ceux qui l'embrassent (Prov., III, 18); » si l'on soutient que les premiers hommes ne passèrent pas des années dans le paradis et n'eu

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