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en effet, d'après le témoignage même de l'Écriture, qu'il a été ravi dans un char de feu. Lorsqu'il sera venu, il expliquera spirituellement la loi que les Juifs entendent encore charnellement, et « il tournera le cœur du père vers le fils, » c'est-à-dire le cœur des pères vers leurs enfants; car les Septante ont mis ici le singulier pour le pluriel. Le sens est que les Juifs, qui sont les enfants des prophètes, du nombre desquels était Moïse, entendront la loi commeleurs pères, et ainsi le cœur des pères se tournera vers les enfants et le cœur des enfants vers les pères, lorsqu'ils auront les mêmes sentiments. Les Septante ajoutent que « le cœur de l'homme se tournera vers son prochain,» parce qu'il n'y a rien de plus proche que les pères et leurs enfants. On peut encore donner un autre sens plus relevé aux paroles des Septante, qui ont interprété l'Écriture en prophètes, et dire qu'Élie tournera le cœur de Dieu le Père vers le Fils, non en faisant qu'il l'aime, mais en instruisant les Juifs de cet amour, et les portant par là eux-mêmes à aimer notre Christ, qu'ils haïssaient auparavant. En effet, de notre temps, au regard des Juifs, Dieu a le cœur détourné de notre Christ, parce qu'ils ne croient pas qu'il soit Dieu, ni Fils de Dieu. Mais alors Dieu aura pour eux le cœur tourné vers son Fils, quand, leur cœur étant changé, ils verront l'amour du Père envers le Fils. Quant à ce qui suit: « et le cœur de l'homme vers son prochain, » comment pouvons-nous mieux interpréter ces paroles qu'en disant qu'Élie tournera le cœur de l'homme vers Jésus-Christ homme? Car Jésus-Christ étant notre

Dieu, sous la forme de Dieu, a pris la forme d'esclave, et a daigné devenir notre prochain. Voilà donc ce que fera Élie: «De peur, dit le Seigneur, qu'à mon avénement je ne détruise entièrement la terre. » C'est que ceux-là sont terre qui ne goûtent que les choses de la terre, comme les Juifs charnels; et voilà ceux d'où viennent ces murmures contre Dieu : « Les méchants lui plaisent, » et : « C'est une folie de le servir (Malach., 11, 17; m, 14). »

CHAPITRE XXX.

Que, malgré l'obscurité de quelques passages de l'Ancien Testa. ment, où la personne du Christ ne parait pas en toute évidence, il faut, quand il est dit que Dicu viendra juger, entendre cela de Jésus-Christ.

Il y a beaucoup d'autres témoignages de l'Écriture sur le dernier jugement, mais il serait trop long de les rapporter, et il nous suffit d'avoir prouvé qu'il a été annoncé par l'Ancien et par le Nouveau Testament. Mais l'Ancien ne déclare pas aussi formellement que le Nouveau que c'est Jésus-Christ qui doit rendre ce jugement. De ce qu'il y est dit que le Seigneur Dieu viendra, il ne s'ensuit pas que ce doive être Jésus-Christ, car cette qualification convient aussi bien au Père ou au Saint-Esprit qu'au Fils. Nous ne devons pas toutefois laisser passer ce point sans preuves. Il est nécessaire pour cela de montrer premièrement, comment Jésus-Christ parle dans ses prophètes, sous le nom de Seigneur Dieu, afin qu'aux autres endroits, où cela n'est point manifeste et où néanmoins il est dit que le Seigneur Dieu doit venir

pour juger, on puisse l'entendre de Jésus-Christ. Il y a un passage dans le prophète Isaïe qui fait voir clairement ce dont il s'agit. Voici en effet comment Dieu parla par ce prophète : « Écoutez-moi, Jacob et Israël que j'appelle. Je suis le premier et je suis pour jamais. Ma main a fondé la terre, et ma droite a affermi le ciel. Je les appellerai, et ils s'assembleront tous et ils entendront. Qui a annoncé ces choses? Comme je vous aime, j'ai accompli votre volonté sur Babylone et exterminé la race des Chaldéens. J'ai parlé et j'ai appelé; je l'ai amené, et je l'ai fait réussir dans ses entreprises. Approchez-vous de moi, et écoutez-moi. Dès le commencement, je n'ai point parlé en secret; j'étais présent, lorsque ces choses se faisaient. Et maintenant le Seigneur Dieu m'a envoyé, et son Esprit » (Isai., XLVIII, 12-16). C'est lui-même qui parlait tout à l'heure comme le Seigneur Dieu, et néanmoins on ne saurait pas que c'est Jésus-Christ, s'il n'ajoutait : « Et maintenant le Seigneur Dieu m'a envoyé, et son Esprit. » Il dit cela, en effet, selon la forme d'esclave, et parle d'une chose à venir, comme si elle était passée. De même, en cet autre passage du même prophète : « Il a été conduit à la mort, comme une brebis que l'on mène à la boucherie (Ibid., LIII, 7 sec. LXX), » il ne dit pas : « Il sera conduit, mais il se sert du passé pour le futur, selon le langage ordinaire des prophètes. Il y a un autre passage dans Zacharie, où il dit clairement que le Tout-Puissant a envoyé le Tout-Puissant. Or, de qui peut-on entendre cela, sinon de Dieu le Père qui a envoyé Dieu le Fils? Voici le passage: « Le Seigneur tout-puissant a dit : Après

la gloire, il m'a envoyé vers les nations, qui vous ont pillé. Car vous toucher, c'est toucher la prunelle de son œil. J'étendrai ma main sur eux, et ils deviendront les dépouilles de ceux qui étaient leurs esclaves; et vous connaîtrez que c'est le Seigneur tout-puissant qui m'a envoyé (Zach., n, 8, 9). » Voilà le Seigneur tout-puissant qui dit qu'il est envoyé par le Seigneur tout-puissant. Qui oserait entendre ces paroles d'un autre que de Jésus-Christ, qui parle aux brebis égarées de la maison d'Israël? Aussi, dit-il, dans l'Évangile : « Je n'ai été envoyé que pour les brebis perdues de la maison d'Israēl (Matth., xv, 24), » qu'il compare ici à la prunelle des yeux de Dieu, pour montrer combien il les chérit. Parmi ces brebis, il faut compter les apôtres mêmes, mais « après la gloire, » c'est-à-dire après sa résurrection glorieuse, car avant, comme dit saint Jean l'Évangéliste: « Jésus n'était point encore glorifié (Joan., VII, 39). » Il fut aussi envoyé aux nations, en la personne de ses apôtres; et ainsi fut accompli ce qu'on lit dans le psaume : « Vous me délivrerez des rébellions de ce peuple; vous m'établirez chef des nations (Psal., XVII, 44); » afin que ceux qui avaient pillé les Israélites, et dont les Israélites avaient été les esclaves, devinssent eux-mêmes les dépouilles des Israélites; car c'est ce qu'il avait promis aux apôtres en leur disant : « Je vous ferai pêcheurs d'hommes (Matth., IV, 19); » et à l'un d'eux : « Dès ce moment ton emploi sera de prendre des hommes (Luc., v, 10). » Ils deviendront donc les dépouilles, mais en un bon sens, comme sont celles qu'on enlève dans l'Évangile à ce Fort armé,

après l'avoir lié de chaînes encore plus fortes que lui '.

Le Seigneur parlant encore par les prophètes : « En ce jour là, dit-il, j'aurai soin d'exterminer toutes les nations qui viennent contre Jérusalem, et je verserai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem l'esprit de grâce et de miséricorde; ils jetteront les yeux sur moi, à cause qu'il m'ont insulté; et ils se lamenteront, comme ils se lamenteraient au sujet d'un fils bien-aimé; ils seront outrés de douleur, comme ils le seraient pour un fils unique (Zach., XII, 9, 10). » A qui appartient-il, sinon à Dieu seul, d'exterminer toutes les nations ennemies de la cité de Jérusalem, « qui viennent contre elle, » c'est-àdire qui lui sont contraires, ou, selon d'autres versions, qui « viennent sur elle, » c'est-à-dire qui veulent l'assujettir? et à qui appartient-il de répandre l'esprit de grâce et de miséricorde sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem? Sans doute cela n'appartient qu'à Dieu; et aussi est-ce à Dieu que le prophète le fait dire. Et toutefois JésusChrist fait voir que c'est lui qui est ce Dieu qui a fait toutes ces merveilles, lorsqu'il ajoute « Et ils jetteront les yeux sur moi, à cause qu'ils m'ont insulté, et ils se lamenteront, comme ils se lamenteraient au sujet d'un fils bien-aimé, et ils seront outrés de douleur, comme ils le seraient pour un fils unique.»> Car en ce jour-là, les Juifs même, qui doivent recevoir l'esprit de grâce et de miséricorde, jetant les yeux sur Jésus-Christ, qui viendra dans sa majesté,

1 Matth, XII, 29.

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