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on les a portés à 332 ou 336 grains; mais nous ajouterons qu'en général ils n'en pesaient qu'environ 324; et comme dans l'espace de 2200 ans ils ont dû perdre quelque chose de leur poids, nous pourrons leur attribuer 328 grains; ce qui donne pour la drachme 82 grains.

Il fallait en connaître le titre. M. Tillet a eu la complaisance d'en passer à la coupelle un qui pesait 324 grains il a trouvé qu'il était à onze deniers 20 grains de fin, et que la matière presque pure dont il était composé valait intrinséquement, au prix du tarif, 52 liv. 14 sous 3 den. le marc.

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« Ce tétradrachme, dit M. Tillet, valait donc intrinséquement 3 liv. 14 sous, tandis que 324 grains de la « valeur de nos écus, n'ont de valeur intrinsèque que « 3 liv. 8 sous.

<< Mais la valeur de l'une et de l'autre matière d'ar« gent, considérée comme monnaie, et chargée des frais << de fabrication et du droit de seigneuriage, reçoit quel« que augmentation au-delà de la matière brute; et de « là vient qu'un marc d'argent, composé de huit écus « de 6 liv. et de trois pièces de 12 sous, vaut, par l'au« torité du prince, dans la circulation du commerce, << 49 liv. 16 sous, c'est-à-dire, une liv. 7 sous au delà « du prix d'un autre marc non monnayé, de la matière « des écus. « Il faut avoir égard à cette augmentation, si l'on veut savoir combien un pareil tétradrachme vaudrait de notre monnaie actuelle.

Il résulte des opérations de M. Tillet qu'un marc de tétradrachmes dont chacun aurait 324 grains de poids, et 11 den. 20 grains de fin, vaudrait maintenant dans le commerce 54 liv. 3 sous 9 den. ; chaque tétradrachme,

5 liv. 16 sous; chaque drachme, 19 sous; et le talent 5700 liv.

Si le tétradrachme pèse 528 grains, et la drachme 82, elle aura valu 19 sous et environ 3 den., et le talent à peu près 5775 liv.

A 332 grains de poids pour le tétradrachme, la drachme pesant 83 grains vaudrait 19 sous et environ 6 deniers, et le talent à peu près 5850 liv.

A 336 grains pour le tétradrachme, à 84 pour la drachme, elle vaudrait 19 sous 9 deniers, et le talent environ 5925 livres.

Enfin donnons au tétradrachme 340 grains de poids, à la drachme 85; la valeur de la drachme sera d'environ une livre, et celle du talent d'environ 6000 liv.

Il est inutile de remarquer que, si on attribuait un moindre poids au tétradrachme, la valeur de la drachme et du talent diminuerait dans la même proportion.

par

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2.° Tétradrachmes moins anciens. Ils ont eu cours pendant quatre ou cinq siècles: ils sont en beaucoup plus grand nombre que ceux de l'article précédent, et en diffèrent la forme, le travail, les monogrammes, les noms de magistrats, et d'autres singularités que présentent les revers mais surtout par les riches ornemens dont la tête de Minerve est parée". Il y a même lieu de penser que les graveurs en pierres et en monnaies dessinèrent cette tête d'après la célèbre statue de Phidias. Pausanias (lib. 1, cap. 24, p. 57) rapporte que cet artiste avait placé un sphinx sur le sommet du casque de la déesse, et un griffon sur chacune des faces. Ces deux symboles se trouvent réunis sur une pierre

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gravée que le baron de Stosch a publiée ( pierres antiq. pl. XIII). Les griffons paraissent sur tous les tétradrachmes postérieurs au temps de Phidias, et jamais sur les plus anciens.

Nous avons pesé au-delà de 160 des tétradrachmes dont je parle maintenant. Le cabinet du roi en possède plus de 120. Les plus forts, mais en très-petit nombre, vont à 320 grains; les plus communs à 315, 314, 315, 312,310, 306, etc., quelque chose de plus ou de moins, suivant les différens degrés de leur conservation. Il s'en trouve d'un poids fort inférieur, parce qu'on en avait altéré la matière.

Sur plus de go tétradrachmes décrits avec leur poids, dans la collection des médailles de villes de feu M. le docteur Hunter, publiée avec beaucoup de soin en Angleterre, sept à huit pèsent au-delà de 320 de nos grains; un, entre autres, qui présente les noms de Mentor et de Moschion, pèse 271 trois quarts de grains anglais, environ 331 de nos grains: singularité d'autant plus remarquable, que, de cinq autres médaillons du même cabinet, avec les mêmes noms, le plus fort ne pèse qu'environ 318 de nos grains, et le plus faible que 312, de même qu'un médaillon semblable du cabinet du roi. J'en avais témoigné ma surprise à M. Combe, qui a publié cet excellent recueil. Il a eu la bonté de vérifier le poids du tétradrachme dont il s'agit, et il l'a trouvé exact. Ce monument prouverait tout au plus qu'il y eut dans le poids de la monnaie une augmentation qui n'eut pas de suite.

Quoique la plupart des tétradrachmes aient été altérés par le fret et par d'autres accidens, on ne peut se

dispenser de reconnaître, à l'inspection générale, que le poids des monnaies d'argent avait éprouvé de la diminution. Fut-elle successive ? à quel point s'arrêta-t-elle ? c'est ce qui est d'autant plus difficile à décider, que sur les médaillons de même temps on voit tantôt une uniformité de poids très-frappante, et tantôt une différencé qui ne l'est pas moins. De trois tétradrachmes qui offrent les noms de Phanoclès et d'Apollonius ( recueil de Hunter, p. 54 ), l'un donne 253 grains, l'autre 253 un quart, et le troisième 253 trois quarts, poids anglais; environ 308 grains un tiers, 308 grains deux tiers, 309 grains, poids français ; tandis que neuf autres, avec les noms de Nestor et de Mnaséas, s'affaiblissent insensiblement depuis environ 320 de nos grains jusqu'à 3101 (ibid. p. 53.)

Outre les accidens qui ont partout altéré le poids des médailles anciennes, il paraît que les monétaires grecs, obligés de tailler tant de drachmes à la mine ou au talent, comme les nôtres tant de pièces de 12 sous au marc, étaient moins attentifs qu'on ne l'est aujourd'hui à égaliser le poids de chaque pièce.

Dans les recherches qui m'occupent ici, on est arrêté par une autre difficulté. Les tétradrachmes d'Athènes n'ont point d'époque, et je n'en connais qu'un dont on puisse rapporter la fabrication à un temps déterminé. Il fut frappé par ordre du tyran Aristion, qui, en 88 avant J. C., s'étant emparé d'Athènes au nom de Mithridate, en soutint le siége contre Sylla. Il représente d'un côté la tête de Minerve; de l'autre, une étoile dans un croissant, comme sur les médailles de Mithridate. Autour de ce type sont le nom de ce prince,

,

celui d'Athènes et celui d'Aristion. Il est dans la collection de M. Hunter. M. Combe, à qui je m'étais adressé pour en avoir le poids, a bien voulu prendre la peine de s'en assurer et de me marquer que le médaillon pèse 254 grains anglais, qui équivalent à 309 et de nos grains. Deux tétradrachmes du même cabinet, où le nom du même Aristion se trouve joint à deux autres noms, pèsent de 313 à 314 de nos grains.

Parmi tant de variations que je ne puis pas discuter içi, j'ai cru devoir choisir un terme moyen. Nous avons vu qu'avant et du temps de Périclès, la drachme était de 81, 82, et même 83 grains. Je suppose qu'au siècle suivant, temps où je place le voyage d'Anacharsis, elle était tombée à 79 grains; ce qui donne pour le tétradrachme 316 grains: je me suis arrêté à ce terme, parce que la plupart des tétradrachmes bien conservés en approchent.

Il paraît qu'en diminuant le poids des tétradrachmes, on en avait affaibli le titre. A cet égard, il n'est pas facile de multiplier les essais. M. Tillet a eu la bonté d'examiner le titre de deux tétradrachmes. L'un pesait 311 grains et environ deux tiers; l'autre 310 grains et de grain. Le premier s'est trouvé de 11 deniers 12 grains de fin, et n'avait en conséquence qu'une 24.* partie d'alliage; l'autre était de 11 deniers 9 grains de fin.

En donnant au tétradrachme 316 grains de poids, 11 den. 12 grains de fin, M. Tillet s'est convaincu que la drachme équivalait à 18 sous et un quart de denier de notre monnaie. Nous négligerons cette fraction de denier; et nous dirons qu'en supposant, ce qui est trèsvraisemblable, ce poids et ce titre, le talent valait

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