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(Depuis le 17 juillet de l'an 337, jusqu'au 7 juillet de l'an 356 avant J.C.)

Les Lacédémoniens refusèrent de paraître à la diète de Corinthe. Philippe s'en plaignit avec hauteur, et reçut pour toute réponse ces mots : « Si tu te crois plus grand après ta victoire, me<< sure ton ombre ; elle n'a pas augmenté d'une ligne 1. » Philippe irrité répliqua : « Si j'entre <«< dans la Laconie, je vous en chasserai tous. >> Ils lui répondirent : « Si 2. »

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Un objet plus important l'empêcha d'effectuer ses menaces. Les députés de presque toute la Grèce étant assemblés, ce prince leur proposa d'abord d'éteindre toutes les dissentions qui jusqu'alors avaient divisé les Grecs, et d'établir un conseil permanent, chargé de veiller au maintien de la paix universelle. Ensuite il leur représenta qu'il était temps de venger la Grèce des outrages qu'elle avait éprouvés autrefois de la part des Perses, et de porter la guerre dans les états du grand-roi 3. Ces deux propositions furent reçues avec applaudissement, et Philippe fut ély tout d'une voix généralissime de l'armée

'Plut. apophth. lacon. t. 2, p. 218. - 2 Id. de garrul. t. 2, p. 511. 3 Diod. lib. 16, p. 478.

des Grecs, avec les pouvoirs les plus amples. En même temps on régla le contingent des troupes que chaque ville pourrait fournir; elles se montaient à deux cent mille hommes de pied et quinze mille de cavalerie, sans y comprendre les soldats de la Macédoine, et ceux des nations barbares soumises à ses lois 1. Après ces résolutions, il retourna dans ses états pour se préparer à cette glorieuse expédition.

Ce fut alors qu'expira la liberté de la Grèce 2. Ce pays si fécond en grands hommes sera pour long-temps asservi aux rois de Macédoine. Ce fut alors aussi que je m'arrachai d'Athènes, malgré les nouveaux efforts qu'on fit pour me retenir. Je revins en Scythie, dépouillé des préjugés qui m'en avaient rendu le séjour odieux. Accueilli d'une nation établie sur les bords du Boristhène,

cultive un petit bien qui avait appartenu au sage Anacharsis, un de mes aïeux. J'y goûte le calme de la solitude; j'ajouterais, toutes les douceurs de l'amitié, si le cœur pouvait réparer ses pertes. Dans ma jeunesse je cherchai le bonheur chez les nations éclairées; dans un âge plus avancé, j'ai trouvé le repos chez un peuple qui ne connaît que les biens de la nature.

Justin lib. 9, cap. 5. Oros. lib. 5, cap. 14.

2 Oros. ibid. cap. 13.

FIN DU DERNIER CHAPITRE.

NOTES.

NOTE I, CHAP. LXXIX.

Si les anciens Philosophes grecs ont admis l'unité de Dieu. (Page 14.)

Les premiers apologistes du christianisme, et plusieurs auteurs modernes, à leur exemple, ont soutenu que les anciens philosophes n'avaient reconnu qu'un seul Dieu. D'autres modernes, au contraire, prétendant que les passages favorables à cette opinion ne doivent s'entendre que de la nature, de l'âme du monde, du soleil, placent presque tous ces philosophes au nombre des spinosistes et des athées'. Enfin il a paru dans ces derniers temps des critiques qui, après de longues veilles consacrées à l'étude de l'ancienne philosophie, ont pris un juste milieu entre ces deux sentimens. De ce nombre sont Brucker et Moshem, dont les lumières m'ont été très-utiles.

Plusieurs causes contribuent à obscurcir cette question importante. Je vais en indiquer quelques-unes; mais je dois avertir auparavant qu'il s'agit ici principalement des philosophes qui précédèrent Aristote et Platon, parce que ce sont les seuls dont je parle dans mon ouvrage.

1.o La plupart d'entre eux voulaient expliquer la

'Moshem. in Cudw. cap. 4, S. 26, t. 1, p. 681.

formation et la conservation de l'univers par les seules qualités de la matière; cette méthode était si générale, qu'Anaxagore fut blâmé, ou de ne l'avoir pas toujours suivie, ou de ne l'avoir pas toujours abandonnée. Comme, dans l'explication des faits particuliers, il avait recours, tantôt à des causes naturelles, tantôt à cette intelligence qui, suivant lui, avait débrouillé le chaos, Aristote lui reprochait de faire au besoin descendre un Dieu dans la machine', et Platon de ne pas nous montrer dans chaque phénomène les voies de la sagesse divine 2. Cela supposé, on ne peut conclure du silence des premiers physiciens qu'ils n'aient pas admis un Dieu, et de quelques-unes de leurs expressions, qu'ils aient voulu donner à la matière toutes les perfections de la Divinité.

2.o De tous les ouvrages philosophiques qui existaient du temps d'Aristote, il ne nous reste en entier qu'une partie des siens, une partie de ceux de Platon, un petit traité du pythagoricien Timée de Locres sur l'âme du monde, un traité de l'univers par Ocellus de Lucanie, autre disciple de Pythagore. Ocellus, dans ce petit traité, cherchant moins à développer la formation du monde qu'à prouver son éternité, n'a pas occasion de faire agir la Divinité. Mais dans un de ses ouvrages dont Stobée nous a transmis un fragment, il disait que l'harmonie conserve le monde, et que Dieu est l'auteur de cette harmonie. Cependant je veux bien ne pas m'appuyer de son autorité; mais Timée, Platon

Aristot. metaph. lib. 1, cap. 4, t. 2, p. 844. — Plat. in Phædon, t. 1, p. 98. — 3 Bruck. t. 1, p. 469 et 1174.4 Stob. eclog. phys. lib. 14 cap. 16, p.32.

et Aristote ont établi formellement l'unité d'un Dieu; et ce n'est pas en passant, c'est dans des ouvrages suivis, et dans l'exposition de leurs systèmes fondés sur ce dogme.

Les écrits des autres philosophes ont péri. Nous n'en avons que des fragmens, dont les uns déposent hautement en faveur de cette doctrine, dont les autres, en très-petit nombre, semblent la détruire: parmi ces derniers, il en est qu'on peut interpréter de diverses manières, et d'autres qui ont été recueillis et altérés par des auteurs d'une secte opposée, tels que ce Velléius que Cicéron introduit dans son ouvrage sur la nature des dieux, et qu'on accuse d'avoir défiguré plus d'une fois les opinions des anciens1. Si, d'après de si faibles témoignages, on voulait juger des opinions des anciens philosophes, on risquerait de faire à leur égard ce que, d'après quelques expressions détachées et mal interprétées, le P. Hardouin a fait à l'égard de Descartes, Malebranche, Arnaud, et autres qu'il accuse d'athéisme.

5. Les premiers philosophes posaient pour principe que rien ne se fait de rien 1. De là ils conclurent, ou que le monde avait toujours été tel qu'il est, ou que du moins la matière est éternelle3. D'autre part il existait une ancienne tradition suivant laquelle toutes choses

p. 16. Reimman. p. 738. Moshem.

Sam. Parker. disput. de Deo, disp. 1, sect. 6, hist: Atheism. cap. 22, §. 6, p. 166. Bruck. t. 1, in Cudw. cap. 1, §. 7, not. y, t. 1, p. 16. - Aristot. nat. auscult. lib. 1, cap. 5, t. 1, p. 316; id. de gener. et corrupt. lib. 1, cap. 3, t. 1, p.499, A; id. de Xenoph. cap. 1, t. 1, p. 1241. Democr. ap. Diog. Laert. lib.9, §. 44, etc, etc. — 3 Moshem, in Gudw.cap. 1, §. 31, t. 1, p.

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