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précier l'influence singulière que les doctrines ont exercée sur la marche des événemens.

Pour interrompre la monotonie d'une chronique souvent aride, nous avons placé, dans le cours de l'ouvrage, sans néanmoins troubler l'ordre des dates, divers chapitres de quelqu'étendue, relatifs aux époques et aux événemens les plus mémorables; on en trouvera le détail dans la table des matières à la fin de chaque volume.

On trouvera aussi, à la fin du second tome, une table alphabétique de tous les individus cités pendant le cours de l'ouvrage. Ce travail pourra, en quelque sorte, tenir lieu d'une biographie; car, pour connaître la vie politique de chacun, il suffira de parcourir successivement toutes les pages indiquées dans la table à côté de son nom.

Il nous reste à prévenir un reproche que l'on ne manquerait pas de nous adresser ; c'est que tous les événemens de la révolution française ne se trouveront pas dans ce livre : la réponse est facile à faire. La révolution a fourni assez d'événemens pour remplir cent in-folio, et nous nous sommes renfermés en deux volumes. Forcés de faire un choix, nous croyons n'avoir omis rien d'essentiel au but que nous

nous sommes proposé; nous avons soigneusement recueilli toutes les circonstances propres à peindre le caractère des hommes de la révolution, et tous les événemens qui ont exercé quelque influence directe sur les désastres publics. Peut-être même qu'un moindre nombre eût suffi à notre dessein.

Si notre travail obtient l'approbation des amis de l'ordre et de la monarchie, nous leur offrirons incessamment un ouvrage intitulé : Les Fastes de l'Usurpation. Ce recueil, faisant suite à celui-ci, comprendra tous les faits qui se sont passés depuis 1804 jusqu'à la restauration du gouvernement légitime.

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PRÉLIMINAIRES.

L'HISTOIRE des sociétés humaines, envisagée du point de vue le plus élevé, n'est que le tableau moral d'une lutte perpétuelle entre le bien et le mal, entre le juste et l'injuste, entre ceux qui possèdent et ceux qui convoitent, entre la rébellion qui attaque et la légitimité qui se défend; toutes les fois que cette dernière a été vaincue, ou, pour m'exprimer mieux, toutes les fois que la force a fait triompher l'injustice, il y a eu révolution, c'est-àdire révolte couronnée de succès.

La plupart des révolutions dont l'histoire nous a conservé le souvenir ne furent en quelque sorte que de grands accidens qui interrompirent momentanément la chaîne héréditaire des institutions sociales. On pourrait même dire que cette chaîne ne fut jamais réellement brisée, les commotions politiques ne renversant point à la fois toutes les légitimités. On a vu des dynasties détruites et des usur

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pations consolidées; de grandes corporations dissoutes, et des corporations nouvelles s'élever sur leurs débris. On a vu des peuples, conquis, des races anéanties, des rois dans la gloire ou dans l'oppression, des rebelles vainqueurs ou vaincus. Mais ces catastrophes n'avaient été considérées jusqu'ici que comme de fâcheuses exceptions à la loi suprême qui régit le monde; la justice et l'ordre qui en dérivent avaient toujours été reconnus, même au milieu de l'effervescence des opinions contemporaines. Les dogmes conservateurs étaient proclamés et rétablis après chaque crise; nulle part il n'était venu dans la pensée de consacrer le désordre comme un principe de gou

vernement.

Il était réservé à la révolution du dix-huitième siècle de présenter un exemple jusqu'alors inouï dans les annales du monde; celui d'une révolte générale exécutée en vertu d'une théorie positive. Des novateurs chagrins s'aperçurent que l'ordre des sociétés dérivait de certaines lois fondamentales; et révoquant en doute la nécessité de ces lois, leur orgueil crut avoir fait une découverte, Toutes les forces morales qui tendent à détruire, et contre lesquelles les gouvernemens sont en état de dé

fense naturelle, furent admirablement coordonnées par ces nouveaux sophistes; ils en formèrent un corps complet de science, ou plutôt un art infernal au moyen duquel ils entreprirent de décomposer toutes les sociétés existantes, ce qu'ils appelaient régénérer l'univers. Disputeurs habiles, ils unirent adroitement les mots les plus disparates pour séduire les simples, et pour embarrasser les adversaires de leurs doctrines. Lorsqu'on voulut opposer à leur théorie la raison des siècles, ils déclarèrent que jusqu'à eux les hommes avaient vécu dans l'ignorance; lorsqu'on leur prédit les conséquences funestes de leur système, ils s'écrièrent que leurs principes devaient passer avant tout. Lorsque les victimes de leurs essais invoquèrent devant eux la justice, ils finirent par convenir, avec une sorte de franchise, que la justice n'était pour eux que la raison des plus forts.

Ces hommes ont remporté des triomphes; le sang et la cendre ont signalé leur passage; et des milliers de tombes recouvrent leurs trophées. Ils n'ont rien pu fonder; cependant des modifications nouvelles ont pris racine dans le sol qu'ils avaient ravagé. Ces modifications peuvent appartenir désormais au droit com

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