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Oh! voir de ce sommet, voir d'un côté la plaine
Toute baignée encor d'une vapeur sereine,

Où le long des ruisseaux on jouait tout le jour;
Voir les prés que le soir, avec les jeunes filles,
Souvent vous choisissiez pour former vos quadrilles
Sous un ciel étoilé qui vous parlait d'amour ;

Reconnaître au penchant de la verte colline
L'humble toit paternel caché dans l'aubépine,
Ainsi qu'un nid muet d'où la couvée a fui;
Regretter, mais en vain, cette douce demeure
Où votre place est vide, où votre père pleure
De voir son grand foyer solitaire aujourd'hui;

Voir vos illusions, jeunes filles voilées,
En vêtements flottants passer dans les allées,
Blanche procession qu'on suivait autrefois,
Et dont vous entendez les voix et les cantiques
Vous arriver si purs et si mélancoliques,
Que vous voudriez encore y mêler votre voix ;

Puis à la fin ne plus regarder en arrière,

Se tourner du côté d'où viendra la lumière,

Vers la plaine où le temps nous entraîne à grand pas,
Sentir alors qu'un vent vous vient contre la face,
Un vent måle et plus vif qui surprend et qui glace,
Venu de l'horizon que vous voyez là-bas ;

Ainsi qu'un océan, qu'ignore notre sonde,
Trouver que cette plaine est vaste et trop profonde,
Craindre que les soleils y soient pâles, changeants,
Chercher aux bords du ciel nos dernières années,
Les voir blanchir au loin de neige couronnées,
Et ne plus croire alors aux éternels printemps;

Oh! voilà ce qui rend la pensée inquiète,

O vierges, ce qui fait que vous penchez la tête, Que vous mouillez de pleurs le voile virginal! Voilà pourquoi, mon Dieu, les mères alarmées Ont beau presser le front de leurs filles aimées, Quand le flambeau s'allume à l'autel nuptial!

Ainsi je me souviens qu'à vos noces, Madame,
Votre œil ému laissa déborder de votre ame
Une larme d'argent que vous vouliez cacher;
Larme dont s'embellit la candeur des fiancées,
Qui filtrait à travers vos paupières baissées,
Comme l'eau qui scintille aux mousses du rocher,

Larme! source secrète au dehors épanchée,
Sève qui monte et bout dans les rameaux cachée,
Et ruisselle au printemps des arbres et du cœur,
Rosée intérieure, et qui fait que la vie

A seize ans est humide et que l'ame est fleurie!
Seize ans ! l'aube du jour, l'heure de la fraîcheur !

Jean STRUSIE,

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Un jour ! - Oh! je la vois encore,
Ce jour vit dans mon souvenir !
De son front que l'ennui dévore
L'ombre semblait s'évanouir;
Pâle, les yeux au ciel, des larmes
Voilaient son regard plein de charmes
Et tremblaient prêtes à couler,
Tandis qu'un soupir de tristesse
Trahissait le mal qui l'oppresse
Et qu'elle n'osait révéler.

On eût dit que c'était un ange
Ici-bas, des siens séparé,
Qui vers la céleste phalange
Tourne son visagé éploré ;

Dans les champs brillants de l'espace
Demande à Dieu comme une place
Où ses jours puissent s'abriter,
Et qui vers la voûte éternelle,
Radieux, déployant son aile,

Soudain s'apprête à remonter.

(1) On se rappelle que l'auteur de cette imitation nons a déjà donné une pièce de Romani, l'un des meilleurs poètes de la jeune Italie, et auteur de plusieurs libretti, entr'autres de celui de Norma.

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Eh bien, sous sa brune paupière
Et ses cils noirs j'ai vu courir
Une larme.... une larme amère !
Que seul j'aurai su découvrir;

Moi seul! Qui sait quelle acre écume

Au fond de sa coupe qui fume

Le sort amasse chaque jour !
Moi qui sais, moi, pauvre victime,
Combien de fleurs couvrent l'abîme
Et quel fiel se mêle à l'amour!

III.

Lorsque rêveur et solitaire

Je suis assis auprès de toi,

Belle ame, oh! les pleurs de mystère
Laisse-les couler devant moi ;

Laisse tes beaux yeux les répandre,
Va, car je ne veux point surprendre
Le secret caché de ton deuil,

Chercher le trait qui te déchire,
Ni de la douleur qui soupire
Essayer de franchir le seuil.

Il est des tourments qu'en notre ame
En silence il nous faut nourrir,
Flots grondants, chagrins sans dictame
Que rien, hélas ! ne peut guérir;
I
Il est des cœurs que la souffrance
Semble frapper de préférence
Et dont le sort est de gémir
Au souffle brûlant de la vie,
Comme ces harpes d'Eolie
Que l'aile du vent fait frémir.

IV.

Peut-être en ce monde plein d'ombre Pour toi le jour est sans clarté,

La terre est une lande sombre

Où tout n'offre qu'aridité,

Et par delà l'air qu'on respire
Tu vois une aube te sourire
Plus pure en un climat plus beau,
Comme sur un lointain rivage
L'oiseau rêve à travers l'orage
Le pays où fut son berceau.

Ou vois-tu, d'une aile légère,
L'essaim des beaux jours s'envol....,
Ou quelque image douce et chère
Dont tu ne peux te consoler ;
Et dans ces heures où tu pries,

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