Sayfadaki görseller
PDF
ePub

LES PETITS BOLLANDISTES, VIES DES SAINTS, d'après les Bollandistes et le P. Giry, les Hagiologies et les Propres de chaque diocèse, et les travaux hagiographiques les plus récents, par M. l'abbé Paul GUÉRin. 6 édition, entièrement revue, corrigée et considérablement augmentée. -15 beaux vol. gr. in-8° cavalier vergé, à 6 fr. le vol. Paris, Victor Palmé, 1866 (1).

Depuis un certain nombre d'années déjà, la Vie des Saints, si aimée de nos pères, a repris faveur dans les familles chrétiennes : non pas la Vie des Saints froide et décolorée des Baillet et des Godescard; mais la Vie des Saints avec tous leurs miracles, avec leurs naïves légendes, avec leur merveilleux et leur poésie, telle en un mot que la comprenaient et la lisaient nos pères, telle que nous l'avons lue nous-même dans notre enfance.

Qu'est-ce, en effet, qu'une Vie de Saints dont le merveilleux serait absent? Ce serait la vie d'un homme ordinaire, d'un grand homme, d'un héros, si vous voulez; ce ne serait pas la vie d'un Saint: car les Saints ne sont pas des hommes ordinaires; ce sont des hommes extravagants, suivant la pittoresque expression de Lacordaire.

Ce goût pour la Vie des Saints s'est réveillé et s'est accru surtout depuis qu'un éditeur hardi a conçu et réalisé la colossale entreprise de rééditer l'œuvre gigantesque des Bollandistes. Mais tout le monde n'a pas la faculté de se procurer les Acta Sanctorum; tout le monde ne sait pas le latin. Il fallait donc trouver le moyen de mettre les Bollandistes à la portée de toutes les intelligences et de toutes les bourses.

C'est ce qu'a parfaitement compris le même éditeur, M. Victor Palmé, suivant d'ailleurs le conseil d'un illustre prince de l'Eglise, le savant Cardlnal Pitra : « Voulez-vous, dit-il, tenter une œuvre de résurrection et de « vie? publiez la Fleur des Bollandistes. »

On donne à chaque jour de l'année le Martyrologe Romain avec les additions du Martyrologe de France et de ceux des divers Ordres religieux, Carmes, Basiliens, Bénédictins, Cisterciens, Camaldules, Capucins, Franciscains, Dominicains, Servites, Trinitaires, Chanoines réguliers, Ermites de saint Augustin, Congrégation de Vallombreuse, et, de plus, les noms de tous les Saints fournis par les Bollandistes, avec les principales circonstances et les traits caractéristiques de leur vie; puis, en moyenne, cinq ou six Vies par jour, le plus souvent davantage, d'après Lipoman, Surius, Ribadeneira, le P. Simon Martin et le P. Giry, qui d'ordinaire résument admirablement les trois premiers. On y ajoute un grand nombre de notices particulières tirées des Hagiologies et des Propres de chaque diocèse. Enfin, un volume supplémentaire contiendra la Vie des pieux personnages morts en odeur de sainteté, mais auxquels l'Eglise n'a pas encore décerné les honneurs de ses autels, tels que le vénérable M. Olier, fondateur de la docte et pieuse Congrégation de Saint-Sulpice, qui continue avec tant de modestie, d'abnégation et de zèle, son œuvre parmi nous; le P. Libermann, le P. Muard, le vénérable Curé d'Ars, le Saint populaire du dix-neu

(1) Les abonnés de la Revue du Monde Catholique qui envoient 90 fr. ont droit gratuitement à un abonnement d'un an à cette même Revue.

vième siècle, dont la cause de béatification, nous aimons à l'espérer, sera bientôt introduite au sein des Congrégations romaines.

Chaque volume se termine par deux tables: l'une, selon l'ordre des matières; l'autre, selon l'ordre alphabétique.

Le dernier volume sera consacré aux tables générales :

1° Table alphabétique des Saints, formant le Dictionnaire hagiographique le plus complet qui existe: cette table donnera, en français et en latin, les noms de tous les Saints, de tous les Bienheureux et de tous les Vénérables connus, dont le nombre s'élève à plus de dix ou douze mille, avec l'indication du jour où chacun d'eux est honoré; -2° Table chronologique, où l'on embrassera d'un coup d'œil les Saints qui ont vécu dans chaque siècle; -3° Table alphabétique complète et très-détaillée de toutes les matières de dogme, de morale, de Droit canon, de discipline, d'histoire, etc., répandues dans tout l'ouvrage, à l'usage des prédicateurs et des catéchistes.

En un mot, les Petits Bollandistes offrent le résumé complet et comme la fleur des travaux hagiographiques les plus autorisés et les plus récents. Les familles qui en feront l'acquisition pourront donc se féliciter de posséder dans ce seul livre toute une bibliothèque et comme le vrai Trésor des Saints de tous les âges et de tous les pays. On peut dire qu'il n'y a pas un seul saint honoré dans l'Eglise d'un culte public dont on ne trouve au moins le nom dans cet ouvrage, le plus complet qui ait paru jusqu'ici, avantage que n'offre aucun autre de ce genre.

Ces nouvelles Vies des Saints sont comme des diptyques sacrés où sont inscrits à leur date les noms des Bienheureux composant cette multitude innombrable de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue, qu'aperçut l'Apôtre bien-aimé dans ses mystérieuses et prophétiques visions. AMBROISE PETIT.

VIES DES SAVANTS ILLUSTRES, DEPUIS L'ANTIQUITÉ JUSQU'AU XIX SIÈCLE, par M. LOUIS FIGUIER. Savants de l'antiquité; 1 vol. gr. in-8° illustré, 468 pag. Lacroix et Verbackhoven, 1866.

M. Lonis Figuier est un travailleur intrépide chaque année lui voit produire plusieurs ouvrages, qui ne sont certes pas sans mérite. Publier un livre pour redire à tous la vie des savants qui dans toutes les branches de la science se sont le plus distingués dans les différents siècles jusqu'à nos jours, donner une appréciation claire et succincte de leurs travaux, est certes une idée à laquelle on ne peut qu'applaudir; et, avec l'auteur, nous nous étonnons qu'une œuvre de ce genre soit encore à créer. Les renseignements que l'on trouve dans les grandes biographies sont tout à fait insuffisants pour qui veut savoir et connaître. L'œuvre de M. Figuier, pour nous servir d'une expression consacrée et devenue banale, comblera une lacune. Elle s'adresse à toutes les catégories du public et elle est de nature à intéresser tous ceux qui ne se rangent pas dans la classe trop nombreuse des indifférents pour ceux-là il sera très-agréable de pouvoir lire et au besoin consulter les biographies des hommes célèbres, écrites avec conscience et avec quelque précaution de la forme

littéraire. Ces dernières expressions sont de M. Figuier lui-même; nous le faisons remarquer, parce que tout à l'heure nous aurons quelques observations à lui adresser dans son intérêt et dans l'intérêt d'un ouvrage qui n'est qu'à son début. Un livre comme celui que nous annonçons, nous le disons à l'honneur de M. Figuier, accuse des recherches et un travail assidu : l'auteur a eu à vaincre des difficultés de plus d'une sorte, et il fallait son talent pour réussir comme il a réussi. Cet ouvrage, dans lequel nous voyons passer tour à tour Thalès, Pythagore, Platon, Aristote, Hippocrate, Théophraste, Archimède, Euclide, Apollonius, Hipparque, Pline, Dioscoride, Galien, Ptolémée et l'Ecole d'Alexandrie, est un ouvrage, nous ne dirons pas sans défaut, mais un ouvrage qui, malgré ses défauts, possède une valeur incontestable. Quand tous les volumes auront paru, on aura une histoire complète des sciences depuis leur origine jusqu'à leurs récents progrès. Nous n'avons pas à parler du talent de M. Figuier il est assez connu et nous l'avons déjà en différentes circonstances assez loué et vanté pour n'être plus obligé d'y revenir aujourd'hui. Les comptes rendus que nous avons faits de ses précédents ouvrages lui ont assez prouvé que nous sommes loin d'être animé à son égard d'aucun mauvais vouloir : c'est pour cela que nous croyons pouvoir lui donner le conseil de se défier de l'esprit qui a dicté son Histoire du Merveilleux. Cet esprit, à en juger par les récents ouvrages de l'auteur, s'est depuis ce temps beaucoup modifié; mais cependant il a toujours une tendance à reparaître. Notre conseil est tout à fait dans l'intérêt de M. Figuier car les catholiques comptent encore quelque peu dans le monde, et les catholiques véritables n'achèteraient pas son ouvrage s'ils y découvraient ce que nous nommerons du mauvais esprit.

Ce qui nous fait faire la présente réflexion sont certains passages du livre que nous annonçons. Nous pourrions d'abord contester à l'auteur son opinion sur la Bible; mais enfin, comme il en parle en termes convenables, nous passons outre. Ce que nous ne pouvons lui accorder, c'est qu'en matière de science le sacré et le profane s'excluent et que leur conciliation soit aussi impossible que celle de la philosophie et de la théologie. Comme nous ne voulons pas entrer dans une discussion qui nous entraînerait trop loin, nous conseillerons à M. Figuier la lecture du livre du Cardinal Wiseman qui traite de l'accord de la science avec la foi, et les Conférences du P. Félix (année 1863). M. Figuier ne connaît sans doute pas ces livres ou les dédaigne, et il a tort: car, s'il les étudiait, il soupçonnerait peut-être que l'opinion contraire à la sienne pourrait bien être la vérité. A la place de M. Figuier, nous aurions supprimé le dernier alinéa de la page 229: cela n'ajoute rien à son histoire de Théophraste, et la haine des moines franciscains contre lui n'est qu'un conte; la vérité est que son Supérieur, craignant d'abord qu'il ne fit mauvais usage de ses talents, lui défendit d'écrire et le fit enfermer pendant quelque temps; mais, quand il fut convaincu qu'il n'y avait rien à craindre, il lui rendit toute sa liberté. A quoi bon (page 325) la petite sortie de l'auteur contre l'abbé Maupied? le passage qu'il lui attribue peut très-bien être de M. Blainville; qui prouve le contraire? M. Figuier n'est pas sur ce point

une autorité infaillible. Nous trouvons que M. Figuier est épris d'une beaucoup trop grande admiration pour M. Vacherot et pour les philosophes anciens; nous l'étonnerions certainement beaucoup si nous lui disions qu'il y a plus de vraie philosophie dans une page du catéchisme catholique que dans toutes les philosophies anciennes. Nous sommes trop poli pour appliquer à M. Figuier sa réflexion à l'adresse de Clément d'Alexandrie; nous nous contenterons de dire que le sens commun est là souvent où on ne le voit pas. L'accusation portée par M. Figuier contre saint Cyrille d'Alexandrie nous semble tout au moins fort hasardée; certainement nous n'excusons pas le massacre d'Hypatie, mais nous n'avons trouvé nulle part que saint Cyrille ait prêté les mains à ce meurtre; les preuves manquent tellement qu'un écrivain très-hostile à la religion chrétienne se contente de dire : « Il est difficile de croire que saint Cyrille ne trempa pas (sic) les mains dans cette sanglante tragédie. » Quoi qu'il en soit de ces quelques taches que nous signalons, le livre de M. Figuier n'en garde pas moins un vrai mérite, et nous serions fâché pour nos lecteurs et pour l'auteur qu'il ne fût tenu pour les volumes suivants aucun compte de nos observations.

A. VAILLANT.

CONSEILS DE PIÉTÉ TIRÉS DES LETTRES DE BOSSUET, avec une Préface de M. Alfred NETTEMENT, par Madame la Comtesse de L...-Paris, Palmé, 1866. Un beau volume elzévirien. Prix : 3 francs.

Nous avons déjà donné la préface que M. A. Nettement a placé en tête de ce livre; donnons-en aujourd'hui une analyse succincte, mais indiquons très-bien tout ce qu'il contient :

On ne connaît guère Bossuet, parmi les gens du monde, que comme un des plus grands orateurs de la chaire chrétienne et le premier écrivain du siècle de Louis XIV; cependant il y a dans la vie de l'Évêque de Meaux un côté non moins admirable: c'est, dit le Cardinal de Beausset, son empressement paternel à répondre aux personnes qui le consultaient, et son expérience consommée dans la direction des âmes.

Plus de 700 lettres, écrites à de simples religieuses, sont là pour nous montrer la bonté inaltérable, la charitable indulgence de ce grand homme, qui, selon la belle expression de M. Nettement, prenait les âmes choisies sur les ailes de l'Aigle pour les porter dans le sein de Dieu.

Quoique naturellement il y ait dans les lettres spirituelles de Bossuet des choses personnelles aux religieuses qu'il dirigeait, on y trouve cependant une multitude d'avis d'une utilité générale, des règles de conduite bonnes pour tous les temps et toutes les situations de la vie.

Madame la Comtesse de L... a eu l'heureuse idée d'extraire des lettres du grand Evêque tout ce qu'il y a de permanent et d'utile pour le bien des âmes, et de livrer à la publicité le résultat de son travail. Si tout sort de la plume de Bossuet, si l'auteur ne s'est permis ni une réflexion, ni un commentaire, à elle du moins le mérite du choix des matériaux et celui de les avoir présentés dans un ordre logique.

Nous n'avons pas ici l'intention d'analyser l'ouvrage de Madame de L., mais simplement d'en faire connaître le plan. Il suffira d'indiquer le sujet des neuf chapitres qui le composent, pour qu'on veuille le lire.

Le 1 traite de l'âme et de sa destinée.

Le 2, de l'amour de Dieu et de Jésus-Christ.

Le 3o, des sacrements de Pénitence et d'Eucharistie.

A la très-sainte Vierge est consacré le 4°.

Le 5 traite des vertus qui sont la santé de l'âme et des vices qui la défigurent.

La mort et la maladie, tel est le sujet du 6o.

Des diverses vocations et de la vie religieuse.

Conseils sur divers sujets de piété, et enfin le magnifique discours sur la vie cachée en Dieu.

Tel est le cadre, et lorsqu'on songe que c'est Bossuet qui le remplit, que peut-on dire de plus? Aussi ne nous reste-t-il plus qu'à féliciter et remercier la pieuse femme qui sait si bien utiliser les dons qu'elle a reçus de Dieu, pour sa glorification d'abord et l'édification de ses frères dans la foi. ANNALES ECCLESIASTICI CARDINALIS BARONII, denuo excusi et ad nostra usque tempora perducti ab AUGUSTO THEINER. 5° vol. grand in-4°, 586 pages.-Prix: 16 fr. Louis Guérin, Bar-le-Duc. 1866 (1). NOTRE-DAME DE FRANCE. Histoire du culte de la sainte Vierge en France depuis l'origine du Christianisme jusqu'à nos jours, par M. le CURÉ de Saint-Sulpice. 6° vol. in-8°, 566 pag. — Plon. 1866. MARIE-ANTOINETTE ET SA FAMILLE, d'après les nouveaux documents, par M. DE LESCURE; 1 vol. gr. in-8° illustré par Staal; 668 pag. - Eugène Ducrocq, 1866.

I

La publication de Baronius, un moment interrompue par des événements indépendants de la volonté de l'éditeur, a repris son cours avec l'année 1866. Le tome V⚫ vient d'être livré aux souscripteurs; il embrasse une période de vingt-sept ans, de 360 à 387. Ces années virent passer trois Papes sur le siége de Rome: saint Libère, saint Damase et saint Sirice. Le présent volume s'ouvre avec la cinquième année du pontificat de Libère. Le pontificat de Libère fut l'un des plus tourmentés que présentent les Annales de l'Église; il supporta deux grandes persécutions : l'une suscitée par l'hérésie arienne et qui conduisit le Pape en exil. A cette occasion, on a longtemps accusé Libère d'avoir trahi la foi de Nicée; mais sa mémoire a été vengée de la fausse science des siècles passés par les recherches consciencieuses de l'érudition moderne, et l'on peut invoquer en sa faveur les témoignages de saint Basile, de saint Epiphane, de Cassiodore et de saint Ambroise. La seconde persécution fut celle de Julien l'Apostat, persécution astucieuse qui eût fait de grands ravages dans l'Eglise de Dieu si le ciel n'avait abrégé le temps d'épreuve. Libère eut pour successeur sur le trône pontifical saint Damase, le compagnon (1) On souscrit aussi chez Palmé, 25, rue de Grenelle-Saint-Germain.

« ÖncekiDevam »