Sayfadaki görseller
PDF
ePub

d'exil de Libère, le guide, l'ami, le défenseur de saint Jérôme. C'est dans les dernières années de son règne que se tint, à Constantinople, le deuxième Concile œcuménique; il fut Pape dix-huit ans et fut remplacé par saint Siricé, Pontife non moins attentif que ses prédécesseurs à maintenir l'unité de la foi et la pureté de la discipline; il fut contemporain de Théodose. Les trois Saints que nous venons de nommer sont de ceux qui gouvernèrent l'Eglise dans le premier siècle de son émancipation.

Rappelons à ceux de nos lecteurs qui pourraient l'avoir oublié que les Annales de Baronius sont d'une importance extrême au point de vue de l'histoire profane en général et au point de vue de l'histoire de l'Eglise en particulier; c'est un ouvrage que ne peuvent voir avec indifférence les hommes sérieux, intelligents et amis de l'étude. Cette édition surtout, bien supérieure à toutes celles qui existent jusqu'ici, mérite, à cause de ses améliorations, de ses rectifications et de sa continuation, d'être hautement appréciée par le public éclairé et amateur des bonnes et belles choses. Voir le tome Xe de la Revue, page 445. Nous espérons donc que l'on continuera d'accueillir favorablement une publication qui est à la gloire de l'Eglise, et qui, comme un vaste arsenal, fournira des armes pour repousser les attaques sans cesse renouvelées de ses ennemis. L'éditeur des Bollandistes M. Palmé a souscrit à un grand nombre d'exemplaires. Nous engageons nos amis à s'adresser à lui.

II

M. Hamon a tenu parole, et Janvier 1866 nous apporte le sixième et avant-dernier volume de Notre-Dame de France. Ce volume comprend deux provinces ecclésiastiques: celles de Besançon et de Lyon. Nous avons avec lui l'histoire du culte de la sainte Vierge dans treize diocèses: Nancy, Saint-Dié, Verdun, Metz, Strasbourg, Belley, Besançon, Autun, Dijon, Langres, Grenoble, Saint-Claude, Lyon. En parcourant les pays qui font partie de ces diocèses, nous voyons que, si les sentiments et les pensées diffèrent, les cœurs et les esprits s'accordent pour rendre à Marie l'honneur qui lui est dû. « Ici, comme le dit l'auteur, l'Est et l'Ouest de la France se font écho, et le Nord vibre des mêmes sentiments que le Midi. De tous les coins de l'Empire un seul cri s'élève vers elle pour lui dire : « Vous êtes notre espérance, notre douceur, notre vie. » Cette unanimité réjouit le cœur des enfants de Marie, et ils tressaillent d'allégresse en voyant s'élever de toutes parts ce magnifique concert de louanges et d'amour.»

Nous avons entendu accuser Notre-Dame de France de monotonie et d'inexactitude. La monotonie était inséparable d'un pareil sujet; mais les mots que redit l'amour sont monotones aussi, et cependant ils semblent toujours nouveaux et ne fatiguent jamais. Une couronne de roses est composée de fleurs qui se ressemblent à ce compte aussi, ces fleurs répétées seraient monotones; et cependant, à qui une belle couronne de roses est-elle désagréable? Quant à l'inexactitude, elle peut malheureusement avoir quelque fondement : nous avons eu l'occasion de le dire l'an dernier à propos du diocèse de Soissons; mais à qui la faute? ce n'est pas

à M. Hamon, mais à ceux qui lui ont fourni ses renseignements, et il est déplorable qu'on n'y ait pas mis plus de soin. Hâtons-nous de dire que le présent volume porte le cachet d'un soin tout particulier; ceux qui ont envoyé des documents semblent y avoir mis de la complaisance et de l'amour. On trouve dans l'histoire des diocèses dont nous venons de parler, surtout dans quelques-uns, une rédaction soignée et pleine d'intérêt, qui fait disparaître un peu ce qu'il peut y avoir de semblable avec les récits des volumes précédents. Malgré les défauts qu'on pourra reprocher à cet ouvrage de Notre-Dame de France, il n'en restera pas moins un magnifique monument élevé à la gloire de la sainte Vierge.

III

L'histoire de Marie-Antoinette et de sa famille devait tenter la plume de l'homme qui nous a redit, avec un véritable charme, les joies, l'amitié ardente, les tristesses, les malheurs et la mort tragique de l'innocente princesse de Lamballe. Après les documents nouveaux mis au jour par M. Campardon, après d'autres publications récentes, l'histoire de MarieAntoinette et de sa famille était à refaire. Ces travaux ont enfin amené le jour de la justice pour ces nobles, innocentes et belles victimes d'une révolution trop vantée et trop exaltée par des historiens sans conscience ou abusés. A la lumière des témoignages authentiques venus au jour, tout doute disparaît, et l'historien honnête homme peut désormais marcher d'un pas sûr dans la voie de la vérité. M. de Lescure est entré dans cette voie, et nous ne pouvons que l'en féliciter. Il a fait un bon et beau livre : c'est en même temps une bonne action et un acte de haute justice. L'intérêt qui s'attache à son ouvrage n'est pas un intérêt de commande : le sujet est assez éloquent par lui-même et assez dramatique pour n'avoir pas besoin d'arrangement; et, pour émouvoir et faire pleurer, il suffit de raconter simplement les faits de ce style élégant et légèrement mélancolique qui distingue l'Histoire de la Princesse de Lamballe. Dans Marie-Antoinette, M. de Lescure a mis un peu de ce cœur chevaleresque qui s'enflamme pour les nobles causes et que les injustices et l'iniquité révoltent. Cela, nous pouvons l'affirmer et l'on nous croira sans peine, ne gâte rien.

« Jamais, dit M. de Lescure, occasion plus opportune ne s'est présentée d'apprendre aux générations qui nous suivent et qu'attendent peut-être des événements qui rendront ces leçons utiles et ces souvenirs nécessaires, le respect de la religion et de l'autorité, l'émulation du courage, la pitié du malheur, le goût de la fidélité, l'enthousiasme du dévouement et l'héroïsme du sacrifice. Un sujet qui permet de telles leçons, ou plutôt qui ne permet pas de les éviter, est digne du choix de l'historien, du moraliste; digne de la prédilection de la jeunesse et de la protection de la famille. » Ces paroles sont vraies, et nous pouvons assurer qu'on trouvera dans la lecture du livre de M. de Lescure des jouissances peu communes en même temps qu'on y recueillera des leçons utiles, et que, sur beaucoup de points, on saura mieux et l'on jugera plus

1

sainement. Il est à désirer que ce livre ait tout le succès qu'il mérite, d'autant que s'il est de nature à faire aimer, admirer et plaindre la famille royale, il n'est pas de nature à faire aimer et admirer notre si peu glorieuse révolution. La justice qui, depuis quelques années, se fait lentement pour elle, et le jour qui brille de plus en plus pour éclairer tous les mensonges historiques et dégager la vérité, la fera enfin voir et juger, même par les plus aveugles, ce qu'elle a été en réalité : une laide et horrible chose. A. VAILLANT.

VIE ET MIRACLES DE SAINTE ROSE DE VITERBE, Vierge du tiersordre de Saint-François, par M. l'abbé BARASCAUD. 2° édition; 1 vol. in-12, 265 pages. Sarlit, 1864.

Aujourd'hui, comme une protestation contre la mollesse et l'amour des plaisirs qui envahit de plus en plus notre société, le tiers-ordre de SaintFrançois reprend partout son antique vigueur. Dans les campagnes aussi bien que dans les villes, on voit les congrégations se multiplier. Les âmes amoureuses de la pénitence, de la mortification et de la souffrance, se réfugient sous la bannière de saint François. Malheureusement on ne sait pas toujours choisir avec assez de discernement et de sévérité les personnes dignes de faire partie de ces congrégations de là un certain discrédit jeté dans quelques localités sur le tiers-ordre; par suite, des personnes solidement vertueuses et dont la piété est parfaitement éclairée, éprouvent pour le tiers-ordre un éloignement et une répugnance que l'on comprend et qu'elles ne peuvent vaincre. Nous dirons aux personnes sérieuses qui désirent marcher dans la voie de la perfection et qui se sentent le courage et la force de se soumettre aux règles du tiersordre Lisez la Vie si pure, si sainte et si laborieuse de la petite Vierge de Viterbe, et vous vous sentirez animées d'une ardeur nouvelle. Sainte Rose de Viterbe doit vous être chère : car elle était du tiers-ordre, et vous trouverez dans ses actions à imiter et à admirer. M. l'abbé Barascaud a raconté son histoire d'une façon intéressante. Son livre est d'une lecture agréable et attachante; il aidera à faire comprendre aux membres du tiersordre que vouloir être disciple de saint François à la condition de ne rien accomplir des obligations prescrites, est à peu près une inutilité et presque une dérision. D'ARMENTIÈRES.

Le Propriétaire-Gérant : V. PALMË.

PARIS. E. DE SOYE, IMPRIMEUR, 2, PLACE DU PANTHEON.

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

Ceux des lecteurs qui ont eu la patience de nous suivre dans l'examen auquel nous avons soumis le livre du docteur Pusey ont dû comprendre que, par rapport aux catholiques, ce livre est tout à la fois une invitation et une provocation: une invitation, en ce sens qu'il manifeste de la part de l'école puséiste un sincère désir de se réunir à nous ; une provocation, puisqu'il nous accuse de mettre des obstacles à cette réunion si désirable, en ajoutant à nos symboles officiels un système pratique qui les rend inacceptables.

A ce double titre, l'Eirènicon demandait une réponse, et l'on pouvait s'attendre à ce qu'il en aurait plusieurs.

Avec une imprudence où nous aimons à voir une preuve de sa sincérité, Pusey avait soulevé les questions les plus délicates, et les avait traitées de la manière la plus propre à blesser au vif ceux dont il prétendait se rapprocher; il avait cherché à compromettre tout ensemble les anciens catholiques et les convertis : les premiers comme fauteurs du système pratique, les seconds comme victimes des abus contre lesquels il ne leur était pas permis de protester.

Des deux côtés à la fois se sont élevées des voix éloquentes, qui ont prouvé au bon Docteur qu'il se trompait, et que la réunion des anglicans à l'Église catholique ne pouvait trouver de difficultés qu'au sein de l'anglicanisme lui-même.

Il nous est impossible de passer en revue toutes ces réponses; nous ne mentionnerons que les principales, celles qui nous paraissent résumer tous les points saillants de la controverse. La plus complète de toutes n'a pas encore paru: elle consistera en une suite d'essais où seront traitées à fond les nombreuses questions soulevées par le pro

Tome XV. 122 livraison.

25 AVRIL.

8

:

fesseur d'Oxford; ces essais, composés par des professeurs d'un séminaire catholique dans le pays de Galles, auront pour titre la Paix par la vérité, et embrasseront au moins deux volumes. Aujourd'hui nous ferons connaître à nos lecteurs trois réponses d'une moindre étendue, mais non pas d'une moindre autorité : celle de Mgr Manning, Archevêque de Westminster; celle du cha noine J. Oakeley; enfin celle du R. P. Newman.

Ι

L'écrit de Mgr Manning est plutôt un jugement qu'une réponse. Ce n'est pas en effet comme simple écrivain que l'ancien archidiacre anglican de Chichester, devenu archevêque catholique de Westminster, est entré dans l'arène; c'est dans une lettre pastorale, adressée au clergé de son diocèse, qu'il a fait connaître, non-seulement sa propre pensée, mais celle du Saint-Siége, relativement aux projets de réunion qui, en Angleterre, sont depuis quelque temps à l'ordre du jour.

Cette lettre pastorale n'a pas directement pour objet le livre de Pusey. Le Prélat s'occupe de ce livre à propos d'une Association pour la réunion de la Chrétienté, dont nous avons dit quelque chose dans notre précédent article, mais qu'il est bon de faire connaître plus pleinement à nos lecteurs.

[ocr errors]

Il y a quelques années, un certain nombre de ministres appartenant à l'école soi-disant anglo-catholique résolurent de former une association de prières pour faire cesser le malheureux schisme qui divise la Chrétienté. Ils se proposaient d'inviter d'un côté les Catholiques, de l'autre les Grecs et les Russes à s'unir à eux dans une prière commune. On adopta comme formule à réciter chaque jour le Pater et la première des trois Oraisons que le prêtre récite à la messe, après l'Agnus Dei.

Parmi les catholiques auxquels ce plan fut proposé, plusieurs n'en virent que le côté louable. Prier pour la cessation du schisme, se dirent-ils, quoi de plus confor me à l'esprit de l'Église, qui fait ellemême le Vendredi-Saint une semblable prière ? quoi de plus propre à réaliser le vœu suprême du cœur de Jésus, qui, la veille de sa mort, demanda à Dieu son Père l'unité parfaite de tous ceux qui croient en lui?

En conséquence, un certain nombre de prêtres et de laïques, nonseulement en Angleterre, mais encore sur le Continent, entrèrent

« ÖncekiDevam »