Sayfadaki görseller
PDF
ePub

de l'illustration; ces choses que l'on ne rencontre pas ailleurs se trouvent dans la Vie et les mœurs des animaux. Somme toute, le livre de M. Figuier est un livre trés-attrayant, d'un mérite incontestable, qui renferma le résultat de nombreuses recherches et de longues études, et qu'aucun défaut capital n'empêche les personnes chrétiennes de mettre aux mains de la jeunesse. M. Figuier nous permettra-t-il de lui adresser quelques reproches peu graves mais qui cependant ont bien leur valeur? Après nos éloges nous en avons le droit, ce nous semble. Pourquoi donc l'auteur, au lieu de parler partout de la nature et d'exprimer sans cesse son admiration pour sa force productrice, ne nomme-t-il jamais Dieu qui, en définitive, est bien pour quelque chose dans toutes les merveilles qu'il admire à bon droit? Qu'estce que la nature sans Dieu et qu'est-ce que ferait sa force productrice sans le maître et le créateur du zoophyte et du mollusque? Que d'occasions dans son livre de faire admirer Dieu et ses merveilles ! Nous ne savons pourquoi, mais il semble que M. Figuier ait peur de Dieu M. Figuier parle, en passant, de génération spontanée, et, tout en disant que la plus grande partie des savants sont contre cette ridicule question, il indique que cependant tout n'est pas encore dit sur ce point. Il a tort, car il y a longtemps qu'aux yeux du simple bon sens et de la véritable science les générations spontantées, sont enterrées; elles l'on toujours été et ne seront jamais que justiciables du ridicule. Nous signalerons en outre à M. Figuier certaines réflexions assez singulières: parlant d'un animal qui se sert du même organe pour manger et digérer, il s'écrie : Quelle leçon d'économie nous donne la nature! Economie, de quelle façon? est-ce que M. Figuier regretterait que le Créateur ne nous ait pas traités comme certains animaux auxquels il n'a donné qu'une seule ouverture pour toutes les fonctions du tube digestif? - Parlant ailleurs d'une étoile de mer qui se suicide devant le danger, l'auteur ajoute l'homme et l'étoile de mer ont une décision morale commune, et c'est celle du suicide. Nous demanderons simplement ce que la morale vient faire en cette affaire; estce que par hasard M. Figuier accorderait aux zoophytes et aux mollusques la raison, l'intelligence et une âme comme à l'homme? Nous serions vraiment tentés de le croire, car dans un autre endroit il donne au limaçon la faculté de juger, de comparer et d'apprécier d'une façon intelligente. A la fin de l'histoire extrêmement intéressante de l'huître, M. Figuier fait intervenir le sentiment en faveur de cet acéphale, nous ne trouvons pas que la chose en vaille la peine; c'est un peu là un ressouvenir de M. Michelet que l'auteur admire beaucoup trop et cite trop souvent. Nous n'avons pas pour notre part la moindre sympathie pour M. Michelet dont les élucubrations frisent souveut le ridicule, pour ne pas dire autre chose, et dont le style tant vanté par un certain parti est aussi mauvais que possible. Nous pouvons affirmer à M. Figuier que si son style ressemblait au style étincelant de M. Michelet, ses livres ne seraient pas aussi courus. Nous passons sous silence l'admiration de M. Figuier pour la philosophie de l'escargot, et nous terminons en disant à nos lecteurs que ces défauts, très-minimes en eux-mêmes, n'ôtent rien de sa valeur au livre de la Vie et des mœurs des animaux.

L'ANNÉE DE MARIE, par Gabriel Havenesi, traduit du latin et modifié par le P. Marin de Boylesve.-1 vol. in-32, 380 pages. Dillet, 1866. Ce petit opuscule conviendra aux congréganistes de la sainte Vierge, et à tous ses fidèles serviteurs. Il a paru pour la première fois à Cologne en 1720, et le P. Marin de Boylesve, de la Compagnie de Jésus, vient de le traduire du latin. Le traducteur a cru bon d'apporter quelques modifications à l'œuvre originale. Le plan de cette dernière était celui-ci : 1° Traits d'un saint où d'un bienheureux ayant rapport à la sainte Vierge; 2° Pensée courte de l'auteur; 3° Prière spéciale adresséeau Saint du jour; 4° Prière générale, la même chaque jour; 5° Pratique en l'honneur de Marie; 6o Pensée tirée de quelque Père de l'Eglise ou de quelque Saint; 7° Problème sur la sainte Vierge, proposé et non résolu. Voici les modifications du P. Marin de Boylesve. Il a parfois changé le Saint du jour qui n'était pas à sa place; il a remplacé certaines pensées trop subtiles par d'autres qui lui ont paru plus utiles; il a supprimé les problèmes singuliers parfois et insolubles; il a complétement innové en ce qui touche les pratiques et la prière. Ce livre sera utile aux chrétiens qui aiment Marie. A. VAILLANT.

LA VOIE DU BONHEUR. Un volume in-12, chez Mesnel, libraire, rue du Bac, 128, et chez l'auteur, 111, Grande Rue à Vaugirard, Paris. Prix: 1 fr. 50.

La Voie du Bonheur, tel est le titre d'un petit livre dont l'auteur a voulu concentrer dans un cercle resserré tout ce que la raison et la foi peuvent dicter sur la grande question de la destinée humaine. Prenant pour point de départ le fait incontestable de cette aspiration universelle du genre humain vers la félicité sans fin et sans limites, en présence des attributs essentiels de Dieu, la puissance, l'intelligence et la beauté infinies, l'auteur en tire la conséquence que l'homme est fait pour le bonheur, vers lequel convergent tous ses désirs et tous ses actes; il en montre la source, il en trouve la voie dans les vérités religieuses, dont il signale les caractères, qui sont les titres glorieux du catholicisme. Il parcourt ensuite les dogmes et les préceptes de notre sainte religion pour en montrer la parfaite harmonie avec tous les besoins de notre intelligence et de notre cœur. Dans ce plan que nous pourrions appeler un aspect nouveau d'un édifice aussi ancien que magnifique, sous lequel la bonté divine a voulu abriter l'homme après sa chute, on trouve des détails neufs et pleins d'intérêt ; ce sont des pensées de consolation pleines de douceur et des sentiments affectueux pleins d'effusion.

C'est une femme qui a écrit le petit livre de la Voie du Bonheur, ainsi que nous l'apprend M. Henry de Riancey, dans l'Union, du 10 avril dernier :

« Mme Th. Giraud, dit-il, a beaucoup réfléchi, bien jugé et bien écrit. » Comme M. de Riancey, après avoir lu cet ouvrage, nous ne saurions mieux terminer qu'en en conseillant la lecture à toutes les âmes qui ont besoin de vérité et de consolation : et, comme lui, nous sommes convaincu qu'elles nous remercieraient de ce conseil.

VIVIA, OU LES MARTYRS DE CARTHAGE, imité de l'anglais, par M. le vicomte de MARICOURT; deuxième édit., in-12, 322 pag. Laroche, 1865. CÉSONIA, par M. LEHMANN, traduit de l'allemand; in-12, 316 pag. Laroche, 1865.

Tout le monde a lu et relu le beau livre du Cardinal Wiseman, Fabiola. Marchant sur les traces de l'illustre écrivain, plusieurs ont voulu, eux aussi, faire admirer les vertus des chrétiens au milieu du monde païen, montrer le contraste frappant que formait la société nouvelle avec ce vieux monde qui tombait en pourriture, usé qu'il était par la luxure et la débauche. Ces écrivains, sans avoir donné des œuvres aussi remarquables que celle de l'illustre Cardinal, ont cependant écrit des livres qui ne sont pas sans valeur et qu'on lit avec plaisir jusqu'au bout, retenu qu'on est par l'attrait qu'ils ont su y attacher. C'est surtout en Angleterre et en Allemagne que se rencontrent ces livres ; les tentatives faites en France dans le même but laissent à désirer, et ceux qui ont traduit les livres étrangers dont nous parlons méritent des éloges: car ils ont mis à la disposition du public français des pages intéressantes, propres à faire admirer la religion chrétienne et à la faire aimer; et, pour le dire en passant, tous les romans prétendus chrétiens qu'on laisse aux mains de la jeunesse sont loin d'avoir toujours cet heureux résultat. On n'étudiera jamais assez le prodigieux changement opéré dans le monde par le Christianisme. L'Evangile a renouvelé la face de la terre, transformé l'univers : on l'oublie trop, on ne se demande pas assez comment a pu se faire cette transformation. On ne comprendra au prix de quels sacrifices ce changement s'est opéré qu'en contemplant le spectacle de la société païenne en lutte avec le Christianisme pour l'étouffer; c'est alors seulement que l'on verra tout ce qu'ont de merveilleux le triomphe de la société chrétienne et la conversion du monde. On semble trop croire que le Christianisme s'est implanté naturellement sur la terre et dans le monde. C'est le désir de faire ressortir le contraire qui a inspiré les livres dont nous parlons, en particulier Vivia et Césonia. Tous deux, quoique venus de pays différents, ont un même objet : retracer le double tableau de la société chrétienne et de la société païenne au temps des persécutions, faire saisir le contraste offert par le monde ancien, corrompu par l'idolâtrie, et le monde nouveau créé par le Christianisme. Vivia et Césonia sont des livres à laisser aux mains des jeunes gens et des jeunes filles. Il serait à désirer que tous les livres qu'on leur laisse lire fussent semblables à ceux-ci dans le fond et dans la forme. Ces livres, en excitant leur curiosité, leur inspireront une vive reconnaissance pour l'incomparable bienfait de la conversion du monde par le Christianisme.

J. LHESCAR.

Le Propriétaire-Gérant: V. PALME.

PARIS. E. DE SOYE, IMPRIMEUR, 2, PLACE DU PANTHEON.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]

Si la raison prépare le chemin à la foi, celle-ci, à son tour, fournit à la raison les principes et les matériaux d'une science supérieure aux conceptions naturelles de l'entendement humain. La possession de la vérité par la foi ne répond pas à tous les besoins de l'intelligence notre esprit ne se repose que dans la lumière: de là vient qu'il cherche à pénétrer de plus en plus avant dans la connaissance du dogme traditionnel; il voudrait en éclairer les mystérieuses profondeurs, en scruter les fondements, en faire disparaître les contradictions apparentes; en un mot, il veut s'élever de la foi à la science de la foi. Faut-il refouler cette aspiration comme le fruit d'une vaine et dangereuse curiosité, ou l'encourager comme le développement légitime de l'esprit chrétien?

La réponse des Pères trahit les deux tendances, sinon opposées, du moins divergentes, que nous verrons se reproduire à toutes les époques de l'histoire ecclésiastique. D'un côté, la prétention de subordonner la foi à la science et la tradition chrétienne à la tradition philosophique, prétention qui formait, comme on sait, le trait distinctif du gnosticisme; la corruption du dogme qu'elle entraînait à sa suite, et la dépravation des mœurs, conséquence non moins inévitable des principes de la secte, firent naître dans plusieurs esprits une défiance trop bien justifiée à l'endroit de la spéculation rationnelle en théologie. Cette défiance se fait jour dans les écrits de saint Irénée et de Tertullien. D'autre part, l'École d'Alexandrie ne partagea point ces appréhensions: distinguant l'usage de l'abus, elle ne cessa de tenir (1) Voir le numéro du 25 mars.

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

en haute estime la théologie spéculative, ni de recommander la vraie philosophie comme auxiliaire de la science chrétienne. Selon Clément et Origène, la vraie gnose, c'est-à-dire le développement scientifique de la foi, est la meilleure réfutation de la gnose hérétique.

Il ne faudrait pas toutefois se hâter de voir dans cette diversité d'appréciations une opposition réelle de doctrines. Sur le fond de la question les pères sont d'accord; mais la question a plusieurs faces, et le problème à résoudre est complexe. La philosophie est pour le théologien un précieux auxiliaire; mais, comme on l'a dit plus haut, c'est à la condition de se renfermer scrupuleusement dans son rôle et de ne jamais perdre de vue l'autorité régulative de la parole divine interprétée par l'Église. L'oubli de cette règle essentielle a égaré les hérésiarques, et en particulier les gnostiques.

Voilà les périls qui effrayaient à bon droit Tertullien et saint Irénée. Ils traduisent leurs alarmes, le premier surtout, dans un langage dont la forme exclusive peut faire un moment illusion. Mais si, au lieu de prendre à la lettre certaines expressions trop violentes pour ne pas dépasser la pensée de leurs auteurs, on pénètre le fond de leur doctrine, on n'y trouvera rien contre l'usage légitime de la philosophie.

Ils condamnent la spéculation indépendante qui prétend ne relever que d'elle-même, non l'effort de l'esprit cherchant l'intelligence de la foi d'après la règle de la Tradition. Tandis que l'École d'Alexandrie recommande l'usage du raisonnement et réclame le concours de la science, Tertullien en signale les dangers et en réprouve l'abus. Ces deux points de vue ne se contredisent pas. On peut concilier de la même manière les jugements des Pères sur la philosophie grecque et ses rapports avec la théologie chrétienne. Clément et Origène font ressortir les analogies; Irénée et Tertullien sont plus frappés des oppositions: les premiers appellent la sagesse humaine à déposer en faveur de la vérité, ils espèrent se servir utilement de ses méthodes et de ses doctrines dans l'intérêt de la démonstration évangélique ; les seconds redoutent l'invasion des faux systèmes dans la théologie, et cherchent à défendre l'intégrité de la foi contre l'influence du paganisme philosophique. Ici encore le désaccord n'est qu'apparent. Ce que Tertullien condamne, Clément d'Alexandrie le repousse également; et, quant aux principes de Clément sur la valeur de la science et le concours de la philosophie, Tertullien, sans les formnler théoriquement, ne les rejette nulle part, et sait même, au besoin, les mettre en pratique dans la réfutation des hérésies.

« ÖncekiDevam »