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BULLETIN LITTÉRAIRE

L'EUCHARISTIE, avec une Introduction sur les Mystères, par Mgr LAN-
DRIOT, Évêque de la Rochelle et Saintes. Un beau volume in-12, de
XI-498 pages.
Victor Palmé, éditeur de toutes les OEuvres de
Mgr Landriot; 25, rue de Grenelle.

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La réputation de Mgr Landriot comme théologien profond, orateur éloquent, est depuis longtemps établie. Dans ce qu'on appelle assez ordinairement le monde savant, elle n'est pas moins répandue et acceptée comme naturaliste éminent, et ses travaux sur les terrains si intéressants des environs d'Autun l'avaient placé à la tête des géologues contemporains. Mais depuis que la Providence l'a appelé au gouvernement d'un important diocèse, il s'est entièrement dévoué au troupeau que Dieu lui a confié; et, pour que l'édification qu'il répand si abondamment autour de lui puisse profiter plus au loin, il consent à livrer à l'impression les magnifiques Conférences qu'il a prêchées avec tant de succès à ses diocésains, ou les observations si judicieuses qu'avec tant de sagacité il a recueillies sur les travers et sur les maladies morales de notre époque. Nous ne parlerons pas ici de tous ses ouvrages, si connus, si bien appréciés du public. Cependant, avant d'en venir à celui que nous annonçons aujourd'hui, nous demanderons la permission de dire quelques mots bien succincts sur les deux beaux volumes intitulés : Le Christ de la Tradition, dout ces Conférences nouvelles sont en quelque sorte une suite nécessaire. Depuis longtemps, même dans les prédications, le grand nom du Sauveur des hommes n'apparaissait que mêlé à des controverses qui ne pouvaient que l'amoindrir en le laissant regarder comme discutable. Mgr Landriot a eu l'heureuse pensée de relever le piédestal sublime où l'avait placé la tradition des premiers siècles de l'Eglise. En l'élevant à cette hauteur, en le montrant sous les aspects dans lesquels l'avaient envisagé les Pères de l'Eglise, il a fait mieux qu'une controverse car, en nous le faisant voir si majestueusement grand, il a rendu toute attaque et par conséquent toute controverse impossibles.

Mais il restait encore à nous le présenter dans le plus grand des bienfaits dont il a doté l'humanité, ce sublime mystère par lequel NotreSeigneur nous a élevés en quelque sorte jusqu'à lui, l'Eucharistie. C'est ce que Mgr Landriot a admirablement accompli dans le volume dont nous avons à entretenir nos lecteurs. L'illustre Prélat a compris la nécessité, avant d'aborder son sujet, de parler des mystères en général, et, en nous exposant combien nous étions partout entourés de mystères, de nous

prouver toute l'absurdité de ces prétendus esprits forts qui, dans la religion, ne veulent croire que ce qu'ils comprennent. Nul ne pouvait traiter cet admirable sujet aussi bien que Mgr Landriot. Savant et naturaliste éminent, nul ne pouvait mieux montrer tout ce que la nature et les sciences positives elles-mêmes renferment d'insondables mystères, que nous ne pourrions nous refuser à croire sans tomber dans l'absurde; qu'il y a même des mystères relatifs aux divers degrés de l'intelligence. S'il y a tant de mystères dans les choses matérielles, combien, à plus forte raison, devons-nous en trouver dans les choses surnaturelles et dans la religion? Mais s'il y a bien des points fort au-dessus de la faible portée de notre raison, nous ne pouvons donner une meilleure preuve de raison que de les croire sans les comprendre.

L'éloquent Prélat aborde ensuite l'étonnant mystère de l'Encharistie. II n'en dissimule point les obscurités, les impénétrables difficultés, et il commence par établir, de la manière la plus positive, quelle est la croyance de l'Eglise. Les témoignages des Saints Pères, ceux des Pontifes et des Conciles sont tous unanimes, et la clarté du texte des Evangiles est telle, que l'orgueilleux Luther lui-même, après une lutte acharnée, s'est vu forcé de convenir qu'il était impossible de ne pas donner à ces textes le sens que leur ont constamment attribué les catholiques de tous les temps, de tous les pays. Après une telle déclaration, il établit de la manière la plus claire et la plus forte que toutes ces obscurités tiennent surtout à la faiblesse de notre intelligence. Savons-nous seulement ce que c'est que la substance? Nous ne connaissons celle de nos corps que corrompue et dégradée par le mal, mais dans cet état même elle est un mystère pour nous. Nous la comprenons donc encore moins dans l'état glorieux auquel nous devons aspirer et auquel nous parviendrons par l'Eucharistie, qui, suivant les belles paroles d'Albert le Grand, nous permet de nous identifier presque avec la nature divine, par cette espèce de transsubstantiation qu'opère en nous la nourriture céleste parole que reprend encore, d'une manière plus formelle, le célèbre Cardinal Cusa (l'Eucharistie, page 397, 398). Si nous devons nous humilier devant l'impénétrable grandeur de ce mystère, de combien d'amour et de reconnaissance doivent se remplir nos cœurs devant cet incomparable chef-d'oeuvre de l'amour divin!

Nous avons voulu dire quel était l'admirable sujet que s'était proposé Mgr Landriot, mais nous n'avons même pas pensé à en donner une idée. Tout est si substantiel dans ces belles Conférences, qu'il ne serait pas possible d'en présenter une analyse. Nous ne pouvons qu'engager nos lecteurs à les lire dans leur entier. La puissante dialectique, la logique serrée de l'auteur ne laisseront aucun doute subsister au fond des cœurs, et la clarté, la magnificence du langage, donnent partout à son œuvre le charme le plus saisissant. Marquis DE ROYS.

BOSSUET.

Conseils de piété, avec une préface de M. Alfred NETtement. - Chez V. Palmé, 25, rue de Grenelle-Saint-Germain. Un volume in-16,

Ce petit livre est un bijou spirituel en même temps qu'un petit chef

d'œuvre de typographie. Souvent on est embarrassé pour les cadeaux de première communion et pour les catéchismes de persévérance. Aucun livre ne peut être donné avec autant d'avantage que celui-ci. Mgr Dupanloup l'a recommandé dans ses deux volumes qui viennent de paraître sur l'éducation, Mgt de Poitiers a adressé à l'auteur un lettre comme ce grand Évêque en sait écrire.

Mgr l'Archevêque de Paris, Mgr de Bourges, Mgr Plantier et d'autres illustres Prélats l'ont approuvé et recommandé.

Tous les journaux religieux, toutes les les Revues ont salué son apparition; et, chose remarquable, il n'a été soumis à aucune critique. Ainsi le Journal des Débats, du 19 mai, s'exprime en ces termes, par la voix autorisée de M. Saint-Marc Girardin, de l'Académie française:

« Une personne d'une piété sincère et grave a extrait pour elle-même des œuvres de Bossuet, à mesure qu'elle les lisait, les maximes et les pensées qui pouvaient l'édifier et l'instruire. En relisant ces extraits, elle a pensé qu'ils pourraient être utiles à d'autres qu'à elle même, et elle les a fait imprimer dans cette intention, sous le titre de Conseils de piété.

« J'ai lu avec beaucoup de profit ce petit livre, qui est excellent et dans lequel l'auteur, par une pieuse discrétion, s'est interdit de mettre une scule ligne qui ne fût pas de Bossuet.

« C'est une heureuse idée de prendre les livres de piété de notre temps dans nos grands docteurs chrétiens du dix-septième siècle. Ils ont une abondance et une simplicité de doctrine qui élève les âmes et qui nourrit les esprits. C'est dans ce sentiment que mon ami M. de Sacy a publié sa Bibliothèque chrétienne, si goûtée et si estimée par toutes les familles pieuses et graves. Les Conseils de piété méritent de s'ajouter au recueil de M. de Sacy. Les personnes mêmes qui, sans être encore pieuses, liront ces extraits de Bossuet, seront ravies et voudront sans doute recourir aux ou vrages originaux service nouveau rendu aux lecteurs par l'auteur des Conseils de piété. Quelle force de pensée, quelle pénétration de sentiment dans ces lettres de direction adressées par Bossuet à des personnes du monde ou à de simples religieuses! quelle grandeur instinctive d'expressions! comme il connaît l'âme humaine et comme il en sonde tous les plis! A force d'admirer l'orateur, nous avons presque oublié le moraliste dans Bossuet. Bossuet, comme tous nos grands écrivains du dix-septième siècle, est un profond moraliste. Je ne dis pas que le dix-septième siècle soit le temps où l'homme s'est le mieux conduit; mais c'est le temps où il s'est le mieux connu et a voulu le mieux se connaître. Voyez, par exemple, dans les Conseils de piété, ce passage de Bossuet: « Nous ne pouvons «souffrir le faux, ni le travers de tant d'esprits. Considérons le nôtre; nous « nous trouverons gâtés dans le principe. Nous ne cherchons ni la raison, "ni le vrai en rien; mais, après que nous avons choisi quelque chose par << notre humeur, ou plutôt que nous nous y sommes laissé entraîner, nous « trouvons des raisons pour appuyer notre choix. Nous voulons nous per« suader que nous faisons par modération ce que nous faisons par paresse. « Nous appelons souvent retenue ce qui, en effet, est timidité, ou courage a ce qui est orgueil et présomption, ou prudence et circonspection ce qui

« n'est qu'une basse complaisance. Enfin nous ne songeons point à avoir « véritablement une vertu, mais à faire paraître aux autres que nous l'a«vons ou à nous le persuader à nous-mêmes. Lequel est le pis des deux ? « Je ne sais; car les autres sont encore plus difficiles à contenter que nous« mêmes, et nous n'allons guère avant quand il n'y a que nous à tromper. » «Que d'admirables citations j'aurais à faire, si je me laissais aller au plaisir de montrer la profondeur ou la grandeur de la pensée égalée par la beauté de l'expression! C'est là le charme et l'utilité des Conseils de piété. Dans ce petit livre, ce qui édifie l'âme élève en même temps l'esprit.>> « SAINT-MARC GIRARDIN. >>

ANALECTA JURIS PONTIFICII. Revue canonique, liturgique et théologique, publiée à Rome en langue française. 72° et 73° livr.; 133 pag. in-fo. Victor Palmé, 1866. 16 francs par an.

Nous sommes en retard avec les Analecta, que déjà bien des fois nous avons recommandés avec une prédilection toute particulière, comme la meilleure Revue que puissent lire et étudier les ecclésiastiques. Cette Revue se répand de plus en plus à mesure qu'elle est mieux connue, et nous en sommes heureux : les bonnes et sérieuses études ecclésiastiques ne peuvent qu'y gagner. La majeure partie de la 72 livraison est conscrée à l'examen des priviléges du clergé. Nous avons déjà parlé de cette étude, commencée dans les livraisons précédentes. Les droits et les devoirs du clergé y sont indiqués et discutés. Les questions les plus saillantes sont dans le présent no, celles qui suivent : Peut-on interdire le commerce aux ecclésiastiques sous peine d'excommunication ipso facto? -Suit l'indication de quelques obligations que l'on ne peut pas imposer au clergé. La question des clercs qui quittent leur diocèse sans la permission de l'Ordinaire est traitée en détail et on y rapporte toutes les décisions de la Congrégation des Evêques et des Réguliers. Sur les irrégularités qui empêchent d'être reçu dans les rangs du clergé, nous trouvons quelques décisions inédites et inconnues; elles ont trait à la naissance illégitime en particulier et à d'autres empêchements. Les priviléges du clergé ont un supplément; dans ce supplément on parle de l'obligation de porter la soutane longue, de la liberté qu'ont les ecclésiastiques séculiers d'entrer dans les Congrégations religieuses sans permission de l'Ordinaire. Vers la fin de la 72o livraison, nous avons quatorze pages consacrées à redire les vertus du vénérable Ange Del Pas. Nous tâcherons de faire entrer le détail de ces vertus et l'histoire de la vie du V. Ange Del Pas dans les petits Bollavdistes, actuellement en cours de publication (1). Dans les Mélanges qui terminent la livraison il est question, entre autres choses, d'une édition nouvelle du Rituel romain édité à Rome et dans laquelle se trouve toute une partie qu'on ne rencontre pas dans les rituels anciens. Nous nous proposons de publier bientôt un article sur ce Rituel; nous désirons attirer l'attention sur lui, le recommander au clergé (1) 15 vol. gr. in-8° sur papier vergé. 3 vol. en vente chez Victor Palmé, rue de Grenelle-Saint-Germain, 25.

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et montrer, à cause des additions, de combien ce Rituel est préférable aux anciens (1).

La 73 livraison nous donne un traité complet de l'autel privilégié; beaucoup apprendront là des choses qu'ils ignorent complétement, que cependant il est, pour certaines parties, absolument nécessaire de savoir. Ce traité embrasse la presque totalité de la livraison, et, après l'avoir étudié; on conclura pratiquement avec l'auteur « que nous sommes, par la bienveillance paternelle du Saint-Siége, en possession d'un vrai trésor spirituel, et qu'avec la facilité qui nous est donnée constamment d'en faire usage, nous montrerions une négligence inexcusable si nons délaissions un moyen si efficace et si propre à soulager les âmes du Purgatoire, puisque, par la vertu du saint Sacrifice, la surabondance des mérites de JésusChrist, de la Vierge et des Saints, leur est appliquée dans la mesure que la justice de Dieu trouve convenable. » On comprend combien, sous le rapport des sérieuses études théologiques, liturgiques et canoniques, les Analecta l'emportent sur les revues ecclésiastiques ordinaires. Ils offrent sur chaque matière qu'ils traitent des études complètes, et ils sont à la source de tous les documents qu'on ne peut se procurer qu'à la condition de demeurer à Rome, comme les auteurs des Analecta.

A. VAILLANT.

LES ÉVANGÉLISTES UNIS, TRADUITS ET COMMENTÉS, par Mgr André MASTAÏ FERRETTI. Deux beaux volumes in-8, traduction de M. l'abbé de Leseleuc, docteur en théologie. -Lecoffre, 1866.

Nous voudrions voir le livre de Mgr Mastaï dans toutes les mains : c'est une œuvre originale, d'un grand mérite, à la portée de tout le monde, et dont la lecture produira un bien réel au point de vue de la science et de la morale. On admire le savoir profond et l'érudition de l'auteur en même temps que sa piété solide et sa sainteté. Dans la concordance entière du texte des quatre Evangélistes, Mgr Mastaï a trouvé le secret de ne pas laisser un mot de côté et de ne pas ajouter un mot. L'exactitude et le discernement sont tels que si les renvois indiqués à la marge n'en avertissaient, on ne croirait pas avoir sous les yeux quatre auteurs différents, mais un seul. Le commentaire, appuyé sur l'accord unanime des Pères, est plein d'une saine doctrine et d'instructions morales non moins remarquables. Les difficultés de différente nature qu'offre le texte sacré sont discutées et résolues avec tant de précision, de brièveté et de clarté, que la vérité, rigoureusement démontrée aux lecteurs érudits, est, chose remarquable, mise à la portée des intelligences les plus ordinaires. L'auteur possède admirablement la doctrine de saint Thomas et sait en tirer un grand parti. En somme, il est difficile de trouver une concorde évangé lique plus exacte, mieux raisonnée, plus courte et plus claire.

Les esprits abusés qui voudront se donner la peine de lire le livre de Mgr Mastaï y trouveront la lumière; les chrétiens, un préservatif contre les dangers qui n.enacent leurs mœurs et leur foi. Ceux qui désirent connaître la (1) Ce Rituel se trouve chez M. Victor Palmé, rue de Grenelle-Saint-Germain, 25.

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