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nant, derrière un épais buisson, de me tuer et de me piller? Il m'a vu partir de Gadereita il m'aura suivi dans ce dessein. >>

Au prochain hameau, je revois ce cavalier sinistre, paraissant visiter des amis et causer avec eux, mais il me semble porter son attention sur moi. Cette idée me frappe singulièrement. Je pique des deux, je fouette avec violence, en regardant de temps en temps derrière moi. Je m'attends toujours à voir le cavalier au galop surgir au détour de la voie boisée, le sabre ou le fusil en main. Cependant personne ne vient. Je continue ma route sous une chaleur vraiment tropicale. Je rencontre de beaux champs de maïs, plusieurs ranchos plus ou moins considérables, entre autres Guadalupe, vieux village où s'élèvent les pans de murailles d'une église jadis consacrée à la Vierge de Guadalupe. Les enfants affluent sur le seuil des maisonnettes et s'écrient: «Mire ! mire! >> Je suis, ce semble, une curiosité rare dans ces parages. A midi, je m'arrête au milieu du chemin sur une verte pelouse, à l'ombre d'un grand arbre. Je me repose une heure pendant que mon cheval répare ses forces.

J'aperçois déjà les côtes sinueuses de la sierra, les pics hardis qui dominent Monterey. Je me remets en chemin, traverse des villages remplis de pêches, de chirimoyas, de batatas, de platanos, de plantions, de camotes, de mamayes, de tunas, etc. Je m'en procure quelques-uns pour étancher ma soif, et dans une demi-heure je suis à Monterey, capitale du Nuevo-Léon.

CHARLES JABEUF.

(La suite prochainement.)

BULLETIN

LITTÉRAIRE

L'INTÉRIEUR DE JÉSUS ET DE MARIE, par le père Jean-Nicolas GROU, de la Compagnie de Jésus. Ouvrage publié sur tous les manuscrits autographes, avec un Fac-simile, et une Notice sur la vie et les ouvrages de l'auteur; et approuvé par S. E. le Cardinal Morlot, Archevêque de Paris. Seconde édition. 2 volumes in-12. Victor Palmé.

La librairie Palmé va mettre en vente, dans quelques jours, une nouvelle édition d'un ouvrage du père Grou, intitulé: l'Intérieur de Jésus et de Marie. Cette seconde édition est, comme la première, précédée d'une Notice sur la Vie et les Ouvrages de l'auteur, laquelle Notice a été revue et corrigée avec soin, et considérablement augmentée; elle est en outre accompagnée d'un Fac-simile.

Pour mettre le lecteur à même de bien saisir les traits principaux qui distinguent cette édition de celles qui l'ont précédé, et dont quelques unes n'ont pas cessé d'avoir cours, nous reproduisons quelques pages de la Notice placée en tête du premier volume; c'est un curieux chapitre d'histoire littéraire.

« Le père Grou avait remarqué dans miss Weld (fille de Thomas Weld, seigneur catholique, chez qui il trouva, à son arrivée en Angleterre, une noble et généreuse hospitalité), pendant son séjour à Lulworth, un goût prononcé pour les choses de Dieu. Dès les premiers entretiens qu'ils eurent ensemble, il admira en elle un attrait particulier pour imiter la très-sainte Vierge dans ses dispositions intérieures. La providence ayant dans la suite établi entre eux des rapports plus intimes, il regarda comme un devoir de ne rien négliger pour seconder en elle l'action de la grâce; et, malgré la frayeur dont il était saisi à la seule pensée.d'un sujet si difficile, il se décida néanmoins à l'entreprendre, et composa pour sa fille spirituelle l'Intérieur de Marie. Le désir de répondre aux soins d'un si excellent maître engagea miss Weld à lui ouvrir son âme tout entière. Cet habile directeur ne tarda pas à comprendre qu'elle était appelée d'une manière spéciale à la connaissance et à l'amour de Jésus-Christ. Voulant l'affermir dans une si sainte vocation, et l'aider à remplir les vues de son divin époux, il crut ne pouvoir rien faire de mieux que de l'engager à étudier les sentiments du Sauveur, pour y conformer les siens. C'est ce qui le détermina à traiter cette importante matière, et à composer l'Inté rieur de Jésus. Ces deux écrits furent terminés en 1794, et réunis plus tard en un seul corps d'ouvrage, sous ce titre : l'Intérieur de Jésus et de Marie. Puis le père Grou le remit à miss Weld, à qui il l'avait destiné. Quelque temps après il le lui redemanda, et le transcrivit tout entier de

sa main, ayant soin d'y faire en même temps de nombreuses et notables améliorations. Il prévoyait, non sans raison, que son livre serait tôt ou tard donné au public. Ce travail une fois terminé, le premier manuscrit, que nous désignerons désormais par la lettre A, fut rendu à miss Weld, et le second, que nous désignerons par la lettre B, resta dans les mains. de l'auteur. Après la mort du père Grou, ce dernier manuscrit fut, comme comme nous l'avons vu dans la Notice, remis avec tous ses autres papiers au père Simpson; et il a passé ensuite des mains de ce religieux dans celles de ses confrères en France. Il appartient aujourd'hui à la bibliothèque de l'école Sainte-Geneviève, dirigée par des membres de notre Compagnie.

Vers cette époque, miss Weld eut occasion de faire connaissance avec une demoiselle de Fumeron, qui, avant de quitter la France, sa patrie, avait eu l'avantage d'être, ainsi que son père et sa mère, sous la direction du père Grou, et que la Révolution avait obligée d'émigrer, d'abord en Belgique, et plus tard en Angleterre. Miss Weld lui prêta l'Intérieur de Jésus et de Marie. Cette pieuse demoiselle, ravie de l'admirable doctrine renfermée dans cet ouvrage, et convaincue que son âme ne pouvait trouver nulle part une nourriture plus solide, demanda à son amie, et obtint la permission d'en tirer une copie pour son usage. Lorsque l'ordre fut rétabli en France, mademoiselle de Fumeron se hâta d'y rentrer, emportant avec elle son précieux trésor. Un zèle plus ardent qu'éclairé lui persuada qu'il ne lui était pas permis d'en jouir seule, et que l'intérêt de la gloire de Dieu et du bien des âmes l'obligeait d'en faire part au public. Elle traita donc avec un libraire; et l'Intérieur de Jésus et de Marie, imprimé en 1815, parut pour la première fois chez Beaucé, en deux volumes in-12.

Miss Weld est demeurée complétement étrangère à cette publication; et Mademoiselle de Fumeron ne lui a demandé, avant de s'en occuper, ni son consentement, ni son avis. Ce fait nous est attesté par miss Weld elle-même, dans une lettre écrite tout entière de sa main, et datée du 13 avril 1859.

Cette édition a été faite avec trop peu de soin pour offrir toute la correction désirable. Mais son principal tort est de reproduire le premier manuscrit, qui n'était pas destiné à voir le jour, au lieu de donner le second, que l'auteur avait revu avec soin et notablement amélioré, afin de le rendre digne de l'impression.

Le père Simpson, désirant remédier à cet état de choses, et se conformer aux intentions du père Grou, avait formé le projet de publier une édition de l'Intérieur d'après le second manuscrit, dont il avait été constitué dépositaire, afin de remplacer celle de 1815, à laquelle ni lui, ni aucun de ses confrères n'avait eu la moindre part. Il voulait en outre donner une collection complète des OEuvres spirituelles du même auteur. Déjà il avait commencé à préparer la copie pour l'impression de l'ouvrage dont il s'agit. Mais les nombreuses occupations inséparables de la charge de provincial, à laquelle il fut élevé sur ces entrefaites, ne lui ont pas permis d'achever son travail, et de réaliser les espérances qu'il avait fait concevoir.

En 1824 (deux ans après la mort du père Simpson) parut une deuxième

édition de l'Intérieur, entièrement conforme à la précédente pour le fond, mais exécutée avec une négligence dont il y a peu d'exemples. Aussi estelle défigurée par des incorrections nombreuses et véritablement révol tantes, qui vont toujours se multipliant dans chacune des éditions suivantes, jusqu'à l'année 1847, époque où le libraire a jugé à propos de faire clicher l'ouvrage. Et depuis lors, ce ne sont pas seulement de légères imperfections, de ees fautes d'inadvertance, qui échappent à l'œil le plus exercé, et que l'on pardonne volontiers à la fragilité humaine. Il n'est pas rare de voir des mots importants oubliés, changés, ou notablement altérés; des membres de phrase omis, tronqués, ajoutés, répétés, remplacés par d'autres; d'où résulte un sens faux, incomplet, inintelligible, absurde, entièrement contraire à la pensée de l'auteur, et parfois en opposition directe avec l'enseignement de l'Eglise.

Tel est le résultat que nous sommes obligé malgré nous de constater, après un examen attentif et consciencieux de la treizième édition, publiée en 1856, par Poilleux (1). Nous l'avons collationnée avec soin d'un bout à l'autre sur le manuscrit A, qui nous a été confié par miss Weld, et nous avons fait un relevé exact des nombreuses fautes dont elle fourmille (cette note en contient plus de quatre cents). On peut voir, page LXXXVII de la Notice, quelques échantillons de celles qui sont les plus remarquables.

Ce peu d'exemples nous paraît plus que suffisant pour mettre le lecteur à même d'apprécier la valeur des nombreuses éditions publiées jusqu'ici, et dont nous donnons plus bas le catalogue détaillé.

Tout ce qui précède nous a porté à conclure qu'il serait non-seulement utile, mais en quelque sorte nécessaire d'imprimer le second manuscrit, qui était seul destiné à voir le jour. Nous avons pensé que nous ne pouvions différer plus longtemps, sans manquer à ce que réclamaient de nous l'honneur de la religion, le respect dû à l'auteur, et l'édification des âmes. Tels sont les motifs qui nous ont enfin déterminé à donner, en 1862, une édition qui pût rendre fidèlement la pensée du père Grou, et répondre à l'attente du public. Aujourd'hui comme alors les circonstances nous font un devoir de ne rien épargner pour obtenir toute la correction désirable. La réputation dont ce livre jouit depuis longtemps, et le succès qu'il a obtenu, malgré la négligence des éditeurs, nous dispensent d'en faire l'éloge.

Quoique le second manuscrit soit de beaucoup préférable au premier, nous sommes cependant contraint d'avouer que le père Grou n'y avait pas encore mis la dernière main, comme s'il eût dû le livrer lui-même à l'impression. Il nous a donc fallu suppléer à ce qui manquait de son côté. Nous avons fait en sorte d'apporter, dans l'accomplissement d'une tâche si délicate, tous les ménagements et toute la discrétion dont nous étions capable.

(1) Cet ouvrage ayant été cliché, comme nous l'avons dit, en 1847, il en résulte que toutes les fautes signalées dans la treizième édition (de 1856) se retrouvent nécessairement à la même page et à la même ligne dans celle de 1847, qui est la neuvième, et dans toutes celles qui ont suivi. Le lecteur pourra donc facilement vérifier par lui-même l'exactitude des faits que nous avançons, et apprécier la justesse de nos critiques.

Il nous a paru utile de vérifier et d'indiquér en détail et avec exactitude tous les textes, soit de l'Ecriture, soit des saints Pères, cités par l'auteur; nous avons pris le même soin pour tous ceux qui ont quelque rapport au sujet dans le cours des deux volumes.

Voici les éditions de cet ouvrage qui ont précédé la nôtre.

2o éd.

L'INTÉRIEUR DE JÉSUS ET DE MARIE, par le R. P. Grou, de la Compagnie de Jésus. Paris. Beaucé. 1815. 2 vol. in-12. pp. VII-490, et VIII-384. Paris. Méquignon-Havard. 1824.

Parmi les exemplaires qui composent cette seconde édition, quelquesuns seulement ont en tête du premier volume la Notice sur le père Grou, publiée en 1822 par l'Ami de la Religion et du Roi, et due, comme nous l'avons déjà dit, à la plume de M. Picot; les autres exemplaires en sont dépourvus. On la retrouve dans toutes les éditions de cet ouvrage qui ont paru depuis; mais ce n'est qu'à partir de 1843 que le titre en fait mention. 4 éd. Poilleux. 1829. . 5e éd. 1834. - 6° éd. 1835. —7o éd.

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3o éd. 1828. 1838. - 8° éd. 1843. L'Intérieur de Jésus et de Marie, avec des sujets de méditation pour tous les dimanches et les principales fêtes de l'année.

On serait tenté de croire, d'après la formule employée pour le titre de cette édition, qu'elle est augmentée d'un travail nouveau et d'une certaine étendue, qui ne se trouvait pas dans les précédentes. Mais il n'en est rien: car cette petite addition n'est pas nouvelle, et elle est d'une importance bien moindre qu'on ne le supposerait au premier abord. On a tout simplement indiqué les divers chapitres de cet ouvrage qui peuvent servir de sujet de méditation pour chaque dimanche, et pour les principales fêtes de l'année. Cette table a été ajoutée dès la première édition, quoique l'on ait négligé d'en parler dans le titre.

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9 éd. 1847. - 11 éd. 1852. 12 éd. 1855. 13° éd. 1856. 14 éd. Paris. Sarlit. 1859. 15 éd. 1860. 16 éd. 1861. Liége. Dessain. 1855. Nous ignorons en quelle année a paru la 10o édition. Il nous a été impossible, malgré toutes nos recherches, de la rencontrer; en outre, nous ne la voyons mentionnée ni dans le Journal de la Librairie, ni dans aucun recueil de bibliographie. Faut-il en conclure qu'elle n'a jamais existé, et que l'on doit la retrancher du nombre de celles qui ont paru jusqu'à ce jour? C'est une question que nous ne nous chargeons pas de résoudre.

Les exemplaires qui portent le millésime de 1839 ne forment ni un nouveau tirage, ni une nouvelle édition. Seulement le libraire, ayant acheté ce qui restait de la treizième édition, a imaginé, pour en faciliter le débit, de faire imprimer un nouveau titre, sur lequel on a changé le chiffre de l'édition et la date. On devrait donc, pour être exact, la retrancher du présent catalogue. D'où il suit que le nombre réel, en y comprenant les deux suivantes, se réduit à quinze (publiées en France). On conviendra néanmoins qu'un tel succès ne laisse pas d'être fort satisfaisant, surtout si l'on considère le nombre et l'énormité des fautes qui défigurent toutes ces éditions.

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