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la politique du Piémont « un encouragement aux pas་་ sions révolutionnaires, un embarras pour les con<«< sciences, un vrai et grand péril, non- seulement pour <«<le Piémont, mais pour l'Italie entière et pour l'Eu

<< rope. >>

Que le Piémont n'ait pas craint d'aller au-devant de ces périls; qu'il ait continué, malgré tout, sa persécution contre le clergé et ses encouragements à la révolution ; qu'il ait marché à travers tout cela, el en foulant aux pieds les plus saintes choses, à la poursuite du grand intérêt qui excitait sa convoitise, c'est ce que les faits démontrent trop et ce que l'histoire constatera un jour à la charge de qui de droit. Mais quel était donc le fond et le but de cette politique? Que voulait-elle définitivement? Dans quelles arrière-pensées avait-elle rompu avec Rome, mis la main sur les biens de l'Église, persécuté les prêtres, chassé les religieux, tandis qu'elle faisait alliance étroite et cause commune avec les révolutionnaires? - Mazzini avait-il prévu juste, quand il écrivait, dès 1846 :

« Le Piémont entrera dans la voie, par la perspective de « la couronne d'Italie? »

CHAPITRE XVII

Le Piémont.

Memorandum DE

SECONDE PÉRIODE CONGRÈS DE 1856;

M. DE CAVOUR ET SES SUITES.

I

Quoi qu'il en soit des prévoyances de Mazzini, tout ce que nous venons de voir étant fait, et ce grand travail irréligieux étant accompli, le terrain se trouvait enfin suffisamment préparé. Après donc avoir tenu pendant huit années le Saint-Siége et les États pontificaux dans l'alarme; après avoir accueilli tous les mécontents et les réfugiés de l'Italie; après avoir fomenté l'inquiétude et l'agitation par tant de discours, tant de paroles provocatrices, tant d'excitations funestes et d'encouragements de toute nature; après avoir attristé le Saint-Père par tant d'outrages et l'avoir trompé par tant de négociations mensongères; le 27 mars 1856, M. de Cavour crut le moment favorable, et ce fut lui qui, dans le congrès de Paris, se fit l'accusateur public du Pape devant l'Europe, et en des termes tels que le Times put écrire : « Rien de ce que pourrait dire une «< assemblée puritaine d'Édimbourg et de Belfast n'irail <«< plus loin que les représentations diplomatiques solen

<«< nellement faites aujourd'hui par un Etat catholique et << italien. >>

Le Times jugeait bien.

En effet, M. de Cavour accusait le gouvernement pontifical d'être un gouvernement radicalement mauvais et incapable de toute réforme sérieuse et sincère. Il déclarait « la difficulté ; » et, allant plus loin, il ajoutait : « disons « mieux, l'impossibilité d'une réforme complète du gou<< vernement pontifical, qui réponde aux besoins des temps << et aux vœux raisonnables des populations. >>

Et afin de mieux prouver sa thèse, il ne craignait pas, lui, d'accuser de mauvaise foi et de fausseté le gouvernement pontifical, de déclarer que ce gouvernement chercherait et trouverait les moyens de ne venir jamais à bout des réformes promises, et de fausser l'esprit de la nouvelle situation qu'on lui ferait.

« Il est évident, ajoutait-il, que la cour de Rome luttera << jusqu'au dernier moment, et par tous les moyens.

« On comprend qu'elle puisse, en apparence, se plier << à accepter des réformes civiles et même politiques, sauf a à les rendre illusoires dans la pratique. »

Il déclarait donc le gouvernement pontifical, en définitive, un gouvernement intolérable, « une cause perma« nente de désordre en Italie, un scandale et un péril pour <«<l'Europe; » et il espérait, disait-il, « que le congrès « ne se séparerait pas sans avoir pris tout cela en considération sérieuse, et pourvu au moyen d'y porter re« mède. >>

Évidemment, ce qui découlait de ces accusations et des principes du Memorandum de M. de Cavour, c'était la destruction totale du pouvoir pontifical, du joug clérical, de la domination cléricale, comme il l'appelait; car

un pouvoir qui est une cause permanente de désordres et d'anarchie, -- je cite les propres paroles de M. de Cavour,

un pouvoir qui crée à un pays une situation déplorable et empirant toujours; qui est constamment répudié par ses propres sujets; qui s'oppose à toute espèce d'amélioration, qui ne se prêtera à rien de bon qu'en apparence, et prendra tous les moyens pour fausser et rendre illusoires toutes les meilleures réformes; un pouvoir qui, le voulût-il de bonne foi, est radicalement incapable d'une amélioration qui réponde aux besoins des temps et aux vœux raisonnables des populations; un pouvoir qui est une source de perturbation pour l'équilibre européen, un scandale pour l'Europe, un foyer de désordre au milieu de l'Italie; un pouvoir, enfin, dont les principaux soutiens sont tels, qu'on ne peut les lui laisser sans l'exposer à périr, ni les lui enlever sans le miner à sa base et le faire crouler, c'est un pouvoir évidemment qui ne peut plus subsister et doit disparaître. Cependant, M. de Cavour concluait seulement à la séparation des provinces comprises entre le Pô, l'Adriatique et les Apennins, sous le gouvernement d'un vicaire pontifical laïque. Mais il avait soin de faire observer que ce n'était là qu'une solution provisoire. Il ne se flattait pas qu'une combinaison de cette nature pût durer longtemps: elle devait un jour en amener une autre, qu'il n'osait pas encore indiquer alors, et que l'on connaît aujourd'hui.

En attendant, c'était là, selon lui, « pacifier ces pro« vinces, donner une légitime satisfaction aux besoins des « populations, et assurer par ce moyen le gouvernement tem« porel du Saint-Siége, sans qu'il fût besoin d'une intervena tion étrangère permanente. »

Et afin que les preuves de toute nature fussent données

au congrès, et qu'il ne manquât dans son discours aucune excitation révolutionnaire, M. de Cavour faisait planer sur le gouvernement pontifical l'accusation la plus odieuse et la plus calomniatrice :

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« Jamais, disait-il, les prisons et les bagnes ne furent plus encombrés de condamnés pour cause politique; jamais le nombre des proscrits ne fut plus considérable <«< jamais la politique ne fut plus durement appliquée; ce qui se passe à Parme le prouve surabondamment. De tels « moyens de gouverner doivent nécessairement maintenir << les populations dans un état de constante irritation et de « fermentation révolutionnaire. Telle est la situation de « l'Italie depuis sept ans. »

JI

On le comprend, nous ne faisons pas ici de l'histoire purement rétrospective, sans rapport avec la situation actuelle et les derniers soulèvements des Légations : nous remontons aux origines, nous signalons les vraies causes, les causes évidentes du mal qui n'a pas tardé à se produire. Ce serait, certes, se rendre bien peu compte du génie des révolutions, calculer bien peu la portée des actes et des paroles, que de ne pas sentir quelles inquiétudes, quelles agitations violentes de telles paroles devaient jeter au milieu des populations, quels encouragements étaient ainsi donnés à toutes les passions révolutionnaires. Était-ce, comme le disait lui-même M. Walewski,

lequel avait eu d'ailleurs le tort si grave d'introduire au congrès dont il était le président la cause du Pape, qui n'avait là personne, ni pour le représen

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