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de la vérité, mais sur la nature des hommes et les difficultés des âmes; car Dieu a fait les âmes libres et nobles grand dessein! chose divine! Dieu l'a fait ainsi, parce qu'il ne lui a pas convenu d'être servi machinalement par l'homme, comme par un esclave imbécile, sans liberté, sans mérite, sans vertu, sans gloire. Pour ramener les hommes à la vérité, le meilleur moyen, c'est donc le dévouement, le zèle, l'amour, en un mot la libre et charitable persuasion.

3o Enfin, il est une troisième question quel est le meilleur moyen de conserver la paix dans la société, en présence de la diversité des cultes? Pour moi, — tout en estimant le plus heureux des peuples celui qui n'a qu'un cœur et qu'une âme dans une même foi, une même espérance, un même amour librement professés, lorsque ce bonheur n'est plus possible, je le dois avouer, bien que je sache les périls de la controverse pour les esprits faibles, pour eux-mêmes je crains moins la discussion que la tyrannie: parce que je crois la vérité et la charité assez fortes et assez belles pour triompher dans la controverse, et la tyrannie assez odieuse pour rendre odieuse même la vérité, ce qui de tous les malheurs, à mes yeux, est le pire.

La question pratique est quelquefois très-difficile, je le sens mais, en tout cas, je m'en tiens à la parole de saint Athanase et de saint Hilaire; et je redis avec eux : « Dieu ne veut pas d'une confession forcée; ce n'est pas « avec le glaive qu'on persuade les âmes. »

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Qui a le droit d'exiger des réformes à Rome?

Je réponds d'abord et sans hésiter: Personne n'a droit, comme personne n'a besoin, de contraindre ici le Souverain Pontife et de lui imposer sa volonté.

Avant tout, et partout, il faut la liberté du souverain : toute réforme extorquée, toute amélioration accomplie sous le coup de la menace, sera toujours sans mérite et sans honneur, et par conséquent sans résultat pour la pacification des esprits et pour le rétablissement de l'ordre. Ce sera une violence faite à l'autorité, un abaissement du pouvoir, et à cela nul ne gagna jamais rien. L'intérêt même des peuples exige que tout pouvoir souverain se respecte lui-même et se fasse respecter.

Pie IX, je l'ai dit, consent de grand cœur aux réformes légitimes, mais à condition que ces réformes seront volontaires, pratiques, fécondes, et non pas contraintes, stėriles, chimériques, parce qu'il sait que les premières honorent seules les princes et servent seules aux nations, tandis que les autres avilissent les couronnes et ne contentent jamais les peuples.

C'est donc avec le souverain légitime, qui est ici en même temps l'auguste Chef de l'Église, que toutes les questions de réforme doivent se traiter respectueusement et sans violence.

Mais d'ailleurs, je le demanderai, qui a le droit de s'immiscer dans les affaires intérieures d'un gouvernement, de contrôler son administration, ses lois, de décider entre ses sujets et lui?

Le dernier congrès de Paris a écrit le contraire. Et le congrès ne l'eût-il pas déclaré, n'est-ce pas là un principe essentiel à la dignité des nations et à la paix de l'Europe, un principe défendu par le légitime orgueil des peuples comme des souverains, et confirmé par les exemples quotidiens de toute la politique contemporaine? Quand il s'agit d'un faible, ce principe du droit des gens ne devient-il pas alors une loi de l'honneur comme de la morale?

Eh quoi ces mots sacrés: honneur, droit, fierté, n'ontils plus de sens, appliqués à Rome et au Saint-Siége? On appellera ici intervention légitime ce qu'ailleurs on qualifierait d'iniquité! On nommera ici obstination ce qui ne serait ailleurs que le noble langage d'un vrai souverain tenant pour offensées sa nation et sa personne par une intervention irrégulière et violente de l'étranger!

Rome, dit-on, est un État à part; il nous appartient à tous. - Plût à Dieu qu'on se souvînt de cet argument, quand il s'agit de défendre le Saint-Siége! Mais qui donc a le droit d'argumenter ainsi pour l'attaquer, pour lui imposer des réformes? Ceux qui ne croient pas à la catholicité? Mais que leur importe? Ceux qui y croient? Est-ce donc de leurs lèvres que les plaintes sont tombées ? Ceux qui veulent s'emparer des États pontificaux? Ah! ici nous

sommes dans le vrai! Voilà ceux qui ont parlé les premiers, et le plus vivement; mais l'honneur le leur permettait-il ?

Mais au moins, dira-t-on, la France n'aurait-elle pas un droit spécial à agir auprès du Pape, et bien plus qu'un droit, un devoir ?

M. Thiers a d'avance résolu cette question.

« La France, dit-il, une fois présente à Rome par son << armée, n'y pouvait commettre l'inconséquence de violena ter elle-même le Saint-Père, qu'elle venait délivrer de la « violence d'une faction.

<«< Elle a dû lui rendre son trône et sa liberté, sa liberté pleine et entière, en lui offrant des conseils respectueux, «< car telle était sa mission. >>

Soit, dit-on encore; mais nous pouvons du moins nous retirer de Rome. Je réponds:

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Avant que la guerre éclatât en Italie, et amenât l'insurrection de la Romagne, Pie IX lui-même, on le sait, proposa au gouvernement français l'évacuation du territoire pontifical le gouvernement français ne crut pas alors devoir le faire aujourd'hui, après les faits que l'on connaît, après les insurrections triomphantes et le déchaînement de toutes les passions révolutionnaires, le rappel de l'armée française ne serait possible que si le Pape lui-même le demandait de nouveau. Tout porte à croire que le Pape ne tardera pas à le demander. Mais l'honneur, du moins je le sens ainsi, ne le permet pas auparavant

Si la démagogie s'irrite, elle doit savoir que nous n'avons pas été en Italie pour la faire triompher; si l'Angleterre murmure, on peut lui répondre que la France n'a pas gagné les batailles de Magenta et de Solferino pour lui obéir; et si l'Italie, l'Italic honnête, l'Italie désireuse des sages

libertés et des justes réformes, tourne vers nous ses regards et implore notre influence, on peut lui dire qu'elle s'est égarée en demandant à la révolte ce qu'elle ne peut obtenir sûrement que de l'autorité paternelle de Pie IX et de son noble cœur.

Mais, dit-on, s'il y a les droits des souverains, il y a aussi les droits des peuples. C'est vrai, et c'est pourquoi je vais en traiter.

Je n'accepte en aucun sens le reproche qu'on nous a fait de sacrifier toujours dans les questions de droit public, et particulièrement ici, le droit des peuples au droit des souverains. Je reconnais la sainteté de l'un et de l'autre de ces droits, et je n'en veux sacrifier aucun.

Les peuples ont-ils des droits vis-à-vis de ceux qui les gouvernent, et doit-il être satisfait à leurs vœux légitimes? Je n'ai pas un doute à cet égard.

Décider la négative, ce serait consacrer toutes les tyrannies, toutes les oppressions, toutes les servitudes. Cela me ferait horreur.

Bossuet lui-même a dit, d'après saint Thomas : Le prince n'est pas né pour lui-même; il est fait pour les autres. En d'autres termes le pouvoir est pour les peuples et non les peuples pour le pouvoir.

Le vrai carrctère du prince est de pourvoir au besoin du peuple, dit encore Bossuet. Le prince inutile au bien du peuple est coupable, aussi bien que le méchant qui l'opprime.

La puissance publique a donc essentiellement pour objet le bien des peuples.

<«< Dieu, disait enfin Bossuet, n'a pas établi tant de « distinction pour faire, d'un côté des orgueilleux, et de «l'autre des esclaves. >>

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