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comparé. Aussi avons-Nous reçu avec un vrai bonheur l'ouvrage que Vous venez d'écrire, et qui a paru le mois dernier, sur la Souveraineté Pontificale. A Vous donc qui, dans ces combats, avez recueilli par toute l'Église une immortelle et si grande gloire, Nous rendons encore une fois Nos sincères et vives actions de grâces. Ne cessons pas de prier avec instance le Dieu très-bon et très-grand pour qu'il brise l'orgueil de ses ennemis, confonde leurs conseils et daigne accorder à son Église et au Saint-Siége un prompt et éclatant triomphe. Et Vous, Vénérable Frère, Nous Vous embrassons dans le Seigneur Jésus-Christ avec une très-particulière affection, Lui demandant pour Vous de tous Nos vœux, avec la santé du corps, toutes les prospérités de l'âme. Comme gage de ces sentiments, recevez la Bénédiction Apostolique, que Nous prenons dans le plus profond de Notre cœur, pour Vous la donner avec amour, à Vous, Vénérable Frère, à tout le Clergé et à tous les Fidèles de Votre Église d'Orléans.

Donné à Saint-Pierre de Rome, le 27 juin de l'an 1860, de Notre Pontificat le quinzième.

PIE IX, Pape.

INTRODUCTION

Depuis le jour mémorable où le pape Pie IX, à peine monté sur le trône, donnait le signal des réformes à tous les princes de la péninsule italienne, la Souveraineté temporelle de ce noble et saint Ponlife a été deux fois attaquée.

En 1849, à Rome même, par des Romains et des étrangers; en 1859, dans les Romagnes, par les Piémontais.

En 1849, le gouvernement de la République française n'hésita pas à intervenir, et une expédition brillante rendit bientôt à Rome le chef auguste de la Catholicité.

Le gouvernement français fut porté à cette généreuse intervention par la reconnaissance et par la politique.

La reconnaissance était due au Pontife dont la juste et immense popularité avait si puissamment contribué à imprimer aux événements soudains de

1848 un caractère pacifique, et à inspirer pour toutes choses des respects qu'on n'était pas accoutumé à rencontrer dans les révolutions.

La politique, guidée alors par les plus illustres hommes d'État de France, ne pouvait souffrir une dépossession, dont l'injustice, si elle eût définitivement triomphé, aurait mis en péril l'indépendance de toutes les consciences catholiques et la paix de l'Europe.

Le prince Président de la République française avait lui-même proclamé que « le maintien de la << souveraineté temporelle du Chef suprême de «< l'Église est intimement lié à la liberté et à l'indé<< pendance de l'Italie. »

Les catholiques ne se montrèrent ni indifférents ni ingrats; ils applaudirent par des millions de voix à cette politique courageuse, et depuis dix ans comme alors, l'Empereur, qui a laissé Rome sous la garde respectueuse de la France, a pu se convaincre que, dans nos cœurs, la gratitude ne reste pas au-dessous du service.

Si les menées incessantes de la révolution italienne obligèrent, contre son attente, la France à continuer son occupation, la même raison força le Pontife, tout en opérant de larges réformes administratives, à retarder quelques-uns des changements politiques dont il avait pris l'initiative. Plusieurs ont

pu trouver nos secours et ses scrupules trop prolongés; personne ne les a trouvés sans raisons.

Voilà ce que firent, en 1849 et depuis, le gouvernement et les catholiques français.

En 1859, lorsque l'État romain fut menacé de nouveau non plus par ses sujets, mais par ses voisins, le gouvernement français ne crut pas devoir intervenir, si ce n'est par des conseils, que le Piémont, son allié et son obligé, ne suivit point. Je n'ai pas à exposer ici les motifs de cette politique, ni à les apprécier; mais les catholiques, devant ces attaques, moins menaçantes d'abord, il est vrai, mais au fond bien plus redoutables, ne pouvaient fermer les yeux sur le péril, ni abandonner en 1859 leurs convictions et leur attitude de 1849. Ils sentirent que plus le danger était grand, plus l'abandon serait funeste; ils crurent devoir faire d'autant plus qu'on faisait moins. L'immense majorité des catholiques pensa de la sorte.

Les événements ne donnèrent en premier lieu l'alarme qu'à leur probité. Était-il juste qu'un souverain neutre, italien, pacifique, qu'il fût ou non Pontife, vît sa neutralité violée, sa nationalité accusée de complicité avec l'étranger, la guerre envahir ses États; qu'il vit enfin de coupables ambitions, pour s'assouvir à ses dépens, se cacher dans les plis du drapeau de la grande cause de l'indépendance

italienne, relevé naguère par sa propre main? La conscience et l'honnêteté se soulevaient contre une telle injustice.

Mais la suite des événements intéressa bientôt jusqu'à la foi religieuse et jusqu'aux droits les plus chers des catholiques. Ils comprirent que le dernier contre-coup des attaques contre le Prince irait bientôt frapper le Pontife. Quand on vit une partie des États de l'Église envahie au nom de principes qui attaquaient tout le reste, puis ces principes érigés en théorie par des publications exceptionnelles, enfin ces publications elles-mêmes prises comme programme, en France, en Italie, en Europe, par les ennemis déclarés de l'institution même de la Papauté, il n'était plus permis de se méprendre, ni par conséquent de se taire.

Les catholiques élevèrent la voix; et moi-même, Évêque, je dus protester.

Je ne cherchais point là mon repos ni mon intérêt; je me trompe je servais l'intérêt et j'assurais le repos de ma conscience.

Du moins, je n'obéissais pas à mon goût.

J'aurais mieux aimé ne pas sortir de ma paix, de cette paix laborieuse dans laquelle vit tout évêque en son diocèse.

Aussi, je ne prêtais d'abord l'oreille que de loin au

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