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se réconcilia, après avoir transmis sa nouvelle possession à son fils, qui portait le même nom. Mais Henri IV, à l'instigation de quelques intrigants, donna ce même duché à un de ses parents, nommé Luitolf, et s'attira, par cette démarche imprudente, la haine de deux ennemis. Bertold, toujours si fécond en plans, chercha à tirer vengeance et du roi et de Rudolf. L'occasion ne tarda pas à se présenter. La Bavière avait pour duc le prince Othon, issu d'une antique famille de Saxe, de la maison Boimenburg de Nordheim fils de Benno de Nordheim, homme de caractère, habile, prudent et sage dans tout ce qui pouvait le conduire à la puissance et à la gloire. Son frère Sigefried, de concert avec deux frères Henri et Udon de Catalembourg, avait attaqué le margrave Eckart, fils de Gonthier. On s'en plaignit au roi, qui fit retirer à Othon de Bavière son duché 2. Dans la Souabe, où tout était en désor dre et en confusion, où les violences des grands vassaux excitaient à une haine implacable contre le pouvoir impérial, un vassal, nommé Conrad, fut tué par les troupes royales, et l'on répandit

ad occupandum ducatum suum, quem tanto tempore, metu rebellionis, non inviserat, primam profectionem parabat ; sed morte præventus, cœptum iter non implevit. Lamb. 1 Annal. Saxon,, ann. 1057.

2 Ibid.

le bruit que c'était par ordre du roi '. Il n'en fallait pas davantage à Bertold pour soulever la Souabe et tramer une ligue contre le jeune souverain, avec le puissant Othon de Saxe. Beaucoup d'autres choses excitaient du mécontentement contre Henri; car tout ce qui se faisait contre la coutume et la loi, les malveillants l'attribuaient à la volonté royale.

Le jeune prince était à Mersebourg, avec sa mère et les princes de l'Empire, lorsqu'il vit arriver, de la part du saint Siége, Hildebrand, qui était alors abbé du monastère de Saint-Paul 2. Victor II avait eu pour successeur Etienne IX, ce même Frédéric, frère du duc Godefroi, que nous avons vu entrer au couvent du Mont-Cassin; mais il est mort dans le courant de la même année, après avoir dirigé les affaires de l'Eglise pendant sept mois. Etienne n'avait pas les meilleures dispositions pour Henri 3; on lui a même attribué le projet d'élever son frère Godefroi sur le trône impérial, et de chasser les Normands de l'Italie; la mort en empêcha l'exé

▾ Annal. Saxon. Ursperg.

2 Lamb., en 1058. Celui-ci appelle Hildebrand dans un endroit «< virum et eloquentia et sacrarum litterarum eruditione valde admirandum. »

Sunt qui dicant S. pontificem in Henricum imperatorem hæreseos nomine invectum esse quod summorum pontificum auctoritatem diminueret, contempta religione, spreto immortali Deo. Platina.

cution. L'évêque de Velletri, nommé Mincius', avait gagné par son or quelques grands, et entre autres le comte Grégoire de Tusculum ou Frescati; aidé par eux, il parvint au trône pontifical, et prit le nom de Benoît X. Un grand nombre de personnes, parmi lesquelles étaient Godefroi, Hildebrand et Pierre Damien, trouvaient cette voie d'arriver à la papauté, non moins indigne qu'irrégulière. D'ailleurs Benoît, ignorant les choses saintes, sans esprit et sans énergie, était incapable de gouverner l'Eglise. Aussi son élévation éprouvait beaucoup de difficultés. Étienne, même au moment de sa mort, avait recommandé qu'on ne fît aucune nouvelle élection avant que Hildebrand, qui devait être envoyé auprès de l'impératrice Agnès, fût de retour, afin que l'Église pût être dirigée par ses conseils. Mais le parti de l'usurpateur domina dans Rome; les autres furent obligés de quitter la ville pour

'Aventin l'appelle Jean, mais Amalric Auger, Mincius. Celui-ci ajoute: « Tunc erat episcopus Valestiensis, deinde per violentiam papa fuit factus, quare postea ipse papatui renuntiavit. » Lambert l'appelle Lateranensis quidam.

2 Platina: «< Factione quorumdam nobilium. » Aventin: Corruptis quibusdam Romanis pecunia. » Paul Bernried: Iniquis atque importunis hominibus..

* Suivant Muratori (Annal. d'Ital., v), Pierre Damien parle de lui en ces termes : « Ita est homo stolidus, deses ac nullius ingenii, ut credi possit nescisse, per se talia (sa criminelle usurpation) machinari.”»

'Petrus Damian., Epist., 11, 3. Leo Ost., 11, 100.

ne pas exposer leur vie. Dès que l'impératrice eut appris, par Hildebrand, ce qui se passait à Rome, elle l'y renvoya sur-le-champ pour réprimer ces désordres, de concert avec Godefroi. Tous deux reconnaissaient dans l'évêque de Florence un homme estimé par sa vertu et ses rares talents. Ce fut alors sans doute qu'ils envoyèrent à la cour d'Allemagne une nouvelle ambassade, car dans Rome il n'y avait personne qui fût digne de porter la tiare. Les députés trouvèrent Henri à Marouva (Nissa), sur les frontières de la Hongrie et de la Bulgaric, et lui parlèrent en ces termes : « Autant qu'il sera en leur pouvoir', les Romains >> vous conserveront la même fidélité qu'à votre père. C'est pourquoi ils n'ont encore choisi » personne pour le trône pontifical actuellement >> vacant; ils ont voulu connaître auparavant vos » intentions; ils demandent donc que vous envoyiez celui que vous jugerez le plus digne. » Personne ne s'opposera à vos ordres, si ce n'est >> celui qui est arrivé à cette dignité non par une » élection légale 2, mais par des voies détournées. »> Pendant que Henri délibérait avec les grands sur ce choix, qui tomba enfin sur Gérard de Florence,

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2 Lamb., ann. 1059: Il est certain que Gérard de Florence fut proposé.

In quem et Romanorum et Teutonicorum studio consenserant. Lamb.

Voigt n'est point ici exact. Par les soins de Hildebrand,

Hildebrand tenait en Toscane une assemblée où Benoît fut condamné, et Gérard promu et confirmé. Hildebrand se conduisit en cette occasion avec une prudence consommée; il voulut faire comprendre par cette élection que la volonté royale ne suffisait pas pour faire un pape. Le nouveau pontife prit le nom de Nicolas II 2.

Comme Hildebrand avait le plus contribué à ce choix, le pape suivait en tout ses conseils; et Hildebrand savait d'avance qu'un tel homme conviendrait admirablement à l'accomplissement de ses vues. Tout ce qui se fit sous le règne de Nicolas tendit à l'exécution du plan que Hildebrand développa toujours davantage dans la suite. L'estime

l'élection canonique était faite avant qu'on eût envoyé à l'empereur. Celui-ci, ou plutôt sa mère Agnès, ne fit que confirmer le choix fait par l'Eglise. V. l'abbé Fleury. Au surplus, on voit ici un coup d'adresse de Hildebrand. Il voulait, avant tout, rendre l'élection canonique, et ména ger ensuite la susceptibilité du roi dont on pouvait avoir besoin pour chasser l'intrus. (Note du Traducteur.)

'Quod non per ostium, quemadmodum dicebat, sed per vim et largitionem intrasset.

1 Peut-être sera-t-il possible de concilier les différentes opinions, en disant: 1° que l'élection eut lieu: «Hildebrando instante» (Platina); 2° qu'il fut choisi en Allemagne et en Italie en même temps. Paul Bernried dit : « Illi (legati) in Germaniam, ubi Augustam devenere Gerhardum pastorem postulant. » Platina: « Sunt tamen qui scribant hanc electionem Senis (Siena) factam, cum libera suffragia Romæ et factionem quorumdam potentium haberi non possent. »> Fiorentini dit même que la consécration ne put se faire à Rome, parce que Benoît y était encore.

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