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désormais sans relâche à l'extinction de la simonie et de l'hérésie des Nicolaïtes *; que, s'il manquait à ce serment, il appelait sur sa tête l'anathème de l'Eglise, la malédiction du ciel, et l'exil perpétuel. Tous les ecclésiastiques présents, et Ariald avec eux, firent le même serment entre les mains du légat. Le clergé s'imposa une pénitence publique, et Pierre les reçut tous avec joie dans le sein de l'Eglise.

Nicolas avait occupé le saint Siége pendant deux ans et demi, lorsqu'il mourut en 1061. Sa mort fit éclore de nouveaux troubles. Le temps était venu où les statuts de ce pape, sur l'élection pontificale, devaient porter leurs fruits. Les cardinaux, sur l'invitation de Hildebrand, s'assemblèrent, selon l'usage établi, avec la noblesse romaine, et leur choix tomba sur Anselme, évêque

* S. Clément d'Alexandrie (Strom., 1. 111, c. 4, p. 522 et 523) raconte que des hommes corrompus abusèrent d'une maxime de Nicolas, un des sept diacres de Jérusalem, établis par les apôtres. Il disait qu'il faut exercer la chair, et par là il entendait qu'il faut la mortifier et la dompter. De là le nom de Nicolaïtes donné aux voluptueux.

D'un autre côté, S. Irénée nous apprend que les Nicolaïtes étaient une secte de Gnostiques qui enseignaient les mêmes erreurs que les Cérinthiens, et il s'accorde avec les autres Pères de l'Eglise en leur attribuant les maximes et la conduite des Gnostiques débauchés.

Vers l'an 582, sous Louis le Débonnaire et dans le x1o siècle, on nomma Nicolaïtes les prêtres, diacres et sous-diacres, qui prétendaient qu'il leur était permis de se marier et qui vivaient d'une manières candaleuse. Vid.Baron., ann. 1059; Petr. Damian., et Bergier, Dict. théol. (Audley.)

de Lucques, né à Milan, l'ami et le confident du roi; on lui donna le nom d'Alexandre II'. Son humanité, sa douceur, son savoir, et l'austérité de ses mœurs lui avaient concilié l'estime de tout le monde 2; en sorte que les troubles naissants furent bientôt étouffés. Robert Guiscard, fidèle à sa promesse, s'était trouvé à cette élection. Le moment était critique; tout reposait sur cette question, savoir si les règlements sur l'élection pontificale peuvent rester et passer en coutumes. Hildebrand travaillait de tout son pouvoir à les maintenir; il fallait des efforts prodigieux pour procurer à l'Eglise une complète indépendance; surtout parce que Nicolas, par son imprudente sévérité à l'égard des comtes de Tusculum, de Galère et de plusieurs autres seigneurs, avait créé au saint Siége et au conclave des ennemis irréconciliables, dont on prévoyait facilement la vengeance. Le peuple se joignit à eux en foule on les appelait le parti du roi. Ils envoyèrent en Allemagne des messagers au roi Henri; et pour se l'attacher, ils lui firent présent d'un diadème en or, et lui donnèrent le titre de patrice des Romains 3. A la tête de la légation, se trouvait le comte de Galère, qui était excommunié. On assembla à Bâle les évêques qui étaient restés fi

1 Baron., Annal., ann. 1061. Leo Ost., 11, 20.
2 Platina, in Vita Alex. Sigon., ann. 1061.
5 Herrman, Contr., continuatio, ann. 1060.

dèles au roi et aux anciens usages. La plupart venaient de la Lombardie, guidés par Guibert de Parme, chancelier du roi'. L'assemblée était nombreuse; on y résolut de prendre un chef de l'Eglise parmi les Lombards 2. On s'éleva avec violence contre les canons de Nicolas II, on chercha à les faire rejeter comme erronés et illégaux. C'est à quoi travaillèrent principalement les archevêques dévoués à la cour.

Aussitôt que le conclave eut été informé de ces événements, il envoya au roi, en qualité de légat, Etienne, cardinal - prêtre et moine de Cluny, homme recommandable par sa sagesse et sa naissance. Il avait des lettres de la part du saint Siége; mais il ne put même obtenir audience; après sept jours d'attente, il eut à essuyer les injures du conciliabule, et se vit obligé de revenir à Rome, où il rendit compte de sa mission 3. Hildebrand voyait bien que c'en était fait de son plan et de toutes les autres institutions, s'il laissait monter sur le trône pontifical un des prélats lombards, qui étaient tous livrés à la simonie et à une vie dé

'Homo nequissimus. Nicol. Aragon.

• On avait appelé celte contrée le Paradis de l'Italie.

D'après Muratori (Annal, d'Ital., ann. 1061), il parut devant le roi au bout de sept jours. Dans Baronius, le défenseur de l'Eglise romaine, et, d'après lui, Fiorentini, soutiennent que les courtisans (aulici administrantes) ne voulurent point le laisser paraître.

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réglée. Il convoqua donc les cardinaux et la noblesse romaine, et, dans les premiers jours d'octobre, on confirma l'élection d'Anselme après une vacance de trois mois 2. On pensait qu'en faisant choix d'un tel homme on gagnerait plus sûrement le roi; mais dès que la nouvelle en arriva en Allemagne, chacun se mit à crier à l'illégalité et au renversement de tout ordre, parce qu'on s'était permis de nommer un pontife à l'insu et sans l'approbation du roi. A l'instigation du chancelier Guibert, on procéda aussitôt à la nomination d'un nouveau pape. En présence du comte Gérard de Galère, les évêques de Plaisance et de Verceil élurent Cadaloüs, évêque de Parme'. Aussitôt après cette élection, Pierre Damien écrivit à Cadaloüs, qui s'appelait Honorius II, une longue lettre, où il le supplia, dans les termes les plus énergiques, de rendre la paix à l'Eglise par un prompt retour à l'ordre; de ne point déshonorer encore une fois le saint Siége, et de travailler au contraire, comme

Nicol. Aragon., in Vita Alexandri,

2 Fiorentini dit qu'il conserva en même temps son diocèse de Lucques, et signa toujours évêque de Lucques, à l'exemple de Léon IX (Annal.), qui conserva son évêché de Toul, comme Nicolas II avait conservé celui de Florence. Lamb. Schaffn.

3 Suum ipsius domesticum et familiarem aulicæ regiæ quasi alumnum.

↑ Plusieurs auteurs appellent ce Cadalous un homme vil, un réceptacle de péchés et de vices.

"Baron., Annal., ann. 1061,

tous les autres, à éteindre le schisme 1. Cadaloüs vit dans ces paroles de paix, non l'expression d'un homme qui, renonçant à tout intérêt particulier, ne songeait qu'au salut de l'Eglise, mais d'une créature de son adversaire; il fit ses préparatifs de départ pour Rome. Alexandre avait déjà pris en main l'administration de l'Eglise, et condamné l'antipape, lorsque celui-ci ramassait des troupes et de l'argent, dans le dessein de se mettre en état de menacer le pontife sous les murs de sa capitale au commencement de l'année sui

vante.

Il est évident que Hildebrand était le principal moteur de tout ce qu'on faisait pour l'Eglise, et de tout ce qui émanait d'elle. Cela était connu de tous; il s'était donc attiré l'amitié des uns et la haine des autres. Le pape le fit son chancelier 2, lui confia la direction de toutes les affaires importantes; ainsi il s'approchait tous les jours de plus

'Une pièce de vers termine cette lettre. En voici le commencement:

Heu! sedes apostolica,

Orbis olim gloria

Nunc proh! dolor, effeceris

Officina Simonis....

Ut quisquis apostolicam
Sedem semel comparat,
Redimere non desinat

Donec male pereat.

• Cancellarium penes, quod officium universa Ecclesiæ romanæ administratio veteretur.

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