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l'empereur d'Allemagne pour avoir prétendu à ~ l'empire de la Bourgogne et de la Lorraine. L'un et l'autre ont les mêmes droits, qui sont ceux de * l'époque. Avant que Grégoire montât au trônepontifical, plusieurs souverains, voyant à Rome plus de sagesse, de justice et de lumière, et en même temps une autorité tutélaire, avaient laissé, avant de mourir, leur royaume comme fief au saint Siége. Grégoire, selon les droits de l'époque, réclamait cette suzeraineté, parce qu'il en avait besoin pour l'exécution de ses plans. Et que l'on ne s'imagine pas que les seigneurs oules souverains qui firent ces donations aient été conduits par le seul motif de la piété; non, leur intérêt y était aussi pour quelque chose. En se déclarant vassaux du saint Siége, ils s'assuraient à eux-mêmes et à leurs enfants une puissante protection contre l'usurpation de leurs voisins et contre la rébellion des peuples, qui dévenaient plus dociles, ayant dans le saint Siege une garantie contre l'injustice de leurs souverains. Cette protection était d'une haute importance à cette époque; car l'autorité du saint Siege était alors la seule universellement reconnue, et respectée même par les

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peuples les plus barbares. Chaque fois qu'un usurpateur voulait s'emparer d'un Etat vassal de Rome, le pape l'arrêtait à son entrée, et lui défendait de porter ses pas plus loin. Il disait çe que Grégoire VII a dit à Vezelin: « Nous som» mes fort étonnés qu'ayant promis depuis long» temps d'être fidèle à saint Pierre et à nous, » vous vouliez maintenant vous élever contre » celui que l'autorité apostolique a établi roi en >> Dalmatie. C'est pourquoi nous vous défendons, » de la part de saint Pierre, de prendre les ar» mes contre ce roi, parce que l'entreprise que >> vous feriez contre lui serait contre le saint » Siége. Si vous avez quelque sujet de plainte, » vous devez nous demander justice, et attendre »> notre jugement. Autrement, sachez que nous >> tirerons contre vous le glaive de saint Pierre, » pour punir votre audace et la témérité de tous >> ceux qui vous favoriseront en cette entreprise'.

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1. Scias nos de prudentia tua multum mirari, ut qui te esse dudum beato Petro et nobis fidelem promiseris, contra eum quem in Dalmatia regem auctoritas apostolica constituit tu modo coneris insurgere. Quapropter nobilitatem tuam monemus, et ex parte beati Petri præcipimus, ut adversus jam dictum regem deinceps arma capere non præsumas : sciens quod quidquid in illum ausus fueris, procul dubio te in

Tel était le langage des papes; de là nous ne devons' plus être étonnés de la libéralité 'des princes, elle était intéressée. Tout roi faible, mal affermi sur son trône, sollicitait la dépendance du saint Siége, et la recevait même comme une faveur. Ainsi Démétrius, roi des Russes, envoie son fils à Rome pour prier Grégoire, avec de vives instances, de recevoir son royaume comme fief de saint Pierre. C'est ce que nous voyons par une lettre de Grégoire à Démétrius. « Votre fils, dit-il, visitant les tombeaux des apôtres, est venu à nous, et nous Ja déclaré très-humblement (devotis precibus) qu'il voulait obtenir ce royaume de nos mains, » nous assurant que vous approuveriez sa de» mande. Eu égard à votre consentement, et à » la piété du suppliant, nous nous sommes rendu » à ses vœux, et lui avons accordé l'objet de ses

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apostolicam Sedem facturum. Si vero adversus ipsum aliquid te forte dicis habere, a nobis judicium debes expetere, et expectare justitiam potius quam contra eum ad injuriam Sedis apostolicæ manus tuas armare. Quod si te tuæ temeritatis: non-pœnituerit, sed contra mandatum nostrum contumaciter ire tentaveris, scias indubitanter quia gladium beati Petri in audaciam tuam evaginabimus, et eodem pertinaciam tuam et omnium qui tibi in ea re faverint, nisi resipiscas, mulctabimus. Epist., vi, 4.

T. I.

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» sollicitations'. » La raison de cette démarche du roi des Russes se fait voir dans la même lettre:" c'est que le pape lui promet sa protection chaque fois qu'il en aura besoin pour une chose juste 2.

Nous pourrions produire un grand nombre de faits de ce genre; mais ceux que nous venons de citer suffisent pour réduire en poussière toutes les déclamations contre l'ambition de Grégoire, et ses empiétements sur les royaumes temporels. On a vraiment bonne grâce de reprocher de l'ambition aux papes; de l'ambition! La belle ambition, lorsque les souverains viennent mettre la couronne à leurs pieds, ne pouvant plus la porter, si le pape ne la leur met sur la tête!

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Filius vester limina apostolorum visitans ad nos venit, et quod regnum illud dono sancti Petri per manus nostras vellet obtinere, eidem beato Petro apostolorum principio debita fidelitate exhibita, devotis precibus postulavit, indubitanter asseverans illam suam petitionem vestro consensu ratam fore ac stabilem, si apostolicæ auctoritatis gratiat ac munimine donaretur, Cujus volis et petitionibus, quia justa videbantur, tum ex consensu vestro, tum ex devotione poscentis, tandem assensum præbuimus, et vestri regni gubernacula sibi ex parte beati Petri tradidimus. Epist., 11, 74.

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Quinetiam nos paratissimos esse noverit vestræ nobili tatis serenitas ut ad quæcumque justa nególia hujus sedís auctoritatem pro sua necessitate petierit, procul dubio continuo petitionum suarum consequetur effectum. Ibid.

Mais reprenons notre sujet, Grégoire, comme nous l'avons dit et répété, avait des idées fixes

et invariables, un plan mûri et arrêté. Il voulait

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la régénération du genre humain, et par con séquent l'indépendance de l'Église et de di gnes ministres idée vaste et féconde en résultats. Si Grégoire avait trouvé des souverains dignes d'occuper le trône, la société était sauvée, elle sortait de ses ruines; car il avait tout ce qu'il fallait pour régénérer son siècle, et pour opérer une révolution complète et dans les idées et dans les choses. Mais quels souverains! quels droits! quelles lois ! Le plus fort s'élevait sur les ruines du plus faible. L'Europe était disputée par quelques capitaines barbares, qui n'avaient de roi ou de seigneur que le nom. Ils dégradaient leur dignité par des excès de tout genre, en même -temps qu'ils écrasaient leurs peuples. Voici le

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rtrait qu'en faisait Pierre Damien : « Ils s'arrachent, dit-il, leurs propres biens, l'un se jette » sur l'autre, et comme ils sont renfermés dans » une même commune, ne pouvant vivre seuls, ils » s'attaquent sans pitié. Et puis, ils s'en vont, la torche à la main, brûler la chaumière du » laboureur, et verser sur des pauvres la bile

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